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Flann O'Brien

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Message par bix_229 Mar 20 Déc - 15:15

Flann O'Brien (1911-1966)

Flann O'Brien  O_brie10

Flann O'Brien le pseudonyme le plus courant de Brian O'Nolan, écrivain et chroniqueur irlandais (Strabane, Comté de Tyrone, 1911 - Dublin, 1er avril 1966). Il est connu pour ses chroniques décapantes publiées dans les pages de l'Irish Times sous le pseudo de Myles na Gopaleen. Ses romans recueillent l'admiration de James Joyce, dont il n'hésite pourtant pas à se moquer (gentiment).

 Bibliographie française :

- A Swim-Two-Birds, 1939
- An Béal Bocht, 1941
- Le pleure-misère, Ombres, 1998
- Une vie de chien, 1961
- L'archiviste de Dublin, 1964
- Le troisième policier, 1967

http://www.librairie-compagnie.fr/irlande/auteurs/o/o_brien_flann.htm
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Message par bix_229 Mar 20 Déc - 15:22

J'ignore s'il existe un humour irlandais, mais j'aurais tendance à le croire...
Un humour qui serait imprégné d'une certaine atmosphère et d'une certaine culture et de l'histoire de l'Irlande ...
Et certainement arrosé de Guiness et de whisky irlandais.

En tout cas, il existe une forme d'humour qu'il me semble avoir retrouvé aussi bien chez Swift, irlandais garanti, mais aussi chez Lewis Carroll.
Et aussi Edward Lear, auteur de limericks, des sortes de contes pour enfants. Chez le conteur américain Benchley et dans les les premiers films des Monty Pythons, réalisés pour la BBC. Et les Marx Brothers.
Et bien entendu chez Flann O' Brien...

Cette forme d'humour a été qualifiée parfois d'absurde ou du terme anglais nonsense, qui ne signifie pas dépourvu de sens, mais plutôt dépourvu finalement d'un certain sens. Et ce qui fait la force de cet humour-là, c'est l' énormité, le sang froid avec lesquels les choses sont dites, et aussi la plus grande logique, et qui les rendent irrésistibles...
En tout cas, le mieux pour se familiariser avec cet humour-là, c'est de lire ces oeuvres...

Et Le Troisième policier de Flann O' Brien se prête parfaitement à ce genre de lecture, fantastique autant que délirante...

Allez, un début pour illustrer un peu :

"Tout le monde ne sait pas comment j'ai tué le vieux Philip Mathers, lui défonçant la mâchoire à coups de pelle.
Mais je vais d'abord parler de mon amitié avec John Divney car c'est lui qui a frappé le premier le vieux Mathers, lui assénant un grand coup sur la nuque avec une pompe à vélo qu'il avait lui même fabriquée dans une barre de fer creuse.
Divney était un gaillard à l'allure avenante, mais c'était un paresseux à l'esprit oisif. C'est lui qui est responsable de toute l'affaire"...


Flann O ' BRIEN - Le Troisième policier.

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mots-clés : #polar
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Message par bix_229 Mar 20 Déc - 15:26

Flann O'Brien  41naa310

LE PLEURE MISERE. - Le Tout sur le tout

L'histoire du Pleure misère se passe en Irlande, c'est à dire dans un pays imaginaire. Et plus précisément dans un coin pourri, où de mémoire d'homme, il pleut tout le temps.
Les gens y sont si pauvres qu'ils dorment avec les cochons pour avoir chaud et partager avec eux les patates du repas. De temps en temps, des êtres étranges viennent les visiter avec leurs engins motorisés. Au grand effroi de la population non prévenue.
Ils tiennent des discours en gaélique, boivent de l' eau véritabable et aussitôt entrent en transe en danse.
Après la fête, on relève les morts et tout redevient normal...

Ca pourrait être du Caldwell, mais c'est du Flann O' Brien et ça explique tout...
C'est raconté avec la verve endiablée, la fausse naïveté, la perversité polymorphe de Flann O'Brien...
C'est plein de calembours et de nonsense. O'Brien a le don de décrire l'horreur du quotidien sous la forme d'une logique candide et délirante.
Ses personnages boivent, forniquent et content des histoires horribles et gaéliques et qui mettent aux prises des monstres horrribles tels que le chat de mer.
Le Pleure misère a d'abord été écrit en irlandais, puis traduit en anglais et retraduit en Irlandais.
Ne me demandez pas pourquoi !

J'avais sept ans quand on m'envoya à l' école.... Il y avait à part moi ce matin-là beaucoup d'autres enfants, la plupart ayant encore leur culotte salie par les cendres.
Certains, incapables de marcher, rampaient sur la route... D' autres encore, portés par les flots de l'Ile d'Aran.
En ce premier jour de classe nous étions tous forts et vaillants. Ah comme nous étions forts et vaillants !
Le maître s'appelait Amergin O'Loonassan. Il était de grande taille, sombre, souffreteux, les os de son visage sévère saillaient sous la peau jaunie. Ses cheveux étaient plantés bas sur un front plissé en permanence par une expression de colère féroce.
... Au bout d'un moment, il pointa sur moi un doigt jaune et dit :
"Phwat is yer nam ?"

Je ne compris pas ces mots plus que je ne comprenais ceux de tous les étrangers, car le gaélique était mon seul mode d'expression... Muet de terreur, je ne pus que le dévisager bouche bée. Il fut alors saisi d'une fureur qui allait en augmentant, comme un nuage gonflé de pluie...
J'entendis chuchoter dans mon dos :" c'est ton nom qu'il veut !"
Je tressaillis de joie de me voir secouru. Je regardai le maître avec calme et lui répondis : "Bonaparte, fils de Michechelangelo, fils de Peter, fils d' Owen, fils de Sarah, fille de Tomas, fils de Mary, fille de John...
Avant que j'eusse prononcé, ou à peine commencé la moitié de mon nom, le maître poussa un aboiement rageur et me fit signe d' approcher… Il empoigna un aviron à deux mains, il le brandit par dessus son épaule et ... l'abattit sur moi de toutes ses forces... Je tombai sous la violence du choc, mais avant de perdre connaissance, je l'entendis glapier :
"Yer nam is Jams O'Donnell. "

... Il continua ainsi d'assommer tous les enfants de l'école et à les appeler Jams O'Donnell."


Inutile de préciser que le narrateur, Bonaparte O'Coonassa, ne retourna plus à l'école !
Mais le récit est tout aussi délirant de bout en bout...

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Message par Bédoulène Mar 20 Déc - 16:06

ah ! "ça pourrait être du Caldwell" je suis intriguée du coup

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Message par Pinky Dim 4 Fév - 11:11

L'archiviste de Dublin

Flann O'Brien  L-arch10


Le livre publié en 1964, un des derniers de l’auteur amateur de nombreux pseudonymes, commence ainsi, ce qui donne le ton :
Je dédis ces pages à mon ange gardien en lui faisant bien comprendre que je ne fais que des facéties et en l’avertissant de prendre garde à ce qu’il n’y ait pas de malentendu quand je rentre chez moi.
Mick et Hawkett, deux amis se rejoignent à Dalkey près de la mer et rencontrent De Selby qui s’est blessé au pied en se baignant. Ils proposent de le faire soigner ; celui-ci préfère que les deux compères le reconduisent chez lui tout en haut de la ville. Dans sa maison isolée, la discussion commence autour d’un whiskey tiré de l’intérieur du piano et soi-disant fait maison. De Selby expose ses théories sur un gaz qui pourrait tuer l’humanité en absorbant l’oxygène tout en arrêtant le temps. Il leur donne rendez vous le lendemain matin pour pénétrer dans une grotte sous-marine, équipés de masques pour vivre sur une petite période cet arrêt du temps et la rencontre avec des personnages venus d’une autre époque. La veille De Selby avait rencontré Jean-Baptiste. Ce matin-là, c’est saint Augustin qui se manifeste dont voici quelques éléments de dialogue entre Selby et le saint :
- Intéressant que votre père se soit appelé Patrick. Est-ce qu’il était saint ?
- A propos, vous avez un professeur Binchy  dans l’équipe de l’université de Dublin et depuis qu’il est gamin, ce pauvre homme ne cesse d’écrire et de prêcher que l’histoire de saint Patrick est complètement fausse et qu’il y avait en réalité deux saint Patrick. Binchy s’est fourré le doigt dans l’œil.
- Pourquoi ?
- Deux saint Patrick ? Nous avons chez nous deux enfoirés de ce nom qui nous rendent malades avec leur trèfle et leurs fumisteries débiles.
- Qui d’autre ? et saint Pierre ?
- Oh ! Il se porte bien merci ! Un brin gâte-sauce à dire vrai. Il s’encornife souvent.
- Quoi ?
- Il s’encornife. Prends un corps, comme je l’ai fait pour vous mettre à l’aise. Comment auriez-vous pu tirer quelque chose d’une infinité de gaz ? Pierre vient de sortir  pour plastronner avec les clefs, faire le fanfaron et se rendre assommant. »
Après cette expérience sous-marine, Mick organise avec le sergent Fottrell le vol du gaz tueur chez De Selby. Ce projet et sa réalisation laisse le temps au sergent d’exposer sa théorie « mollyculaire » selon laquelle la relation trop longue avec une bicyclette ou un cheval opérerait un échange de mollycules. Pour éviter cela le sergent pousse sa bicyclette sans jamais l’enfourcher
«  Le résultat net et brut de tout cela est que les gens passent la plupart de leur vie sur leur bicyclette de fer à pédaler sur des routes rocailleuses de la paroisse voient leur personnalité confondue avec celle de leur bicyclette. C’est le résultat de l’échange de mollycules et vous seriez surpris de voir le nombre de gens par ici qui sont mi-homme mi-vélo »
Enfin, Mick, persuadé que Joyce est toujours vivant et que l’annonce de sa mort est un canular finit par le retrouver à Skerries, petite station balnéaire proche de Dublin. Mais celui-ci ne veut pas entendre parler d’Ulysse qu’il qualifie de livre obscène alors qu’il est confit en dévotion et projette d’entrer chez les Jésuites. Projet qu’il expose au père Cobble, jésuite qui lui propose d’y repriser les caleçons des hommes de la Compagnie, aucune femme n’étant autorisée à entretenir les sous-vêtements des religieux.
Toutes ces facéties sont largement arrosées d’alcool, le whiskey étant le plus apprécié.

Un humour totalement décalé qu’il faut apprécier ou pas. J’avoue y avoir pris plaisir : la religion catholique et Joyce y sont au centre des plaisanteries mais la théorie mollyculaire, avec sans doute un jeu de mots joycien, n’est pas mal non plus.
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Message par Bédoulène Dim 4 Fév - 11:34

merci Pinky, à tenter un jour

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