Jacques Villon
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Jacques Villon
Frère ainé du sculpteur Duchamp-Villon et du peintre Marcel Duchamp.
Gaston Duchamp (dit Jacques Villon) naît à Damville en 1875. Très tôt il s'intéresse à l'art et notamment à la gravure lors de ses études à Rouen. Comme de nombreux artistes normands il quittera la Normandie pour Paris suivra les cours de l'académie Julian.
Il va très vite collaborer à des nombreuses revues dont notamment la célèbre " L'assiette au beurre" ou le " Courrier français " etc... Il va cependant peu à peu tourner son talent vers la peinture en suivant la voie tracée par Cézanne. En 1912, il fonde avec des camarades (et ses frères) la " section d'or ". Ce groupe s'intéresse notamment aux mathématiques et à la géométrie dans l'art et aux respects de proportions. Il rejoint, par ce biais, en partie l'esthétique des cubistes. Il tranche cependant sur la plupart de ses contemporains par l'utilisation d'une palette de couleurs très vive.
En 1921, comme un clin d'oeil à l'oeuvre de son frère décédé ( le " Cheval " de R. Duchamp-Villon), il réalise une série de tableaux ayant pour thème le cheval et dont les motifs sont fortement géométriques.
Entre 1931 et 1933, il fait aussi partie du groupe " création - abstraction " . En 1956, il réalise quelques dessins devant servir à la réalisation de vitraux pour la cathédrale de Metz. Il devient aussi cette année le lauréat du grand prix de la biennalle de Venise.
source : normandieweb.org
présentation et photos de l'exposition d'Angers : musees.angers.fr
Suite à une visite de très belles et cette stimulante exposition à Angers... je vous laisse le passage par les collections permanentes parce que avoir un peu d'histoire dans la mémoire fraiche ce n'est pas un mal avant ce genre de ... rencontre, ça prépare.
Le musée des beaux-arts avait pour lui l'après-midi et en vue la visite des collections permanentes, avant cette fameuse et intrigante exposition. Je me suis quand même un peu fait piéger par l'horaire en ayant trop peu de temps pour la voir comme je l'aurai voulu cette exposition...
Mais commençons donc par l'immanquable parcours historique chronologique et suivi dans le sens anti horaire, quelques pièces d'histoires et vues de la ville pour revendiquer des appartenances diverses et un statut certain de passage obligé depuis des siècles et encore des siècles. (il y a même des moulages de pommes et de poires, c'est extraordinaire !). Le reste des collections comprend beaucoup de 17ème et 18ème qui me restent toujours difficile d'accès avec des thèmes plus ou moins mythologiques en "rose et bleu", mais plus fluides peut-être que d'autres, les hollandais ? Des paysages d'Italie du 19ème qui_ font apparaitre des espaces différents avec de grandes étendues couleur de terre claire et des bleus très purs. J'apprécie toujours cet élargissement des surfaces et des formes (ça contribue à être dans de bonnes dispositions pour la suite). Un joli portrait de jeune fille par Jean-Jacques Henner et un passage très rapide sur les salles très contemporaines.
Et l'erreur, moins d'une heure et demie pour Jacques Villon. Dans le hall avant la grande salle qui abrite l'exposition, des photographies du peintre, une biographie tournée vers la recherche artistique et un panneau assez riche de repères par dates clés. Sans trop en dire et sans forcer une vision particulière ça permet de se mettre en situation et est bien placé.
L'exposition elle-même est chronologique et reprend des citations du peintre qui sont très claires quant à son travail et à ses recherches. On retrouve donc sur les différents murs des portraits, des soldats, des natures mortes, des galops et des abstractions puis des autoportraits et des paysages avec un éclaircissement visible des couleurs entre le début et la fin, la salle étant très ouverte et permettant de voir plus loin ou "derrière" plusieurs des œuvres devant lesquelles on ne se tient pas.
Il y a plusieurs effets qui interpellent comme la définition par facettes qui dessinent les formes et les perspectives mais pas seulement et en cela rejoignent la sensation de puits (surtout sur les toiles les plus abstraites) qui s'avère incomplète car si le regard plonge il y a en même temps une remise dans le plan de ce qui est représenté, effet renforcé peut-être par les couleurs qui ne sont pas tout à fait des éclairages ou des lumières. Tout cela et des ruptures nettes dans les portraits ou le tableau des soldats en marche crée des espaces dans le motif, des espaces qui ne sont pas un éclatement qui masquerait ce qui est figuré mais qui font remonté des ressemblances et des rappels intuitifs des motifs (ou directions, assez remarquable ce petit tableau des soldats).
Au fil des tableaux les tracés apparaissent plus comme des esquisses ou des rappels justement par dessus une impression des couleurs et des lumières. Dans les paysages particulièrement c'est associé à une focalisation du regard par la présence de marges qui renforcent l'espace et laissent, en somme, l'objet du tableau se déployer.
Si les abstractions sont plus difficiles à appréhender, et les galops peut-être plus encore par leur ambition, on reste marquer par le sentiment d'une volonté de lisibilité et d'un travail très précis et sensible. Les paysages m'ont rappelé ceux de de Staël vus à Martigny pour leurs couleurs très vives et les grandes étendues qui sont colorées avec mais avec chez Jacques Villon une structure plus complexe, plus apparente, une structuration qui accompagne le regard. Ce n'est pas la même totalité brute qui apparait, l'étape de représentation est plus présente.
Le tableau qui représente l'aviation avec une saturation de l'air presque violente est un autre exemple et de la recherche des espaces et de la détermination de l'entreprise. L'apparition des ficelles de la représentation n'enlèvent rien au sujet et amènent à ouvrir un peu son regard et à regarder autrement les perspectives en rapport aux ensembles. Une dynamique très stimulante qui rappelle des peintures bien plus traditionnelles n'ayant pas pour objet le réalisme d'une perspective et d'une profondeur parfaitement proportionnées.
(c'est chiche pour les images en ligne).
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Re: Jacques Villon
Le taureau et les gémeaux, 1937
une des photos de l'expo d'Angers (photo du site du musée), ça laisse une de ces impressions... :
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Re: Jacques Villon
et une paire d'autres trouvailles :
Le pont de Beaugency, 1944
Le fauteuil, 1951
Le pont de Beaugency, 1944
Le fauteuil, 1951
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Re: Jacques Villon
merci pour la visite Animal, mais franchement à ma perception la facture est différente d'un tableau à l'autre !
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Re: Jacques Villon
C'est aussi ce qui fait que ce genre de découverte est stimulante, la volonté de se casser la tête et d'expérimenter de l'artiste. Excellent souvenir !
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Re: Jacques Villon
la récupération n'empêche pas l'ajout !
La meule de blé, 1940
La meule de blé, 1940
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Re: Jacques Villon
Au musée Unterlinden à Colmar :
Figure de femme, 1951
Figure de femme, 1951
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