Alice Zeniter
Page 2 sur 2 • Partagez
Page 2 sur 2 • 1, 2
Re: Alice Zeniter
Ah, si on ne peut plus pomper comme à l'école...Topocl a écrit:Et il y a ce vilain penchant de beaucoup de nos écrivain·es actuel·les de se donner des allures de pédagogue en copiant des pages d’encyclopédie ; cela n’aide pas à rythmer le récit.
Mais le plus grave, ce sont ces précepteurs-censeurs autoproclamés qui, militants, activistes, politiques, nous expliquent ce qu'on doit penser, dire, faire ; en disparate, ça me fait d'autant plus apprécier les auteurs qui (au moins perceptiblement) ne nous font pas la leçon (ou alors plus finement).
NB, ce point de vue ne concerne pas l'œuvre de cette auteure que je n'ai jamais lue (que je me ramentoive).
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15637
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Alice Zeniter
Super, topocl, de lire ton retour. J'ai entendu parler de cette sortie de livre et j'espère le lire cette année. Dans l'interview que j'ai entendu elle souligne qu'elle cherchait un nouveau challenge d'écriture. Elle est attachante. j'ai hâte de découvrir. merci.
Tristam, je crois que tu veux parler de l'ultracrepidarianisme ? Des copains m'ont fais découvrir le terme dernièrement
Tristam, je crois que tu veux parler de l'ultracrepidarianisme ? Des copains m'ont fais découvrir le terme dernièrement
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Alice Zeniter
En outre c’est assez inintéressant ce qu'elle explique, même si ça n'a pas grand chose à faire dans un roman
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8427
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Alice Zeniter
Je connais le terme d'Étienne Klein, qui le définit comme "parler avec assurance de choses qu'on ne connaît pas" ; Wikipédia précise "comportement qui consiste à donner son avis sur des sujets sur lesquels on n’a pas de compétence crédible ou démontrée", et y voit une forme d’argumentation d’autorité. Ce n'est donc vraisemblablement pas tout à fait le cas d'Alice Zeniter _ mais que ce soit clair pour toutes et tous : je suis LE champion incontestable et incontesté de l'ultracrépidarianisme (qu'on se le dise dans les chaumières).Nadine a écrit:l'ultracrepidarianisme
Faut bien remplir, dixit l'éditeur, dans la foulée du modèle de réussite, Houellebecq.Topocl a écrit:ça n'a pas grand chose à faire dans un roman
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15637
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Alice Zeniter
Je n'ai pas l'impression qu'elle parle de chose qu'elle ne connait pas; Elle a l'air de drôlement connaitre son sujet. Et ce qu'elle dit ce ne sont pas des opinions, elle transmet un savoir. Seulement elle n' a pastrouvé le moyen de l'intégrer dans son processus d'écriture autrement que par un procédé qui évoque le copier-coller.
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8427
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Alice Zeniter
Je suis une fille sans histoire
Ce petit livre est un seule-en-scène commandé à l'écrivaine par la Comédie de Valence pour un spectacle que la pandémie n'a pas encore rendu possible.
Collection "Des écrits pour la parole" de la maison d'édition "L'Arche".
Il est très plaisant à lire, a la vivacité des planches, en effet, et joue sur une langue orale et didactique à la fois.
Partant d'un texte de U. Le Guin , "Théorie de la fiction panier", s'appuyant sur Aristote, Eco, Bechdel, Borges ou Tolstoï, la narratrice (on peut d'ailleurs dire Zéniter, car l'essai que constitue le texte repose sur le récit de son parcours analytique) nous amène de manière ludique dans le champ de l'analyse sémiotique.
C'est drôle, précis, spécialisé sans être pompeux, c'est rapide à lire et parce que ce texte prend la forme d'un "stand-up", la rigueur de sa réflexion nous initie à la recherche universitaire en toute légèreté.
L'Apport de Zeniter, fidèle à sa générosité, appelle à revaloriser des schémas narratifs réputés plats. Il y a un très beau travail de construction didactique, la mise en abyme de la récitante en train de construire une tenue en haleine est comique et réjouissante.
Après cette lecture j'ai hâte de continuer à lire cette écrivaine. Plus haut sur le fil j'avais souligné son talent de passeuse : je le ressens à nouveau avec force. Et en plus ce petit essai en forme de monologue et poupée gigogne est très amusant.
Si l'on est un peu allergique à l'analyse littéraire ce peut-être un texte assez réparateur et utile car son volet scientifique (il cause sémiologie, schéma narratif) est expliqué et présenté avec humour et simplicité, et surtout nous permet de toucher du doigt son importance et ce qu'il implique au final pour un lecteur, pour un auteur, pour un imaginaire.
Ce petit livre est un seule-en-scène commandé à l'écrivaine par la Comédie de Valence pour un spectacle que la pandémie n'a pas encore rendu possible.
Collection "Des écrits pour la parole" de la maison d'édition "L'Arche".
Il est très plaisant à lire, a la vivacité des planches, en effet, et joue sur une langue orale et didactique à la fois.
Partant d'un texte de U. Le Guin , "Théorie de la fiction panier", s'appuyant sur Aristote, Eco, Bechdel, Borges ou Tolstoï, la narratrice (on peut d'ailleurs dire Zéniter, car l'essai que constitue le texte repose sur le récit de son parcours analytique) nous amène de manière ludique dans le champ de l'analyse sémiotique.
"Ce que j'ai fais, moi, c'est tenter de transformer des outils de sémiologie et de narratologie en idée affectante, à l'aide de récits personnels ou d'exemples tirés de la pop-culture, et cette idée je la diffuse dans l'ouvrage que vous tenez entre les mains. Bien sûr ça ne permet pas de toucher des millions mais c'est clairement un relais plus efficace que si je dissertais dans ma cuisine"
C'est drôle, précis, spécialisé sans être pompeux, c'est rapide à lire et parce que ce texte prend la forme d'un "stand-up", la rigueur de sa réflexion nous initie à la recherche universitaire en toute légèreté.
L'Apport de Zeniter, fidèle à sa générosité, appelle à revaloriser des schémas narratifs réputés plats. Il y a un très beau travail de construction didactique, la mise en abyme de la récitante en train de construire une tenue en haleine est comique et réjouissante.
Après cette lecture j'ai hâte de continuer à lire cette écrivaine. Plus haut sur le fil j'avais souligné son talent de passeuse : je le ressens à nouveau avec force. Et en plus ce petit essai en forme de monologue et poupée gigogne est très amusant.
Si l'on est un peu allergique à l'analyse littéraire ce peut-être un texte assez réparateur et utile car son volet scientifique (il cause sémiologie, schéma narratif) est expliqué et présenté avec humour et simplicité, et surtout nous permet de toucher du doigt son importance et ce qu'il implique au final pour un lecteur, pour un auteur, pour un imaginaire.
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Alice Zeniter
merci Nadine. (curieusement, à te lire cette lecture me parait plus "visuelle")
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21144
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Alice Zeniter
Oui bédoulène, c'est une lecture certainement "visuelle" parce qu'elle est faite dans l'optique d'une oralité théâtrale, en effet. ça se lit vraiment facilement, aussi.
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Alice Zeniter
Fontenay aux Roses par Alice Zeniter :
https://www.pavillon-arsenal.com/fr/actualite/le-grand-paris-des-ecrivains/11860-alice-zeniter.html
https://www.pavillon-arsenal.com/fr/actualite/le-grand-paris-des-ecrivains/11860-alice-zeniter.html
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Alice Zeniter
Comme un empire dans un empire
Je continue avec plaisir la lecture des livres de Zéniter.
Cette fois un roman. Qui se lit vite et bien.
J'ai apprécié l'immersion dans les notions de piratage informatique, que je méconnaissais totalement. Il faudrait dire à ce propos que le personnage de "L, la jeune femme hackeuse,dirige ses talents plutôt à aider des individus à se protéger d'intrusions numériques, tandis que son compagnon exerce une activité inscrite davantage dans le démorcelement de structures financières et/ou politiques. Une hackeuse pour les individus, quoi.
Je reviens vers le retour de topocl :
sa manière touche au conte. La valeur d'"histoire contée" est très présente à mon sens.
Contrairement à topocl je trouve que le volet que développe le personnage d'Antoine, le fait qu'il travaille comme rédacteur d'un député, amène aussi son poids et à l'histoire, et au sens à en tirer. Je vois ce que tu veux dire, topocl, par "naiveté" pourtant je ne dirais pas cela. Ce jeune homme permet, déjà, de comprendre un autre champ d'action, institutionnalisé; il est intéressant qu'il soit exprimé qu'il s'y engage un peu seul quant à son milieu d'origine ou son cercle amical, ce qui permet d'énoncer tout du long l'enjeu des outils institutionnels dans le développement d'une pensée, des engagements ou même de l'épanouissement individuel. À travers ces deux héros principaux, au fond, on visite deux univers aux modes d'emploi et pouvoirs différents, cela les dédiabolise et les rend lisibles. Et de fait le roman s'essaie à brasser les questions récentes, gilets jaunes, lanceurs d'alerte.Mais aussi la manière dont on construit sa vie dans le travail, par le travail, comment la pensée, les pensées, trouvent à s'articuler dans ce que l'on fait.
Dans les deux cas ces personnages peinent à la tâche parfois, et ce roman a donc le mérite d'illustrer que "ce n'est pas toujours facile", la vie sur notre plancher des vaches. le nôtre. Actuel. D'un point de vue de l'émotif.
Avant tout, l'esprit de roman mène le jeu, la lecture se fait avec plaisir, et me laissera pour finir , cependant, empreinte d'une mélancolie sourde, un peu. Zéniter a dix ans de moins que moi (36, ducoup) j'ai bien l'impression que cette tranche d'âge qui trouve à témoigner nécessairement de plus en plus a à la fois plus de pragmatisme que ma tranche d'âge et plus de désillusion.
Après le brillant et pétillant seul en scène que j'ai commenté plus haut, ce roman là me laisse entendre la fragilité que le regard de l'auteur peut inclure aussi.Ce que j'aime bien chez elle, je crois, le plus, au fond, c'est ma sensation de la voir convoquer son vécu sensitif pour le transmuer en fiction. Je sens l'auteur tout du long construire étroitement et en complicité ces témoignages, j'adore ça , plus avec elle qu'avec d'autres. Sentir le métier derrière.
il me semble que Zéniter explore ces temps ci des formes variées, le théâtre notamment, elle a raison, je crois, et même le cinéma aurait profit à s'intéresser à sa manière. Elle a une écriture d'intention, d'intention émotive, et une conscience d'époque, de contexte. Je pense que cela servirait merveilleusement l'audiovisuel.
Le procédé littéraire est tissé d'altruisme et d'attention à l'émotion, clairement, et c'est de cela que nait cette sensation mélancolique : les émotions sont des domaines subtils , complexes, fugaces.
Et tout cela sert un roman qui a je le redis toutes les qualités du roman populaire. Tout le monde peut le lire, vraiment. Il y a un langage parfois soutenu, mais je crois très suivable pour un moins "littéraire".Parce qu'elle alterne des séquences contextuelles, d'action et d'avancée, qui mènent à ces énonciations et les rendent saisissables par le lecteur qui aurait moins de lexique, je crois.
Quelques extraits pour sentir le ton.
Sur le choix de ne travailler qu'au sein du monde "du dedans" (du codage internet, du Darknet, du décodage internet) de la part de l'héroine L:
Je continue avec plaisir la lecture des livres de Zéniter.
Cette fois un roman. Qui se lit vite et bien.
J'ai apprécié l'immersion dans les notions de piratage informatique, que je méconnaissais totalement. Il faudrait dire à ce propos que le personnage de "L, la jeune femme hackeuse,dirige ses talents plutôt à aider des individus à se protéger d'intrusions numériques, tandis que son compagnon exerce une activité inscrite davantage dans le démorcelement de structures financières et/ou politiques. Une hackeuse pour les individus, quoi.
Je reviens vers le retour de topocl :
Totalement d'accord sur la contemporaineté, ce roman est tissé notamment d'une langue actuelle, orale, on aura parlé de Despentes ou Nicolas Mathieu sur la peinture d'époque, on peut aussi citer Zéniter sans aucun doute. Elle a sa manière à elle de le faire, que j'aime particulièrement. Je trouve qu'elle a les qualités réelles et rares du roman populaire, écrivant bien mais dans une langue très accessible, et menant le projet d'écriture avec des exigeances de sens qui se maquillent de simplicité.topocl a écrit:
(...) c’est un roman qui séduit par sa contemporaineté, ses personnages ancrés dans le monde d’aujourd’hui et ses problématiques. C’est un livre courageux dans son modernisme car il risque de décourager certains publics peu avertis,
C’est bien mené comme sait le faire Alice Zeniter, surtout le point de vue de la hackeuse.
La description du monde politique parait un peu naïve et n’apporte pas grand chose. Et il y a ce vilain penchant de beaucoup de nos écrivain·es actuel·les de se donner des allures de pédagogue en copiant des pages d’encyclopédie ; cela n’aide pas à rythmer le récit.(...)
sa manière touche au conte. La valeur d'"histoire contée" est très présente à mon sens.
Contrairement à topocl je trouve que le volet que développe le personnage d'Antoine, le fait qu'il travaille comme rédacteur d'un député, amène aussi son poids et à l'histoire, et au sens à en tirer. Je vois ce que tu veux dire, topocl, par "naiveté" pourtant je ne dirais pas cela. Ce jeune homme permet, déjà, de comprendre un autre champ d'action, institutionnalisé; il est intéressant qu'il soit exprimé qu'il s'y engage un peu seul quant à son milieu d'origine ou son cercle amical, ce qui permet d'énoncer tout du long l'enjeu des outils institutionnels dans le développement d'une pensée, des engagements ou même de l'épanouissement individuel. À travers ces deux héros principaux, au fond, on visite deux univers aux modes d'emploi et pouvoirs différents, cela les dédiabolise et les rend lisibles. Et de fait le roman s'essaie à brasser les questions récentes, gilets jaunes, lanceurs d'alerte.Mais aussi la manière dont on construit sa vie dans le travail, par le travail, comment la pensée, les pensées, trouvent à s'articuler dans ce que l'on fait.
Dans les deux cas ces personnages peinent à la tâche parfois, et ce roman a donc le mérite d'illustrer que "ce n'est pas toujours facile", la vie sur notre plancher des vaches. le nôtre. Actuel. D'un point de vue de l'émotif.
Avant tout, l'esprit de roman mène le jeu, la lecture se fait avec plaisir, et me laissera pour finir , cependant, empreinte d'une mélancolie sourde, un peu. Zéniter a dix ans de moins que moi (36, ducoup) j'ai bien l'impression que cette tranche d'âge qui trouve à témoigner nécessairement de plus en plus a à la fois plus de pragmatisme que ma tranche d'âge et plus de désillusion.
Après le brillant et pétillant seul en scène que j'ai commenté plus haut, ce roman là me laisse entendre la fragilité que le regard de l'auteur peut inclure aussi.Ce que j'aime bien chez elle, je crois, le plus, au fond, c'est ma sensation de la voir convoquer son vécu sensitif pour le transmuer en fiction. Je sens l'auteur tout du long construire étroitement et en complicité ces témoignages, j'adore ça , plus avec elle qu'avec d'autres. Sentir le métier derrière.
il me semble que Zéniter explore ces temps ci des formes variées, le théâtre notamment, elle a raison, je crois, et même le cinéma aurait profit à s'intéresser à sa manière. Elle a une écriture d'intention, d'intention émotive, et une conscience d'époque, de contexte. Je pense que cela servirait merveilleusement l'audiovisuel.
Le procédé littéraire est tissé d'altruisme et d'attention à l'émotion, clairement, et c'est de cela que nait cette sensation mélancolique : les émotions sont des domaines subtils , complexes, fugaces.
Et tout cela sert un roman qui a je le redis toutes les qualités du roman populaire. Tout le monde peut le lire, vraiment. Il y a un langage parfois soutenu, mais je crois très suivable pour un moins "littéraire".Parce qu'elle alterne des séquences contextuelles, d'action et d'avancée, qui mènent à ces énonciations et les rendent saisissables par le lecteur qui aurait moins de lexique, je crois.
Quelques extraits pour sentir le ton.
Sur le choix de ne travailler qu'au sein du monde "du dedans" (du codage internet, du Darknet, du décodage internet) de la part de l'héroine L:
Quand L avait réalisé qu'elle pouvait gagner deux à trois cents euros par semaine, elle avait laissé tomber les CDD à répétition. Il n'y aurait plus de bars avec leurs patrons aux mains dégueulasses cachées derrière des je-suis-marié, les bars emplis de clients persuadés que leur volonté de s'amuser était la seule énergie qui maintenait Paris en vie et qu'elle devait être vénérée comme telle. il n'y aurait plus de magasins trop éclairés où plier des vêtements jusqu'à ce que les coudes grincent, le corps incapable, au soir, de vivre la vie que l'argent gagné pendant la journée aurait dû permettre d'avoir, le corps qui lâche, tout en courbatures et ronflements. Il n'y aurait plus de réveils tout habillée, à se dire qu'il faut repartir, au taf sans avoir eu le temps de connaitre autre chose, plus de retenue sur salaire pour sanctionner les retards, plus de domination déguisée en séduction ou en inquiétude paternelle, d'ailleurs plus jamais on n'appellerait L "les filles" en la noyant dans le groupe de ses collègues, en l'enfermant dans l'enfance, c'était fini.
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Alice Zeniter
Hello Nadine, contente que ça t'ait plus. A vrai dire ma lecture est trop ancienne pour vraiment pouvoir te répondre sur Antoine.
Quant au "tout public", il me semble que ce doit quand même être compliqué pour toute une population exclue des moyens d’information numérique.
Et Zeniter, ça ne prend pas d'accent j'ai l'impression.
Quant au "tout public", il me semble que ce doit quand même être compliqué pour toute une population exclue des moyens d’information numérique.
Et Zeniter, ça ne prend pas d'accent j'ai l'impression.
_________________
Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8427
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Alice Zeniter
Tu as raison topocl, je pensais sans doute à la jeunesse, qui a de toute façon son portable en main, ce qui est suffisant. Pour l'accent tu as raison, on n'écrit sans doute pas Zéniter mais Zeniter. Dommage , j'aimais bien ^^
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Alice Zeniter
Juste avant l'oubli
Un petit roman de gare, qui n'a pas la qualité de L'Art de perdre, écrit deux ans après, ni l'esprit d'Une fille sans histoire qui restent mes préférés de loin, mais ça a été une lecture absolument agréable, facile, assez amusante.
Un parfait roman de gare sans prétention, c'est comme ça qu'on dit.
"Franck a rencontré Emilie il y a huit ans. Il est convaincu qu’elle est la femme de sa vie. Mais la jeune femme, thésarde, connaît une passion sans bornes pour l’écrivain policier Galwin Donnell, mystérieusement disparu en 1985. Elle se rend sur une petite île pour organiser un colloque qui lui est consacré. Franck compte l’y rejoindre et la demander en mariage. Mais rien ne se passe comme prévu. "
Oui c'est ça, voilà. Livre mineur mais parfait pour procrastiner sur ses autres lectures.
Ah ! une mention sur l'appareil très savoureux de citations au début de chaque chapitre, des citations du faux auteur, inventé(es) par l'autrice. Savoureuses. Ah je me suis marrée, c'est certain.
Un petit roman de gare, qui n'a pas la qualité de L'Art de perdre, écrit deux ans après, ni l'esprit d'Une fille sans histoire qui restent mes préférés de loin, mais ça a été une lecture absolument agréable, facile, assez amusante.
Un parfait roman de gare sans prétention, c'est comme ça qu'on dit.
"Franck a rencontré Emilie il y a huit ans. Il est convaincu qu’elle est la femme de sa vie. Mais la jeune femme, thésarde, connaît une passion sans bornes pour l’écrivain policier Galwin Donnell, mystérieusement disparu en 1985. Elle se rend sur une petite île pour organiser un colloque qui lui est consacré. Franck compte l’y rejoindre et la demander en mariage. Mais rien ne se passe comme prévu. "
Oui c'est ça, voilà. Livre mineur mais parfait pour procrastiner sur ses autres lectures.
Ah ! une mention sur l'appareil très savoureux de citations au début de chaque chapitre, des citations du faux auteur, inventé(es) par l'autrice. Savoureuses. Ah je me suis marrée, c'est certain.
Enfin, en tous cas, ses lecteurs de l'époque ne devaient pas s'attendre à un talent exponentiel, tel qu'il prend l'allure d'être, dans ses dernieres parutions. Son travail paie, certainement. Chapeau."Il n'y a que chez lui qu'existaient conjointement cette obsession absolue de la mort, seconde après seconde, et ce désintérêt pour tout effet tragique, qu'il qualifiait de politesse de tsarine." Georges Barney, chez Bantham House, cité dans Les derniers jours de Galwin Donnel.
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Alice Zeniter
merci Nadine; Je reviendrais à cette auteure (j'ai déjà du le dire )
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21144
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Alice Zeniter
Toute une moitié du monde de Alice Zeniter Flammarion 2022
Voilà un titre prémonitoire, je n'ai pu en lire que la moitié, j'ai lâché l'affaire à peu près au milieu, trouvant que le livre devenait ennuyeux.
La première moitié s'annonçait bien, et j'avais beaucoup aimé "L'art de perdre" prix Goncourt des lycéens, qui récompensent souvent, à mon goût, de meilleurs livres que leurs aînés.
Dans ce livre, Alice Zeniter explore d'abord l'absence des femmes comme héroïnes, dans les livres comme dans les films. Ça, c'est la partie intéressante.
Elle évoque, entre autres, le livre de Zora Neale Hurston "Mais leurs yeux dardaient sur Dieu" qu'elle donne vraiment envie de lire.
Vers la seconde moitié du livre, elle nous livre ses réflexions sur la nature des personnages dans les livres, leur nécessité éventuelle. Je ne vous en dirai pas plus, je me suis arrêté là, feuilletant en diagonale la fin du livre, mais rien ne m'a donné envie de reprendre ma lecture.
Dommage, le début était accrocheur.
Voilà un titre prémonitoire, je n'ai pu en lire que la moitié, j'ai lâché l'affaire à peu près au milieu, trouvant que le livre devenait ennuyeux.
La première moitié s'annonçait bien, et j'avais beaucoup aimé "L'art de perdre" prix Goncourt des lycéens, qui récompensent souvent, à mon goût, de meilleurs livres que leurs aînés.
Dans ce livre, Alice Zeniter explore d'abord l'absence des femmes comme héroïnes, dans les livres comme dans les films. Ça, c'est la partie intéressante.
Elle évoque, entre autres, le livre de Zora Neale Hurston "Mais leurs yeux dardaient sur Dieu" qu'elle donne vraiment envie de lire.
Alice Zeniter a voulu ce livre "comme une rêverie autour de la fiction."C'est ce qu'est le roman: l'histoire du désir d'une femme noire, qui dans une société marquée par la domination des Blancs sur les Noirs et des hommes sur les femmes, n'aurait pas dû avoir le droit de désirer.
Vers la seconde moitié du livre, elle nous livre ses réflexions sur la nature des personnages dans les livres, leur nécessité éventuelle. Je ne vous en dirai pas plus, je me suis arrêté là, feuilletant en diagonale la fin du livre, mais rien ne m'a donné envie de reprendre ma lecture.
Dommage, le début était accrocheur.
Albert- Messages : 129
Date d'inscription : 23/04/2023
Localisation : région parisienne
Re: Alice Zeniter
à moitié à ton goût donc, puisque tu as déjà apprécié l'un de ses livres tu pourras plus tard y revenir.
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21144
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Page 2 sur 2 • 1, 2
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens francophones
Page 2 sur 2
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|