Kinji Fukasaku
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Kinji Fukasaku
Formation
Kinji Fukasaku suit des études de cinéma à l'université de Nichidai. Il entre à la Toei (l'une des majors japonaises) en 1953 et devient réalisateur après sept ans d'assistanat.
Carrière au cinéma
Dès 1961, Kinji Fukasaku signe ses premières réalisations personnelles, des courts métrages constituant la série Le Détective vagabond. La même année, il réalise son premier long métrage, Gangsters en plein jour. Mais sa première oeuvre marquante, Hommes, Porcs et Loups, date de 1964. Il y narre l'affrontement de trois frères d'armes devenus ennemis. Suit une parenthèse poétique avec Le Lézard noir (1968) et La Demeure de la rose noire (1969). Mais c'est surtout vers le film de "yakuza" (mafia) que se tourne Kinji Fukasaku (les scénarios sont signés Noboru Ando, célèbre gangster devenu star de la Toei). En 1970, il se lance dans la production indépendante avec Rage et surtout, en 1972, avec l'exceptionnel Sous les drapeaux, l'enfer. L'échec de ce film l'obligera à retourner vers les studios pour une série de six épisodes qui le rend célèbre, Combat sans code d'honneur, racontant la guerre des gangs à Hiroshima entre 1945 et 1963. Kinji Fukasaku exprime une violence telle qu'il devient le cinéaste le plus nihiliste du Japon, mais le plus apprécié aussi, car la série remporte un succès inouï. Une mise en scène nerveuse et irrespectueuse des codes sauve souvent du désastre des sujets répétitifs et dépassés : cadrages obliques, arrêts sur image deviendront ses marques de fabrique. Éclectique, Kinji Fukasaku tourne en 1980 Virus, un film catastrophe languissant, avec des comédiens hollywoodiens, Chuck Connors, George Kennedy et Robert Vaughn. A partir de 1983, il tourne moins. Il livre néanmoins Le Théâtre de la vie (1983), Les Habitants de la maison en feu (1986), La Révolte des fleurs (1988) et Un jour étincelant (1992). En 2000, il réalise un authentique chef-d'oeuvre, Battle Royale.
Prix
Prix pour l'ensemble de l'oeuvre, 2004 au Mainichi Film Concours
Meilleur réalisateur, 1983 au Mainichi Film Concours pour le film : Kamata koshin-kyoku
Meilleur réalisateur, 1983 au Kinema Junpo Awards pour le film : Kamata koshin-kyoku
source : www.cineressources.net
- Filmographie:
1961 : Du rififi chez les truands / Gangsters en plein jour (Hakuchu no buraikan)
1961 : Le Policier vagabond : Le Vent franchit le cap (Fūraibō tantei: Misaki o wataru kuroi kaze)
1961 : Le Policier vagabond : La Tragédie de la vallée rouge (Fūraibō tantei: Akai tani no sangeki)
1961 : Le Type au drôle de chapeau (Funky Hat no kaidanji)
1961 : Le Type au drôle de chapeau : Le Bras de vingt millions de yens (Funky Hat no kaidanji: Nisenman-en no ude)
1962 : Défi d'amour propre - Fierté agressive (Hokori takaki chosen)
1962 : Gang contre G-Men (Gyangu tai G-men)
1963 : La Société des gangsters (Gyangu domei)
1964 : Jakoman et Tetsu (Jakoman to Tetsu)
1964 : Hommes, porcs et loups (Ōkami to buta to ningen)
1966 : Showa saidai no kaoyaku
1966 : Le Dragon sauvage d'Hokkaido (Hokkai no Abare-Ryu)
1966 : Chantage (Odoshi)
1966 : Duel en plein jour - Le Kamikaze (Kamikaze yarō)
1967 : La Cérémonie de dissolution du gang (Kaisan shiki)
1968 : Kamikaze Club (Kyokatsu koso Waga Jinsei)
1968 : Le Lézard noir (Kurotokage)
1968 : Gambler's Ceremony of Disbanding (Bakuto Kaisan-shiki)
1968 : La Bataille au-delà des étoiles (Gamma sango uchu daisakusen)
1969 : Le Caïd de Yokohama (Nihon boryoku-dan: Kumicho)
1969 : La Demeure de la rose noire (Kuro bara no yakata)
1970 : Si tu étais jeune (Kimi ga wakamono nara)
1970 : Le Blazon ensanglanté (Chi-zome no daimon)
1970 : Tora! Tora! Tora!, coréalisé avec Richard Fleischer et Toshio Masuda
1971 : Guerre des gangs à Okinawa (Bakuto gaijin butai)
1972 : Okita le pourfendeur : Les Trois frères chiens fous (Hito-kiri Yota: Kyoken San-kyodai)
1972 : Sous les drapeaux, l'enfer (Gunki hatameku motoni)
1972 : Okita le pourfendeur : Yakuza Moderne (Gendai yakuza: hito-kiri yota)
1973 : Combat sans code d'honneur 1 (Jingi naki tatakai - The Yakuza Papers, Vol. 1)
1973 : Combat sans code d'honneur 2 : Qui sera le boss à Hiroshima (Jingi naki tatakai: Hiroshima shito hen)
1973 : Combat sans code d'honneur 3 : Guerre par procuration (Jingi naki tatakai: Dairi senso)
1974 : Combat sans code d'honneur 4 : Opération au sommet (Jingi naki tatakai: Chojo sakusen)
1974 : Combat sans code d'honneur 5 : La Partie finale (Jingi naki tatakai: Kanketsu-hen)
1974 : Nouveau combat sans code d'honneur 1 (Shin jingi naki tatakai)
1975 : Nouveau combat sans code d'honneur 2 : La Tête du boss (Shin jingi naki tatakai: Kumicho no kubi)
1975 : Le Voleur de capitaux (Shikingen gōdatsu)
1975 : Le Cimetière de la morale (Jingi no hakaba)
1975 : Police contre Syndicat du crime (Kenkei tai soshiki boryoku)
1976 : Tombe de yakuza et fleur de gardénia (Yakuza no hakaba: Kuchinashi no hana)
1976 : Violent Panic: The Big Crash (Bōsō panikku: Daigekitotsu)
1976 : Nouveau combat sans code d'honneur 3 : Les Derniers jours du boss (Shin jingi naki tatakai: Kumicho saigo no hi)
1977 : Hokuriku Proxy War (Hokuriku dairi senso)
1977 : The Doberman Cop (Doberuman deka)
1978 : Le Samouraï et le Shogun (Yagyū ichizoku no inbō)
1978 : Les Évadés de l'espace (Uchu kara no messeji)
1978 : Last of the Ako Clan (Ako-Jo danzetsu)
1980 : Virus (Fukkatsu no hi)
1981 : The Gate of Youth (Seishun no mon), coréalisé avec Koreyoshi Kurahara
1981 : Samurai Reincarnation (Makai tenshō)
1982 : La Rivière Dotonbori (Dōtonborigawa)
1982 : La Marche de Kamata (Kamata koshin-kyoku)
1983 : Theatre of Life (Jinsei gekijo), coréalisé avec Sadao Nakajima et Junya Satō
1983 : La Légende des huit samourais (Satomi hakken-den)
1984 : Rhapsodie de Shanghai (Shanhai bansukingu)
1986 : L'Homme des passions (Kataku no hito)
1987 : La Vengeance du Samouraï (Hissatsu 4: Urami harashimasu - Sure-Fire Death 4: We Will Avenge You)
1988 : A Chaos of Flowers (Hana no ran)
1992 : Un jour étincelant (Itsuka giragirasuruhi)
1994 : Histoire de fantômes à Yotsuya (Chushingura gaiden yotsuya kaidan)
1995 : Abe Clan (Abe Ichizoku)
1999 : La Maison des Geishas (Omocha)
2000 : Battle Royale (Batoru rowaiaru)
2003 : Battle Royale 2 (Batoru rowaiaru II: Rekuiemu), coréalisé avec Kenta Fukasaku
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Re: Kinji Fukasaku
Le Lézard noir / Kurotokage (1968)
Adaptation cinématographique d'un roman d'Edogawa Rampo, adapté également pour le théâtre par Yukio Mishima qui tient un petit rôle dans le film alors que l'un des deux rôles principaux étant tenu par son (possible ?) amant d'alors Akihiro Miwa.
Immergé jusqu'à la noyade dans une imagerie kitsch-pop très colorée, l'histoire à suspens use et abuse de retournements et de mystères qui rappellent des ficelles à la Sherlock Holmes avec moult trucages et déguisements. D'ailleurs l'autre rôle principal est un détective privé quasi-glacial (Kogoro Akechi joué par Isao Kimura).
Le premier rôle évoqué tout à l'heure étant bien entendu celui du cerveau criminel sous les traits travestis de Mrs. Midorikawa. Un kidnapping accessoire à une joute amoureuse et l'affaire se corse !
Dans le carton pâte et les taches de couleur les répliques grandiloquentes ne perdent pas toute poésie et le très particulier charme hybride de ce film navigue en eaux troubles. A le revoir je me dis que ça ne tient pas à la rage qu'on associe facilement au réalisateur qui se révèle à peu près sage dans ce film mais à l'équilibre de l'écriture. Il y a de l'excès mais il est revendiqué, les ingrédients sont identifiables mais on est indéniablement bien servis en histoire à suspens fumeuse et enfumée. On est loin de tout réalisme et c'est là-dessus sans faux semblant.
(Étonnante bizarrerie et bonne occasion d'ouvrir un fil).
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Re: Kinji Fukasaku
Battle Royale (2000)
Dernier film du réalisateur. Adaptation d'un roman aussi adapté en manga, l'histoire se présente comme une courte anticipation qui propose comme remède à une jeunesse rebelle qui a du mal à se positionner dans le système scolaire le tirage au sort annuel d'une classe de terminal qui devra s’entre-tuer.
Aussi simple que ça. Leur professeur, Kitano (Kitano donc), les attend à l'arrivée de leur "voyage scolaire" entouré de militaires histoire de leur expliquer les règles : île déserte, collier pour leur faire explosé la tête si besoin, distribution d'un paquetage avec une arme, pas la même pour tout le monde... et 72h pour qu'il n'en reste qu'un ou qu'une.
A 20 ans ça marche pas mal, à ... hum, plus tard ça marche plutôt moins bien, c'est moins exotique. Disons que c'est assez directement brutal, ça manque peut-être d'emballage malgré les presque deux heures du film.
A côté de ça, le "survival" ça ne demande pas forcément de grand discours pour entrevoir les enjeux : coopération, méchanceté, faux-semblants, espoir, ... forcément.
On aperçoit dans les bribes d'extérieur, ou d'avant, un monde dévastateur aussi pour les parents mais ce qui frappe finalement dans la simplicité de l'ensemble c'est toute cette brutalité imposée à la jeunesse. Certes ils ne sont pas parfaits les petits jeunes mais de là à leur forcer la main pour ce genre de boucherie alors que leurs aspirations sont ou incertaines ou romantiques...
Visuellement je le préfère aussi en ville Fukasaku, je crois me souvenir qu'à l'époque on disait qu'il avait réalisé le film à la place de son fils. Quoiqu'il en soit si ça peut manquer de piment c'est un peu plus nocif qu'un lourd divertissement (compliment).
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