Texte anonyme : qui l'a écrit ?

(et bien moi je trouvais ça Hugolien.. !)

Aussi ; une certaine influence (mais le vieux maître a tant de facettes...)

C' est bien vrai !
Il faudrait déhà un fil pour ses encres.
Magnifique !

bix_229 a écrit:Oui, Arturo, là, quand meme, tu nous a un peu sous-estimé !
Tu aurais pu essayer Rimbaud ou Germain Nouveau ou Tristan Corbière...
Bon que va nous concocter l' animal ?

C'est marrant, j'ai pensé à Corbière et Nouveau.
Puis un autre plus pointu, je vous le réserve pour une autre fois, alors, comme vous êtes affutés !
C'était un test !

Et Hugo ... Un de mes maîtres.
J'adore tout de son oeuvre, dessins compris (fascinants). Le genre de gus qui semble avoir tout réussi.

bravo à Animal !

Je plussoie !! Ani-mal ! A-nim-al ! Animal !

(Bix, le dessin avec bleu est : waw)

Nadine a écrit:(Bix, le dessin avec bleu est  :  waw)

Et il y en a bien d' autres aussi beaux !
Jette un coup d' oeil sur Google Image...

Je crois que j'ai trouvé l'extrait que je vais poster dans la soirée.

C'est parti :

On doit entendre quelque part des voix. Peut-être sont-elles simplement posées côte à côte et mêlées, comme muettes, sur les pages d'un journal intime, la voix sombre, profonde, soudain d'un bond dressée autour d'elle-même, de la femme, selon que les pages en disposent, et enveloppée par la voix tendre, ample, traînante de l'homme, cette voix ramifiée, inachevée, à travers laquelle pointe ce qu'elle n'a pas encore eu le temps de voiler. Peut-être n'est-ce pas cela non plus. Peut-être y a-t-il quelque part dans le monde un point où ces deux voix, qui d'ordinaire ne se distinguent partout que mal de la confusion lasse des bruits quotidiens, fusent comme deux rayons et s'enlacent ; peut-être devrait-on chercher ce point dont on ne devine ici la proximité qu'à une agitation, comme le mouvement d'une musique qui, non encore perceptible, s'imprime déjà en lourds plis obscurs dans le rideau encore indéchiré des lointains. Ce point trouvé, il se pourrait que les fragments donnés ici s'arrachent à leur maladive faiblesse pour s'installer d'un bond dans la clarté, la fermeté et l'évidence.

C' est beau comme du Faulkner !

Ça fait penser à Michon.

Tristram a écrit:Ça fait penser à Michon.

... Qui a été beaucoup influencé par Faulkner !

je vous laisse cogiter.

Carrément intéressant, déjà, de spéculer sur ce dont-il s'agit, la plénitude, le couple, l'énergie d'agir ? Ah ah quelle colle !
Quant à l'auteur, hyper précis, je n'en ai pour l'instant aucune idée. ça pourrait-être une traduction, tant le rôle du mot s'efface devant la volonté discursive et logique, le style est cerclé (ça se dit ?) par la structure. ça pourrait être francophone . L'époque ? Je dirais XXeme ?

huhuhu... traduction et XXème !

Nadine tu m'épates !

auteur Britannique ?

ça semble hyper travaillé comme style. En tout cas, ça donne clairement envie de le lire. ça pourrait être Faulkner en effet. J'ai d'abord pensé à Gracq en voyant le phrasé, avant de me raviser (il évoque rarement l'amour, il me semble).
Puis comme c'est une traduction, ça se confirme.
Pour l'instant, je ne saurais dire ...

Pas Britannique et pas anglophone.

Un peu plus loin :

Mais c'était simplement avoir la bouche dans la poussière et un cœur pareil à un enfant, cherchant à tâtons quelque chose. Jean savait seulement qu'il avait besoin de cela parce qu'il était lâche, il le savait. Cela se produisait pourtant, comme pour tirer de sa faiblesse une force qu'il pressentait et qui l'attirait comme rien jamais ne l'avait attiré sinon dans la jeunesse : la tête énergique, encore complètement privée de visage, d'une puissance douteuse ; tête dont on sent que l'on pourrait grandir des épaules jusqu'à son niveau, puis se la poser et enfin lui prêter son propre visage.
Il avait dit une fois à Véronique que ce quelque chose, c'était Dieu. Il était craintif et pieux, c'était il y avait longtemps, sa première tentative pour fixer en un mot l'indéterminé dont ils sentaient tous deux la présence. Ils glissaient côte à côte dans la maison obscure ; avait-il exprimé cette idée qu'elle avait perdu toute valeur et cessé de traduire ce qu'il voulait dire.