Re: George Orwell

par **Tristram** Jeu 4 Avr - 17:03

A noter cependant que la liberté de religion (comme de conscience) fait partie des droits de la personne, même si ce n'est peut-être pas le moins discutable : on peut ne pas croire en quelque dieu, ce qui n'empêche pas de respecter ceux qui ont la foi (et notamment les non-prosélytes et non-fondamentalistes/ intégristes/ fanatiques, on est d'accord).
Et la cosmogonie ne me paraît pas plus dérangée par les curés que par ceux qui soutiennent toujours que la terre est plate.
Sinon, je n'avance rien du tout, c'est ma lecture d'Hommage à la Catalogne, un bel effort de ma part, puisque tout ce qui touche à la politique, que je trouve toujours légèrement répugnante, m’écœure un peu ; mais je sais que "tout est politique", ce qui ne manque pas de m'enfurier quand je pense à tous ceux qui ont été broyés pour des idées plus ou moins vaseuses.

par **bix_229** Jeu 4 Avr - 17:43

Je me demande comment on peut vivre sans espoir, sans utopie.
Au moins quand on est très jeune.
J'admire énormément les enfants et les plus jeunes qui se démènent ces
derniers temps pour essayer de sauver ce qui peut encore l'etre sur la planète.

par Invité Jeu 4 Avr - 18:01

Tristram, j'ai l'impression que tu fais comme si le texte était écrit de nos jours, sorti de tout contexte, et qu'il était à prendre d'un point de vue individuel. J'avoue ne pas trop comprendre tes réponses, les trouvant plutôt hors-sujet par rapport à ce que j'ai évoqué : des dynamiques géopolitiques de l'époque, et non le point de vue d'un individu du XXIème siècle.

Tristram a écrit:J'ai l'impression que c'était un vrai "cheval de bataille", alors que l'athéisme ne présuppose pas une confrontation avec la (les) religion(s).

Le prosélytisme n'est pas l'apanage des religieux. Pour coller aux comportements individuels comme tu le fais, je connais des athées prosélytes, qui ne peuvent s'empêcher de se confronter justement aux croyants, en les tournant en ridicule.

Sinon à part ça, ce n'est certainement pas moi qui vais défendre une guerre, quelle qu'elle soit.

Et je te rejoins Bix, l'espoir aussi mince fut-il, nous est précieux. Aussi c'est pour ça que je défends certaines idées, qui sont selon moi porteuses d'un espoir, aussi fou soit-il.

par **Tristram** Jeu 4 Avr - 18:59

Arturo, d'impression en impression, tout ce que je voulais dire, comme d'ailleurs dans ma phrase que tu cites, c'est que lutter contre la religion/ le clergé semblait beaucoup plus d'actualité à l'époque qu'à la nôtre. Et le terme "prosélytisme" s'applique d'abord en religion, puis par extension en politique (cette autre religion ?) ; un athée ne cherche d'ailleurs pas à convaincre les croyants en les moquant.
Vous ne citez pas L'Espoir, de Malraux (il est vrai que sa première partie est intitulée L'illusion lyrique) ?
Mais il est évident que je donne un avis individuel vu du XXIe. Et je reconnais que c'est un point de vue personnel : je n'arrive pas à mettre espoir, rêve et/ou idéal dans la même case que "politique" (au sens restreint).
La lecture d'Hommage à la Catalogne reste un document passionnant, et un sujet de débat !

par Invité Jeu 4 Avr - 19:42

Disons qu'aujourd'hui du temps a coulé depuis 1905. Pourtant lutter contre la religion me paraît toujours d'actualité. Sauf que c'est plutôt contre la religion islamique (qui a davantage le vent en poupe), que chrétienne.
Mais c'était surtout la deuxième partie de ta phrase qui me posait problème, et tu persistes :

Tristram a écrit: un athée ne cherche d'ailleurs pas à convaincre les croyants en les moquant.

Comment peux-tu écrire ça ? Il existe des athées qui ne cherchent pas à convaincre les autres, comme il en existe qui cherchent à convaincre que ce sont eux qui sont dans le vrai et pas les autres... C'est très humain comme comportement, chacun défend sa vision du monde. Mais il n'y a pas de clergé athée, ça je suis ok. Wink

Bref, je n'ai pas (encore) lu L'espoir, donc ... What a Face

Du coup, je commence Un beau matin d'été, de Laurie Lee.

par **bix_229** Jeu 4 Avr - 20:06

D'accord avec toi, Arturo.
Cette lutte est d'autant plus d'actualité que nous ne sommes pas encore
sortis de l'islamisme politique et du terrorisme.
Mais que toutes les religions sont en lutte depuis toujours les unes contre
les autres, notamment dans l'islam.
Les religions monothéistes ont une lourde responsabilité d'intolérance.
Mais les hindouistes ont commis plusieursde véritables massacres des musulmans et
ce n'est pas fini.
Quant aux bouddhistes ils sont en grande partie responsables des exactions
commises en Birmanie contre les Rohingya.
Religions de paix, on voudrait bien.

par **animal** Jeu 4 Avr - 20:13

On voit plus de barbus à la télé, à part pour les querelles de clocher (et les manuels scolaires)... mais le sujet n'est peut-être plus vraiment la croyance ?

Je retiens au passage :

Tristram a écrit:Je ne peux m’empêcher de voir une certaine naïveté chez Orwell

Qui éclaire la tonalité que je trouve à plusieurs textes d'Orwell, l'évidence qui s'en dégage parfois ? (Comme une qualité potentiellement perturbante ?)

Un commentaire qui remue des souvenirs de lectures. cat

par **Bédoulène** Jeu 4 Avr - 20:53

Animal tu penses qu'il y a aussi de la naïveté dans la ferme des animaux ?

par **Tristram** Jeu 4 Avr - 20:58

C'était un ressenti pour l'homme, et dans ce livre en particulier, plus 'personnel" que les autres. Je vais relire 1984 un de ces jours, curieux de savoir comment je le vois aujourd'hui...

par **animal** Jeu 4 Avr - 21:16

Bédoulène a écrit:Animal tu penses qu'il y a aussi de la naïveté dans la ferme des animaux ?

Pas forcément. D'ailleurs je persiste à voir la fin comme une sorte de partage du gâteau Est-Ouest chaque classe dominante trouvant dans la situation une forme de confort ? (c'est loin).

par **Bédoulène** Ven 5 Avr - 8:56

merci, je suis d'accord avec ton ressenti mais peut-être que l'on peut le penser aussi pour l'homme en tant qu'individu pas seulement pour les blocs Est/Ouest ; mais c'est loin aussi.

par **Tristram** Jeu 23 Avr - 1:53

Pour les ceusses que les bio et biblio de l'écrivain intéressent : 4 x 50' :
https://www.franceculture.fr/emissions/les-chemins-de-la-philosophie/george-orwell-what-else
Finalement dans le sillage de Dickens, Kipling et London...

« Dans un foyer ouvrier – je ne parle pas ici des familles de chômeurs, mais de celles qui vivent dans une relative aisance – on respire une atmosphère de chaleur, de décence vraie, de profonde humanité qu’il n’est pas si facile de retrouver ailleurs. Je dirais même qu’un travailleur manuel, à condition qu’il ait un emploi stable et un bon salaire – condition qui se fait de plus en plus précaire – a beaucoup plus de chances d’être heureux qu’un homme qui a "fait des études". La vie qu’il connaît parmi les siens semble plus naturellement encline à prendre une orientation saine et harmonieuse. J’ai souvent été frappé par l’impression de tranquille plénitude, de parfaite symétrie si vous préférez, que dégage un intérieur ouvrier quand tout va bien. En particulier l’hiver, après le thé du soir, à l’heure où le feu luit doucement dans le fourneau de cuisine et se reflète dans le garde-feu d’acier, à l’heure où le père, en manches de chemise, se balance dans son rocking-chair en lisant les résultats des courses, tandis que la mère, lui faisant pendant de l’autre côté de l’âtre, fait de la couture – les enfants qui se régalent de trois sous de bonbons à la menthe et le chien qui se rôtit doucement sur le tapis de chiffons… C’est un endroit où il fait bon vivre, à condition de n’être pas là juste physiquement, mais aussi moralement. »
Georges Orwell, Le Quai de Wigan (The Road to Wigan Pier), 1937, trad. Michel Pétris, 10/18, 2000, p.131-132

par **Tristram** Sam 25 Avr - 2:37

J'ai omis de préciser que ces émissions remontent à 2017 _ mais l'oeuvre est hors d'âge, n'est-ce-pas ?

...] un "Little Brother", un pouvoir illimité de contrôle de tous par tous

Et alors l'actualité n'a plus de limite...

par **Bédoulène** Sam 25 Avr - 18:56

merci Tristram !

par **topocl** Jeu 21 Mai - 10:59

La ferme des animaux

social - George Orwell - Page 3 Extern42

Que voilà un petit texte drôle et intelligent tout à la fois !

C’est la révolution à la ferme, les animaux, las du travail acharné et de la maigre pitance, prennent le pouvoir et bannissent l’infâme propriétaire. Quelle joie ! Quelle liberté !
Mais peu à peu il semble qu’il faut bien travailler quand même, et que le naturel revient au galop : les petites dissensions apparaissent , les boucs émissaires sont désignés et insidieusement… les cochons, oui, les cochons bien gras, ces gros porcs, reprennent le pouvoir et instaurent une dictature dont Staline n’aurait pas à rougir.

Cela a un petit côté Contes du Chat Perché réécris par Soljenitsyne. On rigole tout au fil des pages, et on admire l’habile déroulé de cette évolution aussi évidente qu’instructive. Chapeau, M Orwell !

par **Bédoulène** Jeu 21 Mai - 14:56

je me souviens d'une excellente lecture !

"tout le monde est égal......mais certains plus que d'autres " en gros dans mes souvenirs Very Happy

par **Tristram** Jeu 21 Mai - 15:41

Oui, c'est l'excellent et célèbre

TOUS LES ANIMAUX
SONT ÉGAUX
MAIS CERTAINS SONT PLUS ÉGAUX
QUE D’AUTRES.

par Invité Jeu 21 Mai - 21:07

Une lecture qui date un peu, pour ma part : on rit, oui, mais on grince des dents aussi. C'est marquant comme texte.

par **animal** Jeu 21 Mai - 21:12

je l'avais relu avec beaucoup d'intérêt et d'étonnement il y a une douzaine d'années. la fin surtout.

par **gilux** Mer 20 Oct - 9:32

"La ferme des animaux" c'est vraiment dommage mais c'est le livre d'Orwell qui m'a le moins marqué pour l'instant, je comprend la situation, les allusions, mais j'ai trouvé tout ça....téléphoné, un peu facile.
Je dis que c'est dommage parce qu’à mon avis c'est le côté "c'est Le livre d'Orwell qu'il faut lire, comment ça tu l'as pas lu!", mon côté réfractaire aux obligations certainement.
En vous lisant j'ai l'impression d'être passé à côté de quelque chose.

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