Régine Pernoud
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Régine Pernoud
Archiviste paléographe, historienne médiéviste
Née en 1909 à Chateau-Chinon, elle passe son enfance et adolescence à Marseille. En 1929, Régine Pernoud termine une licence en lettres à l’université d’Aix-en-Provence puis déménage à Paris où elle entre à l’École nationale des chartes. Elle en sort en 1933 avec un diplôme d’archiviste paléographe. En 1935, elle soutient sa thèse de doctorat en histoire médiévale à la Sorbonne.
Elle publie son premier livre, Lumière du Moyen Âge, en 1946.
En 1947, elle est nommée conservateur au musée de Reims puis, en 1949, chargée du musée de l’Histoire de France aux Archives nationales.
La lecture des ouvrages de l’historienne inspire à Michel Debré, alors sénateur d’Indre-et-Loire, l’idée d’une fondation Jeanne d’Arc. Le 24 octobre 1957, il adresse un premier courrier en ce sens à Régine Pernoud, qui lui répond avec enthousiasme. En 1965, Roger Secrétain, maire d’Orléans, donne un accord de principe tandis qu’André Malraux, ministre d’État chargé des Affaires culturelles, devient président d’honneur du Centre d’études johanniques. À terme, le Centre Jeanne-d’Arc est inauguré à Orléans le 18 octobre 1974, avant d’être rattaché à la Maison Jeanne-d’Arc. Régine Pernoud dirige l’institution jusqu’en 1985.
Elle a mené une œuvre d’historienne médiéviste et a également publié des ouvrages notoires de vulgarisation historique. L’Académie française l’a récompensée pour l’ensemble de son oeuvre en 1997.
Elle a résidé au 23 avenue du Maréchal Joffre.
Elle décède à Paris en 1998, elle est inhumée dans le cimetière du Mesnil-Saint-Denis.
www.lemesnilsaintdenis.fr
Récompenses :
1943 : prix Louis-Paul-Miller de l’Académie française pour l'ouvrage L’Amérique du Sud au xviiie siècle.
1946 : prix Fémina-Vacaresco pour l'ouvrage Lumière du Moyen Age.
1963 : prix Broquette-Gonin (littérature) de l’Académie française pour l'ensemble de son œuvre.
1977 : prix Marie-Eugène Simon-Henri-Martin de l’Académie française pour l'ouvrage Pour en finir avec le Moyen Âge.
1978 : grand prix de la Ville de Paris.
1981 : prix d’Académie de l’Académie française pour l'ensemble de son œuvre historique.
1997 : Grand Prix Gobert de l’Académie française pour l'ensemble de son œuvre.
Version longue : wikipedia.org
Bibliographie :
- Spoiler:
- - Essai sur l'histoire du port de Marseille des origines à la fin du xiiie siècle, thèse pour le doctorat présentée à la Faculté des lettres de l'université de Paris, 1935.
- L'Unité française, Paris, PUF, 1944.
- Lumière du Moyen Âge. Paris, Grasset, 1946. Rééd., Paris, Grasset-Fasquelle, 1981. Livre de poche, 1983.
- Les Villes marchandes aux xive et xve siècles, impérialisme et capitalisme au Moyen Âge, Paris, La Table ronde, 1948.
- Les Statuts municipaux de Marseille. Édition critique du texte latin du xiiie siècle. Collection des Mémoires et documents historiques publiés sous les auspices de S.A.S le prince de Monaco, Paris-Monaco, 1949, 289 p.
- Vie et mort de Jeanne d’Arc, Paris, Hachette, 1953, 300 p. ; éd. de poche, Paris, Livre de poche, 1955 ; rééd. Marabout, 1982. — Les témoignages du Procès de réhabilitation 1450-1456.
- Les grandes époques de l'art en Occident, Paris, Le Chêne, 1954.
- Histoire du peuple français, T. I, « Des origines au Moyen Âge », Nouvelle Librairie de France, 1951. — Les autres tomes : II. De Jeanne d'Arc à Louis XIV ; III. De la régence à 1848 ; IV. De 1848 à nos jours sont de trois autres auteurs.
- Les Gaulois, Paris, Le Seuil, coll. « Microcosme, Le Temps qui court », 1957 ; rééd. album, Paris, Le Seuil, 1979.
- Les Croisés, Paris, Hachette, 1959, 318 p. ; rééd. Les Hommes de la croisade, Paris, Tallandier, 1979 ; puis Paris, Fayard-Tallandier, 1982.
- Un Chef d'État, Saint Louis de France, Gabalda et Cie, 1960.
- Histoire de la bourgeoisie en France, T. I, « Des origines aux temps modernes ». T. II, « Les temps modernes », Paris, Le Seuil, 1960-1962 ; 472-688 p. ; rééd. 1976-1977. Éd de poche, Paris, Le Seuil, 1981, coll. « Points-Histoire ».
- Les Croisades. Paris, Julliard, coll. « Il y a toujours un reporter », dirigée par Georges Pernoud, 1960, 322 p.
- Croyants et incroyants d'aujourd'hui, Paris, Le Cerf, 1962.
- Jeanne d’Arc par elle-même et par ses témoins, Paris, Le Seuil, 1962, 334 p. ; rééd. Livre de Vie, 1975.
- Notre-Dame de Paris, Paris, La Documentation française, 1963.
- L'Histoire des rois mages : selon l'Évangile de saint Matthieu, Trianon, 1964.
- Aliénor d’Aquitaine, Paris, Albin Michel, 1965, 295 p. ; éd. de poche, Paris, Livre de poche, 1983.
- La Formation de la France, Paris, PUF, 1966.
- Héloïse et Abélard, Paris, Albin Michel, 1970, 304 p. ; éd. de poche, Paris, Livre de poche, 1980.
- 8 mai 1429. La libération d’Orléans, Paris, Gallimard, coll. « Trente journées qui ont fait la France », 1969, 340 p.
- L'histoire racontée à mes neveux, illustré par René Follet, Paris, Stock, 1969.
- Jeanne devant les Cauchons, Paris, Le Seuil, 1970, 128 p.
- Beauté du Moyen Âge, Paris, Gautier-Languereau, 1971.
- La Reine Blanche, Paris, Albin Michel, 1972, 368 p. ; éd. de poche, Paris, Livre de poche, 1984.
- Les Templiers, Paris, PUF, 1974 ; rééd. 1977. Éd. de poche, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1957.
- Pour en finir avec le Moyen Âge, Paris, Le Seuil, 1977, 162 p. ; rééd. poche, Paris, Le Seuil, coll. « Points-Histoire », 1979.
- Les Hommes de la Croisade, Paris, Tallandier, 1977.
- La Femme au temps des cathédrales, Paris, Stock, 1980.
- Sources de l'art roman, avec Madeleine Pernoud, Berg international, 1980, 220 p.
- Lumière du Moyen Âge, Paris, Grasset, 1981.
- Jeanne d'Arc (avec Madeleine Pernoud), Paris, Le Seuil, 1981.
- Christine de Pisan, Paris, Calmann-Lévy, 1982.
- Le Tour de France médiéval : l'histoire buissonnière, avec Georges Pernoud, Paris, Stock, 1983, 452 p.
- La Plume et le parchemin, Paris, Denoël, 1983.
- Le Moyen Âge raconté à mes neveux, 1983, 216 p.
- La Femme au temps des croisades, Paris, Stock, 1983, 306 p. ; rééd., éd. de poche, Paris, Le Livre de poche, 1990.
- Jeanne et Thérèse, Paris, Le Seuil, 1984.
- Les Saints au Moyen Âge : la sainteté d'hier est-elle pour aujourd'hui ?, Paris, Plon, 1984.
- Saint Louis et le crépuscule de la féodalité, Paris, A. Michel, coll. « L'Homme et l'Événement », 1985.
- Le Moyen Âge pour quoi faire ?, avec Raymond Delatouche et Jean Gimpel, Paris, Stock, 1986.
- Jeanne d'Arc, avec Marie-Véronique Clin, Paris, Fayard, 1986.
- Isambour : la reine captive, Paris, Stock, 1987.
- Richard Cœur de Lion, Paris, Fayard, 1988 ; réédition, Paris, Le Grand Livre du Mois, 1995.
- Jeanne d'Arc et la guerre de Cent ans, Paris, Denoël, 1990.
- La Vierge et les saints au Moyen Âge, Paris, C. de Bartillat, coll. « Esprits », 1991.
- La Spiritualité de Jeanne d'Arc, Mame, 1992.
- Villa Paradis : souvenirs, Paris, Stock, 1992, 331 p. (ISBN 2-234-02480-3).
- Hildegarde de Bingen : conscience inspirée du xiie siècle, Paris, Le Grand livre du mois, 1994.
- J'ai nom Jeanne la Pucelle, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Histoire » (no 198), 1994.
- Réhabilitation de Jeanne d'Arc, reconquête de la France, Paris, Rocher-J.-P. Bertrand, 1995.
- Les Templiers, chevaliers du Christ, Paris, Gallimard, coll. « Découvertes Gallimard / Histoire » (no 260), 1995.
- Celui par qui la Gaule devint chrétienne, Paris, Gallimard jeunesse, 1996.
- Jardins de monastères, Arles, Actes Sud, 1996.
- Martin de Tours, Paris, Bayard-Centurion, 1996.
- Saint Jérôme : père de la Bible, avec Madeleine Pernoud, Paris, Le Rocher, 1996.
- Jeanne d'Arc, Napoléon : le paradoxe du biographe, Paris, Le Rocher, 1997.
- Histoire et lumière, Paris, Le Cerf, 1998.
- Visages de femmes au Moyen Âge, Zodiaque, 1998.
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Re: Régine Pernoud
Pour en finir avec le Moyen Age
Une belle occasion de réviser une période mal connue et aussi longue (presque un millénaire en fait) que peu homogène. Heureusement si vous êtes une tanche en histoire (comme moi) vous aurez l'impression d'apprendre des tas de choses dans un subtil et riche brassage d'histoire populaire, d'Histoire et d'histoire des idées.
Aussi un assez beau livre sur l'histoire, comme science. Et pour une fois et présenté de cette façon... je pourrais dire oui, possible, cette histoire comme science. Parce que ce livre sert aussi à revenir sur des institutions et sur la transmission et la réécriture idéologique qui peut être faite. Avec plus ou moins de bonne foi et pas mal de naturel... Renaissance, goût de l'antique et même lumières en prennent pour leur grade !
C'est notamment à travers le droit et l'évolution de la place de l'Eglise (mais aussi du religieux de façon plus individuelle ou communautaire) dans la société que l'on lève le voile... une question d'économie et de pouvoir donc. pouvoir qui se centralise et se matérialise indépendamment de la terre. Se concentre.
Ce qui mène à revoir l'après Moyen Age comme une régression sur de nombreux aspect d'égalité de droit et surtout de progrès intellectuel ou spirituel. Un Moyen Age qui est révélé cultivé et surtout ouvert et moins prompt au dogmatisme. A défaut de pouvoir se convaincre spontanément sur tous les points, entre autres car le manque de connaissance nuit aussi à une lecture critique, on peut réfléchir et imaginer par exemple sur comment situer ou imaginer un droit qui inclut les querelles et vengeances de familles ou la meilleure place faite aux femmes. Les exemples nombreux sur ce point, pour la politique locale ou encore les rôles spirituels et/ou politiques sont là pour faciliter le travail de cogitation.
Il faut rappeler aussi que ça tient en seulement 150 pages et que pour si peu de pages c'est immensément stimulant et que les occasions de se piquer la curiosité dans d'autres domaine comme l'art et l'architecture sont nombreuses (même si on a des goûts qui penchent déjà de ce côté) !
(Lecture sponsorisée par notre camarade d'alors Heyoka !)
Récup refactorisée
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Re: Régine Pernoud
Argument qui pourrait achever de me convaincre !animal a écrit: ça tient en seulement 150 pages e
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8546
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Re: Régine Pernoud
Oui, je l'ai mis aussi sur ma liste.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15927
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Re: Régine Pernoud
Pour en finir avec le Moyen Âge
Ouvrage de vulgarisation assez succinct, qui eut au moins le mérite de faire le point sur notre perception de cette période d’"obscurité" à l’époque (livre paru en 1977) ; on peut craindre que ce louable effort de passerelle entre les récentes études et nous, le public, ne soit daté − mais les poncifs ont la vie dure.
Régine Pernoud expose comme la femme (ainsi que l’enfant) a perdu de ses libertés avec le revirement de l’époque classique.
\Mots-clés : #historique #moyenage
Ouvrage de vulgarisation assez succinct, qui eut au moins le mérite de faire le point sur notre perception de cette période d’"obscurité" à l’époque (livre paru en 1977) ; on peut craindre que ce louable effort de passerelle entre les récentes études et nous, le public, ne soit daté − mais les poncifs ont la vie dure.
Régine Pernoud souligne la « loi d’imitation » de l’antique à la Renaissance, et les « procédés académiques » qui s’en suivirent, c'est-à-dire une inspiration tirée du modèle gréco-romain, qui escamote toute la culture du millénaire médiéval. Apparemment ce livre ne fait pas consensus, et il est vrai que, dans sa défense du Moyen Âge et de l’enseignement de son histoire à l’école, l’autrice avance des idées aussi polémiques que personnelles.« Moyen Âge signifie toujours : époque d’ignorance, d’abrutissement, de sous-développement généralisé, même si ce fut la seule époque de sous-développement pendant laquelle on ait bâti des cathédrales ! Cela parce que les recherches d’érudition faites depuis cent cinquante ans et davantage n’ont pas encore, dans l’ensemble, atteint le grand public. »
Pour en revenir à la société féodale, elle était basée sur les engagements personnels (vassalité et fidélité) et les traditions communautaires au travers de la coutume ; essentiellement rurale (avec les centres des châteaux et monastères), on était passé de l’esclave du droit romain au serf, attaché à la terre comme son seigneur qui le protège et ne peut l’exiler, et homme à part entière (avant qu’on ne revienne à l’esclavage avec les colonisations du XVIe).« Les générations à venir (le mouvement est déjà amorcé) ne seront sans doute pas peu scandalisées de constater que la nôtre avait amené l’art dans le giron de la spéculation, manifestant jusqu’en ce domaine la confiance naïve dans les chiffres qui semble caractériser notre XXe siècle ; sa gloire n’en sera pas rehaussée.
Et l’on peut se demander si ces jeunes qui voyaient dans l’œuvre d’art un moment d’extase, un happening, qu’on provoque et qu’on détruit au besoin une fois passé l’émoi, n’étaient pas, somme toute, plus proches des conceptions pré-classiques − à cela près toutefois qu’ils confondaient le présent avec l’instant. »
Régine Pernoud expose comme la femme (ainsi que l’enfant) a perdu de ses libertés avec le revirement de l’époque classique.
Pas la synthèse qu’on pourrait attendre, même partisan voire pamphlétaire (glorification de la culture médiévale, de la place que la femme y tint), cet ouvrage mérite notre lecture "facile", à défaut ou dans l’attente d’approfondir le sujet avec d’autres, plus approfondis.« La réaction n’est venue qu’en notre temps. Elle est d’ailleurs, disons-le, fort décevante : tout se passe comme si la femme, éperdue de satisfaction à l’idée d’avoir pénétré le monde masculin, demeurait incapable de l’effort d’imagination supplémentaire qu’il lui faudrait pour apporter à ce monde sa marque propre, celle qui précisément fait défaut à notre société. Il lui suffit d’imiter l’homme, d’être jugée capable d’exercer les mêmes métiers, d’adopter les comportements et jusqu’aux habitudes vestimentaires de son partenaire, sans même se poser la question de ce qui est en soi contestable et devrait être contesté. À se demander si elle n’est pas mue par une admiration inconsciente, et qu’on peut trouver excessive, d’un monde masculin qu’elle croit nécessaire et suffisant de copier avec autant d’exactitude que possible, fût-ce en perdant elle-même son identité, en niant d’avance son originalité. »
« On touche ici du doigt ce qui fait la différence d’une époque à l’autre, c’est-à-dire les différences de critères, d’échelle de valeur. Et il est élémentaire en histoire de commencer par en tenir compte, voire de les respecter, faute de quoi l’historien se transforme en juge. »
« Loin de nous l’idée d’un éternel recommencement, et même de comparaisons forcément factices, subjectives et arbitraires entre telle époque et telle autre ; plus loin encore l’idée que l’Histoire puisse apporter une solution aux problèmes du jour : si l’on peut tirer une conclusion de l’étude de l’Histoire, c’est au contraire que la solution de la veille n’est jamais celle du jour. […]
Mais ne se trouve-t-on pas beaucoup plus à l’aise pour formuler semblables jugements lorsqu’on bénéficie du recul du temps ?… L’Histoire ne fournit pas de solution, mais elle permet − et permet seule − de poser correctement les problèmes. »
\Mots-clés : #historique #moyenage
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Régine Pernoud
Lu "les pérégrines", roman sur la croisade partie reconquérir Jerusalem, mais dont la fin nous laisse aux portes de la Ville Sainte, dommage car j'ai adoré le livre et j'en demandais plus...
Chamaco- Messages : 4510
Date d'inscription : 02/12/2016
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