André Gide
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Re: André Gide
Pas lu celui-là ; sans doute une lacune à corriger...
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15612
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: André Gide
Tu saurais peut-être mieux sentir la place qu'il trouve dans son oeuvre que moi qui débute pour ainsi dire.
De mémoire, deux autres commentaires plus haut le trouvent bof.
A suivre j'espere, du coup.
De mémoire, deux autres commentaires plus haut le trouvent bof.
A suivre j'espere, du coup.
Nadine- Messages : 4844
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: André Gide
Pas sûr que ça en vaille la peine... J'ai mis Gide en sursis : la prochaine tentative décidera du devenir de mon pléiade. Montherlant a déjà perdu à ce petit jeu.
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: André Gide
Merci pour ton commentaire Nadine ! J'ai eu le même ressenti que toi, et cette remarque, que c'est une oeuvre écrite pour des gens qui n'aiment pas lire, ça me paraît très juste.
Comme toi je me souviens avoir calé sur les références bibliques, et peu après je me suis offert une Bible (que j'ai bien peu ouverte).
Comme toi je me souviens avoir calé sur les références bibliques, et peu après je me suis offert une Bible (que j'ai bien peu ouverte).
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: André Gide
Sur cette étagère peu visitée que j'ai près de mon lit, j'ai la bible en 12 volumes. Ses épitres doivent y figurer. Mais il a l'air vindicatif, je n'ai pas le coeur d'aller voir. je chercherai un texte sur Gide et sa vision sur Saul, ce sera plus facile pour moi. Je regarderai plus tard. A son heure. (Je viens de compulser l'article qui lui est consacré sur Wikipedia, tu m'as encouragé par ton retour Quasimodo ! Tant mieux ma foi)
Nadine- Messages : 4844
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: André Gide
c'est amusant, ça a failli être ma nouvelle lecture d'hier soir.
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Keep on keeping on...
Re: André Gide
merci Nadine une lecture bien trop lointaine pour moi !
- Spoiler:
- les mains des grands-mères sont fragiles mais porteuses de souvenirs
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: André Gide
J'avais pas lu le retour de Tristam, sur son voyage au Congo et au Tchad : c'est étonnant comme cela semble être d'un autre auteur. Cet écrivain a différents visages décidément, car dans la Symphonie pastorale, on ne sent pas cette force d'analyse, tout est enclot dans le prisme du personnage, remarquez bien. Une fiction n'est pas un carnet de voyage.
A lire les extraits généreux que tu en donnes, Tristam, je comprends que cela ait été passionnant et pour toi qui connais bien ces contrées, et plus généralement pour la critique des mépris coloniaux, trop rarement visible dans la littérature de l'époque.
A lire les extraits généreux que tu en donnes, Tristam, je comprends que cela ait été passionnant et pour toi qui connais bien ces contrées, et plus généralement pour la critique des mépris coloniaux, trop rarement visible dans la littérature de l'époque.
Nadine- Messages : 4844
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: André Gide
Une partie de son oeuvre est datée ou morte, me semble-t-il
Mais je ne l'ai pas relu.
Restent les voyages en Afrique et en URSS, en tant que dénonciation.
Surtout, en tout cas, dans mon souvenir, Si le grain ne meurt, livre autobiographique
et qui éclaire l'homme et l'oeuvre.
Son journal me semble trop surveillé, mais je l'ai juste survolé.
Mais je ne l'ai pas relu.
Restent les voyages en Afrique et en URSS, en tant que dénonciation.
Surtout, en tout cas, dans mon souvenir, Si le grain ne meurt, livre autobiographique
et qui éclaire l'homme et l'oeuvre.
Son journal me semble trop surveillé, mais je l'ai juste survolé.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: André Gide
Jusque là c'est son journal qui m'a le plus intéressé. J'ai prévu d'y retourner très bientôt !
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: André Gide
Un éclairage d'Hubert Aquin sur la démarche de Gide :
in Profession écrivain, p. 65, Le style, recherche d'authenticité
Je n'ai jamais connu homme plus sensible aux contraintes que Gide. Il a vécu son enfance et sa jeunesse dans un milieu protestant où la contention tient lieu de vertu. Et cette première expérience de l'hypocrisie vertueuse semble l'avoir meurtri à un tel point que, toute sa vie, il rechercha la sincérité comme un prisonnier peut désirer l'air pur. Cette sincérité, ce libre épanouissement du moi, il la chercha sur les sables du Sahara, dans les aventures du désir ; à l'art il demanda de le libérer, à la chair parfois, à l'amour... Son désir de sincérité rencontrait partout duplicité, mensonges, contraintes. Gide repartait sur d'autres routes pour retrouver la pureté... Et si Gide retrouva jamais cette sincérité, c'est dans l'art. Les contraintes en art lui furent légères : en art seulement la liberté de l'homme est inconditionnée, sa sincérité respectée. Qu'on l'appelle dérivatif ou consolation, l'art fut pour Gide l'expérience la plus complète de la sincérité et de la liberté ( « ... cette doctrine de l'art pour l'art, en dehors de quoi je ne sais point trouver raison de vivre »).
[...] Il faut déblayer l'oeuvre de Gide pour n'y voir qu'un appel de la sincérité, dira-t-on. D'autres ont pu résumer Gide à son immoralisme, à sa disponibilité, à son marivaudage spirituel ... ; moi, je retiens, du contact avec son oeuvre, ce drame central de la sincérité ; et parmi ses nombreuses soifs, celle qui m'a le plus frappé, le plus travaillé, c'est sa soif d'authenticité. Il écrit dans son Journal : « Le seul drame qui vraiment m'intéresse et que je voudrais toujours relater, c'est le débat de tout être avec ce qui l'empêche d'être authentique, avec ce qui s'oppose à son intégrité, à son intégration. L'obstacle est le plus souvent en lui-même. Et tout le reste n'est qu'accident. » (3 juillet 1930)
in Profession écrivain, p. 65, Le style, recherche d'authenticité
Invité- Invité
Re: André Gide
Les Caves du Vatican
Un roman bien ficelé a-t-on envie de dire d'abord. Si toute sa narration tourne autour d'un tortueux traquenard, le déroulement de cette sotie suit la succession de personnages mesquinement orgueilleux. Personnages que Gide dépeint aussi comme porteurs d'idées ou de marottes. Celles-ci ouvrent une voie royale vers le Vatican où les personnages s'égarent ; prévenu et même guidé par l'auteur, le lecteur n'a plus qu'à se divertir de ces Julius de Baraglioul et Amédée Fleurissoire (notez la sonorité rococo de ces noms…). Les Caves du Vatican est d'une fabrication plutôt classique, aussi sa grande maîtrise par aussi fin connaisseur de la littérature qu'était André Gide, semble presque naturelle. "Je n'ai cherché de rien prouver, mais de bien peindre et d'éclairer bien ma peinture." On a loué la subtilité psychologique ― et à juste titre ― chez l'auteur de L'Immoraliste, mais si les personnages des Caves du Vatican sont bien peints, ils sont toutefois (sauf un) assez insignifiants : prévisibles ― balourds ― rigolos ― grossiers. Décidément je me sers encore de Nietzsche : "Un âne fit son apparition, beau et bien costaud" citant en latin* un couplet de la Fête des Fous (ou Fête de l'âne). C'est encore le cas de le dire pour cette pseudo conviction (revoilà notre marotte), ce "mâle courage" qui prétend déjouer le complot ourdi dans Les Caves du Vatican. Cette "tragédie" sans larme ni peine fait sourire (ou rire aux éclats à un moment de moustiques, je l'avoue) et bien sûr qu'il faut l'accepter comme telle (comme une satyre) : le simple contre le subtil : "un homme qui [...] ne présentait pas à tous et en tous lieux le même visage". Un Vautrin, quoi. C'est drôle, mais je me prends à penser à une subtilité d'une autre sorte ― disons psychologique ― dont Dostoïevski ou Doderer sont prodigues en diable, et Gide peut-être pas assez ici. La comparaison n'est peut-être pas si incongrue que cela (au moins avec l'écrivain russe) quand on pense à l'acte qui fascine et interroge, commis par le personnage exceptionnel des Caves du Vatican. Jeune, séduisant, contradictoire, énigmatique mais qu'on ne peut juger : rien qu'une image mythologique posée sur cette farce corsée ― comme un cheveu dans la soupe.
*: "adventavit asinus pulcher et fortissimus" cité par Nietzsche dans le §8 de Par-delà le bien et le mal.
Un roman bien ficelé a-t-on envie de dire d'abord. Si toute sa narration tourne autour d'un tortueux traquenard, le déroulement de cette sotie suit la succession de personnages mesquinement orgueilleux. Personnages que Gide dépeint aussi comme porteurs d'idées ou de marottes. Celles-ci ouvrent une voie royale vers le Vatican où les personnages s'égarent ; prévenu et même guidé par l'auteur, le lecteur n'a plus qu'à se divertir de ces Julius de Baraglioul et Amédée Fleurissoire (notez la sonorité rococo de ces noms…). Les Caves du Vatican est d'une fabrication plutôt classique, aussi sa grande maîtrise par aussi fin connaisseur de la littérature qu'était André Gide, semble presque naturelle. "Je n'ai cherché de rien prouver, mais de bien peindre et d'éclairer bien ma peinture." On a loué la subtilité psychologique ― et à juste titre ― chez l'auteur de L'Immoraliste, mais si les personnages des Caves du Vatican sont bien peints, ils sont toutefois (sauf un) assez insignifiants : prévisibles ― balourds ― rigolos ― grossiers. Décidément je me sers encore de Nietzsche : "Un âne fit son apparition, beau et bien costaud" citant en latin* un couplet de la Fête des Fous (ou Fête de l'âne). C'est encore le cas de le dire pour cette pseudo conviction (revoilà notre marotte), ce "mâle courage" qui prétend déjouer le complot ourdi dans Les Caves du Vatican. Cette "tragédie" sans larme ni peine fait sourire (ou rire aux éclats à un moment de moustiques, je l'avoue) et bien sûr qu'il faut l'accepter comme telle (comme une satyre) : le simple contre le subtil : "un homme qui [...] ne présentait pas à tous et en tous lieux le même visage". Un Vautrin, quoi. C'est drôle, mais je me prends à penser à une subtilité d'une autre sorte ― disons psychologique ― dont Dostoïevski ou Doderer sont prodigues en diable, et Gide peut-être pas assez ici. La comparaison n'est peut-être pas si incongrue que cela (au moins avec l'écrivain russe) quand on pense à l'acte qui fascine et interroge, commis par le personnage exceptionnel des Caves du Vatican. Jeune, séduisant, contradictoire, énigmatique mais qu'on ne peut juger : rien qu'une image mythologique posée sur cette farce corsée ― comme un cheveu dans la soupe.
*: "adventavit asinus pulcher et fortissimus" cité par Nietzsche dans le §8 de Par-delà le bien et le mal.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: André Gide
La question de la fiction y est effectivement débattue :
« Car, tant que je n'aurai pas plus sûrement appris à démêler l'accidentel du nécessaire, qu'exigerais-je de ma plume sinon exactitude et rigueur ? »
« Il y a le roman, et il y a l'histoire. D'avisés critiques ont considéré le roman comme de l'histoire qui aurait pu être, et l'histoire comme un roman qui avait eu lieu. Il faut bien reconnaître, en effet, que l'art du romancier souvent emporte la créance, comme l'évènement parfois la défie. Hélas ! certains sceptiques esprits nient le fait dès qu'il tranche sur l'ordinaire. Ce n'est pas pour eux que j'écris. »
André Gide, « Les caves du Vatican »
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15612
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: André Gide
j'ai plaisir lire ton commentaire Dreep et l'ajout de Tristram
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
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