Anne Weber
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Anne Weber
Anne Weber
née en 1964
née en 1964
Anne Weber, née en 1964 à Offenbach, est un écrivain allemand qui vit à Paris depuis 1983. Elle écrit toujours deux versions, française et allemande, de ses livres. Elle est aussi traductrice littéraire vers les deux langues. Elle a étudié les lettres françaises et la littérature comparée à la Sorbonne à partir de 1983. De 1989 à 1996, elle a travaillé pour plusieurs éditeurs français et traduit des textes allemands d'auteurs. Elle vit actuellement à Paris.
Oeuvres en langue française
- Ida invente la poudre, Le Seuil, 1998
- Première personne, Le Seuil, 2001 (Erste Person, 2002)
- Cerbère, Le Seuil, 2003 (Besuch bei Zerberus, 2004)
- Cendres & Métaux, Le Seuil, 2006
- Chers Oiseaux, Le Seuil, 2006
- Tous mes vœux, Actes sud, 2010 (Luft und Liebe. S. Fischer Verlag, 2010)
- Auguste, Le Bruit du temps 2010 (August. Fischer Verlag, 2011)
- Vallée des merveilles, Le Seuil, Paris 2012
- Vaterland, Le Seuil, Paris 2015
- Kirio, Le Seuil, 2017
Traductions
- Spoiler:
- Du français vers l'allemand :
Pierre Michon, Leben der kleinen Toten (Vies minuscules), Suhrkamp, 2004
Pierre Michon, Rimbaud der Sohn (Rimbaud le fils), Suhrkamp, 2008,
Marguerite Duras, Hefte aus Kriegszeiten (Cahiers de la guerre), Suhrkamp, 2007
Georges Perros, Luftschnappen war sein Beruf (Une vie ordinaire), Matthes & Seitz, 2012
Eric Chevillard, Krebs Nebel (La nébuleuse du Crab), diaphanes Verlag, 2013
Julia Deck : Viviane Elisabeth Fauville, Klaus Wagenbach Verlag, 2013
Pierre Michon : Körper des Königs (Corps du roi), Suhrkamp Verlag, 2015 (à paraître)
De l'allemand vers le français :
Jacob Burckhardt, Démétrios, Le preneur de villes, Le Promeneur, Gallimard, 1992
Hans Mayer, Walter Benjamin : Réflexions sur un contemporain, Le Promeneur, Gallimard, 1995
Melissa Müller, Anne Frank : biographie, Perrin, 2001
Birgit Vanderbeke, Devine ce que je vois, Stock, 2001
Wilhelm Genazino, Un parapluie pour ce jour-là, Christian Bourgois, 2002
Sibylle Lewitscharoff, Harald le courtois, Le Seuil, 2002
Wilhelm Genazino, Un Appartement, une femme, un roman, Christian Bourgois, 2004
Wilhelm Genazino, La Stupeur amoureuse, Christian Bourgois éditeur, 2007
Peter Handke, entretien avec Peter Hamm, Vive les illusions !, Christian Bourgois éditeur, 2008
Wilhelm Genazino, Léger mal du pays, Christian Bourgois éditeur, 2008
Wilhelm Genazino, Le Bonheur par des temps éloignés du bonheur, Christian Bourgois éditeur, 2010
Marie-Luise Scherer, L'Accordéoniste, Actes Sud, 2010
Wilhelm Genazino : Une petite lumière dans le frigo, Christian Bourgois éditeur, 2012
Peter Handke : Une année dite au sortir de la nuit, Le Bruit du temps, 2012
Peter Handke : Souterrain-Blues : Un drame en vingt stations, joué dans la trad. d'A. Weber à la Comédie de Valence, dans une mise en scène de Christophe Perton, en 2012
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8414
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Re: Anne Weber
La Vallée des merveilles m' a déçu.
Dois-je lui donner une autre chance ?
Dois-je lui donner une autre chance ?
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
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Re: Anne Weber
Difficile de te dire car Vaterland, qui est très intéressant est un récit d'une recherche à la fois biographique sur son arrière grand-père, et historique, entremêlé de réflexion sur Comment les Allemands peuvent assumer leur histoire.
Alors que La vallée des merveilles est un roman, il me semble.
Alors que La vallée des merveilles est un roman, il me semble.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8414
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Re: Anne Weber
Vaterland.
Donc, avec ma mémoire vieillissante, j'ai repris ce livre que j'avais déjà lu il y a deux ans, et j'ai presque failli ne pas m 'en apercevoir. Par contre si je n'ai pas de mémoire, j'ai de la constance, car à un ou deux remaniements près, mon commentaire de l'époque me convient encore fort bien (oui, je suis paresseuse, en plus!)
Cette conscience vit en tous les Allemands, qu'ils contestent ou nient ce qui a été commis au nom de leur pays, qu'ils demandent qu'on leur fiche enfin la paix avec ça, qu'ils aillent en pèlerinage dans les lieux de mémoire et mangent du gâteau dans les cafétérias attenantes, qu'ils fassent des études sur le judaïsme, qu'ils barbouillent les murs des cimetières de croix gammées ou qu'ils n'y pensent jamais. Ils ne peuvent pas s'en défaire, pas plus qu'on ne se défait d'une malformation cardiaque.
Lecture très intéressante,(et prenante, comme l'a dit Tom Leo ailleurs), soulevant des questionnements très forts, irrésolus même si on n'est pas allemand. D'autant plus que la réponse d'Anne Weber, ou en tout cas sa tentative de réponse, est toujours dans la nuance, dans le doute, dans la remise en question. Elle y mêle une subjectivité qui l'implique totalement en tant qu’elle-même, mais qu'elle arrive toujours à chasser d'un coup de raison.
Anna Weber est née enfant naturelle, et pour cela, ses aïeux ne se sont jamais intéressés à elle. Ceci a longtemps expliqué, croyait-t-elle, qu'elle-même ne s'intéresse pas à eux, particulièrement à cet arrière-grand-père pasteur et philosophe, Florens Christian Rang, ami de Buber et Walter Benjamin.
Tardivement, alors que son père dans son grand âge verbalise enfin son questionnement sur l'histoire du troisième Reich et la culpabilité qu'il en porte sur les épaules, Anne Weber se met à porter son intérêt sur cet aïeul, voire sa sympathie. Elle découvre alors que ce qui l'empêchait de se porter vers lui était peut-être, aussi, une appréhension à fouiller dans les « grands monts » constitués des cadavres des victimes du nazisme, qui sont encore tout chaud, et, par ce biais, à découvrir que son grand-père (fils de Florens Christian.) était un nazi, un vrai.
Le rapport avec ce grand père nazi, émerge peu à peu au fil des découvertes, alors même qu’elle fait tout ce qu'elle peut pour le « sauver », lui trouver des excuses, lui prêter une tiédeur, qu'il n'avait pas, cacher/ne pas cacher le résultat de ses recherches à son père vieillissant (son père à elle, le fils du nazi). Elle se demande de quel droit elle le « dénonce ». Évidemment ressort le questionnement infini de la responsabilité des fils, cette espèce de damnation du peuple allemand sur mille générations.
Peu importe dans quel genre d'assemblée composée de quelles nationalités - je ne le dis pas, mais je le sais d'expérience - , un Allemand représente toujours « ça » quand les autres ne représentent rien. Aucun Russe ne représente le goulag, aucun Français la Révolution Française ou la colonisation. Ils ont chacun leur histoire nationale et s'adossent à elle, comme à un pilier. Nous portons la nôtre comme un cadre sur la poitrine. Le contraire d'un bouclier. Une cible. Nous avons beau nous contorsionner, le panneau reste bien visible.
Quand elle revient à l'arrière-grand-père, elle se méfie de la distorsion qu'apporte son œil contemporain dans l'interprétation de l'histoire, d'une part du fait de l'évolution des mœurs et des mentalités, mais aussi du fait de connaître les événements historiques qui ont suivi. L'interprétation des faits et gestes de la génération d'avant est forcément pervertie par le savoir du génocide : préparé ? annoncé ? Les pères eux aussi ont sans doute une responsabilité là-dedans.
L'un de ses objectifs est de rechercher d'où est venu le nazisme, ce que le génocide implique pour les Allemands des générations suivantes, sur la façon dont on les regarde. Anne Weber est traductrice, elle écrit ses livres en allemand et les traduit en français. Elle connaît le poids des mots, elle sait ce qu'on peut leur faire dire si on les manipule. Elle les utilise avec une grande prudence, et, tout en mettant une belle empathie dans son récit, elle n'en oublie jamais la rigueur.
mots-clés : #biographie #devoirdememoire #genocide
Dernière édition par topocl le Ven 3 Nov - 8:09, édité 1 fois
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8414
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Anne Weber
Donc, je reprends un commentaire fait déjà ailleurs...:
Vaterland
Français, 2015 (traduit, adapté de la version originale allemande par les soins de l'auteur!)
Originale : Ahnen: Ein Zeitreisetagebuch (Allemand, 2015)
CONTENU :
REMARQUES :
Ce livre n'est donc pas un roman, mais intitulé « récit », ou, comme Anne Weber l'exprimait dans un entretien à la radio, un « essai long autobiographique ». Il s'agit d'une exploration d'une partie de la riche histoire de son arrière-grand père Florens Christian Rang (1864-1924). Elle ne le fait pas d'une manière chronologique et sèche, mais elle intercale encore et toujours des réflexions sur ce qu'on pourrait appeler « l'être allemand ». Dans ces questionnements elle n'interroge pas juste la vie de son ancêtre (et ses possibles idées là-dessus), mais notre façon de regarder en arrière, notre barrière aussi insurmontable que constituent le poids historique de l'époque nazi. Comme si il est impossible pour nous de juger un fait historique en dehors de « ce que nous savons aujourd'hui ». L'espace, le temps, l'expérience se mettent entre nous et le passé : comment juger (si jamais il faut utiliser un tel mot…) nos ancêtres à partir de notre point de vue (toute aussi passagère et relative) ?
La génération de l'auteure, à laquelle je me sens attachée, est encore existentiellement liée à de tels questionnements. Est-ce que les jeunes aujourd'hui ont pu laisser glisser un peu ce poids de leurs épaules ? Selon Anne Weber par contre « cela » restera à jamais lié à l'être allemand. Quelle spécificité alors d'appartenir à ce peuple, avec une telle histoire ? Et souvent se pose dans ces pages les sujets autour de la responsabilité, la culpabilité, l'identité. Même dans la négation de les faire siens ?!
Tout cela n'est pas juste intéressant et riche, mais partiellement poignant, ébranlant. Et on remarque que pour l'auteur il s'agit d'une recherche, de questions existentielles. Avec elle on se sent concerné. Plus ou moins. Mais en ce qui me concerne : beaucoup !
Il y a des hésitations donc quand elle parle de son arrière-grand-père ou d'autres. Ce n'est pas, dans ce sens-là, un récit neutre, lointain. Elle participes pour ainsi dire par ses commentaires, le travail sur des documents, ses voyages et interrogations. Cela donne un ensemble extrêmement vivant et – selon moi – bien écrit. Anne Weber se montre curieuse, vive, large. Elle associe beaucoup, semble des fois sauter d'un sujet à un autre, mais à voir de plus près, c'est toujours lié avec ses interrogations centrales. Intelligence, empathie, engagement s'unissent pour une écriture vivante, et même des fois amusante. Puis, évidemment, aussi grave.
Il semble – je l'avais écrit en haut – qu'Anne Weber ne traduit pas juste ses propres livres, mais l'adapte dans l'autre langue. Donc, ce serait assez originale de lire maintenant ce livre dans la version allemande. Déjà le choix de titre indique, à mon avis, un accent legèrement autre ?
Au moins pour une génération de lecteurs un livre très riche, offrant beaucoup de pistes de reflexions. Peut-être comprendra-t-on mieux pas juste quelque chose de la vie d'un homme originale du tournant entre le XIXème et XXème siècle, mais à travers les idées de l'auteure : ce que signifie être allemand.
Merci !
Vaterland
Français, 2015 (traduit, adapté de la version originale allemande par les soins de l'auteur!)
Originale : Ahnen: Ein Zeitreisetagebuch (Allemand, 2015)
CONTENU :
Seuil a écrit:Le passé s'étend devant nous comme un étrange et lointain territoire. Anne Weber entreprend un voyage au pays de ses pères, dans le monde de son arrière-grand-père "Sanderling" - le philosophe Florens Christian Rang - et de ses amis Walter Benjamin et Martin Buber, dans la Prusse d'avant la Première Guerre mondiale et jusque dans un village près de Pozna? où il fut pasteur quelques années durant. Mais, sur le chemin qui la mène vers cet homme passionné et tourmenté, ne cesse de se dresser un gigantesque obstacle : la suite de l'histoire allemande et familiale après la mort de Sanderling en 1924. Comment vivre avec un passé qui vous colle à la peau, qu'on porte en soi comme son patrimoine génétique ? Être allemand, être né allemand, qu’est-ce que cela signifiait il y a un siècle, et qu'est-ce que cela signifie aujourd'hui ?
REMARQUES :
Ce livre n'est donc pas un roman, mais intitulé « récit », ou, comme Anne Weber l'exprimait dans un entretien à la radio, un « essai long autobiographique ». Il s'agit d'une exploration d'une partie de la riche histoire de son arrière-grand père Florens Christian Rang (1864-1924). Elle ne le fait pas d'une manière chronologique et sèche, mais elle intercale encore et toujours des réflexions sur ce qu'on pourrait appeler « l'être allemand ». Dans ces questionnements elle n'interroge pas juste la vie de son ancêtre (et ses possibles idées là-dessus), mais notre façon de regarder en arrière, notre barrière aussi insurmontable que constituent le poids historique de l'époque nazi. Comme si il est impossible pour nous de juger un fait historique en dehors de « ce que nous savons aujourd'hui ». L'espace, le temps, l'expérience se mettent entre nous et le passé : comment juger (si jamais il faut utiliser un tel mot…) nos ancêtres à partir de notre point de vue (toute aussi passagère et relative) ?
La génération de l'auteure, à laquelle je me sens attachée, est encore existentiellement liée à de tels questionnements. Est-ce que les jeunes aujourd'hui ont pu laisser glisser un peu ce poids de leurs épaules ? Selon Anne Weber par contre « cela » restera à jamais lié à l'être allemand. Quelle spécificité alors d'appartenir à ce peuple, avec une telle histoire ? Et souvent se pose dans ces pages les sujets autour de la responsabilité, la culpabilité, l'identité. Même dans la négation de les faire siens ?!
Tout cela n'est pas juste intéressant et riche, mais partiellement poignant, ébranlant. Et on remarque que pour l'auteur il s'agit d'une recherche, de questions existentielles. Avec elle on se sent concerné. Plus ou moins. Mais en ce qui me concerne : beaucoup !
Il y a des hésitations donc quand elle parle de son arrière-grand-père ou d'autres. Ce n'est pas, dans ce sens-là, un récit neutre, lointain. Elle participes pour ainsi dire par ses commentaires, le travail sur des documents, ses voyages et interrogations. Cela donne un ensemble extrêmement vivant et – selon moi – bien écrit. Anne Weber se montre curieuse, vive, large. Elle associe beaucoup, semble des fois sauter d'un sujet à un autre, mais à voir de plus près, c'est toujours lié avec ses interrogations centrales. Intelligence, empathie, engagement s'unissent pour une écriture vivante, et même des fois amusante. Puis, évidemment, aussi grave.
Il semble – je l'avais écrit en haut – qu'Anne Weber ne traduit pas juste ses propres livres, mais l'adapte dans l'autre langue. Donc, ce serait assez originale de lire maintenant ce livre dans la version allemande. Déjà le choix de titre indique, à mon avis, un accent legèrement autre ?
Au moins pour une génération de lecteurs un livre très riche, offrant beaucoup de pistes de reflexions. Peut-être comprendra-t-on mieux pas juste quelque chose de la vie d'un homme originale du tournant entre le XIXème et XXème siècle, mais à travers les idées de l'auteure : ce que signifie être allemand.
Merci !
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Anne Weber
encore un livre qui m'interesse, je note au cas où
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
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