Giacomo Leopardi
Page 2 sur 2 • 1, 2
Re: Giacomo Leopardi
Pensées
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Giacomo Leopardi
.. il est beaucoup plus doux de se rappeler un bonheur (qui ne fut jamais éprouvé, mais qui, dans son éloignement, semble l'avoir été) que d'en jouir, de même qu'il est plus doux de l'espérer, car, dans le lointain, on a le sentiment de pouvoir le goûter. Dans les deux situations, le lointain est favorable à l'homme; et l'on peut en conclure que le pire moment de la vie est celui du plaisir ou de la jouissance.
Zibaldone
("Le pire moment", paradoxe, ne pas exagérer quand meme !) B
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Giacomo Leopardi
anagramme- Messages : 1367
Date d'inscription : 12/12/2016
Re: Giacomo Leopardi
L’Infini
Toujours me fut chère cette déserte colline
Et cette haie qui de toute part
Cache l'horizon ultime.
Mais immergé à l'infini
En si profonde quiétude
Je contemple ces espaces
Et recrée de surhumains silences
Mon choeur chavire au bruissement des feuilles
Et le silence, et cette voix qui s'entrelacent
Me relient à l'éternel
Ey aux saisons révolues
Et à ce temps présent, vif en son chant.
Ainsi, dans cette immensité
S'abîme ma pensée;
Et comme il m'est cher ce doux naufrage.
Traduit de l'italien par Carolyne Cannella
In, Revue "Babel heureuse, N°1, mars 2017"
Gwen Catalá Editeur, 31000 Toulouse
L’Infinito
Sempre caro mi fu quest'ermo colle,
E questa siepe, che da tanta parte
Dell'ultimo orizzonte il guardo esclude.
Ma sedendo e mirando, interminati
Spazi di là da quella, e sovrumani
Silenzi, e profondissima quiete
Io nel pensier mi fingo; ove per poco
Il cor non si spaura. E come il vento
Odo stormir tra queste piante, io quello
Infinito silenzio a questa voce
Vo comparando: e mi sovvien l'eterno,
E le morte stagioni, e la presente
E viva, e il suon di lei. Così tra questa
Immensità s'annega il pensier mio:
E il naufragar m'è dolce in questo mare.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Giacomo Leopardi
Tu connais l'italien, anagramme ?anagramme a écrit:Mon poème préféré est L'infinito
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Giacomo Leopardi
Génie
«Les œuvres de génie ont le pouvoir de représenter crûment le néant des choses, de montrer clairement et de faire ressentir l’inévitable malheur de la vie, d’exprimer les plus terribles désespoirs, et d’être néanmoins une consolation pour une âme supérieure accablée, privée d’illusions, en proie au néant, à l’ennui et au découragement ou exposée aux peines les plus amères et les plus mortifères. En effet, les œuvres de génie consolent toujours, raniment l’enthousiasme et, en évoquant et représentant la mort, elles rendent momentanément à l’âme cette vie qu’elle avait perdue : ce que l’âme contemple dans la réalité l’afflige et la tue, ce qu’elle contemple dans les œuvres de génie qui imitent ou évoquent d’une autre manière la réalité des choses, la réjouit et lui redonne vie.»
Giacomo Leopardi, Zibaldone
«Je ne cherche pas tant dans mes écrits à critiquer notre espèce qu'à m'affliger de la destinée. Je crois qu'aucune chose n'est plus manifeste ni plus palpable que l'infélicité nécessaire de tous les vivants. Si cette infélicité n'est pas vraie, tout est faux et il nous faut laisser ce discours comme tout autre. Si elle est vraie, pourquoi ne m'est-il pas permis de m'en affliger ouvertement et librement, et de dire : je souffre?»
G. Leopardi, Dialogue de Timandre et d'Eléandre.
«Toi qui, seule au monde, es éternelle, toi vers qui se dirige toute chose créée, ô mort, c’est en toi que se repose notre nature nue, non pas joyeuse, mais à l’abri de l’antique douleur. Une nuit profonde obscurcit dans l’âme confuse les pensées pénibles ; l’esprit desséché sent que la force lui manque pour l’espérance et pour le désir : il est ainsi délivré des angoisses et des craintes et il consume sans ennui la durée vide et lente du temps.»
G. Leopardi, Dialogue de Frédéric Ruysch et de ses momies.
«Chacun de nous, dès qu'il vient au monde, est comme quelqu'un qui se couche dans un lit dur et incommode; à peine s'y trouve-t-il que, se sentant mal à son aise, il commence à se retourner sur chaque flanc, à changer sans cesse de place et d'attitude. Il passe de la sorte toute la nuit à toujours espérer de pouvoir prendre à la fin un peu de sommeil et à se croire parfois sur le point de s'endormir. L'heure arrive et, sans s'être jamais reposé, il se lève.»
G. Leopardi, Paroles mémorables de Filippo Ottonieri.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 43
Localisation : Montréal
Re: Giacomo Leopardi
bix_229 a écrit:Tu connais l'italien, anagramme ?anagramme a écrit:Mon poème préféré est L'infinito
oui
anagramme- Messages : 1367
Date d'inscription : 12/12/2016
Page 2 sur 2 • 1, 2
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains Italiens et Grecs