Christine Angot
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Christine Angot
Christine Angot
Née en 1959
Née en 1959
source : WikipédiaChristine Angot, née Christine Schwartz le 7 février 1959 à Châteauroux (Indre), est romancière et dramaturge française.
Elle passe son enfance à Châteauroux, avec sa mère, Rachel Schwartz, et sa grand-mère. Son père, Pierre Angot, traducteur auprès des institutions européennes, a quitté le foyer familial avant sa naissance. Il ne la reconnaîtra officiellement que lorsqu'elle aura 14 ans.
Après le baccalauréat, Christine Angot entame des études d'anglais et de droit. Elle obtient un DEA de droit international public, puis se spécialise en droit européen au Collège d'Europe à Bruges.
Elle est propulsée sur le devant de la scène littéraire en 1999 avec la publication de L'Inceste. Le livre suscite un accueil médiatique et critique houleux, mais se vendra à près de 50 000 exemplaires.
Christine Angot est une figure emblématique de l'autofiction, terme qu'elle rejette cependant. Son œuvre littéraire, ses nombreux articles ainsi que ses interventions médiatiques suscitent souvent la controverse.
Depuis septembre 2017, elle est chroniqueuse dans l'émission On n'est pas couché au côté de Yann Moix sur France 2.
Bibliographie sélective :
Romans et récits
Vu du ciel, Gallimard, 1990
Not to Be, Gallimard, 1991
Léonore, toujours, Gallimard, 1994
Interview, Fayard, 1995
Les Autres, Fayard, 1997
Sujet Angot, Fayard, 1998
L'Inceste, Stock, 1999
Quitter la ville, Stock, 2000
Normalement suivi de La Peur du lendemain, Stock, 2001
Pourquoi le Brésil ?, Stock, 2002
Peau d'âne, Stock, 2003
Les Désaxés, Stock, 2004
Une partie du cœur, avec Jérôme Beaujour, Stock, 2004
Rendez-vous, Flammarion, 2006 (Prix de Flore)
Le Marché des amants, Seuil, 2008
Les Petits, Flammarion, 2011
Une semaine de vacances, Flammarion, 2012
La Petite foule, Flammarion, 2014
Un amour impossible, Flammarion, 2015.
Monographies
Les Artistes, éditions de la Villa Arson, 1993
Droit au but, photographies de Pierre Schwartz, école supérieure des beaux-arts de Marseille, 1998
Othoniel, Flammarion, 2006
Pièces de théâtre
Corps plongés dans un liquide, éd. du Théâtre Ouvert, 1992
L'Usage de la vie incluant Corps plongés dans un liquide, Même si et Nouvelle vague, Fayard, 1998
L'Usage de la vie, Mille et une nuits, 1999
Christine Angot, Pourquoi le Brésil ?
La narratrice s’exprime à la première personne du singulier : épuisée (pour une raison non explicitée), elle se lamente rageusement, et très vite on comprend que ce qui importe pour elle, c’est « trouver LA personne », peu importe le genre, mais qui la supporte. Elle a fait beaucoup d’essais, et distingue deux sortes de prétendants : « d’un côté les tocards et de l’autre ceux qui ne voulaient pas souffrir ». La maman de la narratrice, qui l’aide jusqu’à s’occuper de son emménagement à Paris (elle quitte Montpellier), lui souhaite judicieusement de tomber sur quelqu’un qui ne veut pas souffrir, mais prendrait quand même le risque.
Le personnage principal est assez chargé, à la limite de la caricature (mais nous avons tous croisé de tels individus, dont la société actuelle est féconde) : égocentrique avec une bonne dose de mégalomanie et des incursions dans la paranoïa et la dépression, hystérique avec des alternances de pulsions contradictoires de fuite et d’exhibition, possessive, outrancière, agressive, méchante, parfaitement insupportable et pitoyable.
La narratrice ramène tout à elle, les fours crématoires, la torture pendant la guerre d’Algérie, Molière ; elle est d’une impudicité certaine, médit de presque tout son entourage (quand elle ne le prend pas à témoin) ; elle somatise, se bourre de médicaments, consulte en psychanalyse ; elle subit une lourde hérédité et une enfance difficile (juive, inceste paternel), crise, angoisse, pleure, hurle, colère, insulte, pratique le chantage au suicide ; et, bien sûr, elle pâtit du blocage de l’écrivain _ avant d’écrire à nouveau (situation qui s'avère tout aussi insupportable).
Le style est absolument idoine pour rendre le ressassement hargneux du désagréable personnage, mêlant rabâchage et débit précipité dans un tableau clinique percutant de véracité, à la limite de l’incohérence : un long soliloque assez lassant en langage vulgaire, illustrant à merveille le toc.
Christine Angot se réclame de Proust (d’ailleurs cité en exergue du livre).« Quand j’appelais au journal la première moitié de la semaine, j’appelais rarement, c’était surtout lui qui m’appelait, il voulait savoir si j’allais bien, c'est-à-dire si je résistais, est-ce que je tenais, parce qu’il n’avait que moi, il le savait, malgré ses désirs de retourner à la niche, comme il l’avait dit. C’était un dimanche. Depuis six mois ça se passait mal tous les week-ends, la semaine ça dépendait des soirs. Un samedi, où il allait chercher une chemise qu’on avait commandée chez Agnès b., une chemise bleu clair [… »
L’intrigue, outre le regard appesanti sur soi et son destin déplorable, s'enrichit d'une tentative de vie en couple avec un candidat qui se révèle rapidement défaillant, un calque flou peut-être un peu plus névrotique et perdu, avec des tendances masochistes plus marquées : une belle paire de pathétiques éclopés, se jetant réciproquement leur folie à la tête dans un conflit incessant, piégés dans un déni perpétuel et l’ennui de la vie parisienne (malgré de nombreux voyages en province et à l’étranger).
Ça ne se passe bien qu’au lit (quand ils font l’amour, sinon c’est l’autre qui prend toute la place).
Il semblerait qu’une certaine part d’autobiographie prenne place dans ce roman. Mais Christine Angot n’est pas madame Bovary, même si son personnage compose une Thérèse Desqueyroux exemplaire.
Il est intéressant de constater le progrès en sortant d’une lecture de Montaigne (qui ne parle pratiquement que de soi).
Cri du cœur :
« Tout allait bien, sauf l’écriture, dès que je me levais j’allumais l’ordinateur, quand j’arrêtais j’avais envie de tout envoyer balader, j’en avais marre de faire le commerce de tout ce qui m’arrivait, j’avais envie d’effacer tout ce que je venais d’écrire et de disparaître à jamais, je commençais à trouver ce système impitoyable. Mais ce besoin décrire [coquille, ou intention mal élucidée ?] était vital, physique. Je n’avais pas le choix. »
Au fait, "pourquoi le Brésil ?" C’est un extrait d’une lettre de son père, récemment décédé, et qui portait le même prénom que l'amant sus-décrit.
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Christine Angot
Merci Tristram ! une belle analyse argumentée
ArenSor- Messages : 3428
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Christine Angot
ça ne va pas alourdir ma PAL ! merci Tristram
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21642
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Christine Angot
À fréquenter le forum, je me suis aperçu qu'il ne fallait pas que faire monter les LAL/PAL ! Il faut élaguer aussi, faute de temps pour tout lire : je résiste courageusement à ne pas ajouter tout ce qui me tente dans les commentaires des différents fils... sinon le meilleur va s'y diluer !
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Christine Angot
Curieux comme cette auteure défrayant la chronique alimente peu les commentaires chosiens..."Comment ce monde bruissant d’oiseaux et de feuillages fut-il un jour contenu sous la calotte d’un gland ? Oui, il est de profonds mystères, mais le plus stupéfiant reste tout de même qu’il se trouve tant de personnes pour considérer que la logorrhée itérative – à moins qu’il ne s’agisse d’itération logorrhéique, c’est après tout bien possible – de Christine Angot relève de la littérature."
Eric Chevillard, L'Autofictif 3592, dimanche 18 mars 2018
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Christine Angot
Il y a tellement d'auteurs à découvrir que je ne vais pas lire ceux qui risqueraient de me faire ressentir une perte de temps et d'énergie.
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Christine Angot
je ne l' ai jamais lu mais vu certaines de ses prestations à la TV ; il y a certainement à garder, mais ma PAL est déjà longuuuuuuuuuuuue !!
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Bédoulène- Messages : 21642
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Christine Angot
Idem. J'avais feuilleté un de ses livres. Le jugement est peut-être un peu hâtif, mais ça m'avait paru assez plat, moi qui croyais que c'était une "écriture" (comme elle l'affirme d'ailleurs).
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: Christine Angot
Peut-être que si tu en lisais,un , de Angot, Tristram, tu pourrais nous expliquer pourquoi elle ne défraye pas la chronique chosienne ?
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8546
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Christine Angot
(c'est fait topocl ! sous la biographie )
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: Christine Angot
Hé oui, je ne commente que les livres lus, moi !
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Christine Angot
Ces posts ont changé de fil ou je deviens complètement folle ?
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8546
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Christine Angot
Je crois, oui, il me semble que c'était un "one shot" qui a été trouvé justiciable d'un fil.
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Christine Angot
je suis rassurée
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8546
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Christine Angot
Angot fait partie de ces auteurs dans l' air du temps. Elle le brasse souvent sous
les projos des plateaux et des media.
Elle s' y montre péremptoire et parfois désagréable.
Quand l' air du temps s' évapore, beaucoup disparaissent.
J' ai lu l' un de ses premiers livres sur l' inceste.
les projos des plateaux et des media.
Elle s' y montre péremptoire et parfois désagréable.
Quand l' air du temps s' évapore, beaucoup disparaissent.
J' ai lu l' un de ses premiers livres sur l' inceste.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Christine Angot
https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-dete-1ere-partie/speciale-rentree-christine-angot-est-linvitee-des-matins#xtor=EPR-2-[LaLettre23082018] (19 + 14 minutes ; la seconde partie est particulièrement navrante)
J'aurais vraiment aimé être positif, mais décidément Angot ne me convainc pas plus en parlant qu'en écrivant. Quelqu'un d'autre, peut-être ? Les limites de l'auto-contemplation difficultueusement transmissible ? Une conception de l'amour un peu trop vaste/ vague ? L'art d'enfoncer les portes ouvertes ? Se réclame-t-elle à raison ou à tort de Duras (sans compter Shakespeare et Hugo) ?
J'aurais vraiment aimé être positif, mais décidément Angot ne me convainc pas plus en parlant qu'en écrivant. Quelqu'un d'autre, peut-être ? Les limites de l'auto-contemplation difficultueusement transmissible ? Une conception de l'amour un peu trop vaste/ vague ? L'art d'enfoncer les portes ouvertes ? Se réclame-t-elle à raison ou à tort de Duras (sans compter Shakespeare et Hugo) ?
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Christine Angot
Tu es gentil, Tristram. on te conseille des émissions sympas, et en échange tu nous conseilles une émission pas sympa. On apprécie beaucoup !Tristram a écrit:https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins-dete-1ere-partie/speciale-rentree-christine-angot-est-linvitee-des-matins#xtor=EPR-2-[LaLettre23082018] (19 + 14 minutes ; la seconde partie est particulièrement navrante)
J'aurais vraiment aimé être positif, mais décidément Angot ne me convainc pas plus en parlant qu'en écrivant. Quelqu'un d'autre, peut-être ? Les limites de l'auto-contemplation difficultueusement transmissible ? Une conception de l'amour un peu trop vaste/ vague ? L'art d'enfoncer les portes ouvertes ? Se réclame-t-elle à raison ou à tort de Duras (sans compter Shakespeare et Hugo) ?
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8546
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Christine Angot
Mais cette émission est très sympa, Topocl ! Et il y a des gens qui la lisent, en plus des journalistes !?
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Tristram- Messages : 15927
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
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