Texte anonyme : qui l'a écrit ?

Nadine a écrit:Bix je dirais Jean Follain. Je me retiens d'aller voir c est qui sur google, mais jean tardieu me semble moins reliable à la poesie, et rené char que je connais un peu me semble plus tellurique que sentimental, or je trouve tres sensibles mais doux tes extraits.. Alea jacta est !

Nous nous retrouvâmes autour des chevaux dans la cour et je compris qu'il me fallait partir aussi, car Roger était déjà en selle à côté de B---  et je me savais forcé  de le suivre partout où il allait. Le vent soufflait, chassant les nuages à travers le ciel, et les poneys piaffaient en faisant tinter leur harnais. Jamais encore, ni dans mon monde, ni dans mes précédentes incursions dans celui-ci, je n'avais eu une telle impression d'unité. J'étais l'un d'entre eux et ils n'en savaient rien. Cela résumait bien mon sort : subir une contrainte tout en étant libre,être seul bien qu'en leur compagnie, être né en mon siècle mais vivre inaperçu dans le leur.

Nadine a écrit:(Jean follain, donc ? magnifique, Bix, merci, j'aime beaucoup comme pas mal d'entre nous. )

Nadine a écrit:(Joie ! Même si victoire faussée;; merci Bix pour cette ultime alternative)

Nous nous retrouvâmes autour des chevaux dans la cour et je compris qu'il me fallait partir aussi, car Roger était déjà en selle à côté de B---  et je me savais forcé  de le suivre partout où il allait. Le vent soufflait, chassant les nuages à travers le ciel, et les poneys piaffaient en faisant tinter leur harnais. Jamais encore, ni dans mon monde, ni dans mes précédentes incursions dans celui-ci, je n'avais eu une telle impression d'unité. J'étais l'un d'entre eux et ils n'en savaient rien. Cela résumait bien mon sort : subir une contrainte tout en étant libre,être seul bien qu'en leur compagnie, être né en mon siècle mais vivre inaperçu dans le leur.

Il importait que les bols fussent nettoyés avec encore plus de soin que la fiole, puis enfermés quelque part à clef. Je fus sur le point de me lever pour descendre voir dans le garage, puis je me rendis compte avec un brusque sentiment d'appréhension, comme si non seulement mon estomac mais aussi mon cerveau venait de se libérer en vomissant, que j'avais failli confondre le passé et le présent.

Au dernier voyage, il conduisit l'auto à la halte d'autobus, descendit et entra dans la cabine du téléphone.Il attendit quelques minutes en poussant le bouton. En vain. Il n y avait pas de communication. Il grimpa sur un talus et inspecta la campagne, mais il n'y vit aucun signe de vie, rien d'autre dans les champs que les oiseaux aux aguets. Certains dormaient - il distinguait leurs becs enfouis dans leurs plumes.
"on croirait qu'ils picoreraient, se dit-il, plutôt que de rester à rien faire."
Puis il se rappela. Ils étaient gorgés de nourriture. Ils avaient mangé tout leur saoul, pendant la nuit. C'est pour cela qu'ils ne bougeaient pas ce matin...
Aucune fumée ne montait des cheminées des maisons de la cité jardin. Il pensa aux enfants qui couraient à travers champ la veille au soir.
"J'aurais dû le prévoir, songea t il. J'aurais dû les ramener chez nous."
Il leva le visage vers le ciel et le vit gris et sans éclat. Les arbres nus du paysage étaient sombres, courbés sous le vent d'est.Le froid ne semblait pas gêner les oiseaux qui attendaient dans les champs.