Ciné-club

Il fut un temps lointain ou les films se voyaient au cinéma sur des écrans de taille importante. Puis sont venus les cassettes vidéo, les DVD et les chargements (illégaux ou non) sur internet, de films vus sur de petits écrans de télé ou d'ordinateurs.
Aujourd'hui, les cinémas sont devenus des "multiplexes", orientés principalement blockbusters. Les film de qualité y sont rares et de plus, si vous voulez les voir en VO, il ne faut pas rater les deux ou trois séances, souvent programmées très tard ou l'après-midi, lorsque beaucoup de monde travaille ! Moyen souvent d'avoir une estampille "Art et essai", permettant d'engranger quelques subventions intéressantes de la DRAC. Dans ma ville, j'ai également une salle vraiment "Art et essai" mais qui ne peut fonctionner que par les subventions de la municipalité.
Ce soir, je suis allé voir "Paris Texas" en version restaurée. Nous étions trois dans la salle !  Ce n'est pas un cas particulier mais une règle. Les rétrospectives de grands cinéastes sont pratiquement désertes (Tati, Cassavetes etc...). De quoi décourager les exploitants.
Il semblerait donc que les cinéphiles soient une espèce devenue de plus en plus rare.
Tout de même, voir "Paris-Texas" sur grand écran est autre chose que de le visionner sur écran de télé ou de... smartphone. Enfin, il me semble !
C'est un peu mon coup de g... de ce soir

je te rejoins sur ce coup de g... dans ma region comme j'ai eu l'occasion nous avons une salle Art et essai, avec des retrospectives de réalisateurs ou sur des acteurs marquants, pour chance il y a beaucoup de retraités et nous sommes assidus...

je suis abonné depuis qqs années au grand, l'air de rien, cinéma d'art et essai local (qui a la cote) et cette année je n'y vais presque pas : programmation qui ne m'appelle pas, horaires quand tu bosses c'est mort, qqs points de détail parfois (c'est un peu caricatural par moments) et c'est dommage. surtout qu'ils galèrent aussi l'air de rien à garder et trouver leur place.

j'aimerais bien avoir envie d'y aller plus souvent...

Pour le coup, j'ai visionné Paris, Texas. Je ne connaissais pas ce superbe film, et rien que pour ça je salue l'ouverture de ce fil.
Pour la petite histoire, Paris est aussi le nom de l'oasis la plus au Sud dans le désert libyque, plus bas encore que Kharga ; je confirme que là non plus il n'y a ni ciné-club, ni librairie.

Beau road-movie, que Paris, Texas !

Les cinés art et essai que je fréquente ne proposent que rarement des rediffusions de grands films du passé, voire même jamais. Et la production contemporaine ne m'inspire aussi que rarement. Mais j'aime beaucoup aller au cinéma en aprèm et qu'on soit que 2 ou 3 dans la salle, au moins on est peinards !

Rien à voir, mais je me suis bien marré dernièrement avec certains films de Jean Yanne, l'humour libertaire qui semble bien loin du politiquement correct de nos jours.

C'est vrai que je me suis retrouvé, récemment, dans des salles vides. Assez triste, cet abandon...

Bouffée par la lumière du soleil, l'entrée de mon petit cinema associatif où je me rend depuis trois ans que j'habite la region, mon dernier demenagement m'en a rapproché (c'est un peu moins galère pour rentrer la nuit)

je ne regrette pas que ces cinémas d'art et d'essai soient peu fréquentés, ils sont des moments forts dans mes souvenirs. ils sont aussi des lieux plus propices aux rencontres, on retrouve facilement les trois autres spectateurs dans le café du coin après le film. voir un film dans une petite salle avec trois personnes ne se vit pas comme une séance de blockbuster avec 800 personnes et son ThX. je me souviens encore (40 ans plus tard) d'orange mécanique vu dans un petit ciné de st-michel à paris avec une émotion intense, et parallèlement, un jour, en regardant le film "maverick" à la télé, j'avais une impression de déjà-vu (vu au cinéma avec 800 personnes en 1994 et complètement oublié ensuite)...

J'ai vu hier sur toile et en séance "ciné club" : Chantons sous la pluie .
Pour la première fois.
Superbe film. Plein d'humour.
Gene kelly a une séquence auto-choregraphiée je crois, de danse sous la pluie qui est magnifique.
Beaucoup de tiroirs dans cette fiction, vue en version restaurée, des personnages feminins tartignoles globalement, mais un esprit global remarquable , je ne regrette pas..
La tartignole de service est (Jean Hagen), en fait, dans la vraie vie, celle qui a doublé les chants de l'amoureuse elue de service (Debbie Reynolds, bonne mais essouflée à cause du cadre de son rôle) : la dite tartignole a super bon esprit tout du long à ne pas se mettre en valeur, une femme de talent à coup sûr pour avoir joué le jeu, chapeau bas. Belle voix belle présence, dévoilée une seule fois seulement dans le film à mon avis (la scène de bras de fer avec l agent).
Autre figure féminine, Cyd Charisse,  et Gene Kelly auprès d'elle, happé ; ils nous offrent, de ce point de vue des charismes, un duo inoubliable, de stupre, ou leur égale félinité bastonne tous les codes, et le scénario devient d'autant plus remarquable à saborder ce dangereux écart des codes , en plantant une séquence, juste après, avec les mêmes acteurs : "réparatrice, rédemptrice" pour tout dire, aplanissant toute tentation sensuelle, enfin des subtils deals en somme que je n'attendais certainement pas d'un film aussi "célèbre", "culte", "plébiscité".J'ai du coup beaucoup ri

La séquence la plus belle est sans doute tout de même le solo de danse de Gene Kelly, sous la fameuse pluie : un camarade disait qu'elle incarnait si bien le sentiment amoureux, un autre disait plutôt simplement "la joie", et je rejoins ce second camarade : le protagoniste sort d'une reunion de travail tres heureuse, ils vont faire un "putain de bon film" grâce à l'ingéniosité de son acolyte (acolyte singulièrement lui aussi cantonné à son rôle de metteur en valeur, code des années 50, Donald O connor, brillant danseur qui ne se départira pas de son aura clownesque, nez au vent, tandis que Gene Kelly tout du long nous apprend d'où vient la sensualité en portant son visage, entre deux pas de danse, toujours en arc tourné vers son pubis, ancré vers le sol, animal)) Il sort disais-je, donc, de cette séance de travail titanesque et visionnaire , transfuge des traditions cinématographiques (ils viennent d'inventer le doublage tout de même, rien de moins, dans l'histoire racontée) et il danse, danse, di-vi-ne-ment.
bien agréable... ^^

Horizon rouge tu as raison sur les rencontres, on était 15 en salle, et après, 6 à échanger, et moi qui ne suis pas cinéphle (j'entends par là très cultivée en la matière, sinon réceptive) ai beaucoup apprécié écouter leurs ping pongs de passionnés, y compris pour y inscrire ma propre vision.

La prochaine séance proposée sera "'la guerre des boutons" que j'ai vu à 8 ans en Afrique, au cinéma. je ne me souviens que de la joie de notre famille , impressionnée, après la séance. Vous l'avez vu, vous vous souvenez, vous ?

Je l'ai vu aussi, bien jeune aussi, et c'est vrai que c'était impressionnant.

J'irai je pense. Bonsoir Tristam, d'ici

C'est tout de même autre chose de voir un film sur grand écran plutôt que sur tablette ou ordi (pire sur téléphone !), surtout quand ce sont des oeuvres comme Chantons sous la pluie

Merci pour ce fil qui me laisse pensif. Depuis l'épisode du confinement, je suis très peu retourné en salle. Pourtant j'ai la chance dans ma province de disposer d'une salle à la programmation très choisie, hors des sentiers commerciaux... J'ai tant aimé les salles d'art et d'essai parisiennes. Par exemple, en 1975, adolescent, j'ai visionné La Dolce Vita de Federico Fellini dans un cinéma de quartier : un souvenir indélébile ! Bon, c'est décidé, je retourne au cinéma ce week-end...

Laurentides, je me fais les mêmes reflexions. A bientôt ici, alors .

C'est vrai que ce fichu confinement a mis un coup d'arret aux sorties en salle, ici nous avons un petit cinema-theatre et j'avoue que je n'y ai mis les pieds que deux fois en quatre ans, pourtant il est dans la ville et non en pleine campagne comme dans le luberon..