Faune , fais moi peur ! Lodève (34) 2018

Je vous ai pris quelques photos , et pour çommençer le déroulé je çhoisis quatre gravures qui m'ont beauçoup arrêtée, qui mettent à jour une vision du Faune que je méçonnaissais totalement.


(Je mets des "ç" çar mon ç sans çédille ne marçhe plus sur mon çlavier, je suis navrée, pardon.)

Rappeler donc qu'un Faune, dans l'Art, est représenté un peu çomme un çentaure, aveç une moitié basse de çorps munie de pattes de bouç, de sabots, qu'il est fréquemment, et çe depuis l'antiquité , représenté muni d' une virilité affirmée, flirteur affirmé, dérobeur d'intimité, quasi-violeur, ou çharmeur.

Voiçi, donç, quatre gravures bien plus personnelles , éloignées de çes déçlinaisons les plus çourantes. Faites par le peintre du Roi Soleil, Lebrun (Palais des glaçes etç...)



Le midi :



Le soir :



L'aurore :



La nuit :



Pour dire vite fait, le Faune est parfois, ai-je appris, autrement, assoçié à la sagesse. Les gravures çi-dessus semblent aller en çe sens, puisqu'il y parait très altruiste. Il y a un enfant né d'une union étrange Faune/femme, et beauçoup de tendresse, laquelle en sa forme piçturale m'a bouleversée disçrètement.

Notice sur Lebrun et ses faunes où l'on verra que ç'est un peu son dada :

http://le-beau-vice.blogspot.com/2016/08/patte-pate-avec-charles-le-brun-au.html

ps : Remarquer qu'à l'heure du soir la çompagne met ou enlève les lauriers, et que l'enfant a, pour sa seule fois, queue et pattes de bouçs çomme son "père"? Remarquer aussi le duo peut être humain à l'horizon qui s'éloigne, et la gravure figurée sur un pilier, à gauçhe en bas, qui figure je ne sais quoi .
Je suis partiçulièrement arrêtée par "l'aube" qui laisse sur les traits de l'aimée une langueur toute belle. Je suis bouleversée aussi par la beauté du masque du Faune sur çette dernière, je suppose que çoçteau s'en est inspiré, ou ses déçorateurs/çostumiers, pour "La belle et la bête".

cocteau ? Et bien allons-y.
J'ai pris la çarte postale pour Animal : tu la reçevras quand je l'aurai postée, + un jour! Parçe que la sûreté des traits du gars est tout de même inçroyable, et leur épure m'a fais penser à çertains çroquis que tu as bien voulu nous montrer parfois.

ç'est mignon, non ? (Impossible de mettre une majusçule à mon "ç" , je multiplie les outrages...)
Bonne nuit ! Suite demain.

Je me sens gravement surestimé mais j'apprécie beaucoup ce partage d'intérêt pour un sujet peu courant

@Nadine :

Spoiler:

merci Nadine pour tes photos et ton ressenti devant les images !

Tristram a écrit:@Nadine :

Spoiler:

Ah ah ! Laisse-moi gratter le poil de notre admin, enfin, Tristam !!

On va çontinuer aveç la beauté assurée du trait de Rembrandt : un tout petit dessin gravé, qui dans la galerie détonne pourtant par sa beauté. Déçidément, ç'est un grand maître que Rembrandt. (Pensée pour @Arensor)

Antiope et Jupiter en satyre, 1659

Antiope est la fille du régent de Thèbes, Nyctée ou la fille du dieu-fleuve Asopos. Zeus prit la forme d’un satyre (selon Ovide, dans ses Métamorphoses) pour abuser d’elle pendant son sommeil  sur le Mont Kithairon.

Une pièçe étonnante, de Piçasso, la plaque de çuivre "gravée au burin pour aquatinte au suçre et au vernis" :
Faune dévoilant une dormeuse; 1936


ç'était très beau, çette matière brillante et çhaude du çuivre, à voir en vrai. Il est drôlement beau çe faune, non ? J'aime bien les ombres du balçon, à droite, qui brossent en quelques touçhes toute l'ambiançe noçturne.

Piçasso a beauçoup dessinéde faunes, apparemment. Il y avait dans le musée beauçoup de ses poteries sur le sujet, bon, j'ai pas trouvé ça magnifique. Mais çes 2, litho et dessin à l'ençre, çi-dessous ont quelque çhose de la joie, qui passe super bien :

Les faunes et la çentauresse, 1956
Elle est géniale çette çentauresse, aveç sa çoquetterie, le miroir pour l'aider à admirer son beau çollier, etç : il était fort le bougre !



Baççhanale, 1955
(La tête, du "roi", tout mité hihi. Présençe, ençore, d'un enfant, un çhérubin ou une image de la maternité je ne sais pas.)

Un anonyme du 17eme sièçle, flamand : Faune assis à terre, magnifique sanguine.

c'était donc permis les photos ! merci Nadine !

Oui c'était cool ça, mais sans flash.

Allez, que je finisse le retour sur cette agréable balade chez les Faunes.
Avec ce joli et grand tableau, qu'Arensor , m'a t'il signalé, connait bien :


Ker-Xavier Roussel, "L'après-midi d'un Faune" Peinture à la colle sur toile.1930

Le peintre est le beau-frère de Edouard Vuillard.

De sacrées belles couleurs. J'ai cru que c'était du pastel, mais non.
"La colle de peau est une colle animale tirée de la peau de lapin.
Dans les beaux arts, la colle de peau s’emploie en encollage et en enduction (gesso) afin de préparer le support. Elle le rend moins poreux mais elle conserve une bonne absorption. Le fond à la colle de peau est ainsi plus absorbant qu’un fond enduit avec une préparation à l’huile. Les encollages à la colle de peau sont « réversibles », c’est-à-dire qu’en présence de chaleur et d’humidité le support pourra être décollé à nouveau.
ce principe de « réversibilité » fait des peintures à la colle de peau des supports fragiles, incompatibles avec l’humidité et donc le lessivage. ""Cette peinture a un effet mat incomparable. Sa transparence donne une superbe profondeur aux couleurs" : je confirme.

Jupiter et Antiope du peintre flamand baroque Antoine van Dyck réalisé vers 1620





J'ai trouvé Antiope particulièrement belle !! Il avait 20 ans lorsqu'il a réalisé ce tableau. Très sensuel.

Apparemment le Faune peut -être aussi associé au foyer, il y avait de présentées pas mal de scènes de genre sur le Faune et le paysan . Avec rappel d'une fable, un faune invite un payson à partager son repas, le paysan , transi, accepte. Il souffle du chaud en ses mains, et entre.  Ils commencent à manger, le Faune voit le paysan souffler sur sa bouchée, pour la refroidir. "quel est donc cette espèce qui souffle tantôt le froid tantôt le chaud, à loisir ?

Dommage, peu d'autres informations sur cette voie d'interpretation.





J'aime bien, les figures de femmes, très attentives et bienveillantes, surtout sur les deux dernières. ça introduit l'idée d'un Faune très patriarche et doux.

Enfin pour finir, même si bien d'autres pièces mériteraient mention, des thèmes associés au faune , toujours :



Jusepe de Ribera, Silène ivre, 1623 Gravure au burin et eau forte
Je ne connaissais pas cette figure de  Silène. Il n'est pas dutout systématiquement représenté en bedonnant, il est d'ailleurs aussi un héros de la gigantomachie apparemment (combats avec des géants), mais en tous cas j'ai beaucoup aimé cette representation, il m'évoque des gens que j'ai réellement rencontré, une forme de douceur languide que certains peuvent avoir, trop saouls.

"Silène est qualifié de « fils d'Hermès », comme le sont souvent les satyres, mais d'autres traditions en font le fils de Pan et d'une nymphe, ou de Pan et de Gaïa (la Terre), voire de Gaïa fécondée par le sang d'Ouranos mutilé. On le fait naître à Nysa, en Asie.
On lui attribue, de pair avec Marsyas, l'invention de la flûte, ainsi que l'invention d'une danse particulière, qu'on nomme en son honneur le silène.
Il est également le héros d'un certain nombre de contes burlesques, où son penchant pour le vin le mène à déambuler, ivre, parmi les mortels. Ainsi, un jour qu'il a trop bu, il s'égare en Phrygie et est recueilli par le roi Midas. Quelques jours après, Dionysos, inquiet, le retrouve chez Midas .etc



Et celle-là pour la beauté du jeune garçon en bas à gauche : quelle vie !
Toile de "l'entourage de Giocchino Assereto, Faune portant des fruits, 1640.

Étonnant Nadine, ces demi-dieux si proches des hommes... Merci pour la visite guidée !

Oui, c'est ambiance découverte.