James Crumley
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James Crumley
Ecrivain américain, né le 12 octobre 1939 à Three Rivers, au Texas, et mort le 17 septembre 2008 à Missoula, dans le Montana.
Après y avoir fait ses études et servi pendant deux ans dans l'armée, il devient professeur de composition littéraire, métier qui ne lui convient guère. Attiré par le poète Richard Hugo, comme d'autres écrivains de sa génération, il débarque à Missoula, Montana, au milieu des années 1960.
Il s'essaye à la poésie et à l'écriture de nouvelles, en plus d'animer des ateliers d'écriture. En 1967, il écrit son premier roman, Un pour marquer la cadence, qui n'est publié qu'en 1969. Sur fond de guerre du Viêt Nam, ce roman raconte une histoire d'amitié entre un sergent dur-à-cuire et un soldat gauchiste. Crumley met déjà le pied dans le roman noir, genre dans lequel il excellera par la suite.
James Crumley est l'un des nombreux représentants des écrivains du Montana (littérature des grands espaces et nature writing). Considéré par ses pairs comme un des plus grands auteurs de polar, ses romans mettent principalement en scène deux privés officiant à Meriwether dans le Montana, C.W. Sughrue et Milo Milodragovitch, des anti-héros excessifs en tout qui rassemblent toutes les obsessions et pas mal des traits de caractère de leur créateur : vétérans du Viêt Nam, divorcés maintes fois, portés sur les femmes dangereuses, l'alcool, les drogues dures, les armes à feu et les nuits sans sommeil, toutes choses en général censées représenter un danger pour eux ou pour autrui.
Son style s'apparente d'assez près à celui de Jim Harrison, avec un lyrisme parfois excessif qui peut emmener certains passages assez loin dans la digression, un style d'écriture souvent très drôle, toujours mordant, si bien que ses intrigues sont souvent mises à mal, toujours très tordues, en dépit d'une qualité d'écriture exceptionnelle.
Romans :
Série Milo Milodragovitch :
• The Wrong Case (1975) (Fausse Piste).
• Dancing Bear (1983) La Danse de l’ours.
• Bordersnakes (1996) (Les Serpents de la frontière).
• The Final Country (1996) (La Contrée finale).
Série C.W. Sughrue :
• The Last Good Kiss (1978) (Le Chien ivre, ou Le Dernier Baiser).
• The Mexican Tree Duck (1993) (Le Canard siffleur mexicain).
• Bordersnakes (1996) (Les Serpents de la frontière).
• The Right Madness (2005) (Folie douce).
Autres :
• Once to Count Cadence (1969) (Un pour marquer la cadence).
• The Putt at the End of the World (2000).
Scénario :
• Pigeon Shoot (1987) (Tir aux pigeons).
Recueils de nouvelles :
• The Mexican Pig Bandit (1998) (Le Bandit Mexicain et le cochon).
- Contient :
- Le Bandit mexicain et le cochon (The Mexican Pig Bandit) ; L'Ouest, le grand ; L'Esprit de la route ; The Muddy Fork (The Muddy Fork) ; Blanche Neige la rieuse et Wanda la marâtre ; Un fils rêvé pour les Jenkins (An Ideal Son for the Jenkins Family) ; Hot Springs (Hot Springs) ; Tout le monde peut écrire une chanson triste (Anybody Can Write a Sad Song) ; Cercle intérieur
• Whores (1988) (Cairn et autres récits, aussi sous le titre de Putes).
- Contient :
- Le Canard siffleur mexicain, roman en cours (The Mexican Tree Duck, novel in progress) ; Papa est parti à la chasse (Daddy's Gone a Hunting) ; Putes (Whores) ; Le Coureur de jupons (The Philanderer) ; Adieu monde cruel (Good Bye Cruel World) ; Cairn (Cairn) ; Le Dur-à-cuire (The Heavy) ; Les Choses sur lesquelles elle ne peut écrire et pourquoi (The Things She Cannot Write About, the Reasons Why) ; Hourra pour Thomas J. Rabb ! (Three Cheers of Thomas J. Rabb!) ; Promenade dans Huston (Driving about Huston)
(Wikipédia)
Dernière édition par Tristram le Sam 23 Juil - 20:59, édité 2 fois
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Re: James Crumley
La Danse de l'ours

(Lu dans la première traduction, celle de François Lasquin)
Milodragovitch (Milo) est dans le rôle de l’enquêteur anti-héros ‒ poncif archétypal du détective privé (avec ici la coke en prime) qui fonctionne toujours parfaitement (le limier est d’ailleurs un des stéréotypes les plus puissants ‒ et des plus anciens ‒ dans la littérature).
Action donc : les péripéties rebondissent densément. Montana, environnement ? pas beaucoup plus qu’une toile de fond…
Assez primaire au départ, le personnage principal parvient cependant à une certaine aversion à la violence et aux abus en tous genres (peut-être tardivement, mais en tout cas en alternative bienvenue au manichéisme habituel).
Voici un extrait du conte benniwah liminaire (la seconde version est celle du traducteur Jacques Mailhos) :
Mots-clés : #polar

(Lu dans la première traduction, celle de François Lasquin)
Milodragovitch (Milo) est dans le rôle de l’enquêteur anti-héros ‒ poncif archétypal du détective privé (avec ici la coke en prime) qui fonctionne toujours parfaitement (le limier est d’ailleurs un des stéréotypes les plus puissants ‒ et des plus anciens ‒ dans la littérature).
Action donc : les péripéties rebondissent densément. Montana, environnement ? pas beaucoup plus qu’une toile de fond…
Assez primaire au départ, le personnage principal parvient cependant à une certaine aversion à la violence et aux abus en tous genres (peut-être tardivement, mais en tout cas en alternative bienvenue au manichéisme habituel).
Voici un extrait du conte benniwah liminaire (la seconde version est celle du traducteur Jacques Mailhos) :
Par contre, la proximité avec Jim Harrison est lointaine…« Toujours, les ours trouvaient avant les Indiens les arbres creux où les abeilles font leurs nids, les éventraient, dévoraient les rayons et dérobaient le miel avec leurs langues râpeuses et leurs griffes acérées. Et les abeilles étaient tout le temps en colère parce que ces pauvres ours ne connaissaient pas la fumée sacrée qui sert à les amadouer, parce qu’ils ne savaient pas qu’ils auraient dû chanter des chants de grâces afin de se faire pardonner d’elles et parce que, pis que tout, les ours étaient voraces et prenaient toujours tout le miel sans rien laisser pour les abeilles. Les ours savaient tout du miel, mais ils ne savaient rien des abeilles, et voilà pourquoi les Indiens n’avaient pas de douceur dans leurs tipis. »
« Les ours trouvaient toujours les arbres à abeilles avant les Indiens ; ils les éventraient, mangeaient les rayons de miel, et volaient le miel avec leurs griffes pointues et leurs langues râpeuses. Et les abeilles étaient toujours en colère, parce que les ours, ces pauvres âmes, ne connaissaient pas le secret de la fumée sacrée qui rend les abeilles amicales, et les ours ne connaissaient pas les chants d'action de grâce qui auraient pu pousser les abeilles à leur pardonner, mais pire que tout, les ours souffraient de cupidité et ils prenaient toujours tout le miel, sans rien laisser aux abeilles. Les ours connaissaient le miel mais ils ne connaissaient pas les abeilles, et voilà pourquoi les Indiens n'avaient plus aucune douceur dans leurs tipis. »
« ‒ Le monde s’en va en couille, mon colonel…
‒ Je vous demande pardon ?
‒ … si le fait de payer cash est suspect a priori.
‒ Ce monde, ce n’est pas nous qui l’avons fait, Milo. Mais nous sommes bien forcés d’y vivre. »
Mots-clés : #polar
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Re: James Crumley
mais bonne lecture ?
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 20194
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Re: James Crumley
Oui, cela se lit très bien, mais c'est une lecture assez dispensable, malheureusement ; je suis déçu, il faudrait que j'en lise un autre...
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Tristram- Messages : 15079
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Re: James Crumley
N'ayant lu que des extrais de la seconde, et pas du tout le texte original, je ne saurais trancher ; pour ce que j'ai vu, pas de grosse différence, ce qui n'explique pas pourquoi une retraduction a été jugée si urgente.
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Re: James Crumley
Le dernier baiser

(Lu dans la troisième traduction, par Jacques Mailhos.)
Le détective privé C. W. Sughrue piste pour le compte de son ex-femme un vieil écrivain et poète, Abraham Trahearne, en virée dans les bars au travers des États-Unis, de préférence avec un chien alcoolique (en l’occurrence un bulldog, Fireball Roberts). Et il est beaucoup question d’alcool.
\Mots-clés : #guerreduvietnam #polar

(Lu dans la troisième traduction, par Jacques Mailhos.)
Le détective privé C. W. Sughrue piste pour le compte de son ex-femme un vieil écrivain et poète, Abraham Trahearne, en virée dans les bars au travers des États-Unis, de préférence avec un chien alcoolique (en l’occurrence un bulldog, Fireball Roberts). Et il est beaucoup question d’alcool.
Sughrue emmène Trahearne (et Fireball) sur les traces d’une autre disparue, Betty Sue Flowers, et le ramène chez lui, où il réside avec sa femme, son ex et sa mère de façon assez insane… L’histoire pourrait finir là, mais on n’en est même pas à la moitié du livre…« − J’ai ralenti avant d’être obligé de m’arrêter, dis-je. Maintenant, j’essaie de garder deux verres d’avance sur le réel et trois de retard sur les ivrognes. »
Avec lyrisme et désenchantement, entre roman noir et road-movie (et malgré des allusions aux références qui me sont obscures et doivent désespérer ses traducteurs), c’est plutôt une réussite du genre. On est dans l’"école du Montana", d’ailleurs le livre est dédié à Richard Hugo (et le titre tiré d’un des vers de ce dernier) ; la nature est bien là, ainsi que l’inévitable pêche à la truite (dans un épisode assez parodique), mais c’est un polar, une critique sociale, et surtout le portrait du haut en couleur et brutal vétéran du Vietnam hautement alcoolisé, indépendant et jusqu’au-boutiste (sans omettre un comportement problématique avec les femmes et les autorités, notamment judiciaires) – dans une figuration qui éclipse nombre d’autres de ce qui est devenu un poncif, souvent surfait.« − Les histoires sont comme des instantanés, fils. Des instants arrachés au flot du temps, dit-il, avec des bordures propres, nettes et dures. Mais là, c’était la vie, et la vie commence et s’achève dans un bazar sanglant. Du berceau au caveau, ce n’est qu’un gigantesque bazar, une boîte remplie de vers qu’on laisse pourrir au soleil. »
« Bon sang, parfois je me demande si je n’ai pas déjà sauté la dernière femme qui valait le coup, bu la dernière rasade de la dernière bonne bouteille, et écrit la dernière ligne un tant soit peu correcte, et je n’arrive même pas à me rappeler quand la chose s’est produite. Je n’en ai aucun souvenir. (Il leva la tête vers moi, ses yeux troubles ourlés de larmes.) Je ne me souviens pas quand cela s’est produit, j’ignore où ça a disparu. »
« − Le grand rêve américain, l’interrompis-je. Paye tes études avec l’argent du crime. »
« − Vous voulez de la pitié à deux balles, mon vieux, ou bien de l’efficacité à cent dollars par jour ?
− Des mots gentils à cinq ou six balles, ce serait possible ? demanda-t-il presque en souriant.
− L’Oncle Sam m’en a offert une grosse poignée, dis-je, mais je n’arrive jamais à les placer. »
« La guerre, c’était être capable de tuer sans flancher et de vivre sans flancher. (Il se tut un moment et jeta son arme sur un tas de feuilles volantes.) C’est comme ça que je vis depuis cette nuit-là, et c’est ça qui ne va pas. Si tu ne peux pas flancher, alors autant être mort. »
\Mots-clés : #guerreduvietnam #polar
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