Texte anonyme : qui l'a écrit ?

_ (...) A plusieurs reprises, vous vous êtes laissé aller à devenir un tantinet sentimental à propos de la façon dont les choses se déroulaient dans la vieille République de Weimar. Pour ne pas dire désinvolte. (Il fronça les sourcils) Charlie Chaplin a-t-il vraiment visité ke Praesidium de la police sur l'Alexanderplatz ?
_ Oui. Oui c'est exact. en mars 1931. Je m'en souviens très bien.
_ Mais pour quelle raison ?
_ Vous devriez lui poser la question. Peut-être faisait-il ce que les Américains appellent une recherche. Après tout, la Commission criminelle était célèbre. Aussi célèbre que Scotland Yard.
_ N'importe comment, vous ne pouvez pas le mentionner.
_ Puis-je savoir pourquoi ?

Mais je connaissais parfaitement la réponse : Chaplin venait de faire un film intitulé le Dictateur, dans lequel il interprétait un sosie d'Adolf Hitler, nommé d'après notre propre ministre de la culture, Hinkel, dont le train de vie fastueux à l'hôtel Bogota faisait l'objet d'un flot de commérages.
"Parce que vous ne pouvez pas le mentionner, lui, sans mentionner également votre ex-patron, l'ancien chef de la Kripo. Le Juif Bernhard Weiss. Ils ont dîné ensemble, n'est-ce pas ?
_ Ah oui ! Malheureusement, ça m'était sorti de la tête. Qu'il était juif."

Gutterer parut un instant peiné.
" Vous savez, j'en suis resté ahuri. Ce pays a eu 20 gouvernements différents en 14 ans. Les gens avaient perdu le respect des normes habituelles de la moralité publique. L'inflation avait ruiné notre monnaie. Le communisme représentait un danger réel. Malgré cela, vous avez l'air de sous-entendre qu'on vivait mieux à l'époque. Je ne prétends pas que vous le dites, seulement vous avez l'air de le sous-entendre.
_ Comme vous l'avez déclaré vous-même, Herr Staatssekretär, j'étais sentimental. Au début de la République de Weimar, ma femme vivait encore. Ce qui, je suppose, pourrait expliquer cet écart, à défaut de l'excuser.
_ Oui, sans doute. Quoi qu'il en soit, nous ne pouvons pas vous laisser tenir de tels propos devant quelqu'un comme Himmler ou Müller. Vous auriez rapidement de gros ennuis.
_ Je compte sur vous pour me sauver de la Gestapo. Et je suis sûr que votre version constitue une nette amélioration par rapport à la mienne, Herr Staatssekretär.
_ En effet, une nette amélioration. Et au cas où vous auriez le moindre doute à ce sujet, permettez-moi de vous rappeler que j'ai parlé à de nombreux rassemblements du Parti. Adolf Hitler m'a même dit qu'il me considérait comme l'homme le plus éloquent d'Allemagne après le Dr. Goebbels."

Je laissai échapper un petit sifflement pouvant donner l'impression que j'étais sans voix et impertinent à la fois, ce qui est une de mes spécialités.
"Impressionnant. Et je suis bien certain que le Führer ne pouvait se tromper, pas dans ce domaine. Je parie que vous chérissez un tel compliment presque autant que toutes ces médailles réunies. A votre place, c'est ce que je ferais."

Armor a écrit:Une prochaine fois. Z'avez qu'à ne pas être aussi doués.

bix_229 a écrit:Je veux bien mais ça interesse qui actuellement ?
En dehors de toi...