Kon Ichikawa

Kon Ichikawa
(1915-2008)

Formation

Il effectue des études commerciales à Osaka. En 1933, Kon Ichikawa fait ses débuts comme créateur de dessins animés aux studios Jenkins-Osawa de Kyoto. Il est ensuite l'assistant de Tamizo Ishida, puis de Yutaka Abe.

Carrière au cinéma

Méconnu en France où peu de ses films furent distribués, Ichikawa est un des grands noms du cinéma japonais d'après-guerre, auteur d'oeuvres marquantes où se mêlent films anti-militaristes et belles adaptations littéraires. En 1945, il réalise son premier long métrage, La Fille du temple Dojo, entièrement tourné avec des marionnettes animées. Le film est censuré par les Américains qui occupent le Japon au sortir de la guerre.

Après quelques années consacrées aux films publicitaires, il réalise La Fleur éclose (1948) avec l'actrice Hideko Takamine. Dès lors, Ichikawa enchaîne la réalisation de mélodrames et de comédies adaptés de bandes dessinées folkloriques, souvent écrits avec son épouse, Natto Wada. Son acteur favori est alors Unosuke Ito.

Vers le milieu des années 1950, il décide de se lancer dans des adaptations littéraires qui sortent du registre populaire. La Chambre de la punition (1956), tiré du livre de Shintaro Ishihara, déclenche un scandale au Japon. Ichikawa réalise dans la foulée et avec brio son premier film de guerre, La Harpe de Birmanie (1956), qui le fait connaître à l'étranger en remportant un prix au festival de Venise, puis Le Brasier (1958) d'après le roman Le Pavillon d'or de Yukio Mishima.

En 1959, nouveau scandale avec Feux dans la plaine, adapté du livre de Shohei Ooka qui relate les offensives japonaises aux Philippines où les soldats se livrent au cannibalisme. En 1960, son film L'Etrange obsession (adapté de Junichiro Tanizaki) remporte le Prix Spécial du Jury au Festival de Cannes, confirmant Ichikawa dans son statut international.

A partir du milieu des années 1960, Ichikawa abandonne la réalisation de films personnels pour se soumettre aux lois de la productivité du cinéma japonais. Il réalise des films en série, adaptant des best-sellers policiers de l'écrivain Yokomizo. On ne trouve plus dans ses derniers films la complexité psychologique, l'humour noir et le soin apporté à la photographie des premiers. Ses derniers grands films, La Vengeance d'un acteur (remake du classique de 1935 signé Kinugasa sur un acteur de kabuki spécialisé dans les rôles de femmes) et Tokyo 0lympiades, exploit technique consacré aux JO de 1964, remontent respectivement à 1963 et 1965. Même si certains de ses derniers films sont présentés en festivals, aucun ne connaît de distribution dans les salles françaises.

Parmi les dernières oeuvres marquantes d'Ichikawa, Sasame-yuki est le portrait sensible, au fil des saisons, de quatre sœurs dans l'Osaka d'avant-guerre. En 1985, il réalise un remake de son grand classique anti-militariste, La Harpe de Birmanie. Avec L'Actrice (1987), il célèbre l'actrice Kinuyo Tanaka, morte en 1977 après avoir travaillé notamment pour Mizoguchi, et qu'Ichikawa avait dirigée dans Seul sur l'océan Pacifique (1963). Récompensé à Berlin en 2000 pour l'ensemble de son oeuvre, il y présente un divertissant film de samourais, Dora-heita. Le Japon l'a aussi célébré, lui décernant à titre posthume en 2009 un prix pour l'ensemble de sa carrière.

Source et filmographie complète : bifi.fr