Johann Gottfried Schnabel
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Johann Gottfried Schnabel
Johann Gottfried Schnabel
'Gisander'
(1692 - 1750?)
'Gisander'
(1692 - 1750?)
Johann Gottfried Schnabel (né le 7 novembre 1692 à Sandersdorf près de Bitterfeld en Saxe, mort entre 1751 et 1760) est un écrivain allemand, connu pour son roman L'ile de Felsenbourg (Insel Felsenburg). Ce livre, dont la première partie parut en 1731, connut en Allemagne un très grand succès, sans que le véritable auteur en fût connu. Schnabel publia en effet ses œuvres sous le nom de plume de Gisander. C'est seulement à la fin du xixe siècle, en 1880, qu'un spécialiste d'histoire littéraire établit que Gisander n'était autre que Johann Gottfried Schnabel.
Orphelin de père et de mère très tôt, Johann Gottfried Schnabel fut confié à son grand-père, pasteur. Il fit ses études au collège de Halle, puis devint apprenti barbier. Chirurgien militaire, il participa à la guerre de succession d'Espagne en Hollande, sous les ordres du Prince Eugène de Savoie. Redevenu barbier, il se maria en 1721 à Querfurt et s'établit à la principauté de Stolberg. Il devint "domestique", puis "agent" à la Cour du comte de Stolberg. Sa femme mourut en 1733 après avoir eu quatre enfants. Après avoir fait paraitre en 1731 un premier tome de L'ile de Felsenbourg, il en fit paraître un second en 1732. Les dernières parties de son livre furent publiées en 1744. Il écrivit aussi un roman léger, à la manière de Boccace, Le cavalier perdu dans le Labyrinthe de l'amour, paru en 1738 anonymement.
Bibliographie :
- L'Ile de Felsenbourg
- Le cavalier perdu dans le Labyrinthe de l'amour
Dernière édition par Dreep le Jeu 8 Oct - 17:09, édité 2 fois
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Re: Johann Gottfried Schnabel
L'Ile de Felsenbourg
C'est seulement en lisant les Histoires d’Arno Schmidt que j’ai appris l’existence de ce roman écrit en 1731 par un allemand surnommé « Gisander » (pseudonyme de Johann Gottfried Schnabel). Je doute fortement que j’aurais lu L’Île de Felsenbourg si la référence n’avait pas été mentionnée dans la préface au livre de Schmidt. À l’époque de Swift et de Marivaux, et au moins jusqu’à Goethe, le roman de Schnabel a eu cependant une importance non-négligeable, et on peut envisager plusieurs raisons à cela une fois le livre ouvert. L’une d’entre elles, est que le roman est construit par une succession de narrateur racontant leur histoire, un peu à la manière du Manuscrit trouvé à Saragosse, et par moment c’est ce choix de l’auteur qui rend ce livre un peu vivant. C’est par-là qu’il pèche aussi, puisqu’on nous obsède par la répétition et dans la forme avec la finalité de tous ces personnages : le mariage.
Le rêve d’une société idéale que nous fait miroiter Schnabel dans cette première partie (la suite n’a pas été traduite en français pour autant que j’en sache) ne peut s’envisager qu’au truchement des vertus chrétiennes mais aussi à partir d’un certain nombre de conditions qui tiennent du délire (il y a des délires sympathiques, pas celui-ci), si je puis me permettre une comparaison avec un autre insulaire, Robinson Crusoé avait bien plus les pieds sur terre, et surtout, le récit de Daniel Defoe avait quelque chose d’un peu plus honnête. Les amours d’Albert et Concorde sont, il est vrai, touchantes. La tendresse se mêle à la sexualité dont ses relations sont teintes, mais pour en écarter toute idée de concupiscence, laquelle n’existe bien entendu que chez les monstres. Au reste la pauvreté psychologique des personnages rend L’Île de Felsenbourg assez sirupeuse et le style assommant. Je crois qu’en fait il y a tout ce que je n’aime pas dans le roman de Schnabel, mais je ne l’ai pour autant pas détesté. Cette découverte était même fascinante pour moi en ce qu’elle révèle une incompatibilité absolue ! Content d’avoir lu ce livre que, seconde partie ou pas, je serai incapable de continuer.
C'est seulement en lisant les Histoires d’Arno Schmidt que j’ai appris l’existence de ce roman écrit en 1731 par un allemand surnommé « Gisander » (pseudonyme de Johann Gottfried Schnabel). Je doute fortement que j’aurais lu L’Île de Felsenbourg si la référence n’avait pas été mentionnée dans la préface au livre de Schmidt. À l’époque de Swift et de Marivaux, et au moins jusqu’à Goethe, le roman de Schnabel a eu cependant une importance non-négligeable, et on peut envisager plusieurs raisons à cela une fois le livre ouvert. L’une d’entre elles, est que le roman est construit par une succession de narrateur racontant leur histoire, un peu à la manière du Manuscrit trouvé à Saragosse, et par moment c’est ce choix de l’auteur qui rend ce livre un peu vivant. C’est par-là qu’il pèche aussi, puisqu’on nous obsède par la répétition et dans la forme avec la finalité de tous ces personnages : le mariage.
Le rêve d’une société idéale que nous fait miroiter Schnabel dans cette première partie (la suite n’a pas été traduite en français pour autant que j’en sache) ne peut s’envisager qu’au truchement des vertus chrétiennes mais aussi à partir d’un certain nombre de conditions qui tiennent du délire (il y a des délires sympathiques, pas celui-ci), si je puis me permettre une comparaison avec un autre insulaire, Robinson Crusoé avait bien plus les pieds sur terre, et surtout, le récit de Daniel Defoe avait quelque chose d’un peu plus honnête. Les amours d’Albert et Concorde sont, il est vrai, touchantes. La tendresse se mêle à la sexualité dont ses relations sont teintes, mais pour en écarter toute idée de concupiscence, laquelle n’existe bien entendu que chez les monstres. Au reste la pauvreté psychologique des personnages rend L’Île de Felsenbourg assez sirupeuse et le style assommant. Je crois qu’en fait il y a tout ce que je n’aime pas dans le roman de Schnabel, mais je ne l’ai pour autant pas détesté. Cette découverte était même fascinante pour moi en ce qu’elle révèle une incompatibilité absolue ! Content d’avoir lu ce livre que, seconde partie ou pas, je serai incapable de continuer.
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