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Urs Widmer

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Message par bix_229 Dim 27 Sep - 18:27

Urs WIDMER

1938-2014

Urs Widmer Widmer10


bix_229 a écrit:Bien que le succès international soit venu tardivement, Urs Widmer n'en est pas moins un écrivain reconnu depuis longtemps dans les pays germaniques. Après des études en Suisse et en France, il s'installe à Francfort, enseigne à l'université la littérature moderne allemande, devient l'un des éditeurs des éditions Suhrkamp, avant de prendre la direction des éditions Walter à Olten (Suisse). En 1968, il crée avec quelques collègues une sorte de coopérative éditoriale des auteurs, le Verlag der Autoren, et publie dans la foulée le récit Alois. En 1974, son roman d'aventures Forschungsreise (Voyage d'études) aborde sous une forme d'une grande drôlerie, et avec un clin d'œil à sa propre biographie, le thème de l'identité sur lequel il reviendra dans plusieurs autres romans, notamment dans Der Geliebte der Mutter (2000 [L'Homme que ma mère a aimé, 2001]), et Das Buch des Vaters (2004 [Le Livre de mon père, 2006]). La question de l'origine et le retour à l'origine (Der blaue Siphon, 1992 [Le Siphon bleu, 1994]) sont très tôt des fils conducteurs de l'œuvre de Widmer.
Bien que le succès international soit venu tardivement, Urs Widmer n'en est pas moins un écrivain reconnu depuis longtemps dans les pays germaniques. Après des études en Suisse et en France, il s'installe à Francfort, enseigne à l'université la littérature moderne allemande, devient l'un des éditeurs des éditions Suhrkamp, avant de prendre la direction des éditions Walter à Olten (Suisse). En 1968, il crée avec quelques collègues une sorte de coopérative éditoriale des auteurs, le Verlag der Autoren, et publie dans la foulée le récit Alois. En 1974, son roman d'aventures Forschungsreise (Voyage d'études) aborde sous une forme d'une grande drôlerie, et avec un clin d'œil à sa propre biographie, le thème de l'identité sur lequel il reviendra dans plusieurs autres romans, notamment dans Der Geliebte der Mutter (2000 [L'Homme que ma mère a aimé, 2001]), et Das Buch des Vaters (2004 [Le Livre de mon père, 2006]). La question de l'origine et le retour à l'origine (Der blaue Siphon, 1992 [Le Siphon bleu, 1994]) sont très tôt des fils conducteurs de l'œuvre de Widmer.

Encyclopaedia Univesalis

Oeuvres traduites en français


Histoires suisses, Éditions L'Âge d'Homme, Lausanne 1983
L'Eté indien, Éditions Zoé, Genève, 1990
Le paradis de l’oubli, Fayard, Paris, 1994
Les hommes jaunes, Fayard, Paris, 1994
Le siphon bleu, Fayard, Paris, 1994
Top Dogs, traduit par Daniel Benoin, L’Arche, Paris, 1999
L’homme que ma mère a aimé, Gallimard, Paris, 2001
Le livre de mon père, Gallimard, Paris, 2006
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Message par bix_229 Dim 27 Sep - 18:44

Urs Widmer L_homm12
L'Homme que ma mère a aimé : Urs Widmer. - Gallimard
L'Homme que ma mère a aimé

Urs Widmer
traduction de : Bernard Lortholary
Scènes magazine

La vie secrète

Né en 1938, à Bâle, Urs Widmer est l'auteur d'une dizaine de romans et de récits, la plupart publiés en Allemagne (on en trouve des traductions chez Fayard et à L'Age d'Homme). Chez nous, il est connu grâce au succès de sa pièce de théâtre, Top Dogs, montée il y a quelques années par la compagnie Gardaz-Michel. Pièce qui, on s'en souvient, mettait en scène une poignée de cadres supérieurs au chômage, et leur faisait passer un entretien d'embauche à la fois drolatique et émouvant.

On retrouve cet esprit cocasse et poignant dans le dernier roman de l'écrivain alémanique, L'Homme que ma mère a aimé*. Widmer entreprend d'écrire ici la vie de sa mère, sous une forme romancée, mais, semble-t-il, très proche de la réalité. Ce portrait étonnant de Clara, en même temps qu'une confession bouleversante de l'auteur, est aussi une tentative de réhabilitation de sa mère. Hommage posthume de celui qui a su dompter les mots à la femme qui fut éternellement dans l'ombre et le silence.

L'ombre de Paul Sacher

Tout commence par un curieux tour du destin: Clara, issue d'une riche famille de négociants du Piémont, rencontre un jour Edwin, fou de musique contemporaine et sans le sou (derrière Edwin on peut reconnaître Paul Sacher, le grand mécène et chef d'orchestre bâlois). Elle l'aide à monter son orchestre, joue à la fois les secrétaires, les managers et les nounous, porte littéralement à bout de bras l'orchestre de jeunes musiciens qui donne ses premiers concerts à Bâle dans les années 30. Suivant Edwin comme son ombre, Clara devient sa maîtresse, croyant par là avoir dans la vie du grand homme une place sinon officielle, du moins privilégiée. Elle va même tomber enceinte du chef d'orchestre, qui l'aidera (dans la version qu'elle donnera à son fils) à avorter. C'est par le plus grand des hasards que Clara apprendra, un jour, qu'Edwin vient d'épouser la fille d'un riche industriel bâlois. Elle n'en continuera pas moins à se dévouer pour la cause de l'Orchestre et de son chef, comme si sa vie, toujours, dépendait de cet homme froid et distant, qu'elle ne cesse d'aimer jusqu'à sa mort, et qui ne l'aimait pas. Clara se mariera à son tour, aura un enfant (le narrateur), sombrera dans la dépression, au point de passer de longs mois en clinique, puis elle vivra dans un asile. Jusqu'au moment où elle choisira d'en finir, seul geste de liberté véritable de sa vie, en sautant par la fenêtre de sa chambre.

Dans ce livre magnifiquement traduit par Bernard Lortholary (quel sens du rythme et du mot juste!), Urs Widmer écrit plus qu'un roman. Il joue sa vie à faire revivre cette femme silencieuse, incurable en amour, qui traverse la vie comme une somnambule. Lourd de secrets et de mélancolie, ce roman a le poids des livres essentiels, ceux qui changent à la fois la vie de l'écrivain et celle du lecteur.

Viceversa
Ce commentaire est parfait, je rajouterai quelques mots. B
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Message par bix_229 Ven 9 Oct - 20:33

Comment une jeune fille, puis une jeune femme, pleine de qualités, d'enthousiasme, peut-elle
se translormer au fil des années en névrosée obsessionnelle et morbide ?
Au point d'aliéner totalement sa vie et celle de son fils, qu'elle manque tuer dans son indifférence
à tout ce qui n'est pas son délire.
Parce que, pour son malheur, elle tombe très tot amoureuse d'un homme qui ne l'aimait pas.
Grace d'abord à elle, il deviendra un chef d'orchestre brillant et adulé, un gros industriel malhonnète
et l'un des hommes les plus riches de Suisse.
Son dévouement à elle sera sans bornes et sans limites.

Aimer celui qui ne vous aime pas, schéma classique ?
Pourtant, elle aura toujours l'occasion de se rendre compte à quel point il est vil, cynique,
égocentrique, sans aucun sens moral.
Elle ira écouter ses concerts sans se montrer. Errera de clinique en clinque, sans envisager un
seul instant de l'oublier.
Elle n'a qu'un mot en bouche son nom à lui, qu'elle crie dans sa folie  et son désir frustré.
Nulle part dans le récit, le narrateur qui est aussi le fils, ne se départira de l'affection qu'il porte
à sa mère. Et le ton n'est jamais vindicatif.
Pourtant, il n'en pense pas moins.
Un jour, il croise le musicien. Il est vieux, mais toujours aussi content de lui, triomphant et
en bonne santé.
Et quand le narrateur essaie de savoir s'il a des regrets, c'est peine perdue.
Il a toujours la meme arrogante suffisance des gagnants, des vainqueurs sempiternels.
Lui casser la tete, il y pense, le fils, mais il ne le fait pas.
Dommage!
ça m'aurait soulagé ! Urs Widmer 486671555
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Message par Nadine Ven 9 Oct - 22:11

ça c'est du commentaire ^^ I love you
Tu as pris coeur durant ta lecture. C'est cool. Ce sont les meilleures lectures, même si elles lèvent des colères.

Tu me donnes envie de te suivre, car tu ne penses même pas à supposer que sa folie suffise à justifier tout cela ou dédouaner le type. ce doit être vraiment écrit avec force et universalisme ?

Urs Widmer 1183390247
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Message par bix_229 Ven 9 Oct - 23:08

Tu as raison, Nadine !
Je prends souvent très à coeur mes lectures. Je les vis. Je suis ému, furieux, indigné, amusé,
émeveillé.
Bref, un peu comme quand j'étais enfant. Mais, c'était encore plus fort, bien entendu, plus
spontané.
Là je réagis en fonction de ce que j'ai vécu, appris, désappris...
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Message par Bédoulène Sam 10 Oct - 9:53

merci Bix !

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
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