Carl Seelig
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Carl Seelig
Carl Seelig
(1894 - 1962)
(1894 - 1962)
Biographie :
Le fils d'une famille riche, était littéralement actif à un âge précoce. Grâce à son travail de rédacteur en chef de plusieurs anthologies et en tant que partenaire silencieux de l'éditeur viennois EPTal & Co, il est entré en contact avec de nombreux écrivains allemands et s'est révélé particulièrement sensible.
Sa production était extrêmement riche et variée: des recueils de poésie et de chansons folkloriques au collaborateur en passant par Mein Weltbild d'Albert Einstein . Un aperçu des bibliothèques internationales a dénombré 163 ouvrages publiés, dans 294 publications et 13 langues. Les correspondants enregistrés de Seelig étaient, entre autres, Max Brod , Hans Henny Jahnn , Alfred Polgar et Joseph Roth . Il entretient également des contacts étroits avec des auteurs suisses, notamment Robert Walser , qu'il accompagne dans ses promenades, donnant lieu à l'ouvrage biographique, Wanderungen mit Robert Walser , qui a été traduit pour la première fois en anglais, Walks with Walser, par Anne Posten en 2017.
Les Archives littéraires suisses stockent, sous forme de prêt à long terme, environ 6 000 manuscrits de Seelig.
Bibliographie
Albert Einstein: une biographie documentaire
Idées et opinions d'Albert Einstein
The World as I See It
Promenades avec Walser
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Carl Seelig
Promenades avec Robert Walser
Ces promenades s'étalent sur vingt ans : deux ou trois fois par années, Carl Seelig rendait visite à Robert Walser à l'hospice cantonal d'Appenzell-Ausserhoden, où celui-ci a été pensionnaire à partir de 1933 jusqu'à sa mort en 1956. À cette époque Robert Walser a définitivement cessé d'écrire, considérant que, pour lui, l'écriture ne pouvait être envisageable qu'en liberté. Les livres qu'il a écrit avant son internement reviennent assez souvent dans la conversation à l'initiative de Carl Seelig, mais Robert Walser n'aime pas beaucoup en parler, ou seulement comme s'il s'agissait de quelques turpitudes de sa jeunesse, ou en tout cas d'un passé révolu, mort. Ainsi, l'une des question mise en relief au cours de ces promenades, est celle de l'écrivain pas toujours juste, ni toujours pertinent au sujet de sa propre valeur. Un thème qui ne porte pas beaucoup ses fruits, mais qui relève dans le cas de Walser d'une blessure profonde, facilement irritable.
Mais là où le livre de Carl Seelig est très intrigant, voire passionnant, c'est dans la tâche que s'est donné son auteur de raconter des conversations. Au travers de celles-ci, se dessinent lentement les montagnes couvertes de neiges, des chemins que surplombe un ciel terne ou clair et ensoleillé, les cafés où Robert et Carl s'attablent pour déjeuner. C'est de cette manière que Seelig montre qu'il est un écrivain à part entière, et non juste le compagnon discret et admirateur de ce cher Robert. En arrière-plan, de loin en loin, se dessine aussi cet tournant si singulier de l'Histoire dont nos deux marcheurs ne peuvent naturellement que commenter les événements tels qu'ils arrivent. Le nazisme, la guerre, le communisme et ce sensible passage d'une époque à une autre. Walser et Seelig se montrent souvent ironiques à ces sujets. Mais ce dont ils parlent surtout, c'est d'écrivains, entre autres de Gottfried Keller, Jeremias Gotthelf, Kafka, Strindberg, Eduard von Keyserling, Strindberg, Dostoïevski etc... à l'évocation de ces noms la sensibilité de Walser est mise à l'épreuve une nouvelle fois, et des idées très contestables accompagnent des jugements très sûrs que je ne peux qu'appuyer... mais ce qui est essentiel est que ces écrivains, avec Robert et avec Carl, font partie d'un même monde. Que Walser le veuille ou non !
Mots-clés : #autobiographie
Ces promenades s'étalent sur vingt ans : deux ou trois fois par années, Carl Seelig rendait visite à Robert Walser à l'hospice cantonal d'Appenzell-Ausserhoden, où celui-ci a été pensionnaire à partir de 1933 jusqu'à sa mort en 1956. À cette époque Robert Walser a définitivement cessé d'écrire, considérant que, pour lui, l'écriture ne pouvait être envisageable qu'en liberté. Les livres qu'il a écrit avant son internement reviennent assez souvent dans la conversation à l'initiative de Carl Seelig, mais Robert Walser n'aime pas beaucoup en parler, ou seulement comme s'il s'agissait de quelques turpitudes de sa jeunesse, ou en tout cas d'un passé révolu, mort. Ainsi, l'une des question mise en relief au cours de ces promenades, est celle de l'écrivain pas toujours juste, ni toujours pertinent au sujet de sa propre valeur. Un thème qui ne porte pas beaucoup ses fruits, mais qui relève dans le cas de Walser d'une blessure profonde, facilement irritable.
Mais là où le livre de Carl Seelig est très intrigant, voire passionnant, c'est dans la tâche que s'est donné son auteur de raconter des conversations. Au travers de celles-ci, se dessinent lentement les montagnes couvertes de neiges, des chemins que surplombe un ciel terne ou clair et ensoleillé, les cafés où Robert et Carl s'attablent pour déjeuner. C'est de cette manière que Seelig montre qu'il est un écrivain à part entière, et non juste le compagnon discret et admirateur de ce cher Robert. En arrière-plan, de loin en loin, se dessine aussi cet tournant si singulier de l'Histoire dont nos deux marcheurs ne peuvent naturellement que commenter les événements tels qu'ils arrivent. Le nazisme, la guerre, le communisme et ce sensible passage d'une époque à une autre. Walser et Seelig se montrent souvent ironiques à ces sujets. Mais ce dont ils parlent surtout, c'est d'écrivains, entre autres de Gottfried Keller, Jeremias Gotthelf, Kafka, Strindberg, Eduard von Keyserling, Strindberg, Dostoïevski etc... à l'évocation de ces noms la sensibilité de Walser est mise à l'épreuve une nouvelle fois, et des idées très contestables accompagnent des jugements très sûrs que je ne peux qu'appuyer... mais ce qui est essentiel est que ces écrivains, avec Robert et avec Carl, font partie d'un même monde. Que Walser le veuille ou non !
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Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens de langue allemande
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