Juliette Speranza
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Juliette Speranza
Juliette Speranza
née en 1985
née en 1985
Juliette Speranza est une essayiste, poète et auteure de théâtre française d'origine italienne née à Dijon (Bourgogne). Enseignante, elle est également doctorante en philosophie et milite pour la neurodiversité. Elle est l'auteure du livre L'Échec scolaire n'existe pas !
Elle commence sa carrière théâtrale à 16 ans à la Maison Jacques Copeau, à Pernand-Vergelesses, aux côtés de Christophe Allwright, Emmanuel Collin, Jacques Fornier et Catherine Dasté. En parallèle de ses études en philosophie, elle participe à des mises en scène, mais elle se tourne rapidement vers l'écriture.
Elle enseigne les Lettres et la Philosophie en tant que contractuelle en lycée et en CFA. Elle est intervenante au sein d'une classe théâtre. En 2016, elle passe le concours de professeurs des écoles. Elle réalise alors la « violence institutionnelle » de l’Éducation nationale exercée sur les enseignants et les élèves. Elle se lance dans une thèse en philosophie sur les normes scolaires et la neurodiversité, et quitte l’Éducation nationale en 2019 pour enseigner les sciences humaines dans le privé. Elle publie en septembre 2020 L'Échec scolaire n'existe pas! chez Albin Michel.
En tant qu'auteur de théâtre, elle notamment été soutenue par la SACD.
Bibliographie :
Les hommes ne veulent plus mourir
Ils étaient 29000
Caravane
Le phare des solstices
Elektra la Rienne
Lettres à mon Uterus
Cycle
L'échec scolaire n'existe pas !
Hanta- Messages : 1596
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 36
Re: Juliette Speranza
L’échec scolaire n’existe pas
Un titre choc qui ne peut que susciter des sentiments contrastés. Si je ne connaissais pas l’auteure je me dirais que c’est un livre que l’on ne voit que trop, de pédagogues célèbres, adeptes des têtes de gondole.
Rien de tout cela ici. Point de phrase sensationnaliste, pas de formule toute prête et toute faite sur l’éducation, pas de liste à la Prévert de solutions sorties ex nihilo de tout contexte. Cela change!
Tout d’abord la forme avant le fond. C’est bien écrit, le style est simple, sans fioriture, ce qui permet de rendre le sujet accessible et non élitiste. Un point qui semble accessoire mais qui ne l’est pas. Le jargon permet souvent de cacher la vacuité d’un propos, ou de mettre une distance afin que le message devienne une consigne, ou une pensée auto proclamée comme experte et référente. Ici l’auteure propose, le lecteur dispose. L’importance de cette simplicité est d’ailleurs accentuée par la radicalité de la pensée et de l’argumentation. De fait, le style est très agréable, rythmé, les chapitres sont courts.
Le fond désormais. C’est très étrange pour moi, car j’aurais pu écrire ce livre. Je suis d’accord et je soutiens tout ce qui y est écrit. Que cela soit la critique d’une espèce de totalitarisme de la norme au sein du système scolaire, de la surcharge administrative comme cause additionnelle de la production de normes, la mise en place de pansements sur des jambes de bois rendant le système encore plus inégalitaire, la souffrance scolaire des professeurs, des élèves, et des parents, le dialogue difficile entre les professeurs et leur hiérarchie, mais aussi entre les professeurs et les parents.
Je suis d’accord aussi avec l’idée selon laquelle l’enfant n’est finalement plus central, l’élève n’est finalement plus l’acteur pour lequel existe l’école.
Je suis également d’accord avec les pistes proposées, la neurodiversité, la contextualisation de l’éducation et des méthodes d’apprentissage voire leur individualisation, la sortie de ce système normatif par un universalisme particulariste.
Je pense d’ailleurs avoir la même filiation philosophie que Juliette, sont cités notamment Comenius et Condorcet, mais j’ai reconnu aussi John Dewey et Jane Addams. Cela explique peut être cette entente dans les idées.
Ce livre en appelle peut être un autre sur les causes de ce système normatif, sur la mauvaise lecture politique des Lumières, sur un égalitarisme qui a tué la notion d’individu, l’école comme un utilitarisme professionnel et productiviste et non une fin en soi (les tests de QI notamment sont abordés).
Ce livre devrait inspirer les partis politiques pour trouver des solutions politiques à un constat qui est alarmant et vrai. Je conseille cet ouvrage à tous, vraiment.
Mots-clés : #education
Un titre choc qui ne peut que susciter des sentiments contrastés. Si je ne connaissais pas l’auteure je me dirais que c’est un livre que l’on ne voit que trop, de pédagogues célèbres, adeptes des têtes de gondole.
Rien de tout cela ici. Point de phrase sensationnaliste, pas de formule toute prête et toute faite sur l’éducation, pas de liste à la Prévert de solutions sorties ex nihilo de tout contexte. Cela change!
Tout d’abord la forme avant le fond. C’est bien écrit, le style est simple, sans fioriture, ce qui permet de rendre le sujet accessible et non élitiste. Un point qui semble accessoire mais qui ne l’est pas. Le jargon permet souvent de cacher la vacuité d’un propos, ou de mettre une distance afin que le message devienne une consigne, ou une pensée auto proclamée comme experte et référente. Ici l’auteure propose, le lecteur dispose. L’importance de cette simplicité est d’ailleurs accentuée par la radicalité de la pensée et de l’argumentation. De fait, le style est très agréable, rythmé, les chapitres sont courts.
Le fond désormais. C’est très étrange pour moi, car j’aurais pu écrire ce livre. Je suis d’accord et je soutiens tout ce qui y est écrit. Que cela soit la critique d’une espèce de totalitarisme de la norme au sein du système scolaire, de la surcharge administrative comme cause additionnelle de la production de normes, la mise en place de pansements sur des jambes de bois rendant le système encore plus inégalitaire, la souffrance scolaire des professeurs, des élèves, et des parents, le dialogue difficile entre les professeurs et leur hiérarchie, mais aussi entre les professeurs et les parents.
Je suis d’accord aussi avec l’idée selon laquelle l’enfant n’est finalement plus central, l’élève n’est finalement plus l’acteur pour lequel existe l’école.
Je suis également d’accord avec les pistes proposées, la neurodiversité, la contextualisation de l’éducation et des méthodes d’apprentissage voire leur individualisation, la sortie de ce système normatif par un universalisme particulariste.
Je pense d’ailleurs avoir la même filiation philosophie que Juliette, sont cités notamment Comenius et Condorcet, mais j’ai reconnu aussi John Dewey et Jane Addams. Cela explique peut être cette entente dans les idées.
Ce livre en appelle peut être un autre sur les causes de ce système normatif, sur la mauvaise lecture politique des Lumières, sur un égalitarisme qui a tué la notion d’individu, l’école comme un utilitarisme professionnel et productiviste et non une fin en soi (les tests de QI notamment sont abordés).
Ce livre devrait inspirer les partis politiques pour trouver des solutions politiques à un constat qui est alarmant et vrai. Je conseille cet ouvrage à tous, vraiment.
Mots-clés : #education
Hanta- Messages : 1596
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 36
Re: Juliette Speranza
merci Hanta du commentaire et de ton ressenti !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21645
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Juliette Speranza
Merci Hanta, j'ai lu ton commentaire avec beaucoup d'intérêt (et tu fais bien de souligner qu'il ne s'agit pas d'une pédagogue-publicitaire, je m'y serais sans doute trompé).
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
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