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Jacques Derrida et Elizabeth Roudinesco

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Jacques Derrida et Elizabeth Roudinesco Empty Jacques Derrida et Elizabeth Roudinesco

Message par Invité Sam 27 Mar - 10:16

Jacques Derrida
(1930 - 2004)


Jacques Derrida et Elizabeth Roudinesco Jacque10

Jacques Derrida (de son vrai nom Jackie Élie Derrida) est un philosophe français né le 15 juillet 1930 à El Biar (Algérie Française) et mort le 9 octobre 2004 à Paris.

Professeur à l'École normale supérieure entre 1965 et 1984, puis directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, il a créé et développé l'école de pensée autour du déconstructionnisme. Dans la lignée de Heidegger, Derrida remet en question la phénoménologie et la métaphysique traditionnelle et introduit une nouvelle manière de penser les sciences humaines.

Le point de départ de son œuvre est une critique de la linguistique et de la place dominante qu'elle occupe dans le champ des sciences humaines. Dans son ouvrage De la grammatologie (1967), Derrida montre que le modèle linguistique alors dominant repose sur une contradiction : la langue serait constituée d'une parole orale, dont l'écriture serait la transcription. La vraie langue (la langue originaire) serait donc la langue orale. Mais la linguistique s'appuie sur la langue écrite pour la structure de la langue, de sorte que l'origine de la langue écrite est la parole vive, mais que l'origine de la parole vive est la langue écrite. Derrida transpose ici dans le domaine de la linguistique le questionnement de l'origine qui était celui d'Edmund Husserl dans L'Origine de la géométrie (1954) et introduit la notion de « supplément originaire », ou simplement de « supplément ».

Cette contradiction de l'origine, posée d'abord — au niveau de la langue — entre parole et écriture, va ensuite se répercuter dans tous les domaines où Derrida portera son investigation : vers la structure d'un texte et le supplément à l'origine de ce texte5, comme la langue dans lequel il fut écrit, vers le principe fondateur et la mort d'une idéologie, vers donner la mort et en accepter la responsabilité ( euthanasie), vers l'opposition entre l'accueil et l'hostilité, vers la question politique de l'imposition des normes genrées.

source wikipédia


Ouvrages :
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Elizabeth Roudinesco
Née en 1944

Jacques Derrida et Elizabeth Roudinesco Roudin10

Élisabeth Roudinesco, née le 10 septembre 1944 à Paris, est une universitaire, historienne et psychanalyste française.

Biographe de Jacques Lacan et de Sigmund Freud, elle est aussi co-autrice, avec Michel Plon, d'un dictionnaire de psychanalyse.

Elle est lauréate du Prix 1996 du meilleur livre de la Société française d'histoire de la médecine pour son ouvrage Généalogies, elle a également reçu le Prix Décembre 2014, puis le Prix des prix littéraires 2014, pour sa biographie Sigmund Freud en son temps et dans le nôtre.

En une vingtaine d'ouvrages, elle a également abordé les liens entre psychanalyse, histoire, littérature, féminisme, révolution française et judaïsme.

plus d'informations sur https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lisabeth_Roudinesco

Bibliographie

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Message par Invité Sam 27 Mar - 10:40

J'ai presque fini ma lecture de : De quoi demain..., dialogue entre Jacques Derrida et Élisabeth Roudinesco (Galilée, 2003).

Jacques Derrida et Elizabeth Roudinesco 97822110

C'est un livre que je conseille pour qui veut réfléchir aux questions d'actualité, et qui veut essayer de découvrir la pensée de Derrida. C'est un des derniers livres du philosophe, et sous forme de dialogues, format sans doute plus accessible que d'autres textes de sa biblio. Elisabeth Roudinesco a souvent le mérite de mettre les pieds dans le plat pour bousculer le philosophe sur des sujets brûlants, clivants, et ce dernier oscille entre nuances, circonvolutions et parfois aveuglement / hypocrisie (?), notamment lorsqu'il balaie d'un revers de main les dérives à venir du progressisme / déconstructivisme (politiquement correct, discrimination positive et j'en passe). Je suis souvent en désaccord avec les idées, les concepts de l'un et de l'autre, mais ce n'en est pas moins intéressant. Je dois reconnaître à Derrida un talent certain, et j'aimerais bien lire ses textes sur Ponge, Celan, comme j'ai pu apprécier ceux de Deleuze sur Spinoza, Nietzsche. Voici les chapitres thématiques du livre : choisir son héritage / politiques de la différence / familles désordonnées / imprévisible liberté / violences contre les animaux / L'esprit de la Révolution / De l'antisémitisme à venir / Peines de mort / Eloge de la psychanalyse.

On sait que Derrida est le père du déconstructivisme, maintenant je me demande ce qu'il penserait aujourd'hui, s'il ferait une forme d'auto-critique ou s'il poursuivrait dans cette lignée, face aux errements du progressisme par exemple, face à ceux qui détournent ses concepts. Car pour ce qui est du déconstructivisme, voici ce qu'en disait Derrida :

Mon désir ressemble à celui d'un amoureux de la tradition qui voudrait s'affranchir du conservatisme. Imaginez un fou du passé, fou d'un passé absolu, d'un passé qui ne serait plus un présent passé, d'un passé à la mesure, à la démesure d'une mémoire sans fond — mais un fou qui redoute le passéisme, la nostalgie, le culte du souvenir. Double injonction contradictoire et inconfortable, donc, pour cet héritier qui n'est surtout pas ce qu'on appelle un « héritier ». Mais rien n'est possible, rien n'a d'intérêt, rien ne me paraît désirable sans elle. Elle commande deux geste à la fois : laisser la vie en vie, faire revivre, saluer la vie, « laisser vivre », au sens le plus poétique de ce qu'on a hélas transformé en slogan. Savoir « laisser », et ce que veut dire « laisser », c'est une des choses les plus belles, les plus risquées, les plus nécessaires que je connaisse. Tout près de l'abandon, du don et du pardon. L'expérience d'une « déconstruction » ne va jamais sans cela, sans amour, si vous préférez ce mot. Elle commence par rendre hommage à ce à quoi, à ceux à qui je dirais qu'elle « s'en prend ».

Dans les textes « déconstructeurs » apparemment acharnés que j'ai écrits à propos des auteurs dont vous avez parlé, il y a toujours un moment où je déclare, le plus sincèrement du monde, l'admiration, la dette, la reconnaissance — et la nécessité d'être fidèle à l'héritage afin de le réinterpréter et de le réaffirmer sans fin. [...] Si l'héritage nous assigne des tâches contradictoires (recevoir et pourtant choisir, accueillir ce qui vient avant nous et pourtant le réinterpréter, etc.), c'est qu'il témoigne de notre finitude. Seul un être fini hérite, et sa finitude l'oblige. Elle l'oblige à recevoir ce qui est plus grand et plus vieux et plus puissant et plus durable que lui. Mais la même finitude oblige à choisir, à préférer, à sacrifier, à exclure, à laisser tomber. Justement pour répondre à l'appel qui l'a précédé, pour y répondre et pour en répondre — en son nom comme au nom de l'autre.

Je ne suis pas sûr que ceux qui déboulonnent les statues au nom du déconstructivisme soient dans cette optique d'être fidèles à l'héritage, par exemple. Ou si je prends l'exemple de la "guerre" entre les TERF et les trans aujourd'hui, cela me semble une conséquence logique du féminisme déconstructiviste : si la féminité n’a plus rien à avoir avec ses composantes biologiques (grossesse, règles…), n’est pas liée à une certaine psyché et n’a pas de liens non plus avec des codes esthétiques, qu’est-ce qu’il en reste ? Une enveloppe vide que chacun peut reconstruire à sa façon. S’il n’y a plus de sens à la féminité, alors n’importe qui peut se sentir femme ; s’il n’y a pas de différence de sexes, alors n’importe quel sexe peut légitimement se revendiquer de l’autre.
Voilà le problème majeur (dramatique) du déconstructivisme, une fois qu'on a tout déconstruit, il nous reste quoi, mon bon Jacques ?

Je retiens également un passage de Roudinesco, qui se méfie de ceux qui se cachent derrière la neutralité scientifique (zététiciens et autres) :
Je rappellerais à propos d'un domaine que je connais bien, que c'est toujours au nom d'une prétendue neutralité scientifique — et donc d'un scientisme — que les dirigeants de l'Association mondiale de psychiatrie refusèrent, il y a vingt-cinq ans, de dénoncer les usages abusifs de leur discipline dans l'ex-Union soviétique. C'est au nom de cette même prétendue scientificité de leur pratique et de leur théorie que des psychanalystes se rendirent complices des dictatures latino-américaines en affirmant que leur éthique leur imposait de rester neutres face aux tortures et aux atteintes aux droits de l'homme. Sous le nazisme, l'argument de la neutralité de la science a été abondamment exploité de cette manière. On invoque fréquemment, par exemple en psychiatrie, une prétendue scientificité de l'approche des maladies mentales qui n'est rien d'autre qu'une exploitation psychique des sujets. [...]

Un autre passage de Derrida sur ceux qui veulent associer nazisme / communisme dans le pire (là encore c'est discutable) :

La comparaison cesse d'être juste à partir du moment où l'on prend en compte un fait indéniable et massivement évident : à l'idée communiste, à l'idéal de justice qui a guidé et inspire encore tant d'hommes et de femmes communistes, tous étrangers à quoi que ce soit du genre « goulag », on ne fera jamais correspondre, en parallèle, en analogue ou en équivalent, voire en opposé comparable le moindre « idéal » nazi de la « justice ». Qu'on respecte ou non, d'un respect éthique ou politique, ce que j'appelle un peu vite un « idéal de justice », on doit absolument reconnaître ce qui, en essence, sépare cet « idéal » « communiste » de ce qui aura mis en mouvement le nazisme. Une fois qu'on aura assumé ce devoir absolu, alors on pourra compliquer les choses et se poser toutes les questions requises sur le sens et l'histoire de cette « idée », de cet « idéal », sur l'histoire comme histoire de l'idée, sur l'histoire de l'histoire et du communisme, et autres questions fondamentales du même genre. Ce serait là une autre phase et une autre face du même devoir absolu.

Du côté « communiste », le mal totalitaire a pris la forme, terrifiante il est vrai, d'une corruption du projet — ou de « l'idéal ». Mais la corruption d'un dessein n'est pas le dessein, même dans l'hypothèse où le dessein se serait laissé originairement pervertir. Le totalitarisme nazi, au contraire, ce fut le dessein même comme perversion, la perversion accomplie. Quelque question que je continue de devoir me poser à ce sujet, mon respect est donc intact pour l' « idée » communiste (je le marque dans Spectres de Marx avec la nécessité d'une critique déconstructiviste inlassable de la logique capitalistique). Les questions qui demeurent, même les plus radicales, et les plus inquiètes, les plus nécessaires, sont d'un autre ordre que celles qui concerneraient le mal nazi, l'énigme « nazie ». La dissymétrie n'est pas, hélas, entre les faits et les déchaînements de la cruauté ; elle est ailleurs, dans l'interprétation d'un ailleurs à venir (appelez cela comme vous voudrez, pour l'instant, idéologie, idéal, idée, etc.). Même à l'époque où j'étais plus que réservé devant le Parti communiste comme devant certains de ceux qui tentaient de rompre avec lui, j'ai toujours — et c'est ce qui m'a réduit au silence —, respecté, j'oserais dire partagé, à ma manière (inquiète et réservée) cet idéal.

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Message par Aventin Sam 27 Mar - 10:44

Merci Arturo, un fil qui manquait.
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Message par Invité Sam 27 Mar - 11:18

De rien, Jacques Derrida et Elizabeth Roudinesco 1252659054
 
J'en profite pour copier ici une autre citation de Derrida, tirée de son livre sur Celan, que j'ai récupérée dans un texte du numéro de la revue Europe consacré à Derrida, histoire de découvrir d'autres facettes du philosophe :

Jacques Derrida et Elizabeth Roudinesco 9d943c11

Dans ce que j'appelle ailleurs sa simple restance, le poème parle au-delà du savoir. Il écrit, et ce qu'il écrit, c'est d'abord cela même, qu'il s'adresse ou se destine au-delà du savoir, inscrivant des dates ou des signatures qu'on peut rencontrer, pour les bénir, sans tout savoir de ce qu'elles datent ou signent. Bénédiction au-delà du savoir, commémoration à travers l'oubli ou le secret non partagé, le partage encore de l'impartageable.

Jacques Derrida, in Schibboleth

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Message par Tristram Sam 27 Mar - 12:27

La déconstruction reste d'actualité (et floue) ; à propos de ce qui resterait après :
« ne (me) reste presque plus rien : ni la chose, ni son existence, ni la mienne, ni le pur objet ni le pur sujet, aucun intérêt de rien qui soit à rien qui soit. »
Jacques Derrida cité par Julio Cortázar, « Anabel », in « Heures indues »
(Certes Derrida parle là du souvenir...)
A propos de parole et écriture :
« Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais l’écrire. »
Jacques Derrida, « La Carte postale »
Et au sujet de la nouvelle antienne, "la croissance c'est le mal" :
« "The time is out of joint."  Le monde va mal. Il est usé mais son usure ne compte plus. Vieillesse ou jeunesse ‒ on ne compte plus avec elle. Le monde a plus d'un âge. La mesure de la mesure nous manque. De l'usure on ne rend plus compte, on ne s'en rend plus compte comme d'un seul âge dans le progrès d'une histoire. Ni maturation, ni crise, ni même agonie. Autre chose. Ce qui arrive à l'âge même, pour porter un coup à l'ordre téléologique de l'histoire. Ce qui vient, où paraît l'intempestif, arrive au temps, mais cela n'arrive pas à temps. Contretemps. The time is out of joint. Parole théâtrale, parole de Hamlet devant le théâtre du monde, de l'histoire et de la politique. L'époque est hors de ses gonds. Tout, à commencer par le temps, paraît déréglé, injuste ou désajusté. Le monde va très mal, il s'use à mesure qu'il prend de l'âge, comme dit aussi le Peintre à l'ouverture de Timon d'Athènes (la pièce de Marx, n'est-ce pas). Car c'est une parole de peintre, cette fois, comme s'il parlait d'un spectacle ou devant un tableau "How goes the world ? ‒ It wears, sir, as it grows". Dans la traduction de François-Victor Hugo : "Le Poète. ‒ Il y a longtemps que je ne vous ai vu. Comment va le monde ? Le Peintre. ‒ Il s'use, monsieur, à mesure qu'il croît en âge." Cette usure dans l'expansion, dans la croissance même, c'est-à-dire dans la mondialisation du monde, ce n'est pas le déroulement d'un processus normal, normatif ou norme. Ce n'est pas une phase de développement, une crise de plus, une crise de croissance puisque la croissance est le mal (It wears, sir, as it grows), ce n'est plus une fin-des-idéologies, une dernière crise-du-marxisme ou une nouvelle crise-du-capitalisme. Le monde va mal, le tableau est sombre, on dirait presque noir. »
Jacques Derrida, « Spectres de Marx »

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Invité Sam 27 Mar - 14:45

Merci Tristram, dans Dialogues il développe également cette idée, avec la citation tirée d'Hamlet.

Tiens, deux autres citations de Derrida, tirées de Passions :

Il y a dans la littérature, dans le secret exemplaire de la littérature, une chance de tout dire sans toucher au secret.

La littérature, je m'en passe au fond, et en fait, assez facilement [...]. Mais si, sans aimer la littérature en général et pour elle-même, j'aime quelque chose en elle qui ne se réduise surtout pas à quelque qualité esthétique, à quelque source de jouissance formelle, ce serait au lieu du secret. Au lieu d'un secret absolu. Là serait la passion.

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Message par bix_229 Sam 27 Mar - 14:53

"Le truc consiste à artistiquement écrire d'une façon obscure, c'est-à-dire incompréhensible. La vraie subtilité consiste à arranger son galimatias de manière à faire croire au lecteur que c'est lui qui se trompe s'il ne comprend pas, alors que l'écrivain sait très bien qu'il est seul responsable, vu qu'il ne dit rien de clairement compréhensible, de clairement pensé. [...] Chaque misérable scribouillard [peut ainsi se délecter] dans une obscurité prétentieuse, barbante, de façon à laisser croire qu'il n'y avait pas de mots en mesure d'exprimer ses éminentes ou profondes pensées. Au lieu de s'efforcer par tous les moyens d'être clair pour le lecteur, il semble lui crier d'un air narquois : "Je suis sûr que tu ne peux deviner ce que j'ai dans l'esprit !" Si ce dernier, au lieu de répondre : Va te faire voir ! Et de jeter le livre, s'efforce en vain à y voir clair, il finit par croire que le livre doit être quelque chose de très habile, dépassant sa capacité de compréhension, et, haussant les sourcils, qualifie l'auteur de penseur profond. »
Arthur Schopenhauer, Parega et Paralipomena

Voilà ce que je reproche à Derrida,mais auusi au mouvement structuraliste, qui a influencé tout un courant de la pensée en France.
Avec un point d'orgue aux Etats Unis où les universitaires ont toujours été fascinés par la France et ses intellos.
Mais bon je n'ai pas la tete philosophique, meme si les questions fondamentales m'interrogent.
Plutot les questions que les réponse d'ailleurs... Jacques Derrida et Elizabeth Roudinesco 2441072346
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Message par Bédoulène Sam 27 Mar - 15:28

je n'y comprends rien en philosophie, ne l'ayant jamais approché, donc ne pouvant, et me gardant, de tout commentaire, par contre la citation de Schopenhauer m'est compréhensible et convenante Smile

_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia



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Message par Invité Sam 27 Mar - 15:36

@Bix, Oui ça semble un reproche légitime que l'on peut faire à bon nombre de structuralistes et post-structuralistes, aux intellectuels de cette époque. Même s'ils furent loin d'être les seuls parmi les philosophes. Le paradoxe étant que Derrida se place lui-même dans une perspective de clarté philosophique.
Spoiler:
Il reprend dans D'un ton apocalyptique adopté naguère en philosophie (1981) un texte de Kant qui stigmatisait justement la tendance de certains philosophes professionnels à employer un ton soutenu et à prendre la pose.

Au jour d'aujourd'hui nous ne pouvons pas et nous ne devons pas, c'est une loi et un destin, renoncer à l'Aufklärung, autrement dit à ce qui s'impose comme le désir énigmatique de la vigilance, de la veille lucide, de l'élucidation, de la critique et de la vérité, mais d'une vérité qui en même temps garde en elle du désir de clarté et de révélation, pour démystifier ou si vous préférez, pour déconstruire le discours apocalyptique lui-même...

(il s'exprimait là contre ceux qui étaient tenté de prononcer la mort de la philosophie, la mort de la pensée, etc.)

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Message par bix_229 Sam 27 Mar - 17:08

Nombre d'écrivains ont ainsi été contaminés, y compris certains que j'apprécie comme Barthes
ou Pierre Clastres.
C'était trop visible et insupportable, compte tenu de leurs personnalités..
Heureusement, ils se sont ressaisis, victimes d'une mode qui n'épargna pas grand monde.
Certains parmi les meilleurs, comme Leiris, Rosset, Pontalis, Gracq, Michaux ...se sont tenus
à l'écart de ce qu'ils considéraient comme une mode et un système.
Passagers
Une chose est d'etre influencé, voire inspiré,.une autre de devenir soi-meme.
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