Siegfried Kracauer
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Siegfried Kracauer
Né en 1889 à Francfort-sur-le-Main, Siegfried Kracauer fut l'une des personnalités marquantes de la vie culturelle sous la République de Weimar. Il quitta l'Allemagne pour la France en 1933, puis émigra en Amérique en 1941. Il y rédigea son ouvrage le plus connu, sur le cinéma expressionniste allemand, De Caligari à Hitler (Une histoire du cinéma allemand, 1919-1933), et poursuivit une œuvre de journaliste et d'écrivain jusqu'à sa mort, à New York, le 23 novembre 1966.
lesbelleslettres.com
Version longue : wikipedia.org
Bibliographie (VF) :
- De Caligari à Hitler : une histoire psychologique du cinéma allemand, L'Âge d'Homme, 1973
- Les employés : aperçus de l'Allemagne nouvelle, 1929, Avinus, 2000
- Jacques Offenbach ou Le secret du Second Empire, Le Promeneur-Gallimard, 1994
- Le Roman policier : un traité philosophique, Payot, 1981
- Rues de Berlin et d'ailleurs, Le Promeneur, 1995
- Le voyage et la danse : figures de ville et vues de films, PUV, 1996
- Les employés. Aperçu de l’Allemagne nouvelle (1929), suivi d’une recension par Walter Benjamin, Eds. de la MSH, 2004.
- L'Histoire. Des avant-dernières choses, Stock, 2006
- L'Ornement de la masse. Essai sur la modernité weimarienne, La Découverte, 2008
- Le voyage et la danse. Figures de ville et vues de films, Éd. de la Maison des sciences de l'homme, 2008
- Théorie du film. La rédemption de la réalité matérielle, Flammarion, 2010
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Re: Siegfried Kracauer
Petite récup pour la mise en bouche ?
Rues de Berlin et d'ailleurs (1964)
Ça va de l'obscur (le texte sur Positano) à l'immédiat (surtout les premières parties sur les rues et les lieux) en passant par le moins convaincant (les textes qui humanisent des choses comme le piano).
L'auteur fait preuve d'un sens aiguisé de l'observation et ne s'attache pas à l'anecdotique mais surtout à une vision temporelle, et par là riche d'une actualité économique et sociale (qui ne laisse pas de doute sur ses choix personnels). Cette direction n’apparaît cependant pas au détriment d'un sentiment, le plus souvent de perte ou de dommage, et laisse la part belle à des sensations contradictoires. Surtout quand il décrit des zones de perméabilité ou de cohabitations d'images : passage ou rue commerçantes, bureaux de placement, ce n'est pas si simple et se révèle d'autant plus frappant que ça devient vivant pour le lecteur.
Malgré quelques réserves (surtout la frustration d'avoir préféré les premiers textes, et quelques enchaînements de phrases que j'ai eu du mal à décrypter comme sous l'effet d'un "recul du sens" ?) j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui recherche la présence du paysage urbain vivant et n'est pas dénuée d'humour. Les ailleurs sont surtout Paris et Marseille mais le regard est toujours à hauteur de pavé, du promeneur un instant éveillé mais jamais tout à fait soustrait à la masse.
Rues de Berlin et d'ailleurs (1964)
Des textes regroupés en catégories : Rues, Lieux, Choses, Gens ; entre 2 et une douzaine de pages chacun.Les Belles lettres a écrit:Berlin, Paris, Marseille, Nice et l'Italie : non dans leurs monuments grandioses, leurs décors obligés, leurs vues pour touristes, mais dans leurs recoins oubliés, leurs périphéries, leurs espaces ouverts, mêlés : rues, cafés, baraques foraines, cirques, passages désuets où s'expose une marchandise bariolée, le bric-à-brac merveilleux d'un univers énigmatique et fragmentaire. C'est à cette flânerie dans une Europe secrète des années trente qu'invite Siegfried Kracauer dans cet ouvrage unique - à la lisière de l'essai, du récit, de la description poétique et de l'enquête sociologique ou policière. «La valeur d'une ville se mesure au nombre de lieux qu'elle réserve à l'improvisation», conclut ce styliste singulier, le premier à incarner cette figure de promeneur qui fut ensuite celle, emblématique, de Walter Benjamin.
Ça va de l'obscur (le texte sur Positano) à l'immédiat (surtout les premières parties sur les rues et les lieux) en passant par le moins convaincant (les textes qui humanisent des choses comme le piano).
L'auteur fait preuve d'un sens aiguisé de l'observation et ne s'attache pas à l'anecdotique mais surtout à une vision temporelle, et par là riche d'une actualité économique et sociale (qui ne laisse pas de doute sur ses choix personnels). Cette direction n’apparaît cependant pas au détriment d'un sentiment, le plus souvent de perte ou de dommage, et laisse la part belle à des sensations contradictoires. Surtout quand il décrit des zones de perméabilité ou de cohabitations d'images : passage ou rue commerçantes, bureaux de placement, ce n'est pas si simple et se révèle d'autant plus frappant que ça devient vivant pour le lecteur.
Malgré quelques réserves (surtout la frustration d'avoir préféré les premiers textes, et quelques enchaînements de phrases que j'ai eu du mal à décrypter comme sous l'effet d'un "recul du sens" ?) j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui recherche la présence du paysage urbain vivant et n'est pas dénuée d'humour. Les ailleurs sont surtout Paris et Marseille mais le regard est toujours à hauteur de pavé, du promeneur un instant éveillé mais jamais tout à fait soustrait à la masse.
Si souvent que j'aie été à Paris depuis lors, jamais plus je ne me suis risqué aux abords de cette rue. D'ailleurs il y a encore beaucoup de rues dans tous les quartiers possibles et imaginables auxquelles me lient des souvenirs particuliers. Chacune d'elles a son propre parfum et sa propre histoire. Et cette histoire n'est pas passée, mais elle est toujours vivante, exactement comme si elle était arrivée aujourd'hui. L'église Saint-Julien-le-Pauvre, par exemple, se réveille le matin et se couche le soir comme n'importe quel dépôt de marchandises. Peut-être est-ce émouvant parce qu'à l'inverse, dans Paris, c'est le présent qui est toujours éclairé du reflet du passé. Alors que l'on chemine encore à travers des rues bien vivantes, elles sont déjà aussi lointaines que des souvenirs, dans lesquels la réalité se mêle avec le rêve qui en est l'image ondoyante et où se croisent des ordures et des constellations.
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Re: Siegfried Kracauer
C'est pour JHB (et pour moi ?) !
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Tristram- Messages : 15927
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Re: Siegfried Kracauer
oui je pense aussi que j'apprécierais
Animal un air de "Street Life" ?
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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Bédoulène- Messages : 21645
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Re: Siegfried Kracauer
Assez différent dans mon souvenir, moins "personnages" ?
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Re: Siegfried Kracauer
Ça fait des années que je reporte constamment la lecture de L'histoire. Des avant-dernières choses. Il y a aussi Rues de Berlin et d'ailleurs et Les employés qui m'interpellent particulièrement. Sa perspective sur le cinéma est intéressante à plus d'un titre dans le sens de susciter une curiosité.
J'imagine que ça prendrait une lecture commune à un moment donné...
J'imagine que ça prendrait une lecture commune à un moment donné...
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 43
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Re: Siegfried Kracauer
Les employés (1930)
Etude multi facettes sur l’essor de la classe des employés. Une classe vraiment ? A partir d'observations, d'interviews, de bribes de rencontres, de citations Kracauer s'intéresse à la question avec ce postulat de départ : et si les employés n'étaient pas si différents des ouvriers que ça ?
La pluralité des chemins employés permet en quelque sorte la vision "d'en haut", la vision d'à côté dirons-nous avec les syndicats et aussi une vision de dedans, images du quotidien. Le travail, les loisirs, le sport et les images "d'emballage du quotidien"... plus ouvriers donc bourgeois ou l'emballage du loisir ne serait qu'un leurre ?
Les articles fourmillent mais le propos est incisif et surtout la façon dont c'est amené provoque la question : avons-nous une réponse 100 ans après ? Ou est-ce que ce qui ne se limite pas à la société de consommation mais touche peut-être d'abord à l'identification (plus qu'à l'identité) n'est pas toujours le moteur qui nous tire on ne sait pas vraiment dans quel sens.
Quelques enchaînements que j'ai eu du mal à suivre mais sensation de pertinence et d'actualité du propos. Brûlante actualité ?
\Mots-clés : #mondedutravail #social
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Re: Siegfried Kracauer
merci Animal ! (à retenir)
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Bédoulène- Messages : 21645
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