Lectures nécessaires

Plus je vieillis, plus je ressens un besoin impérieux de lectures qui auront une nécessité intérieure pour moi, et du coup, moins je parviens à dénicher des livres idoines, notamment en littérature contemporaine.

Et vous ? Si vous êtes dans la même démarche, comment faites-vous ?

Schlem

Ce besoin impérieux dont tu pales, on le ressent toute sa vie, sauf qu'avec l'age, on n'a plus
forcément besoin de nouveautés à tout prix, mais de suivre un sentier où l'on se sent bien,
où l'on peut s'attarder en flanant, à regarder autour de soi et faire des pauses.
Inutile de se presser, on connait la suite et deviner la fin.
On peut aussi revisiter ce qu'on a déjà connu et apprécié.
Ou se preter à l'influence des autres et de leurs lectures sans craintes ni préjugés.
En fait, il n'y a pas de recette sinon chercher en soi et hors de soi.
Chercher...

bix_229 a écrit:Ce besoin impérieux dont tu pales, on le ressent toute sa vie, sauf qu'avec l'age, on n'a  plus
forcément besoin de nouveautés à tout prix, mais de suivre un sentier où l'on se sent bien,
où l'on peut s'attarder en flanant, à regarder autour de soi et faire des pauses.
Inutile de se presser, on connait la suite et deviner la fin.
On peut aussi revisiter ce qu'on a déjà connu et apprécié.
Ou se preter à l'influence des autres et de leurs lectures sans craintes ni préjugés.
En fait, il n'y a pas de recette sinon chercher en soi et hors de soi.
Chercher...

Merci ! Belle sagesse !

Hélas, une recherche marquée par l'impossibilité de trouver l'absolu _ mais on se console en jouissant de belles petites trouvailles...

@Schlem Merci ! Belle sagesse

Détrompe toi ! La distance entre ce que je voudrais faire et ce que je fais réellement est longue.
Mais je fais comme si !

Il est vrai que plus on a lu, plus la barre est haute.

Il y a aussi cette sensation : "je n'ai plus de temps à perdre" (sous-entendu, avec du médiocre, de l'ordinaire, du récréatif...).

Je partage aussi ce sentiment et quand, dans un moment de frivolité, je lis quelque chose de plus simple, de bêtement narratif, sans art, j'ai l'impression après d'avoir été flouée.

Pour faire un parallèle avec la peinture, je préfère l'art abstrait à l'art figuratif.

Pour s'en sortir, je crois qu'il faut faire comme Borges, garder peu d'auteurs, mais les plus grands. Cervantes, Dante, etc... Mine inépuisable.

Tous ceux-là nous habituent à errer dans une "forêt de symboles" comme dirait quelqu'un ( ) et il me semble que l'âge et l'expérience nous les font appréhender directement. A 20 ans, on serait complètement passé à côté.

La pensée ne se recentre t-elle pas sur l'essentiel en avançant sur le chemin ?
Je n'ai pas de solution, sauf relire les anciens, les antiques.

Tiens, j'ai vu hier soir une nouveauté chez Bouquins : Le Quartette d'Alexandrie - Hérodote, Diodore, Strabon, Chérémon. Voilà selon moi de la substance solide. Du rêve, une forme de passé glorieux, fantasmé sans doute (le genre humain ne valait pas mieux que maintenant). Mais le propre des écrivains est de savoir nous bercer, ou nous berner, avec nos propres turpitudes !

Ils édulcorent, ennoblissent ou mentent carrément.

L'art est-il mensonge ? Oui, mais il nous aide à (sur)vivre.

Bref, beaucoup de questions. Aucune réponse.

Et oui, tout dans est dans la quête, la recherche, l'attente, (l'espoir ?).

Allez, je vole le mot de Bix : cherchons...

rien n'est figé, tout évolue, j'évolue aussi, arrive-je à suivre mes envies ? parfois

une seule certitude, le temps passe.............

Oui, Tatie, et en même temps, quel dommage de ne pas prêter attention à la littérature contemporaine qui, au moins statistiquement, doit comporter de belles choses ! Mais quelle profusion, et loin d'être que du bon ! Là, je fais un deuxième essai avec Marie Ndiaye (j'en parlerai plus tard...)

Marie Ndiaye, je lui trouve une belle plume. Mais assez ardue pour moi.
Il y a forcément du bon à notre époque. Mais il faut faire le tri. D'où l'intérêt de consulter ce forum !

Tout à fait : ce forum permet de faire un premier tri. Mais ça ne marche pas à tous les coups : malgré ma bonne volonté et mes efforts, j'ai dû abandonner la lecture de NDiaye, voir ICI.

Je ne considère pas la lecture comme une épreuve sportive et moins encore comme un marathon.
La notion de plaisir, de découverte, l'emporte sur la volonté d'apprendre.
Meme si questionnement est toujours d'actualité.
Je suis un dilettante, mais pas dans le sens péjoratif du terme.
Je n'ai plus le temps de me disperser, mais si j'avais eu d'autres vies...
Malgé tout, j'attends quand meme des merveilles, grandes ou petites.

D'accord _ d'ailleurs je ne sais pas ce qu'on peut apprendre vraiment de la littérature, à part sur elle-même, voire développer l'empathie, se poser des questions...

Viens un temps où la nécessité se fait sentir d'ébranler les forteresses de son coeur, fendre le granit avec des lectures qui s'insinuent dans les failles, permettent de retrouver de vieux sentiments quasi oubliés, des illusions de jeunesse parfois, et quel plaisir de tomber sur un livre qui y correspond, ainsi avec "l(homme de Césarée" de Chandernagor

Oui, le "je n'ai pas de temps à perdre" de Tapie est très présent en moi, ce qui fait de moi un mauvais lecteur, car trop pressé, voulant être saisi trop rapidement.

En tout cas, tous vos messages m'aident beaucoup ! Merci

Tristram a écrit:quel dommage de ne pas prêter attention à la littérature contemporaine qui, au moins statistiquement, doit comporter de belles choses !

Décidément, le jour de toutes les surprises !

Je me reconnais aussi dans ce genre de questionnement.
Peut-être y-a-t-il quelque chose de contradictoire entre ce besoin de 'lectures nécessaires' ou 'rares' et le fait de lire beaucoup.
Et puis une lecture n'est pas nécessaire, elle le devient, du rapport affectif qu'on entretient avec elle.

Par contre le temps ne me pose pas de problème.

Schlem a écrit:Oui, le "je n'ai pas de temps à perdre" de Tapie est très présent en moi, ce qui fait de moi un mauvais lecteur, car trop pressé, voulant être saisi trop rapidement.

En tout cas, tous vos messages m'aident beaucoup ! Merci

Euh... de Tatie !

Ah ! je l'avais pris en premier degré ! S'éviter des déboires reste essentiel, même quand on lit beaucoup ! Les mauvaises expériences demeurent douloureuses, même si on rebondit avec des livres qui enchantent, comme ce qui m'arrive actuellement !

Parfois, j'ai l'impression aussi qu'on cherche inconsciemment le livre qui nous ressemble, qui est nous. Un peu comme une âme soeur de papier.

Bon, je m'exprime mal. Mais je me comprends.

Souvent, on se reconnait chez un auteur, un livre. On attend une sorte de fusion. Le livre qu'on aurait pu - dû  (si on avait du talent )  - écrire ?

J'ai un peu ressenti ça avec Pessoa (Le Livre de l'intranquillité), par exemple. C'était très intime.

Oui, il y a des auteurs qui vous parlent tout particulièrement (comme Pessoa, oui).
Il faut reconnaître que souvent les "bons" auteurs parlent à une majorité de lecteurs.