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Anita Brookner

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Message par Nadine Ven 11 Nov - 10:25

Anita Brookner
(1928-2016)
Anita Brookner Bruch10


Fille unique de Newson Bruckner, un immigrant juif polonais, Anita naît à Herne Hill, dans le Grand Londres. Sa mère, en raison du sentiment anti-allemand qui prévaut en Angleterre après la Première Guerre mondiale, modifie le nom de la famille qui passe de Bruckner à Brookner. Pendant les années 1930 et jusqu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, la famille Brookner accueille dans leur maison londonienne des réfugiés juifs qui fuient les persécutions nazies.

Anita Brookner fait ses études secondaires à James Allen's Girls' School, puis s'inscrit au King's College de Londres où elle obtient en 1949 une licence d'histoire. Elle poursuit ses études à l'Institut Courtauld de l'université de Londres où elle soutient une thèse de doctorat en histoire de l'art consacrée à Jean-Baptiste Greuze en 19533. Après ses études, elle enseigne la littérature à l'université, puis l'histoire de l'art.En 1967, elle est la première femme à occuper la chaire Slade de l'université de Cambridge, chaire d'enseignement des beaux-arts fondée en 1869 et dont furent notamment titulaires les historiens de l'art Roger Fry en 1933, John Pope-Hennessy en 1964 et Anthony Blunt en 1965. En 1977, elle enseigne à l'Institut Courtauld de l'université de Londres jusqu'à sa retraite académique prise en 19883.

Elle se lance tardivement dans l'écriture et publie son premier roman, La Vie, quelque part (A Start In Life) en 1981, à l'âge de 53 ans. Dès lors, elle publie chaque année un roman où elle aborde presque toujours les thèmes de difficultés à s'insérer dans la société et les tourments liés à la perte d'un être cher.  Elle est l'auteur de vingt-quatre romans, tous traduits en français.

Bibliographie :

essais :
Huysmans, The Genius of the Future: Essays in French Art Criticism, Phaidon Press, (1971)
Greuze: 1725–1805: The Rise and Fall of an Eighteenth-century Phenomenon (1972) (sur le peintre Jean-Baptiste Greuze)
Jacques-Louis David (1980) (sur le peintre Jacques-Louis David)

Romans :
1981 : La Vie, quelque part, traduit par Nicole Tisserand, Paris, Belfond, coll. « Littérature étrangère »
1982 : Providence , traduit par Nicole Tisserand, Paris, Belfond, coll. « Littérature étrangère »
1983 : Regardez-moi, traduit par Fanchita Gonzalez-Batlle, Paris, La Découverte, 1986
1984 : Hotel du Lac , traduit par Solange Lecomte, Paris, Belfond, coll. « Littérature étrangère »
1985 : Sofka, traduit par Fanchita Gonzalez-Batlle, Paris, La Découverte
1986 : Mésalliance, traduit par Nicole Tisserand, Paris, Belfond
1987 : Une amie d'Angleterre, traduit par Fanchita Gonzalez-Batlle, Paris, La Découverte
1988 : La Porte de Brandebourg, traduit par Fanchita Gonzalez-Batlle, Paris, La Découverte
1989 : Lewis Percy, traduit par Fanchita Gonzalez-Batlle, Paris, La Découverte
1990 : Julie et moi, traduit par Annie Lennkh, Paris, La Découverte
1991 : Esquives, traduit par Annie Lennkh, Paris, La Découverte
1992 : Impostures, traduit par Claudine Richetin, Paris, La Découverte
1993 : Dolly, traduit par Claudine Richetin, Paris, Belfond
1994 : L'Automne de monsieur Bland, traduit par Claudine Richetin, Paris, La Découverte
1995 : Incidents rue Laugier, traduit par Claudine Richetin, Paris, La Découverte
1996 : États seconds, traduit par Nicole Tisserand, Paris, Belfond
1997 : Les Visiteurs de l'été, traduit par Michelle Herpe-Voslinskyn, Paris, La Découverte
1998 : Une chute très lente, traduit par Michelle Herpe-Voslinsky, Paris, Belfond, coll. « Littérature étrangère »
1999 : Une trop longue attente, traduit par Michelle Herpe-Voslinsky, Paris, Belfond, coll. « Littérature étrangère »
2001 : Fêlures, traduit par Hélène Fournier et Michèle Valencia, Paris, Belfond, coll. « Littérature étrangère »
2002 : Le Dernier Voyage, traduit par Michelle Herpe-Voslinsky, Paris, Belfond, coll. « Littérature étrangère »
2003 : Les Règles du consentement, traduit par Simone Manceau, Paris, Fayard
2005 : Loin de soi, traduit par Simone Manceau, Paris, Fayard,
2009 : Étrangères, traduit par Françoise du Sorbier, Paris, Fayard, 2010 (ISBN 978-2-213-64423-3)
2011 : At The Hairdressers (2011), court roman. Non traduit
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Message par Nadine Ven 11 Nov - 10:59

Regardez-moi

Anita Brookner 410vco10
Trouvé en boite à livres, je vois qu'il n'est pas référencé ici, et je me lance dans sa lecture tout à fait vierge : ça a été une claque. J'ai trouvé surtout très subtil l'objet du roman. Très difficile de cerner ce qui se passe réellement, sentiment que précisément c'est une tentative de description de ce qui se passe parfois quand "rien n'est à propos". Enfin , difficile d'en rendre compte, en tous cas : une lecture pas marrante, mais une écriture très proche de ses ressources.
Un livre qui dit quelque chose.
J'ai été assez attirée par ce livre, puis sa lecture parce que jeune fille j'ai eue une certaine propension à être happée par le charisme d'autrui, et à vivre une dichotomie entre mon altruisme spontané et les absences d'éthique que je trouvais à des personnes par ailleurs "irrésistibles". Cette forme de passivité et de contradiction dans mes comportements amicaux me causait beaucoup de cas de conscience, et c'est cette espèce d'insécurité masochiste que décrit l'auteur. En fait je n'avais jamais lu sur ces situations de manière aussi subtile.
Je suis sortie de cette lecture très impressionnée, bien persuadée d'avoir touché du doigt l'une de mes malfaçons. Et bien convaincue d'avoir lu un auteur très virtuose.

Le paradoxe est que c'est pas une lecture très agréable parce que c'est plein de cruauté, c'est un tableau de la sidération, de l'impuissance, enfin tout à fait déprimant. Et impressionnant.
Les lecteurs qui n'aiment pas le "psycho-psychy" s'abstiendront, la ratiocination est reine dans ce roman.

Intriguée par la personnalité de l'auteur j'ai peu trouvé sur elle, en français.
Sur le portail Cairn info j'ai trouvé un article de psychanalyse qui s'ancre sur un cas clinique, c'est là que j'ai copié les deux extraits ci-dessous. Le chercheur de l'article conclue en disant "la dépendance s’arrime à la douleur – morale et physique – parce que cette douleur, en dépit du déni qui porte sur elle, est la seule trace acceptable du lien aux objets originaires. La haine contre l’objet se confond avec la haine contre le moi, parce que l’objet, par essence, s’est révélé décevant, traître, et que cette révélation reste inadmissible. C’est cette intolérable déception qui entraîne le rejet radical, ou la destruction, de l’objet et par l’objet." ça doit être ça. (l'article )

J'ai lu cet article sur Anita Brookner, une interview de Julian Barnes à son propos, très intéressante, aussi.
article en anglais "Julian Barnes revient sur son amie Anita Brookner

Anita Brookner 1252659054


Les hasards.

Regardez moi a écrit:« Écrire est le moyen de me faire entendre. De rappeler aux autres que je suis là. Et quand j’ai disposé mes personnages, pillé mes réserves d’images, et que j’ai dépouillé les uns et les autres de toute la tristesse que je peux ressentir, alors il m’est possible de brancher le courant qui me permet, quand je m’y mets, d’écrire si facilement et de faire rire les gens. (...) Si j’étais davantage aidée par mon aspect extérieur et ma manière d’être, je communiquerais le message personnellement. Je dirais : “Et moi ?... Et moi ?” »

Regardez moi a écrit:« La première fois que j’ai vu Nick et Alix ensemble, j’ai eu l’impression d’assister au triomphe des théories du XIXe siècle sur la sélection naturelle (...). Leur présence physique, on pourrait presque dire leur gloire physique, était tellement suffocante que je me suis immédiatement sentie faible et pâle, pas décadente, mais sous-alimentée, privée des forces les plus puissantes de la vie, condamnée aux pièces sombres, aux repas frugaux et à une existence rampante, appropriée à ma condition de faiblesse, qui me permettrait de décliner doucement jusqu’à l’extinction. »


\Mots-clés : #psychologique
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Message par Nadine Ven 11 Nov - 11:07

Je ne sais pas trop pourquoi, j'ai pensé à BARTON FINK, le film, en lisant ce roman. Tout à fait aussi suffoquant-suintant.
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Message par Bédoulène Ven 11 Nov - 14:10

merci Nadine de porter cette auteure à notre connaissance.

tu m'a fait sourire : "bien persuadée d'avoir touché du doigt l'une de mes malfaçons" (mais je comprends car je me vois parfois comme un lego dont l'édifice garde difficilement l'équilibre et des pertes de pièces)

donc pour revenir à la lecture, choisir le moment.

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Message par Nadine Ven 11 Nov - 14:20

Oui bédou Very Happy choisir le moment, ou en tous cas vouloir lire un truc qui porte un nom pareil.
Le personnage principal est une jeune bibliothecaire tres gentille qui se laisse happer par un couple assez cynique et egocentrique, c'est triste à souhait : elle a une romance avec quelqu'un et elle se fait doubler, impuissante, quasi directement par la femelle dominante qu'elle a choisie pour amie. c'est bien retors mais très bien décrit.
J'ai en mémoire, au delà du topo du livre, des descriptions tres marquantes de l'univers huis-clos de l'appartement de la protagoniste. Il y a un rapport aux objets, au décor, très particuliers. C'est , en tous cas, de grande solitude qu'il s'agit.
Après, cela dit, la poussée analytique du personnage rend la lecture assez prenante, mais il faut aimer. j espere que le livre est bien traduit. l'auteure avait l'air spéciale, assez figée dans sa bulle. Mais je la trouve très douée, elle transmet des sensations d'échec lucide assez rarement décrites. je me demande si Dostoievski n est pas de cette famille. J'ai lu il y a trop longtemps.(je vais aller relire son fil tiens)
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Message par Bédoulène Ven 11 Nov - 14:27

merci pour le complément d'infos Nadine !

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