Philippe LABRO
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Philippe LABRO
sources wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_LabroPhilippe Labro, né le 27 août 1936 à Montauban, est un journaliste, écrivain, réalisateur, homme de médias et parolier français. Il a occupé plusieurs postes de direction à la radio RTL et lancé la chaine de télévision Direct 8 avec Vincent Bolloré. Il est l'auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages.
Bibliographie
1960 : Un Américain peu tranquille
1967 : Des feux mal éteints
1968 : Ce n'est qu'un début
1982 : Des bateaux dans la nuit
1983 : Des cornichons au chocolat
1986 : L'Étudiant étranger (Prix Interallié)
1988 : Un été dans l'Ouest (Prix Gutenberg)
1988 : Le Petit Garçon
1992 : Quinze ans
1994 : Un début à Paris
1996 : La Traversée
1997 : Rendez-vous au Colorado
1999 : Manuella30
2002 : Je connais gens de toutes sortes
2003 : Tomber sept fois, se relever huit
2006 : Franz et Clara
2009 : Les Gens
2010 : 7 500 signes
2013 : On a tiré sur le Président
2013 : Le Flûtiste invisible
2017 : Ma mère, cette inconnue
2020 : J'irais nager dans plus de rivières[/center]
Dernière édition par Bédoulène le Dim 6 Nov - 7:38, édité 3 fois (Raison : BRO)
simla- Messages : 305
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Philippe LABRO
RENDEZ-VOUS AU COLORADO
"" Je savais que j'avais, au Colorado, rendez-vous avec la beauté, la nature, rendez-vous avec des souvenirs.
Mais je ne savais pas que j'avais rendez-vous avec un fantôme, la silhouette d'une jeune femme au visage grêlé, que je n'avais vue sans doute, cet été-là, qu'à peine deux ou trois fois."
Ce récit, vraisemblablement autobiographique, quoique mêlé d'une partie romanesque....raconte le retour sur les lieux d'un séjour de jeunesse, la grande aventure américaine de l'auteur, parti très tôt aux Etats-Unis, où il a étudié et travaillé, notamment dans le Colorado, parmi ces arbres magnifiques !
Voici un bel hymne à la nature sauvage du Colorado !
Les arbres, on les appelle des aspens, ce ne sont ni des bouleaux, ni des peupliers, mais des trembles d'une espèce plus vigoureuse, une race de montagne..
Hauts de trente mètres, leur écorce est claire, d'un blanc presque argenté, et vous éprouvez, à toucher le lisse de cette peau une sensation de plaisir....
Ce qui personnifie l'aspen et le transcende, c'est le bruit produit par ses feuilles diaphanes.
Elles palpitent sous les vents, sous l'air virevoltant des hauteurs sans interruption.
L'aspen frémit, fait entendre une cantate à deux tons, vive et sèche dans un premier temps, vive et plus saccadée mais plus haute que l'autre.
On croit deviner, dans cette pluie musicale qui vous submerge, les voix sans âge et sans sexe d'un choeur innombrable, invisible.
Leur musique peut engendrer sérénité, pacification, légèreté de l'être, amorcer un envol vers la contemplation.
Les oiseaux sont aussi éphémères que le flot de la rivière est continu et éternel, et entre ces deux extrêmes -- ce qui vole pour un temps infiniment court et ce qui coule pour un temps infiniment long --, entre ces deux ordres en marche se dresse l'arbre, qui s'élève vers le ciel, tendant son corps pour poindre en direction de l'infini, perçant l'horizon de sa forme verticale.
Donc, l'auteur est invité à séjourner dans une maison tout près de ces forêts et bois majestueux et des souvenirs remontent à la surface, dont un moins glorieux que d'autres.....et qui revient en force....on ne le saura qu'à la fin du livre....
Récit assez philosophique, plein d'humanité, j'ai bien aimé.
" La beauté de cet instant, de ce groupe d'élans qui, immobiles, observe ma prudente avancée vers eux, a pénétré en moi autant que l'odeur de pins venue des sommets, autant que vous pénètre la première note de Glenn Gould, lorsqu'il attaque l'adagio cantabile de la sonate n° 8 en ut mineur de Beethoven.
Quel rapport, me dirait-on, entre une rencontre avec des élans dans l'aube d'une journée de fin août, sur une mesa en altitude du sud-ouest du Colorado, et l'interprétation que le génial Gould a faite d'un génial morceau de piano du génial Beethoven ? Qu'est-ce que ce méli-mélo ? Pourquoi tout mélanger ? Ce n'est pas un mélange. Quand chaque cellule de notre corps dit merci à la beauté, quelle qu'elle soit et d'où qu'elle vienne, du génie de l'homme ou de la poésie de l'animal, de la folie de l'artiste ou de l'impénétrable vie qui se réfugie dans le corps du grand cervidé, nous voyons bien qu'il y a transcendance et nous approchons d'une vérité simple, selon quoi le monde ne peut être mis en équation. Il est difficile de s'en tenir à la seule explication matérielle, si tant est qu'on ait jamais pu expliquer le monde de façon matérielle. Il ne s'agit même pas de savoir si c'est difficile, c'est plutôt vain, étroit et absurde. Le monde, ce qui relie Gould aux élans du Colorado, a un sens, il y a un lien. Il n'y a pas "rien".
"" Je savais que j'avais, au Colorado, rendez-vous avec la beauté, la nature, rendez-vous avec des souvenirs.
Mais je ne savais pas que j'avais rendez-vous avec un fantôme, la silhouette d'une jeune femme au visage grêlé, que je n'avais vue sans doute, cet été-là, qu'à peine deux ou trois fois."
Ce récit, vraisemblablement autobiographique, quoique mêlé d'une partie romanesque....raconte le retour sur les lieux d'un séjour de jeunesse, la grande aventure américaine de l'auteur, parti très tôt aux Etats-Unis, où il a étudié et travaillé, notamment dans le Colorado, parmi ces arbres magnifiques !
Voici un bel hymne à la nature sauvage du Colorado !
Les arbres, on les appelle des aspens, ce ne sont ni des bouleaux, ni des peupliers, mais des trembles d'une espèce plus vigoureuse, une race de montagne..
Hauts de trente mètres, leur écorce est claire, d'un blanc presque argenté, et vous éprouvez, à toucher le lisse de cette peau une sensation de plaisir....
Ce qui personnifie l'aspen et le transcende, c'est le bruit produit par ses feuilles diaphanes.
Elles palpitent sous les vents, sous l'air virevoltant des hauteurs sans interruption.
L'aspen frémit, fait entendre une cantate à deux tons, vive et sèche dans un premier temps, vive et plus saccadée mais plus haute que l'autre.
On croit deviner, dans cette pluie musicale qui vous submerge, les voix sans âge et sans sexe d'un choeur innombrable, invisible.
Leur musique peut engendrer sérénité, pacification, légèreté de l'être, amorcer un envol vers la contemplation.
Les oiseaux sont aussi éphémères que le flot de la rivière est continu et éternel, et entre ces deux extrêmes -- ce qui vole pour un temps infiniment court et ce qui coule pour un temps infiniment long --, entre ces deux ordres en marche se dresse l'arbre, qui s'élève vers le ciel, tendant son corps pour poindre en direction de l'infini, perçant l'horizon de sa forme verticale.
Donc, l'auteur est invité à séjourner dans une maison tout près de ces forêts et bois majestueux et des souvenirs remontent à la surface, dont un moins glorieux que d'autres.....et qui revient en force....on ne le saura qu'à la fin du livre....
Récit assez philosophique, plein d'humanité, j'ai bien aimé.
" La beauté de cet instant, de ce groupe d'élans qui, immobiles, observe ma prudente avancée vers eux, a pénétré en moi autant que l'odeur de pins venue des sommets, autant que vous pénètre la première note de Glenn Gould, lorsqu'il attaque l'adagio cantabile de la sonate n° 8 en ut mineur de Beethoven.
Quel rapport, me dirait-on, entre une rencontre avec des élans dans l'aube d'une journée de fin août, sur une mesa en altitude du sud-ouest du Colorado, et l'interprétation que le génial Gould a faite d'un génial morceau de piano du génial Beethoven ? Qu'est-ce que ce méli-mélo ? Pourquoi tout mélanger ? Ce n'est pas un mélange. Quand chaque cellule de notre corps dit merci à la beauté, quelle qu'elle soit et d'où qu'elle vienne, du génie de l'homme ou de la poésie de l'animal, de la folie de l'artiste ou de l'impénétrable vie qui se réfugie dans le corps du grand cervidé, nous voyons bien qu'il y a transcendance et nous approchons d'une vérité simple, selon quoi le monde ne peut être mis en équation. Il est difficile de s'en tenir à la seule explication matérielle, si tant est qu'on ait jamais pu expliquer le monde de façon matérielle. Il ne s'agit même pas de savoir si c'est difficile, c'est plutôt vain, étroit et absurde. Le monde, ce qui relie Gould aux élans du Colorado, a un sens, il y a un lien. Il n'y a pas "rien".
simla- Messages : 305
Date d'inscription : 23/12/2016
Re: Philippe LABRO
Je ne connais pas, mais présenté comme ça c'est engageant !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15964
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Philippe LABRO
Hello Tristram... J'ai déjà lu plusieurs des livres de Philippe Labro, Un été dans l'Ouest, L'étudiant étranger et Un début à Paris.
Philippe Labro écrit très bien, c'est un homme très brillant, qui a aussi composé des chansons, réalisé des films....je le trouve très simple et très humain. La traversée, que je n'ai pas lue, raconte son expérience de mort imminente....il l'évoque en partie dans "Rendez-vous au Colorado"...
Un auteur à découvrir et à suivre....
Philippe Labro écrit très bien, c'est un homme très brillant, qui a aussi composé des chansons, réalisé des films....je le trouve très simple et très humain. La traversée, que je n'ai pas lue, raconte son expérience de mort imminente....il l'évoque en partie dans "Rendez-vous au Colorado"...
Un auteur à découvrir et à suivre....
simla- Messages : 305
Date d'inscription : 23/12/2016
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