Jean-Luc Godard
Page 1 sur 1 • Partagez
Jean-Luc Godard
Jean-Luc Godard
né en 1930
cinéaste franco-suisse, né le 3 décembre 1930 à Paris.
Auteur complet de ses films, il en est fréquemment à la fois le réalisateur, le scénariste, le dialoguiste, et il en maîtrise le montage. Il y apparaît occasionnellement, parfois dans un petit rôle, parfois non comme acteur mais comme sujet intervenant. Producteur et écrivain, il est aussi critique de cinéma et théoricien du cinéma.
Comme Éric Rohmer, François Truffaut, Claude Chabrol, Jacques Rivette, Jean-Luc Godard commence sa carrière dans les années 1950 comme critique de cinéma. Il écrit notamment dans La Gazette du cinéma, les Cahiers du cinéma et Arts. Parallèlement à cette activité, il tourne des courts métrages en 16 mm : Opération Béton (1954), un documentaire sur la construction du barrage de la Grande-Dixence en Suisse, Une femme coquette (1955), inspiré de Guy de Maupassant et réalisé sans budget, Tous les garçons s'appellent Patrick, un marivaudage écrit avec Éric Rohmer, Une histoire d'eau (1958), qu'il monte à partir d'images filmées par François Truffaut, et enfin Charlotte et son jules (1958).
En 1959, il passe au long métrage avec la réalisation d'À bout de souffle. Le film rencontre un grand succès et devient un des films fondateurs de la Nouvelle Vague. Au cours des années 1960, il multiplie les projets et réalise plusieurs films par an. En 1960, il tourne ainsi Le Petit Soldat, un film sur la guerre d'Algérie, et Une femme est une femme, un film hommage à la comédie musicale. Il réalise ensuite Vivre sa vie (1962), un film sur une jeune femme qui se prostitue, Les Carabiniers (1963), un nouveau film sur la guerre, et Le Mépris (1963), sur l'univers du cinéma. Il poursuit en 1964 avec Bande à part et Une femme mariée. En 1965, il réalise Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution, film de science-fiction, puis Pierrot le Fou, un road movie où nombre de spécialistes voient son chef-d'œuvre. Il réalise ensuite Masculin féminin, un film sur la jeunesse, Made in USA, Deux ou trois choses que je sais d'elle, dans lequel il traite à nouveau du thème de la prostitution, La Chinoise (1967) et Week-end (1967).
Filmographie depuis La Chinoise
• 1967 : Camera Eye, séquence du film documentaire Loin du Vietnam de Chris Marker.
• 1968 : Le Gai Savoir
• 1968 : Cinétract (numéros 7, 8, 9, 10, 12, 13, 14, 15, 16, 23, 40)
• 1968 : Un film comme les autres (revendiqué a posteriori par le groupe Dziga Vertov)
• 1968 : One American Movie (abandonné par le groupe Dziga Vertov, puis terminé par Richard Leacock et D.A. Pennebaker en 1971 sous le titre One P.M.)
• 1968 : One Plus One (distribué dans une version modifiée par le producteur sous le titre Sympathy for the Devil)
• 1969 : British Sounds (signé a posteriori par le groupe Dziga Vertov)
• 1969 : Pravda (signé a posteriori par le groupe Dziga Vertov)
• 1969 : Vent d’est (signé par le groupe Dziga Vertov)
• 1970 : Luttes en Italie (Lotte in Italia) (signé par le groupe Dziga Vertov)
• 1970 : Vladimir et Rosa (signé par le groupe Dziga Vertov)
• 1972 : Tout va bien (coréalisé avec Jean-Pierre Gorin)
• 1972 : Letter to Jane (coréalisé avec Jean-Pierre Gorin)
• 1974 : Ici et ailleurs (coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
• 1975 : Numéro deux (coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
• 1976 : Comment ça va (coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
• 1976 : Six fois deux (Sur et sous la communication) (coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
• 1977 : Quand la gauche aura le pouvoir
• 1979 : France tour détour deux enfants (coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
• 1979 : Sauve qui peut (la vie)
• 1982 : Passion
• 1983 : Prénom Carmen
• 1985 : Je vous salue, Marie
• 1985 : Détective
• 1985 : Soft and Hard. Soft Talk On a Hard Subject Between Two Friends (coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
• 1985 : Grandeur et décadence d'un petit commerce de cinéma révélées par la recherche des acteurs dans un film de télévision publique d’après un vieux roman de J.H. Chase (alias Chantons en chœur – titre de la sortie VHS)
• 1986 : Meetin' WA (en)
• 1987 : Soigne ta droite. Une place sur la Terre
• 1987 : Armide
• 1987 : King Lear
• 1987 : On s'est tous défilés
• 1988 : Puissance de la parole
• 1988 : Histoire(s) du cinéma
• 1990 : Nouvelle vague
• 1991 : Allemagne année 90 neuf zéro. Solitudes, un état et des variations
• 1991 : Ecrire contre l’oubli – Pour Thomas Wainggai
• 1993 : Hélas pour moi
• 1993 : Les enfants jouent à la Russie
• 1993 : Je vous salue, Sarajevo
• 1995 : JLG/JLG. Autoportrait de décembre
• 1995 : Deux fois cinquante ans de cinéma français (coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
• 1996 : Espoir/Microcosmos
• 1996 : Le Monde comme il ne va pas
• 1996 : For Ever Mozart
• 1996 : Adieu au TNS
• 1996 : Clip vidéo Plus Oh! de France Gall
• 1998 : Histoire(s) du cinéma
• 1998 : The Old Place. Small Notes Regarding the Arts at Fall of 20th Century (coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
• 2000 : L'Origine du XXIe siècle
• 2001 : Éloge de l'amour
• 2002 : Dans le noir du temps (épisode du film Ten Minutes Older: The Cello)
• 2002 : Liberté et patrie (coréalisé avec Anne-Marie Miéville)
• 2004 : Notre musique
• 2004 : Moments choisis des Histoire(s) du cinéma
• 2006 : Vrai faux passeport. Fiction documentaire sur des occasions de porter un jugement à propos de la façon de faire des films
• 2006 : Ecce homo
• 2006 : Une bonne à tout faire (nouvelle version)
• 2010 : Film Socialisme
• 2014 : 3x3D, coréalisé avec Peter Greenaway et Edgar Pêra
• 2014 : Adieu au langage
• 2014 : Les Ponts de Sarajevo
• 2015 : Remerciements de Jean-Luc Godard à son Prix d'honneur du cinéma suisse
• 2018 : Le Livre d'image
• 2018 : Bande-annonce de la 22ème édition du Festival international du film documentaire de Jihlava
D'après la notice wikipedia
Pinky- Messages : 477
Date d'inscription : 28/11/2021
La Chinoise
La Chinoise
6 jeunes gens, Guillaume, JP Léaud, Véronique, A Wiazemski, Yvonne Juliet Berto, Kirilov, Lex De Bruijn, maoïstes et Henri, Michel Seminiako, membre du PCF cohabitent dans un appartement cossu parisien et discutent politique en voulant préparer la Révolution.
Une prise de vue « théâtrale » avec déclamation, scénettes qui représentent « plastiquement » des événements comme la guerre du Viet Nam , affiches, slogans scandent le film entrecoupé de longs monologues comme celui d’Henri le communiste, le révisionniste devant son bol de café au lait pendant que Guillaume et Véronique sirotent leur thé servi par Yvonne.
Discussions proches du documentaire et pourtant rejetées par les étudiants de l’époque qui ont trouvé que c’était caricatural mais ils pouvaient l'être !
Un intérêt de Godard pour le théâtre, le film a été présenté en avant-première au Festival d’Avignon et des réflexions sur le théâtre jalonnent l’action.
Une belle discussion entre Véronique et Francis Jeanson (1922-2009) jouant son propre rôle et alors prof de philo de la jeune Anne W. Une discussion qui remet celle-ci devant les incohérences politiques de ses déclarations. Un très long plan dans le train dont je me souvenais.
1967, allusion à La Religieuse réalisée en 1966 et qui a été interdite, à la guerre du Viet Nam, aux débuts de Nanterre, à Pompidou, à la France gaullienne….
Antoine de Baecque dit que cela n’annonce pas 1968 mais que c’est plutôt un film nostalgique, sur l’échec du gauchisme qui se dessine et qui sera acté dans les années 1970.
Intéressant aussi l’expérience de Michel Séminiako, jeune photographe qui a été choisi par Godard alors qu’il animait le cinéclub de la fac de Grenoble et qui n’était absolument pas acteur. Il semble aussi que ce soit lui qui ait présenté Juliet Berto qui étais aussi de Grenoble.
Même si le film peut paraître caricatural par une manière décalée et théâtrale de filmer, il reflète le climat politique de l’époque dans les facs avec ces discours grandiloquents, enthousiastes parfois creux, en tous cas aveugles sur ce qu’était réellement la Révolution culturelle en Chine.
Pas d'image sur wikipedia, je ne sais pas si des images libres de droit sont accessibles sur le net
Une musique de Vivaldi revient en boucle, pour mettre de la distance avec cette volonté de tout détruire et de repartir à zéro ?
Pinky- Messages : 477
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Jean-Luc Godard
Jean-Luc Godard est mort le 13 septembre 2022
Pinky- Messages : 477
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Jean-Luc Godard
Vu récemment Une femme mariée, à l'occasion d'une rediffusion ARTE. C'est quand même agaçant, je comprends les réfractaires.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15640
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Jean-Luc Godard
Week-end (1967)
Avec ce film, qui suit « La Chinoise », Godard souhaite marquer une rupture dans sa carrière cinématographique. Effectivement, les films suivants, dans les années 70, seront à fort caractère politique.
« Week-end » est une sorte de jeu de massacre de la société de l’époque et plus particulièrement de la bourgeoisie. Le film a des affinités certaines avec le théâtre du Grand-Guignol, son caractère caricatural peut trouver également des échos dans un certain cinéma italien, mais ici poussé au paroxysme.
Au départ, un couple de la petite bourgeoisie : le mari (Jean Yanne), sorte de gros beauf, et son épouse (Mireille Darc), futile, complotent chacun souhaitant éliminer physiquement l’autre. Les deux affreux prennent la route un week-end pour rendre visite aux parents qui ont l’oseille qu’il s’agit de récupérer. Ils se trouvent pris dans des embouteillages ponctués d’accidents de voitures, véhicules retournés, en feu, et corps alignés sur le bas-côté. Il va arriver bien des aventures à notre couple dans la campagne francilienne : rencontres avec Joseph Balsamo, le Grand Poucet, Emily Brontë, Saint-Just etc. Finalement, il est fait prisonnier par le FLSO (Front de Libération de la Seine et Oise), groupe terroriste qui vit dans la forêt et qui se nourrit de la chair des touristes cuite en barbecue ! Certaines scènes sont carrément dérangeantes.
Un tel scénario aurait pu aboutir à un film minable s’il n’avait pas été tourné avec le génie de Jean-Luc Godard qui s’offre quelques prouesses, comme l’impressionnant travelling de l’embouteillage, de faux raccords, des intercalaires de textes etc. C’est truffé de références littéraires : au début, une relation de triolisme est directement inspirée de « L’œil » de G. Bataille ; plus loin, j’ai noté des citations des « Chants de Maldoror ». Les comédiens sont excellents, outre Jean Yanne et Mireille Darc parfaits dans leur rôle, Jean-Pierre Kalfon, Anne Wiazemsky, Juliet Berto, Valérie Lagrange, Paul Gegauff, Jean-Pierre Léaud (scène fantastique où il téléphone d’une cabine perdue au milieu de la campagne, chantant du Guy Béart !). La vision de la société qu’offre Godard est plutôt noire, mais j’avoue avoir beaucoup ri et ne pas m’être ennuyé une seconde (ce qui n’est pas toujours le cas avec le pape de la Nouvelle vague !)
« Week-end, je ne sais pas comment le présenter. C'est un film qui déplaira sûrement à la majorité de spectateurs… Parce que c'est très méchant, grossier, caricatural. C'est fait dans l'esprit de certaines bandes dessinées d'avant-guerre. C'est plus méchant qu'Hara-Kiri. ».
Jean-Luc Godard
Avec ce film, qui suit « La Chinoise », Godard souhaite marquer une rupture dans sa carrière cinématographique. Effectivement, les films suivants, dans les années 70, seront à fort caractère politique.
« Week-end » est une sorte de jeu de massacre de la société de l’époque et plus particulièrement de la bourgeoisie. Le film a des affinités certaines avec le théâtre du Grand-Guignol, son caractère caricatural peut trouver également des échos dans un certain cinéma italien, mais ici poussé au paroxysme.
Au départ, un couple de la petite bourgeoisie : le mari (Jean Yanne), sorte de gros beauf, et son épouse (Mireille Darc), futile, complotent chacun souhaitant éliminer physiquement l’autre. Les deux affreux prennent la route un week-end pour rendre visite aux parents qui ont l’oseille qu’il s’agit de récupérer. Ils se trouvent pris dans des embouteillages ponctués d’accidents de voitures, véhicules retournés, en feu, et corps alignés sur le bas-côté. Il va arriver bien des aventures à notre couple dans la campagne francilienne : rencontres avec Joseph Balsamo, le Grand Poucet, Emily Brontë, Saint-Just etc. Finalement, il est fait prisonnier par le FLSO (Front de Libération de la Seine et Oise), groupe terroriste qui vit dans la forêt et qui se nourrit de la chair des touristes cuite en barbecue ! Certaines scènes sont carrément dérangeantes.
Un tel scénario aurait pu aboutir à un film minable s’il n’avait pas été tourné avec le génie de Jean-Luc Godard qui s’offre quelques prouesses, comme l’impressionnant travelling de l’embouteillage, de faux raccords, des intercalaires de textes etc. C’est truffé de références littéraires : au début, une relation de triolisme est directement inspirée de « L’œil » de G. Bataille ; plus loin, j’ai noté des citations des « Chants de Maldoror ». Les comédiens sont excellents, outre Jean Yanne et Mireille Darc parfaits dans leur rôle, Jean-Pierre Kalfon, Anne Wiazemsky, Juliet Berto, Valérie Lagrange, Paul Gegauff, Jean-Pierre Léaud (scène fantastique où il téléphone d’une cabine perdue au milieu de la campagne, chantant du Guy Béart !). La vision de la société qu’offre Godard est plutôt noire, mais j’avoue avoir beaucoup ri et ne pas m’être ennuyé une seconde (ce qui n’est pas toujours le cas avec le pape de la Nouvelle vague !)
ArenSor- Messages : 3377
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
ArenSor- Messages : 3377
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Jean-Luc Godard
Merci Arensor pour cette présentation de Week end que je n'ai jamais osé regarder tant j'ai eu peur du côté "Grand Guignol". J'avais posté une présentation de Godard en intro de La Chinoise,que j'aime beaucoup Peut-on recoller les morceaux ? Je l'ai retrouvée sur le forum mais c'est dans un autre fil.
Pinky- Messages : 477
Date d'inscription : 28/11/2021
Re: Jean-Luc Godard
fusion faite Pinky
n'hésitez pas à nous prévenir si deux fils étaient créés sur même sujet !
merci
n'hésitez pas à nous prévenir si deux fils étaient créés sur même sujet !
merci
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21152
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Des Choses à lire :: Discussions arts divers :: Cinéma, TV et radio :: Réalisateurs
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum