Jean-Henri Fabre
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Jean-Henri Fabre
Jean-Henri Casimir Fabre, né le 21 décembre 1823 à Saint-Léons (Aveyron), mort le 11 octobre 1915 à Sérignan-du-Comtat (Vaucluse), est un homme de sciences, un humaniste, un naturaliste, un entomologiste éminent, un écrivain passionné par la nature et un poète français de langue occitane (et à ce titre félibre) et française, lauréat de l'Académie française et d'un nombre élevé de prix.
Il peut être considéré comme l'un des précurseurs de l'éthologie, science du comportement animal, et de l'écophysiologie.
Ses découvertes sont tenues en haute estime en Russie, aux États-Unis, en Corée du Sud et surtout au Japon où Jean-Henri Fabre est considéré comme le modèle accompli de l'homme de sciences et de l'homme de lettres réunis et, à ce titre, est au programme des enseignements de l'école primaire. Il est aussi mondialement connu pour ses Souvenirs entomologiques, qui ont été traduits en quinze langues.
Autodidacte dès l'âge de 10 ans, instituteur à dix-neuf ans, il épouse en 1844 Marie-Césarine Villard, institutrice originaire de Carpentras, qui lui donnera sept enfants, dont trois n'atteindront pas l'âge adulte. Il étudie Virgile et Homère, écrit de la poésie, poursuit ses études dans différents domaines, dont les mathématiques et sciences physiques, puis retourne à la botanique et l’entomologie, notamment en Corse et en Provence. Il devient chercheur naturaliste en éthologie.
Il acquiert l’Harmas de Sérignan et y crée le premier laboratoire vivant de la nature. Veuf, il épouse en secondes noces Marie-Josèphe Daude, de quarante et un ans sa cadette, qui lui donne trois enfants. Puis vient la reconnaissance de ses pairs.
« Un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s'exprime en poète », c'est ainsi que Jean Rostand qualifie la polymathie de Jean-Henri Fabre.
Œuvres (outre poésie, botanique, mycologie, chimie, pédagogie, etc.)
Souvenirs entomologiques - Ire série (1891) - (1879)
Souvenirs entomologiques - Ire série (1891) - (1879)
Nouveaux souvenirs entomologiques - IIe série (1882)
Souvenirs entomologiques - IIIe série (1886)
Souvenirs entomologiques - IVe série (1891)
Souvenirs entomologiques - Ve série (1897)
Souvenirs entomologiques - VIe série (1899)
Souvenirs entomologiques - VIIe série (1900)
Souvenirs entomologiques - VIIIe série (1903)
Souvenirs entomologiques - IXe série (1905)
Souvenirs entomologiques - Xe série (1907)
Extraits des Souvenirs :
La vie des scorpions (1905)
La mouche bleue (1907)
La vie des insectes (1910)
Mœurs des insectes (1911)
Les merveilles de l'instinct chez les insectes (1913)
Le monde merveilleux des insectes (1921)
La vie des araignées (1928)
La vie des guêpes (1936)
Scènes de la vie des insectes (1933)
(Wikipédia)
Pour aller plus loin, un site très complet : https://www.e-fabre.com/index.htm
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Re: Jean-Henri Fabre
Souvenirs entomologiques (Livre I du tome 1)
Fabre commence par observer (avec ses élèves) le Scarabée sacré, avec autant d’humour que de rigueur et de patience. Puis vient l’observation (avec expérimentations) des adroits prédateurs qui paralysent leur proie afin de les préserver vivantes pour leur progéniture.
\Mots-clés : #ecologie #nature
Fabre commence par observer (avec ses élèves) le Scarabée sacré, avec autant d’humour que de rigueur et de patience. Puis vient l’observation (avec expérimentations) des adroits prédateurs qui paralysent leur proie afin de les préserver vivantes pour leur progéniture.
Le temps long de l’évolution pour parvenir à une telle maîtrise de la connaissance des centres nerveux des proies est vertigineux !« Je viens de dire que l'aiguillon est dardé à plusieurs reprises dans le corps du patient : d'abord sous le cou, puis en arrière du prothorax, puis enfin vers la naissance de l'abdomen. C'est dans ce triple coup de poignard que se montrent, dans toute leur magnificence, l'infaillibilité, la science infuse de l'instinct. […]
Mais ouvrons un Grillon. Qu'y trouvons-nous pour animer les trois paires de pattes ? On y trouve ce que le Sphex savait fort bien avant les anatomistes : trois centres nerveux largement distants l'un de l'autre. De là, la sublime logique de ces coups d'aiguillon réitérés à trois reprises. »
Puis sont observées les Abeilles maçonnes – non sans expérimentation.« On prend un insecte, on le transperce d'une longue épingle, on le fixe dans la boîte à fond de liège, on lui met sous les pattes une étiquette avec un nom latin, et tout est dit sur son compte. Cette manière de comprendre l'histoire entomologique ne me satisfait pas. Vainement on me dira que telle espèce a tant d'articles aux antennes, tant de nervures aux ailes, tant de poils en une région du ventre ou du thorax ; je ne connaîtrai réellement la bête que lorsque je saurai sa manière de vivre, ses instincts, ses mœurs. »
« Pour l'instinct rien n'est difficile, tant que l'acte ne sort pas de l'immuable cycle dévolu à l'animal ; pour l'instinct aussi, rien n'est facile si l'acte doit s'écarter des voies habituellement suivies. »
« L'Hyménoptère agit avec une précision que jalouserait la science ; il sait ce que l'homme presque toujours ignore ; il connaît l'appareil nerveux complexe de sa victime, et pour les ganglions répétés de sa Chenille réserve ses coups de poignard répétés. Je dis : il sait et connaît ; je devrais dire : il se comporte comme s'il savait et connaissait. Son acte est tout d'inspiration. L'animal, sans se rendre nullement compte de ce qu'il fait, obéit à l'instinct qui le pousse. Mais cette inspiration sublime, d'où vient-elle ? Les théories de l'atavisme, de la sélection, du combat pour l'existence, sont-elles en mesure de l'interpréter raisonnablement ? »
« En vain, des centaines de fois, j'ai assisté au retour du Bembex dans son domicile ; c'est toujours avec un étonnement nouveau que je vois le clairvoyant insecte retrouver sans hésitation une porte que rien n'indique. Cette porte, en effet, est dissimulée avec un soin jaloux, non maintenant après l'entrée du Bembex, car le sable, plus ou moins bien éboulé ne se nivelle pas par sa propre chute et laisse tantôt une légère dépression, tantôt un porche incomplètement obstrué ; mais bien après la sortie de l'Hyménoptère, car celui-ci, partant pour une expédition, ne néglige jamais de retoucher le résultat de l'éboulement naturel. Attendons son départ, et nous le verrons, avant de s'éloigner, balayer les devants de sa porte et les niveler avec une scrupuleuse attention. La bête partie, je défierais l’œil le plus perspicace de retrouver l'entrée. Pour la retrouver, lorsque la nappe sablonneuse était de quelque étendue, il me fallait recourir à une sorte de triangulation ; et, que de fois encore, après quelques heures d'absence, mes combinaisons de triangles et mes efforts de mémoire se sont trouvés en défaut ! Il me restait le jalon, le fétu de graminée implanté sur le seuil de la porte, moyen non toujours efficace, car l'insecte, en ses continuelles retouches à l'extérieur du nid, trop souvent faisait disparaître le bout de paille. »
Fabre ajoute un second obstacle, de papier, à l’insecte émergeant de sa cellule de mortier :« Pour étudier avec quelque fruit les facultés psychiques de la bête, il ne suffit pas de savoir profiter des circonstances qu'un heureux hasard présente à l'observation ; il faut savoir en faire naître d'autres, les varier autant que possible, et les soumettre à un contrôle mutuel ; il faut enfin expérimenter pour donner à la science une base solide de faits. »
À la fin du livre, Fabre décrit trois nouveaux insectes qu’il a découverts.« Autour du nid une autre barrière se présente, la paroi du cornet ; mais pour la percer il faudrait renouveler l'acte qui vient d'être accompli, cet acte auquel l'insecte ne doit se livrer qu'une fois en sa vie ; il faudrait enfin doubler ce qui de sa nature est un, et l'animal ne le peut, uniquement parce qu'il n'en a pas le vouloir. L'Abeille maçonne périt faute de la moindre lueur d'intelligence. Et, dans ce singulier intellect, il est de mode aujourd'hui de voir un rudiment de la raison humaine ! La mode passera, et les faits resteront, nous ramenant aux bonnes vieilleries de l'âme et de ses immortelles destinées. »
Inspiré par La Fontaine, riche en anecdotes autobiographiques (des démêlés avec les gardes champêtres à un égarement dans la brume du mont Ventoux), cette prose amène engage à poursuivre la lecture, qui éveille sans cesse l’attention sur les merveilles de l’instinct et de l’évolution.« Je désire que ces trois Hyménoptères portent le nom de mon fils Jules, à qui je les dédie.
« Cher enfant, ravi si jeune à ton amour passionné des fleurs et des insectes, tu étais mon collaborateur, rien n'échappait à ton regard clairvoyant ; pour toi, je devais écrire ce livre, dont les récits faisaient ta joie ; et tu devais toi-même le continuer un jour. Hélas ! tu es parti pour une meilleure demeure, ne connaissant encore du livre que les premières lignes ! Que ton nom du moins y figure, porté par quelques-uns de ces industrieux et beaux Hyménoptères que tu aimais tant. »
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Tristram- Messages : 15925
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Re: Jean-Henri Fabre
c'est pour les enfants au départ ?
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Bédoulène- Messages : 21635
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Re: Jean-Henri Fabre
Non, mais ça en intéresserait plus d'un je pense !
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