Kassabova Kapka

Kapka Kassabova (bulgare : Капка Касабова), né en novembre 1973, est une poétesse et autrice de fiction et de non-fiction. Sa langue maternelle est le bulgare, mais elle écrit en anglais.

• Lisière : un voyage aux confins de l'Europe, Marchialy, 2020
• L’Écho du lac, Marchialy, 2021

J'ai pris mon courage à deux mains et j'ai fait un commentaire   .

L’écho du lac

Récit de voyage dans la région de trois lacs sublimes  traversées par les frontières entre Albanie, République de Macédoine du Nord et Grèce, l’écho du lac s’offre un objectif ambitieux. Non seulement l’autrice  rapporte la complexe histoire et la géopolitique cette région où les peuples, les nations et les religions n’ont cessé de s’entre-tuer et de se honnir, mais elle nous parle aussi des racines de sa famille à la recherche desquelles elle s’est lancée, de l’émigration en général, de ses souvenirs, de ses émotions. Et elle décrit de multiples rencontres, remontant à chaque fois les histoires familiales.

Cela donne un résultat très (trop) riche, mais  très fouillis, au point d’être embrouillé.

Certes il est sans doute impossible de faire clair et précis quand on rapporte des faits aussi compliqués ; et le but de l’autrice est probablement plus émotionnel que didactique – quoique ?.

Mais j’ai quand même été très souvent larguée, me demandant Qui est qui ? On est quand ? Et regrettant devant cet embrouillamini de n’acquérir aucune connaissance tangible sur cette région.

lecture en demi-teinte donc ?

parfois on apprend plus dans un roman où l'auteur a fait de nombreuses recherches (c'était le cas dans le livre de Lionel Duroy "Dans l'ombre de leurs pas")

Topocl a écrit:Certes il est sans doute impossible de faire clair et précis quand on rapporte des faits aussi compliqués ; et le but de l’autrice est probablement plus émotionnel que didactique – quoique ?.

Et si le "message" était justement la complexité de ces faits ?

Ah, oui, je suis d'accord. Mais le fait que c'est compliqué dans ce coin de l'Europe, je l'avais compris avant que Kapka Kassova ne me l'explique à travers l'opacité même de son texte. J'étais venue chercher non pas une compréhension complète du problème, je ne suis pas si naïve, mais quelques éclaircissements, quelques pistes. Et là, manifestement, c'est raté, même si elle a l'air de s'y retrouver parfaitement

C'est aussi que c'est loin de chez nous...

ça me tente bien tout de même

Je suis aussi tenté même si l'approche du récit ne semble donc pas évidente. Mais je suis aussi intéressé par le parcours personnel de Kapka Kassabova et son attachement aux voyages, aux lieux et aux frontières.

En fait, je me dis que ce livre peut en effet être très plaisant si on l'aborde différemment, si on accepte d'être porté par le récit en dépit de ses errances, qu'on renonce à tout comprendre.

Elixir

Kapka Kassabova s'attache, dans ce récit de plusieurs voyages, à explorer les contours et les mystères de la vallée du fleuve Mesta, au sud de la Bulgarie dans une région proche de la frontière grecque. Elle découvre des endroits isolés et fascinants, blottis entre les massifs montagneux des Rhodopes et du Pirin, particulièrement reconnus pour un nombre impressionnant de plantes médicinales. Les découvertes et les rencontres dans Elixir accompagnent ainsi une démarche de retour vers la nature et à l'appréciation sensible des ressources qu'elle peut apporter.

Comme topocl, j'ai trouvé que Kapka Kassabova développe énormément d'informations, et aborde de multiples thématiques entre histoire, science et culture, mais l'unité de lieu et la démarche personnelle apportent ici une cohérence permettant d'aider le lecteur à se repérer. J'ai été marqué par l'histoire complexe de cette vallée, en particulier lors de la période contemporaine, de l'effondrement de l'empire ottoman à l'impact du communisme. La singularité des Pomaks, peuple slave musulman cherchant à conserver la trace de son héritage et de ses traditions, est observée avec beaucoup d'attention et Elixir creuse en permanence la beauté des liens entre l'humain et la nature pour trouver un sens et une assise dans le présent.

Ecrit au moment des premiers confinements sanitaires, le récit vise également à dissiper une angoisse, une sensation de perte, par la révélation d'un savoir, d'une conscience aux perspectives sans cesse renouvelées.

Une lecture parfois peu évidente dans l'étendue de son érudition et de son ambition, mais il reste beaucoup de pistes de réflexion et une vision sincère, souvent émouvante, d'un lieu comme reflet de la richesse du vivant.

Elle a vraiment une singularité dans sa démarche, cette autrice.

Oui, vos commentaires m'intriguent de plus en plus !

En effet, c'est un style d'écriture qui peut apparaitre par moments peu accessible, voire frustrant, mais il y a beaucoup à découvrir grâce à l'exigence et l'insatiable curiosité de son regard.