Eric Vuillard

Ben pour l'histoire comme Congo mes connaissances avant lectures étaient bien légères.

Et comme le disait Chamaco, c'est valable pour beaucoup d'entre nous... Je connais un peu, mais déjà je me mélange avec les (nouveaux) noms des deux Congos...

liberté d'expression à tous, auteurs et lecteurs !

Il est évidement que les ressentis sont différents et cela me parait plutôt pas mal

C'est chouette de lire vos avis.

Je me pose encore des questions.

La littérature, ce ne serait donc qu'une écriture ? Et ici l'Histoire seulement un prétexte pour affirmer sa voix ? Si ce n'est pas un prétexte un peu vide, je ne comprends pas la raison d'une telle domination du fait historique (il y a plein d'autres choses intéressantes, non ?)

Et si ce n'est que ça, c'est-à-dire une étude subjective, non-scientifique, bon, avec sa dimension esthétique, est-ce qu'il s'agit encore de littérature ? Comme topocl le souligne, cela se fait un peu au détriment de l'imagination. Mais est-ce qu'on peut vraiment parler de fiction ? Je trouve ça assez hypocrite, et même commode (d'un point de vue scientifique ce n'était peut-être pas suffisamment intéressant ?)

Enfin le mieux ce serait d'en lire... mais j'entends vos avis. Pour le moment, je suis réduit à les admettre.

@topocl, je ne comptais pas vraiment Cercas dans le lot. La part de création chez lui, c'est encore la plus importante, et c'est encore ce que je préfère malgré tout.

Je vous lis .
Perso je n'ai aucun avis là-dessus car je comprends difficilement les ouvrages historiques , que ce soit romanesques ou essais ...
Je suis bête face à ces thèmes politico/historiques et je vous envie .
Mais je crois que je préfère encore lire un essai qui se voudrait objectif qu'un roman historique .
Je me souviens que sur Parfums , pour une chaîne de lecture une parfumée toute bien intentionnée et presque certaine de mon adhésion , m'avait orientée vers  Les 40 jours du Musa Dagh de Franz Werfel : Immense roman épique paru en 1936 sur le Génocide Arménien qui fut un immense succès à sa réédition récemment . Ce fut un pensum pour moi et j'avoue que j'ai abandonné vers les 500/600 pages ( quand même ! ) sur les 1000 ! Pour les amateurs du genre , il est excellent ! De l'aventure à chaque encoignure de page pour faire avaler une page d'histoire des plus tragiques .(aventure et histoire , tout ce que je crains )

De toute façon, chacun a le droit d'écrire ce qu'il veut, dieu merci. Et nous d'aimer, apprécier commenter , ou pas.
Chacun a sa définition de littérature (ou trouve que ça fait partie de choses impossibles à définir). Et on peut aussi aimer (ou si'ntéresser à ) quelque chose qu'on ne considère pas comme littéraire.

je crois que c'est Picasso (?) qui disait que ce qui donnait sa valeur à une œuvre d'art c'est les conversations qu'on a à partir d'elle. Ou quelque chose d'approchant. Il a gagné, là, Vuillard!

Le souci est peut-être que l'Histoire, une science, est révisable en permanence, comme toute science qui se respecte (ne serait-ce que par l'apparition de faits nouveaux). Mais là, c'est plus facile d’influer une version controversée (sauf dans le cénacle des spécialistes) : si je soutiens que Néron était un démocrate, a priori je ferai plus école que si je dis que la terre est plate (pas si sûr finalement, maintenant que le ver est dans le fruit avec les Fake news bien pratiques pour les manipulateurs d'opinion...)
Quasimodo, on dirait que tu sous-estimes le passé comme base fondamentale de tout le reste ?
Pour moi, oui la littérature n'est qu'une écriture, mais pas pour affirmer sa voix, pour atteindre à ce qui parle à tous (genre inconscient collectif, un truc comme ça). Ça fait un bon moment que je procrastine à ranger toutes les définitions de la littérature que j'ai pu collationner, et c'est peut-être dommage que je sois si paresseux.

un roman historique, c'est Eglantine qui a trouvé les mots, sous couvert de toucher à l'Histoire avec un grand H Vuillard écrit des romans historiques, bien écrits certes mais toujours des romans, or l'Histoire ce n'est pas du roman (cela y ressemble parfois, mais ce n'est pas du roman), ce sont des faits et les faits les politiciens malheureusement les cuisinent à leurs sauces, les dictateurs surtout ,les partis des extrêmes aussi, eux on les connaît ils ont pignon sur rue on peut se méfier, mais un auteur comme Vuillard lui qui n'est rien de tout cela on s'en méfie pas, en principe, et c'est là qu'est le loup, et moi ce procédé de se servir de l'Histoire poliment il me débecte et je suis trés poli et pire que cela Mr Vuillard a la répulsion des massacres sélective : ainsi quand cela vient des nantis le massacreur est désigné à la vindicte (exemple :Congo), quand cela vient des petites gens : les massacreurs sont des héros...
Mon opinion est faite je n'aborderai plus les rives de cet auteur qui maquille l'histoire selon son gré...Avec lui je serai prêt à être Royaliste pendant la Révolution et casque bleu au Congo...

Faut que j'en relise un autre pour voir...

Tristram a écrit: si je soutiens que Néron était un démocrate,

Ceci dit Néron était un petit génie, son palais la Domus Auréa abritait un salon qui pivotait sur lui même à 360° et faisait voir toutes les collines de Rome par une grande verrière, il utilisait pour cela la force hydraulique, une invention révolutionnaire à son époque qui a contribué à le faire passer pour fou...

Ouais, je suis pas sûr qu'il fut l'architecte...

Tristram a écrit:Ouais, je suis pas sûr qu'il fut l'architecte...

bin évidemment Mitterand avec le Louvre n'était pas architecte non plus, mais c'est lui qui a donné son aval pour la construction c'est pas un autre Jules...

Tu as raison, d'ailleurs Néron est reconnu pour avoir soutenu les arts. Mais le son et lumière à Rome était quand même de trop ?

là je te rejoins, mais je ne parlais que de la Domus Auréa, le gars en lui même avait un gros problème, Peter Ustinov l'avait bien représenté au cinéma
(Néron jouait à l'artiste, Vuillard à l'Historien)

Histoire de jeter un peu d'huile sur le feu
Je n'ai pas lu Vuillard et vos commentaires ne m'incitent pas à le faire.
Je ne sais pas si c'est ma formation d'historien, mais j'ai souvent beaucoup de difficultés avec les romans historiques, à quelques exceptions près : Yourcenar, Giono... Je prends beaucoup plus de plaisir à lire des ouvrages d'historiens qui me démontrent que la réalité n'est souvent pas aussi simple qu'on le pense. Ceci dit, il y a historiens et historiens, ceux qui écrivent comme des tâcherons et les autres qui sont doués d'un vrai talent littéraire ; pensons à Duby, Le Goff même et tant d'autres. Eux sont susceptibles de déclencher notre imaginaire et de nous transporter.
Bref, je suis plutôt dans le camp Chamaco. Gare

topocl a écrit:De toute façon, chacun a le droit d'écrire ce qu'il veut, dieu merci.  

Mais de publier ? En sommes-nous si sûr ? Le papier c'est du bois, de l'énergie pour le produire et encore de l'énergie pour la mise au pilon (ce qui est le navrant privilège de 90 % des ouvrages publiés...)
Heureusement, nous avons les prix ! Et les romans formatés pour les remporter : Lemaître, Vuillard etc... . Cesderniers rapportent de belles royalties !
Commentaire en forme de provocation, bien entendu

Si encore c'était pour mettre au pilon, ô maître provocateur !

Je me souviens de ta position Arensor , c'est un sujet qui avait été aussi abordé "ailleurs" !
Mémoire sélective .

églantine a écrit:Je me souviens de ta position Arensor , c'est un sujet qui avait été aussi abordé "ailleurs" !
Mémoire sélective .

Bonne mémoire Eglantine : Bis repetita....
Ceci dit j'avoue être de mauvaise foi n'ayant jamais lu cet auteur

Et bien, moi qui ne voulait pas lui faire de pub, il pète le score là..

Tristram a écrit:Tu as raison, d'ailleurs Néron est reconnu pour avoir soutenu les arts. Mais le son et lumière à Rome était quand même de trop ?

Juste une chose : pour l'incendie de Rome par Néron, rien n'est prouvé. Est-il coupable ? P’têt ben qu’oui, p’têt ben qu’non.

N'oublions quand même pas que les incendies dramatiques étaient fréquents dans la Rome antique. Et les sources de l'époque accusant Néron viennent toutes d'auteurs appartenant à l'aristocratie sénatoriale férocement hostile à l'empereur...

D'ailleurs, les historiens actuels nuancent beaucoup l'image de Néron. (qui n'était pas un ange pour autant)