Fred Vargas

En même temps, Vargas, c'est devenu le genre d'auteur que personne n'ose plus critiquer.
Je le lirai pour voir si je partage ton opinion, Armor, qui sait?
(juste un peu de patience )

J'avoue être un peu étonnée de toutes ces bonnes critiques, en effet. Mon avis est certes très tranché, mais je m'attendais quand même à lire plus de remarques sur la sommes des incohérences et les longueurs du texte.
Je serais de toute façon très intéressée de lire des avis de chosiens !

PS : Camille et son fils ont totalement disparu de la circulation depuis environ trois livres, comme si Adamsberg n'avait qu'un fils, celui qu'il a découvert déjà tout poussé à 28 ans. Du plus petit et de sa mère, il n'est plus jamais question. C'est quand même très étrange, non ?

Bonnes ou mauvaises critiques, le tapage médiatique fait autour de la parution de ce livre m'agace un peu

Quand le talent d'écriture repose sur un équilibre parfait entre érudition , imagination , rigueur et audace maîtrisée , ça donne quoi ?
Du Fred Vargas dans le meilleur qu'il soit ?
Alors oui , il est bien connu que c'est la reine du Polar et je ne vous apprends rien . A part que , avec mon regard neuf et candide puisque je ne suis pas une adepte du genre...je découvre , émerveillée les petites richesses cachées derrière ce que d'aucuns pourraient y voir un simple polar , un de plus .
Parce qu'effectivement si intrigue il y a , et ô combien filandreuse comme il se doit pour que le suspens soit à la hauteur des attentes du lectorat , ce n'est pas ce qui retiendra mon attention de lectrice mais plutôt toutes les petites marges , les digressions pour donner à l'ensemble une intrigue policière atypique , décalée , presque burlesque , légère et mélancolique comme un fond de musique jazzie , avec des personnages sortis tout droit d'une BD en noir et blanc .
Une petite ambiance gothique avec un retour totalement anachronique de la peste dans les années 2000 permettant à Fred Vargas de jalonner son enquête de détails historiques minutieux ( C'est sa spécialité) , avec un panel de personnages juste dézingués comme il faut pour laisser à sa plume une pointe d'humour toute en retenue , à la lisière de l'absurde , et une intrigue policière qui se tient , tout autant rationnelle qu'improbable ,enfin et surtout un tricotage serré sous une plume insolente , poétique et efficace pourtant : voilà un aperçu de la petite recette Vargas qui n'appartient qu'à elle , inimitable , probablement reconnaissable entre 1000 ( Je n'en ai lu que deux ) et qui la hisse au sommet du genre , je veux bien le croire .
En conclusion ? Une citation hautement philosophique que je vous laisse infuser :

"Dans la nature , on néglige trop souvent l'extraordinaire puissance de la courge ".

Et moi je rajoute , celui du monde Vargassien !

églantine a écrit:, avec des personnages sortis tout droit d'une BD en noir et blanc .

Dans le genre, tu peux jeter un oeil à Les Quatre Fleuves une bande dessinée de Fred Vargas et Edmond Baudoin

Ah ah chouette alors , merci miss topocl !  
Je devrais un peu plus explorer l'univers BD d'ailleurs .Le peu que j'ai pu découvrir m'a laissé de belles traces ....

églantine a écrit:Alors oui , il est bien connu que c'est la reine du Polar et je ne vous apprends rien . A part que , avec mon regard neuf et candide puisque je ne suis pas une adepte du genre...je découvre , émerveillée les petites richesses cachées derrière ce que d'aucuns pourraient y voir un simple polar , un de plus .

Je pense que tous les lecteurs de Vargas pensent comme toi : l'écriture et l'ambiance - l'équipe du commissariat en particulier - comptent au moins autant que l'intrigue, généralement bien ficelée !

Vivement que "Temps glaciaires" sorte en poche !

Exini a écrit:
Vivement que "Temps glaciaires" sorte en poche !

Il est en poche .

J'avais aimé L'homme aux cercles bleus, et Pars vite et reviens tard. Ton commentaire me laisse rêveur Églantine, je me laisserais bien retenter !

églantine a écrit:Il est en poche .

Je ne l'avais pas trouvé lors de ma dernière visite chez le libraire. Alors ce sera ma lecture de vacances !

Je partage l’avis d’Armor sur Quand sort la recluse. Le style, les dialogues surtout, m’ont paru lourds, et les personnages caricaturaux. Pourtant, j’aime bien la plupart des romans de Fred Vargas. C’est étrange, parce que mes amis trouvent que son style et son traitement des personnages n’a pas changé, que c’est toujours aussi chouette. Je suis rassurée de lire que tu as toi aussi perçu une transformation, Armor.

Sur une note plus positive, j’avais, comme Églantine, beaucoup aimé Pars vite et reviens tard ! Je garde aussi un excellent souvenir de Debout les morts, même si ma lecture remonte un peu.

La BD a l’air chouette.

En effet, ça soulage de lire un avis analogue au sien, parmi ce concert de louanges quasi unanimes.
Personnellement, j'ai trouvé qu'elle se caricaturait, dans ce dernier opus.

J'ai découvert Fred Vargas il y a des années avec Debout les morts, forcément, c'est un très bon souvenir. Et puis j'aime bien la troupe des évangélistes, dommage qu'on ne les croise plus que de loin en loin dans les enquêtes d'Adamsberg.

J'ai donc lu Quand sort la recluse, et, honnêtement, j'ai bien aimé.
J'avais lu vos avis avant, mais comme c'était un prêt, je n'avais pas le choix.
L'intrigue est complètement invraisemblable, mais on s'en fout. Après, c'est une variation sur certains mots, c'est assez drôle au début, assez touchant ensuite.
J'avais lu il y a longtemps Pars vite et reviens tard. Et avais aimé de la même façon. Puis enchaîné ( j'étais dans un endroit où s'accumulaient les romans de Vargas) un autre dont j'ai oublié le titre. Qui m'avait agacée, car c'était absolument la même chose ( sauf l'intrigue, mais bon...)
Je me demande s'il ne faut pas espacer beaucoup, mais alors beaucoup???Car le procédé d'écriture est, semble-t-il , toujours le même ? C'est un procédé, travaillé, mais très.. apparent.
J'en lirai d'autres, pour voir. Mais attention. Moi, quand j'avais des nouvelles du père de Wallander dans les Mankell, j'étais ravie, alors que vaut mon avis?

Cette fois, je n'ai pas réussi à m'en foutre, que ça soit invraisemblable. Trop, c'est trop. D'habitude, il y a quand même un peu plus de subtilité dans les coïncidences...
Pourtant, j'aime beaucoup retrouver les héros récurrents dans les polars, et je suis toute portée à l'indulgence. L'ennui, c'est que cette fois, je n'ai pas eu l'impression de retrouver mes héros favoris, mais leurs hologrammes un peu ratés...

Enfin, même en ayant apprécié, ça me rassure que tu aies aussi repéré les grosses ficelles et le procédé répétitif.
J'avais quand même laissé passer deux ans depuis le dernier… Il faut croire que ce n'est pas assez.

Marie a écrit:
Je me demande s'il ne faut pas espacer beaucoup, mais alors beaucoup???Car le procédé d'écriture est, semble-t-il , toujours le même ? C'est un procédé, travaillé, mais très.. apparent.

C'est exactement le ressenti que j'ai eu avec Carol Joyce Oates, au bout d'un moment. Des grosses ficelles remarquables, mais des grosses ficelles quand même.

topocl a écrit:

Marie a écrit:
Je me demande s'il ne faut pas espacer beaucoup, mais alors beaucoup???Car le procédé d'écriture est, semble-t-il , toujours le même ? C'est un procédé, travaillé, mais très.. apparent.

C'est exactement le ressenti que j'ai eu avec Carol Joyce Oates, au bout d'un moment. Des grosses ficelles remarquables, mais des grosses ficelles quand même.

Je vous rejoins autant pour Vargas que JCO et les polars aussi en général dans ce que j'ai pu apercevoir cet été dans ma première approche un peu plus poussée ,car jusqu'alors je n'avais lu que quelques polars par hasard sans vraiment creuser le genre .

C'est aussi un genre où la recette (alimentaire) est souvent de rigueur, ne serait-ce que pour bien se démarquer des autres, creuser sa niche...

L’humanité en péril. Virons de bord, toutes !



Vous devez être au courant , l’humanité court à sa perte, à court terme, et n’a à s’en prendre qu’à elle-même.
Fred Vargas pense comme nous, et comme elle est « espérantiste » , elle croit dur comme fer  qu’on y peut encore quelque chose. Elle se dit que si on ne se bouge pas plus, c’est qu’on n’est pas assez informé·e·s , qu’il y a une rétention d’information de nos gouvernants manipulés par les lobbys.


Voilà, tout cela est plutôt bien, même si je ne suis pas sûre d’être aussi optimiste qu’elle. Et donc, c’est tout simple… il suffit de nous donner les informations et nous allons tous tout changer dans nos habitudes… les gouvernants et les lobbys n’auront qu'à suivre. C’est simplissime…

Seulement on est dans une compulsion effrénée d’articles, de données chiffrées, et il aurait bien fallu que tout cela s’ancre sur une connaissance initiale - dont elle semble souvent manquer : ne dit-elle pas qu’elle a été surprise d’apprendre que ce n’est pas bien de jeter son mégot dans le caniveau ? - et s‘accompagne d’un minimum d’analyse et de réflexion. Cela s’apparente plus à la fuite en avant qu’à l’exposition argumentée.
C’est totalement bourratif, ça ne donne qu’une envie, c’est de refermer le bouquin, non parce qu’on y lit des choses effrayantes, mais parce qu’il est totalement indigeste, alors que Dieu sait si ce genre de bouquins, il faut les lire.


Fred Vargas s’en doute.
S’excuse en disant qu’il faut bien enfoncer le clou, dit-elle souvent. Oui, mais pas au point de faire exploser le cerveau du lecteur, pas au point qu'il se dise "ce n'est pas pour moi". Elle essaye d’ailleurs à sa manière de mettre un peu de légèreté, d’humour, en s’adressant à son lecteur, en insérant des blagounettes très répétitives (et pas drôles). Et à vrai dire c’est plus irritant qu’autre chose.

Donc, une fois de plus, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Et peut-être aussi, chacun chez soi et les moutons seront bien gardés, ainsi que trop d'information tue l'information.
Lisez plutôt Demain, de Cyril Dion !

merci topocl ! et pour le conseil !

topocl a écrit:L’humanité en péril. Virons de bord, toutes !



Vous devez être au courant , l’humanité court à sa perte, à court terme, et n’a à s’en prendre qu’à elle-même.
Fred Vargas pense comme nous, et comme elle est « espérantiste » , elle croit dur comme fer  qu’on y peut encore quelque chose. Elle se dit que si on ne se bouge pas plus, c’est qu’on n’est pas assez informé·e·s , qu’il y a une rétention d’information de nos gouvernants manipulés par les lobbys.


Voilà, tout cela est plutôt bien, même si je ne suis pas sûre d’être aussi optimiste qu’elle. Et donc, c’est tout simple… il suffit de nous donner les informations et nous allons tous tout changer dans nos habitudes… les gouvernants et les lobbys n’auront qu'à suivre. C’est simplissime…

Seulement on est dans une compulsion effrénée d’articles, de données chiffrées, et il aurait bien fallu que tout cela s’ancre sur une connaissance initiale - dont elle semble souvent manquer : ne dit-elle pas qu’elle a été surprise d’apprendre que ce n’est pas bien de jeter son mégot dans le caniveau ? - et s‘accompagne d’un minimum d’analyse et de réflexion. Cela s’apparente plus à la fuite en avant qu’à l’exposition argumentée.
C’est totalement bourratif, ça ne donne qu’une envie, c’est de refermer le bouquin, non parce qu’on y lit des choses effrayantes, mais parce qu’il est totalement indigeste, alors que Dieu sait si ce genre de bouquins, il faut les lire.


Fred Vargas s’en doute.
S’excuse en disant qu’il faut bien enfoncer le clou, dit-elle souvent. Oui, mais pas au point de faire exploser le cerveau du lecteur, pas au point qu'il se dise "ce n'est pas pour moi". Elle essaye d’ailleurs à sa manière de mettre un peu de légèreté, d’humour, en s’adressant à son lecteur, en insérant des blagounettes très répétitives (et pas drôles). Et à vrai dire c’est plus irritant qu’autre chose.

Donc, une fois de plus, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Et peut-être aussi, chacun chez soi et les moutons seront bien gardés, ainsi que trop d'information tue l'information.
Lisez plutôt Demain, de Cyril Dion !

Tout à fait d'accord avec ton constat, Topocl ! D'ailleurs, il y a chez Fred Vargas une tendance au "trop", je trouve, notamment dans ses derniers romans. Un trop plein dans ses intrigues au détriment de ce qui faisait la force de ses premiers, la singularité et l'humanité de ses personnages, qui contribuait à l'attachement du lecteur.