Jim Jarmusch
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Re: Jim Jarmusch
Eh bien je comprends ta réserve Ariane .
Cependant , je suis allée voir ce film avec une personne qui n'a pas du tout le profil du spectateur /trice qui correspondrait à "la cible idéale " , qui ne connait pas Jim Jarmush et qui n'a , de par ses déficiences mentales, aucune approche intellectuelle des choses mais beaucoup de sensibilité (elle joue d'un instrument et aime beaucoup la musique ) . J'ai eu l'immense joie de lire sur son visage le bonheur de l'instant et de l'entendre s'exclamer "c'était super" avec une émotion bouleversante pour moi à observer sur cette personne habituellement atone .
Et c'est bien là l'effet que produit l'art , le véritable , lorsqu'il réveille l'être intérieur .
Cependant , je suis allée voir ce film avec une personne qui n'a pas du tout le profil du spectateur /trice qui correspondrait à "la cible idéale " , qui ne connait pas Jim Jarmush et qui n'a , de par ses déficiences mentales, aucune approche intellectuelle des choses mais beaucoup de sensibilité (elle joue d'un instrument et aime beaucoup la musique ) . J'ai eu l'immense joie de lire sur son visage le bonheur de l'instant et de l'entendre s'exclamer "c'était super" avec une émotion bouleversante pour moi à observer sur cette personne habituellement atone .
Et c'est bien là l'effet que produit l'art , le véritable , lorsqu'il réveille l'être intérieur .
églantine- Messages : 4431
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Savoie
Re: Jim Jarmusch
Je suis content de lire ton commentaire, Eglantine. C'est touchant et ça me rassure.
J'y suis allé par hasard, sur une impulsion (je ne vais jamais au cinéma). J'étais épuisé, en lendemain de soirée, pas très patient. Mais j'ai été charmé, j'ai tout regardé naïvement à cause de ma fatigue (et peut-être aussi à cause de ma naïveté ). Je n'ai pas pensé une seconde au fait que j'aurais pu être un "client-type". Quand je suis sorti, j'étais tellement heureux que je me suis dit : il faut que je fasse un méga compte-rendu sur le forum (j'ai pas osé finalement).
Ariane, au sujet de la fin :
J'y suis allé par hasard, sur une impulsion (je ne vais jamais au cinéma). J'étais épuisé, en lendemain de soirée, pas très patient. Mais j'ai été charmé, j'ai tout regardé naïvement à cause de ma fatigue (et peut-être aussi à cause de ma naïveté ). Je n'ai pas pensé une seconde au fait que j'aurais pu être un "client-type". Quand je suis sorti, j'étais tellement heureux que je me suis dit : il faut que je fasse un méga compte-rendu sur le forum (j'ai pas osé finalement).
Ariane, au sujet de la fin :
- Spoiler:
- Je comprends que ça te paraisse trop facile, deux poètes dans la même semaine. Mais c'est une ville qui a une tradition culturelle très riche (perpétuée par la petite poétesse ?), et qui attire des passionnés (comme le poète japonais). Comme c'est autant un film sur la ville de Paterson que sur le personnage, les petites exagérations me paraissent justifiées. Et puis à part les deux poètes, il rencontre un rappeur, des joueurs d'échecs, un acteur (l'amant transi) ... on a l'impression que la culture est à chaque coin des rues de Paterson, presque insouciante, normale. J'avoue que je ne me suis pas posé la question de la vraisemblance, ça ne m'a pas vraiment gêné.
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Jim Jarmusch
il ne peut pas y avoir de bonne raison à ça.j'ai pas osé finalement
_________________
Keep on keeping on...
Re: Jim Jarmusch
Merci beaucoup. Je suis très contente de lire vos réactions bien convaincantes.
J’ai un peu réfléchi. Pourquoi étais-je gênée en regardant ce film ?
Parce que j’avais l’impression de regarder moi-même dans un miroir ? (je ne suis ni chauffeur de bus ni de taxi ) Parce qu’il est très cool monsieur Paterson ? Il est cool, non ? L’avez-vous trouvé très cool ? Plus le cinéaste le décrit comme un citoyen discret, plus il est cool, non ?
Comme je ne me trouve pas du tout cool, quand le miroir me dit (comme dans Blanche-Neige), « Voilà, vous êtes très cool ! », ça me gêne énormément, c’était ça cette gêne ?
Et ses poèmes ? Pensez-vous que ses poèmes sont plutôt beaux ? Plutôt moyens ? Plutôt bofs ?
Monsieur Paterson est-il un poète prometteur ou un amateur un peu maladroit ?
C’est vrai. Il y avait un petit silence une fois ou deux pendant leur conversation. Je l’ai oublié.animal a écrit:pour l'entente j'ai trouvé qu'il mettait bien en avant l'effort (silencieux) qui entretient la tranquillité.
J’ai un peu réfléchi. Pourquoi étais-je gênée en regardant ce film ?
Parce que j’avais l’impression de regarder moi-même dans un miroir ? (je ne suis ni chauffeur de bus ni de taxi ) Parce qu’il est très cool monsieur Paterson ? Il est cool, non ? L’avez-vous trouvé très cool ? Plus le cinéaste le décrit comme un citoyen discret, plus il est cool, non ?
Comme je ne me trouve pas du tout cool, quand le miroir me dit (comme dans Blanche-Neige), « Voilà, vous êtes très cool ! », ça me gêne énormément, c’était ça cette gêne ?
Et ses poèmes ? Pensez-vous que ses poèmes sont plutôt beaux ? Plutôt moyens ? Plutôt bofs ?
Monsieur Paterson est-il un poète prometteur ou un amateur un peu maladroit ?
- Spoiler:
- Après que j’avais posté mon avis, j’ai commencé à penser sur les jumeaux/jumelles. Il voit six ou sept paires de jumeaux dans une semaine. C’est un jeu de répétition bien fonctionné. J’ai souri chaque fois. Pensez-vous que cette répétition était une préparation pour la fin ?
Jarmusch aurait pu faire apparaître six poètes aussi. Dans ce cas l’histoire sera complètement différente.
Gnocchi- Messages : 965
Date d'inscription : 01/01/2017
Re: Jim Jarmusch
les poèmes sont des "vrais" poèmes d'un auteur, de par là ? (ai-je collé son nom dans mon message ?)
pas forcément ce qui me stimule le plus à l'arrivée. la démarche me fait plus d'effet.
ils sont tous cools non ? c'est un cinéaste du cool. n'empêche c'est... cool ? si ça se trouve dans quelques années tu le revois et dit que c'est bien bon ?
huhu.
pas forcément ce qui me stimule le plus à l'arrivée. la démarche me fait plus d'effet.
ils sont tous cools non ? c'est un cinéaste du cool. n'empêche c'est... cool ? si ça se trouve dans quelques années tu le revois et dit que c'est bien bon ?
huhu.
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Re: Jim Jarmusch
Merci Animal. Je ne savais pas que les poèmes étaient écrits par un professionnel (?).
Je croyais que c’était Jarmusch ou le scénariste les avait écrits.
Je croyais que c’était Jarmusch ou le scénariste les avait écrits.
Gnocchi- Messages : 965
Date d'inscription : 01/01/2017
Re: Jim Jarmusch
Animal a bien évoqué Ron Padgett, l'auteur des poèmes, dans son premier message.
Et le charme, la sensibilité du film restent difficiles à décrire. Je trouve que Jarmusch a évité jusqu'au bout le piège d'une idéalisation figée, trop artificielle en réussissant à renouveler lors de chaque séquence une fragilité spontanée, une euphorie de la découverte d'une partie de soi et du monde.
Et le charme, la sensibilité du film restent difficiles à décrire. Je trouve que Jarmusch a évité jusqu'au bout le piège d'une idéalisation figée, trop artificielle en réussissant à renouveler lors de chaque séquence une fragilité spontanée, une euphorie de la découverte d'une partie de soi et du monde.
Avadoro- Messages : 1385
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 38
Re: Jim Jarmusch
Le film m'a tellement plu que j'ai eu peur de ce que je pourrais écrire de plat à son sujet. Et puis, c'est déjà dur d'écrire sur les livres. Mais je m'y sens en terrain mieux connu.animal a écrit:il ne peut pas y avoir de bonne raison à ça.j'ai pas osé finalement
Merci pour vos commentaires, qui sont tous très éclairants
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Jim Jarmusch
J'ai reçu ce film comme un poème à soi tout seul. At donc il n'y est pas question de cohérence, de logique et de plausibilité. Les poètes ont comme des bons génies posés sur la route de Paterson.
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8395
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Jim Jarmusch
au fait, animal, c'est donc dans Permanent Vacation, que John Lurie joue du saxophone dans la rue, la nuit. C'est d'ailleurs sa seule apparition du film.
Y avait un bonus intéressant sur mon dvd, avec une interview de Jarmusch qui parle du NY de l'époque où il était étudiant. Avec anecdote hallucinante quand il dit que le peintre Jean-Michel Basquiat dormait dans un sac de couchage dans une pièce où il tournait le film. Du beau monde qui se côtoyait dans ce NY de la marge.
Son film avait d'ailleurs était mal reçu par sa fac, car pas assez commercial, trop lent dans le rythme etc.
J'ai jeté un oeil à Year of the Horse, mais ce n'est vraiment pas mon truc, donc je n'irai pas voir son nouveau docu non plus.
Y avait un bonus intéressant sur mon dvd, avec une interview de Jarmusch qui parle du NY de l'époque où il était étudiant. Avec anecdote hallucinante quand il dit que le peintre Jean-Michel Basquiat dormait dans un sac de couchage dans une pièce où il tournait le film. Du beau monde qui se côtoyait dans ce NY de la marge.
Son film avait d'ailleurs était mal reçu par sa fac, car pas assez commercial, trop lent dans le rythme etc.
J'ai jeté un oeil à Year of the Horse, mais ce n'est vraiment pas mon truc, donc je n'irai pas voir son nouveau docu non plus.
Invité- Invité
Re: Jim Jarmusch
je me souviens aussi du bonus. offrons nous la séquence de saxo dans la ruelle :
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Re: Jim Jarmusch
J'ai revu Broken Flowers. Je confirme : j'ai toujours autant aimé ce film. Il est un peu dépouillé, plus mainstream, moins le Jarmusch qu'on connaît, mais il y a cette énergie que Bill Murray avait dans Lost in translation. Le jeu d'acteur de Bill Murray est d'ailleurs assez remarquable dans ce film. Tout au long du film, nous suivons les retours dans le passé de Don qui avait connu des amours. L'un de ces amours avait avoué à Don qu'un fils inconnu de lui était peut-être parti à sa recherche. Le chasse-croisé commence quand Don commence son périple sur la route organisé par son voisin qui l'encourage. Don, qui est assimilé à Don Juan, déploie ses dons de séducteur l'air de rien. La fin du film est l'une des meilleures que je me souvienne. Il y a cet aspect du synchronisme qui se remarque détail après détail, dévoilant ainsi le jeu des «indices» de l'enquête qui mène Don dans le sillage de ses anciennes conquêtes.
J'ai toujours pas vu Paterson. Ça devra finir par arriver. En attendant, il y a tellement de films de Jarmusch à voir et revoir...
J'ai toujours pas vu Paterson. Ça devra finir par arriver. En attendant, il y a tellement de films de Jarmusch à voir et revoir...
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
Age : 42
Localisation : Montréal
Re: Jim Jarmusch
J'ai encore revu Stranger than paradise hier soir.
Le genre de moment hors du temps, qui permet de planer. C'est salutaire pour ma part.
Ce film me fait toujours penser aux tableaux de Hopper, dans la première partie. Ces rues vides, ces immeubles, ces scènes de vie à l'intérieur où tout semble figé.
Puis le rêve américain en prend un sacré coup, avec ses "tv dinner", ce vide existentiel, cet ennui.
Le tout dans la poésie de Jarmusch. Un régal.
Le genre de moment hors du temps, qui permet de planer. C'est salutaire pour ma part.
Ce film me fait toujours penser aux tableaux de Hopper, dans la première partie. Ces rues vides, ces immeubles, ces scènes de vie à l'intérieur où tout semble figé.
Puis le rêve américain en prend un sacré coup, avec ses "tv dinner", ce vide existentiel, cet ennui.
Le tout dans la poésie de Jarmusch. Un régal.
Invité- Invité
Re: Jim Jarmusch
A mon tour de revoir Broken Flowers, quelques 12 ans après une séance ciné.
Et je rejoins tout à fait les impressions de Jack.
Un Jarmusch un peu plus consensuel et accessible peut-être avec l'aspect enquête et road-trip. Pourtant les critiques spectateurs sont sans pitié pour beaucoup. Trop lent ... blabla.
J'ai beaucoup aimé la référence à Lolita de Nabokov. Puis la bande son, toujours ! C'est du pur bonheur chez Jarmusch.
Le vla le Don Juan en survet !
Et je rejoins tout à fait les impressions de Jack.
Un Jarmusch un peu plus consensuel et accessible peut-être avec l'aspect enquête et road-trip. Pourtant les critiques spectateurs sont sans pitié pour beaucoup. Trop lent ... blabla.
J'ai beaucoup aimé la référence à Lolita de Nabokov. Puis la bande son, toujours ! C'est du pur bonheur chez Jarmusch.
Le vla le Don Juan en survet !
Invité- Invité
Re: Jim Jarmusch
Passé totalement à côté de ce film à sa sortie Il faudrait que je le revoie
ArenSor- Messages : 3366
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Jim Jarmusch
Oui plutôt passé à côté aussi pour ma part à l'époque, ça ne reste pas mon Jarmusch préféré pour autant mais j'ai apprécié ce second visionnage. Avec le mythe de Don Juan en tête, c'est aussi pas mal.
Invité- Invité
Re: Jim Jarmusch
Un film à part, la présence de Bill Murray avait créé beaucoup d'attentes et Broken Flowers s'attache pourtant à surprendre au-delà d'un rythme apparemment tranquille, presque désuet. Ce n'est pas une de ses oeuvres les plus marquantes mais ce voyage intérieur est à redécouvrir.
Avadoro- Messages : 1385
Date d'inscription : 07/12/2016
Age : 38
Re: Jim Jarmusch
Attiré par les commentaires, j'ai regardé Broken Flowers, et ça m'a plu _ peut-être parce que l'identification est plus facile avec l'âge (quoique je ne porte jamais de survêtement) ? Surtout le début, l'idée du regard sur le passé qui vous rattrape, le fantasme de le retrouver...
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15559
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Jim Jarmusch
Pas encore vu celui-ci ou pas encore vu en entier et en état de le regarder ?
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Re: Jim Jarmusch
Je viens de voir Patterson à la va-vite tout en prenant de l'écouter bout-par-bout.
Pour avoir connu Adam Driver dans la série Girls, j'étais presque déçu qu'il fasse autant contraste par rapport au rôle précédent. Je dirais que la copine déjantée - ou deux - fait contraste avec la copine de Patterson. En m'imprégnant dans le film, scène après scène, je me suis rallié avec le changement de perspective proposé. Non, je ne pense pas qu'Adam Driver soit décalé dans un film de Jarmusch, c'est même une «bénédiction» qu'il y soit.
Par rapport à Patterson lui-même, j'ai tendance à lui trouver un côté naïf, distrait. Je vous ferai remarquer qu'il s'agit d'un film qui se produit aux États-Unis, donc, il y a un effet de culture ambiante. La ville est attachante, les ballades en bus réconcilient avec le quotidien et le poète défile à toute vitesse... les poèmes sont récités. Là-dessus, ça aurait valu la peine de réduire la quantité de poésies citées, mais encore une fois, on accepte, on assume que ça fait partie de la démarche.
La relation idyllique entre les deux amoureux fait presque cliché, et nous voyons les différences entre les deux, mais il y a quelque chose qui nous dit que c'est authentique en même temps qu'on nous permet de se questionner à ce propos. Les visites rituelles de Patterson au bar, les péripéties dans le film, les rencontres avec les poètes dans la ville, il y a quelque chose d'intime qui nous permet d'imaginer le cadre de cette ville qui a vu grandir William Carlos Williams et Allen Ginsberg.
Est-ce que le film est magique... je dirais que ces errances d'un moment à l'autre dans le film, sa structure non-linéaire fait en sorte de donner un peu de pep à un film qui aurait eu besoin d'un peu de finition dans les détails, mais parce que c'est Jarmusch, on lui pardonne ces imperfections. D'un bout à l'autre, la succession des plans des amoureux collés au lit revient telle une ritournelle. Il y a quelque chose qui me rappelle ce que Pasolini a essayé comme cinéma de poésie.
C'est un bon film, mais ce n'est pas mon préféré... je l'aurais fait différemment, mais c'est une sensibilité qui en vaut une autre.
Arturo a écrit:Si j'aurais un seul reproche, ce serait le côté un peu trop placide du personnage principal, qui semble d'une gentillesse presque inhumaine, ce qui d'un côté est très agréable pour les optimistes (et le film est très positif dans sa manière d'appréhender le monde), mais semble un peu exagéré ?
Sa femme est bien délirante, et le chien ...
Pour avoir connu Adam Driver dans la série Girls, j'étais presque déçu qu'il fasse autant contraste par rapport au rôle précédent. Je dirais que la copine déjantée - ou deux - fait contraste avec la copine de Patterson. En m'imprégnant dans le film, scène après scène, je me suis rallié avec le changement de perspective proposé. Non, je ne pense pas qu'Adam Driver soit décalé dans un film de Jarmusch, c'est même une «bénédiction» qu'il y soit.
Par rapport à Patterson lui-même, j'ai tendance à lui trouver un côté naïf, distrait. Je vous ferai remarquer qu'il s'agit d'un film qui se produit aux États-Unis, donc, il y a un effet de culture ambiante. La ville est attachante, les ballades en bus réconcilient avec le quotidien et le poète défile à toute vitesse... les poèmes sont récités. Là-dessus, ça aurait valu la peine de réduire la quantité de poésies citées, mais encore une fois, on accepte, on assume que ça fait partie de la démarche.
La relation idyllique entre les deux amoureux fait presque cliché, et nous voyons les différences entre les deux, mais il y a quelque chose qui nous dit que c'est authentique en même temps qu'on nous permet de se questionner à ce propos. Les visites rituelles de Patterson au bar, les péripéties dans le film, les rencontres avec les poètes dans la ville, il y a quelque chose d'intime qui nous permet d'imaginer le cadre de cette ville qui a vu grandir William Carlos Williams et Allen Ginsberg.
Est-ce que le film est magique... je dirais que ces errances d'un moment à l'autre dans le film, sa structure non-linéaire fait en sorte de donner un peu de pep à un film qui aurait eu besoin d'un peu de finition dans les détails, mais parce que c'est Jarmusch, on lui pardonne ces imperfections. D'un bout à l'autre, la succession des plans des amoureux collés au lit revient telle une ritournelle. Il y a quelque chose qui me rappelle ce que Pasolini a essayé comme cinéma de poésie.
C'est un bon film, mais ce n'est pas mon préféré... je l'aurais fait différemment, mais c'est une sensibilité qui en vaut une autre.
Jack-Hubert Bukowski- Messages : 2490
Date d'inscription : 04/12/2016
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Localisation : Montréal
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