Lars Kepler
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Lars Kepler
Lars Kepler
Quoi ? Encore un écrivain de polar suédois ?
Presque... car ils sont deux :
Lars Kepler est le nom de plume d'un couple d'auteurs suédois de romans policiers, Alexandra Coelho Ahndoril (née en 1966 à Helsingborg) et Alexander Ahndoril (né en 1967 à Stockholm).
C'est court mais c'est tout ce que j'ai trouvé...
Bibliographie :
2010 L'Hypnotiseur
2011 Le Pacte
2013 Incurables
2014 Le Marchand de sable
2016 Désaxé
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Lars Kepler
Le Marchand de sable , trad. Lena Grumbach
Une chouette découverte.
Un texte qui va à l'essentiel. Pas de perte d'informations, tout ce qui est écrit est nécessaire, le reste est totalement absent. On se fout de savoir ce que les personnages mangent ou à quelle heure ils se brossent les dents, cela ne fait tout simplement pas partie de l'histoire. L'histoire n'est d'ailleurs pas une histoire mais un ensemble de faisceaux liés les uns aux autres qui font progressivement monter la tension du lecteur jusqu'à l'insoutenable (ou presque). J'ai plus d'une fois retenu ma respiration à la lecture de certains passages. Mais attention, ici pas de descriptions scabreuses, ni de plaies sanguinolentes, pas d'horreurs impensables, les auteurs ne font pas dans le gore mais peu à peu encerclent le lecteur. L'écriture n'a rien de folichon, les rares facilités concernent essentiellement les bulletins météorologiques qui parsèment le texte (il neige, il gèle, il fait froid…) mais ce resserrement sur l'histoire est un pur bonheur de lecture.
Il s'agit d'un roman mettant en scène un personnage violent, un tueur découvert plus ou moins par hasard par Joona Linna, un flic qui n'a rien d'un salaud, d'un alcoolique ou d'un baroudeur (il fait son job et c'est tout). Les auteurs ne s'arrêtent jamais sur les états d'âme des uns ou des autres, à moins que cela ne serve directement l'intrigue, son avancée. Jurek Walter, ce tueur, est emprisonné dans une cellule spéciale d'un hôpital psychiatrique car il est considéré comme un psychotique éminemment dangereux (le chef du service se met des bouchons d'oreille quand il doit entrer dans sa cellule !). Mais… Treize ans après sa disparition, Michael est retrouvé sur une voie de chemin de fer. Il souffre de malnutrition et de légionellose pourtant il est vivant et malgré ses treize années d'enferment (de l'âge de dix à vingt-trois ans) il n'a pas complètement perdu l'esprit. Sa sœur, Felicia est encore entre les mains de celui qu'il appelle comme dans les contes de l'enfance : Le Marchand de sable… Or si ce Marchand de sable existe, alors c'est que Jurek a un complice qui continue son œuvre machiavélique (enlever des êtres humains et les enfermer pendant de longues années sans autres sévices que cet enfermement).
Pour faire parler Jurek, une jeune flic va devoir intégrer l'hôpital en se faisant passer pour une patiente violente.
Le reste est à l'avenant ! Une très grande efficacité pour un roman qui se lit dans la fièvre et l'attente. La fin tarde un peu à venir mais de bout en bout l'ambiance glaçante reste convaincante.
mots-clés : #polar
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Lars Kepler
L'Hypnotiseur , trad. Hege ROEL ROUSSON, Pascale ROSIER
Première enquête de l'inspecteur Joona Linna, en compagnie d'un hypnotiseur qui depuis dix ans a renoncé à sa pratique et qui se voit obliger (pour sauver la sœur d'un enfant sauvagement attaqué et dont le reste de la famille est morte poignardée) de revenir à l'hypnose. Suite à cette séance les vies de Erich Maria Bark, de sa femme Simone et de son fils Benjamin vont être totalement bouleversées, car, sachez le, on ne parcourt pas impunément les abysses d'êtres détruits, violents et suicidaires.
On a donc un hypnotiseur qui n'hypnotise plus, une famille pleine de fissures qui se construit autour de Benjamin, l'enfant hémophile et d'un flic (Joona) qui prétend avoir toujours raison (et qui aime bien qu'on le lui dise).
Ce roman qui a pour cadre la cellule familiale prête à exploser est également un roman des profondeurs, celles que l'on découvre dans la seconde partie du récit, lorsque le lecteur revient dix ans en arrière pour découvrir les patients de Bark et les raisons qui lui ont fait arrêter l'hypnose…
Naviguant entre enfants tueurs, folles furieuses hystériques et nymphomanes, enquêtes parallèles et famille maltraitante, la foule des personnages, des intrigues, des événements se déroule le long de 650 pages qui se dévorent. Oui. Même si parfois la narration semble flotter dans une sorte d'entre-deux bizarre, de jusant, de fausse activité, même si parfois le lecteur se demande qu'elle est la place de la police dans la vie suédoise (ne sont-ils donc que deux ou trois plus ou moins incompétents et que l'on rechigne à appeler ?), ainsi que celles des institutions psychiatriques (a-t-on réellement relâché des patients violents sous prétexte d'une guérison qui arrangeait les budgets de l'Etat ?), mais c'est peut-être justement dans ce flottement, dans cette vacance que le lecteur trouve tout l'intérêt de cette lecture. Comme si les auteurs ne désiraient pas imposer des vérités mais plutôt soulever des questions.
Ce premier opus, sans doute pas totalement réussi (le fait d'écrire à deux mains créant peut-être ce flottement narratif) mais malgré tout très intrigant, a au moins le mérite de ne pas proposer l'histoire d'un flic surpuissant physiquement et intellectuellement mais plutôt un intuitif et des personnages vraiment attachants parce que en proie aux doutes, aux infidélités et aux mensonges ; aux petites lâchetés quotidiennes qui pourrissent lentement les existences...
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shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Lars Kepler
Le Pacte , trad. Hege ROEL ROUSSON
600 pages écrites sous tension, qui s'avalent sans même que le lecteur s'en rende compte, avec un art parfait du tempo et du suspens.
Trois personnes sont sur un bateau. L'une meurt noyée sans être mouillée et les deux autres parviennent à échapper de justesse à leur agresseur. Un tueur. Payé pour aller au bout de son contrat.
Le même jour, le corps de Carl Palmcrona est retrouvé pendu dans son appartement (suicide ou meurtre déguisé ?). L'homme est chargé de valider les contrats d'armement de la Suède.
Quel est le lien entre les deux affaires ?
C'est à Joona Linna que l'enquête est confié et il se voit épauler par une elfe en la personne de Saga Bauer. A eux deux (et quelques autres), ils vont précipiter le lecteur dans une course contre la montre haletante et parfaitement maîtrisée.
Je me suis vraiment régalée à lire ce roman écrit d'une traite, totalement addictif et qui ne se laisse jamais prendre en défaut. On est dedans, totalement immergé, comme si on suivait pas à pas l'ombre de Joona Linna, dont le personnage à la fois attachant et terriblement intuitif n'empêche pas les auteurs de travailler allègrement les autres personnages. Un très beau travail de composition où les lignes de vie et de mort se mélangent pour former un texte très bien rythmé.
D'ailleurs, la musique est très présente dans ce roman qui porte le titre de : Paganinikontraktet (Le Contrat-Le Pacte Paganini) ce qui est bien loin de me déplaire. Car si le couple Lars Kepler réussit à écrire un thriller parfait, il n'hésite pas à ouvrir des portes (parfois inattendues) sur des questions aussi vastes que la vente d'armes et les hypocrisies politiques qui les accompagnent, la problématique des groupuscules extrémistes, la misogynie de certains milieux policiers, tout en n'oubliant jamais de faire en sorte que les personnages est un fond, des doutes, des liens complexes, des rêves et des failles.
Un Régal !
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shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains de Scandinavie
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