Klaus Mann
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Re: Klaus Mann
Le Tournant
Quelle famille ! le père, Thomas, l’oncle, Heinrich, la sœur, Erika, le jeune frère, Golo et d’autres encore. Difficile d’être écrivain, avec derrière le dos l’ombre gigantesque du Commandeur, dit « Le Magicien ». Difficile de grandir dans un monde marqué par le traumatisme de la grande guerre, la montée des extrémismes, du totalitarisme. Difficile dans ce contexte d’assumer sa liberté entière, de se vouloir cosmopolite, citoyen du monde.
Difficile de vivre, quoi !
Probablement déçu par la tournure que prennent les évènements après la guerre, le conflit larvé entre Est et Ouest, fatigué d’avoir traîné ses guêtres dans tant de pays sans trouver le repos, d’avoir vu tant de compagnons de route se suicider, d’avoir connu tant de trahisons, miné par l’abus de stupéfiants, mais tout cela ce sont des détails par rapport à la hantise de la mort qu'il a toujours connu, Klaus Mann met fin à ses jours dans une chambre d’hôtel à Cannes en mai 1949.
Auparavant, il aura pris soin d’écrire cette extraordinaire autobiographie qu’il conçoit dès le départ comme son grand œuvre. Témoignage précieux sur la vie culturelle dans la république de Weimar, le milieu des intellectuels allemands en exil à partir de 1933, le livre est aussi une confession douloureuse, mais extrêmement pudique d’un homme qui ne triche pas et qui au soir de sa vie n’a plus rien à craindre du Commandeur !
Il y a les critères qu’on voudrait objectifs et puis il y a ce que nous sommes. De ce point de vue, Klaus Mann est un écrivain qui m’a profondément touché !
Quelle famille ! le père, Thomas, l’oncle, Heinrich, la sœur, Erika, le jeune frère, Golo et d’autres encore. Difficile d’être écrivain, avec derrière le dos l’ombre gigantesque du Commandeur, dit « Le Magicien ». Difficile de grandir dans un monde marqué par le traumatisme de la grande guerre, la montée des extrémismes, du totalitarisme. Difficile dans ce contexte d’assumer sa liberté entière, de se vouloir cosmopolite, citoyen du monde.
« Quelle sorte d’histoire ai-je à raconter ? L’histoire d’un intellectuel entre deux guerres mondiales, celle d’un homme, par conséquent, qui a dû passer les années décisives de sa vie dans un vacuum social et spirituel, s’efforçant avec ferveur – mais sans succès – de s’intégrer à une communauté quelconque, de se soumettre à un ordre quelconque, toujours errant, toujours vaguant sans trêve ni repos, toujours inquiet, toujours en quête….
L’histoire d’un Allemand qui voulait devenir européen, d’un Européen qui voulait devenir citoyen du monde. »
Difficile de vivre, quoi !
« 24 octobre (1942). Tristesse affreuse – qui assombrit tout. Désir de mourir.
25 octobre. Désir de mourir. Rien d’autre.
26 octobre. Désir de mourir… (Combien de temps peut-on supporter cela ?)
27 octobre. Désir de mourir.
Je désire la mort. La mort serait la bienvenue. Je voudrais bien mourir. La vie m’est désagréable. Je n’ai plus envie de vivre. J’aimerais énormément ne plus être obligé de vivre. La mort me serait absolument agréable. Je désire la mort. »
Probablement déçu par la tournure que prennent les évènements après la guerre, le conflit larvé entre Est et Ouest, fatigué d’avoir traîné ses guêtres dans tant de pays sans trouver le repos, d’avoir vu tant de compagnons de route se suicider, d’avoir connu tant de trahisons, miné par l’abus de stupéfiants, mais tout cela ce sont des détails par rapport à la hantise de la mort qu'il a toujours connu, Klaus Mann met fin à ses jours dans une chambre d’hôtel à Cannes en mai 1949.
Auparavant, il aura pris soin d’écrire cette extraordinaire autobiographie qu’il conçoit dès le départ comme son grand œuvre. Témoignage précieux sur la vie culturelle dans la république de Weimar, le milieu des intellectuels allemands en exil à partir de 1933, le livre est aussi une confession douloureuse, mais extrêmement pudique d’un homme qui ne triche pas et qui au soir de sa vie n’a plus rien à craindre du Commandeur !
Il y a les critères qu’on voudrait objectifs et puis il y a ce que nous sommes. De ce point de vue, Klaus Mann est un écrivain qui m’a profondément touché !
ArenSor- Messages : 3376
Date d'inscription : 02/12/2016
Localisation : Rue du Nadir-aux-Pommes
Re: Klaus Mann
Avant la vie
Un ouvrage du grand Klaus Mann suscite toujours beaucoup d'attente. Il s'agit ici d'un recueil de jeunesse de huit nouvelles. le style est daté, emprunté même parfois, il y a un manque de rythme dans l'écriture et dans la construction des récits. Pourtant je ne me suis pas ennuyé. Peut être est ce du au fait d'être le témoin de l'éclosion presque introspective d'un grand écrivain. Ce n'est par conséquent pas le contenu qui intéresse mais surtout la place et le statut de cet ouvrage.
Mots-clés : #nouvelle
Un ouvrage du grand Klaus Mann suscite toujours beaucoup d'attente. Il s'agit ici d'un recueil de jeunesse de huit nouvelles. le style est daté, emprunté même parfois, il y a un manque de rythme dans l'écriture et dans la construction des récits. Pourtant je ne me suis pas ennuyé. Peut être est ce du au fait d'être le témoin de l'éclosion presque introspective d'un grand écrivain. Ce n'est par conséquent pas le contenu qui intéresse mais surtout la place et le statut de cet ouvrage.
Mots-clés : #nouvelle
Hanta- Messages : 1596
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 36
Re: Klaus Mann
merci Hanta !
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21144
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Klaus Mann
Plaisir de te lire, Hanta, salut à toi !
Et ce commentaire nous invite à croire que le talent se niche et se peaufine dans le temps, alors.
Ce doit être émouvant de voir ces maladresses stylistiques.
ça me rappelle Proust, sur le fil "jeux" : j'avais lancé celui qui cite un auteur, que l'on doit retrouver. J'avais choisi un extrait de jeunesse de Proust qui était si banal, au regard de l'expansion qu'a prise sa plume par la suite..
Et ce commentaire nous invite à croire que le talent se niche et se peaufine dans le temps, alors.
Ce doit être émouvant de voir ces maladresses stylistiques.
ça me rappelle Proust, sur le fil "jeux" : j'avais lancé celui qui cite un auteur, que l'on doit retrouver. J'avais choisi un extrait de jeunesse de Proust qui était si banal, au regard de l'expansion qu'a prise sa plume par la suite..
Nadine- Messages : 4866
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 48
Re: Klaus Mann
Eh bien en fait je lis très peu de "d'œuvres de jeunesse" et le grand écrivain dont j'avais lu en premier ses oeuvres de jeunesse c'était Pynchon. Pour Pynchon j'avais vu des qualités indéniables, là cela m'a moins frappé même si quelques fulgurances sont présentes.
Hanta- Messages : 1596
Date d'inscription : 03/12/2016
Age : 36
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Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens de langue allemande
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