Khushwant SINGH
Page 1 sur 1 • Partagez
Khushwant SINGH
source : WikipédiaKhushwant Singh était un romancier indien, également avocat, journaliste et politicien.
Khushwant Singh est né et a grandi dans la région du Penjab. Il a fait ses études à Delhi, puis au King's College de Londres.
Après avoir travaillé durant 8 ans comme avocat à la Cour de Lahore, il a rejoint le ministère des affaires étrangères en 1947, année de l'indépendance de l'Inde. Durant deux ans, il travaillé à Paris pour le compte de l'UNESCO.
Il était également journaliste pour la radio et la presse écrite.
Khushwant Singh a siégé au Parlement durant 6 ans. En tant que personnage public, il a été accusé de favoriser le parti au pouvoir au Congrès, en particulier lorsqu'Indira Gandhi était au pouvoir. Sa foi dans le système politique indien a été ébranlée par les émeutes anti-Sikh qui ont suivi l'assassinat de celle-ci, mais il a milité toute sa vie pour concrétiser les promesses de la démocratie indienne.
Comme auteur, Khushwant Singh était connu pour sa défense de la laïcité, son ton sarcastique et son amour immodéré de la poésie.
Il a notamment dépeint au vitriol les différences sociales et comportementales entre Indiens et Occidentaux.
Khushwant Singh est décédé en 2014 à Delhi.
Ouvrages traduits en français :
Romans
Je n'entendrai pas le rossignol
Train pour le Pakistan
Delhi
Recueil de nouvelles
Une épouse pour le sahib
Dernière édition par Armor le Sam 1 Juil - 20:59, édité 1 fois
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Khushwant SINGH
Train pour le pakistan
Mano Majra ; quelques huttes, un temple sikh, une mosquée, et l'orgueil du village, la villégiature dans laquelle les hauts fonctionnaires viennent se ressourcer le week-end. Et puis la gare, dont les trains rythment le quotidien. L'indépendance ? Elle ne soulève guère les passions, les villageois n'en attendent rien ; tout au plus, fatalistes, sont-ils conscients que d'esclaves des Anglais, ils vont devenir esclaves du nouveau gouvernement…
Autour d'eux, le drame de la Partition se déploie avec fureur, détruisant irrémédiablement des siècles de cohabitation tranquille et même amicale entre communautés ; mais à Majno Mara, on refuse de se laisser happer par ce déferlement de violence, et la vie s'écoule comme toujours, rythmée par les travaux agricoles, les prières et les exactions des voyous locaux.
Seulement, Majno Maro est situé sur la frontière entre l'Inde et le Pakistan nouvellement créé ; un jour, ce ne sont plus des réfugiés que les trains charrient, mais des cadavres…
Si l'action se déroule entièrement dans ce hameau de quelques huttes, elle n'en est pas moins révélatrice de l'ambiance d'une région tout entière. L'Inde de Khuswhant Singh est profondément marquée par le système des castes ; autrefois soumis aux seigneurs féodaux, puis aux Anglais, les villageois font tout naturellement allégeance à ceux dont le prestige vient cette fois de l'éducation. Iqbal, jeune étudiant envoyé à Majno Mara par le parti communiste pour éduquer les masses, semble accepter comme totalement naturelle cette servitude spontanée que nul ne songe à remettre en question… Dans cette société à la hiérarchie immuable, les puissants usent et abusent des lois à leur guise, quitte à broyer quelques vies pour servir de plus grands desseins. En témoigne le personnage du chef de la police, retors à souhait...
De la Partition qu'il a personnellement vécue, Kushwhant Singh a tiré un roman à la narration très sobre ; la violence inouïe et inattendue qui balaya la région, racontée à hauteur de villageois, n'en est que plus terrifiante.
L'auteur a parfaitement su saisir le moment où tout bascule, celui où la trompeuse harmonie se délite, et où le voisin de toujours devient soudainement un ennemi vecteur de toutes les peurs et de tous les fantasmes. Il décrit de façon simple mais saisissante l'esprit mouvant des foules, le petit rien qui peut tout faire s'embraser ; la force de persuasion du verbe, ou tout au contraire, sa tragique impuissance…
Et si le roman se termine par une pirouette peut-être un peu trop romanesque, pourra-t'on reprocher à l'auteur d'avoir voulu insuffler un peu d'humanité et d'amour à une époque qui en manquait tant ?
On le tuerait comme on tue les autres. D'ailleurs, à leurs yeux, il n'était pas neutre. On le déshabillerait, on verrait : "Circoncis, donc musulman !" (…) Quelques individus, d'une espèce pas tout à fait humaine, allaient abatttre d'autres individus de leur race. Un mince tassement à l'accroissement annuel de quatre millions d'individus ! Ce n'était même pas comme si l'on arrachait de braves gens aux mains de mauvais bougres. Car, si l'occasion était donnée aux victimes, elles se feraient bourreaux. En fait, les musulmans se faisaient bourreaux à peine un peu plus loin, sur l'autre rive de cette rivière.
(Ancien commentaire remanié)
mots-clés : #Independance #colonisation
Dernière édition par Armor le Mar 8 Aoû - 23:55, édité 3 fois
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Khushwant SINGH
ça a l'air intéressant ça (dis celui qui n'ose plus noter sur papier les noms et les titres).
_________________
Keep on keeping on...
Re: Khushwant SINGH
Mais si il faut noter (enfin celui-là !)
_________________
"Et au plus eslevé trone du monde, si ne sommes assis, que sus notre cul." (Michel de Montaigne)
Armor- Messages : 4589
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains d'Asie
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum