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Sébastien Rutés
par topocl Lun 25 Oct - 15:04
Sébastien Rutés
Né en 1976
Sébastien Rutés est écrivain et maître de conférences spécialiste de la littérature latino-américaine et plus particulièrement mexicaine.
Il enseigne la littérature latino-américaine à l'Université de Nancy 2 et est directeur de la revue espagnole Gangsterera consacrée au roman noir.
Œuvre
Romans
• Le Linceul du vieux monde, L'Écailler, coll. « L'Atinoir », 2008
• La Loi de l'Ouest, L'Écailler, coll. « L'Atinoir », 2009
• Mélancolie des corbeaux, Actes Sud, coll. « Actes noirs », 2011
Réédition, Actes Sud, coll. « Babel noir » no 134, 2015
• Monarques, Albin Michel, 2015 Coécrit avec Juan Hernández Luna.
• La Vespasienne, Albin Michel, 2018
• Mictlán, Gallimard, coll. « La Noire », 2019
Réédition, Gallimard, coll. « Folio policier » no 930, 2021
Ouvrages non fictionnels
• Lénine à Disneyland : Une étude littéraire sur l'œuvre de Paco Ignacio Taibo II, L'Écailler, coll. « L'Atinoir », 2010
• Pouvoir et violence en Amérique Latine, Presses universitaires de Rennes, 2012
Coécrit avec Françoise Aubès et Marie-Madeleine Gladieu.
merci à wikipedia
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Flore Vasseur
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Re: Sébastien Rutés
par topocl Lun 25 Oct - 15:21
Mictlán
Le Mictlán, dans la mythologie aztèque est un royaume dévasté et semé d’embûches où errent les morts pendant 4 ans avant de se dessaisir de leur âme et de leur force vitale pour accéder à l’oubli.
Nous sommes dans un pays jamais nommé, où l’énergie pour survivre est telle que peu importe la mort. Où la violence se déchaîne au détriment de toute règle, de tout espoir. Gros et Vieux, qui n’ont plus rien à perdre, convoient dans un camion rutilant, sur ordre du Commandant, un chargement de 157 cadavres voués à devenir des disparus. Au fil de épreuves et humiliations, insidieusement, la révolte s’éveille en eux, il quittent les chemins prévus, ils adoptent une sorte de liberté plus importante que la mort qui les attends.
C’est un roman pour lequel il faudrait inventer une déclinaison du mot noir : sombre, terrible, un roman fascinant de l’enfer sur terre. Les phrases durent des pages et des pages, halètent de virgule en virgule, traquent les pensées intimes et terribles de ces deux homme condamnés par le destin, qui se mettent peu à peu en quête d’un sens.
Difficile à lâcher, mais à épargner aux âmes sensibles, Le salaire de la peur est de la gnognotte à côté.
Le Mictlán, dans la mythologie aztèque est un royaume dévasté et semé d’embûches où errent les morts pendant 4 ans avant de se dessaisir de leur âme et de leur force vitale pour accéder à l’oubli.
Nous sommes dans un pays jamais nommé, où l’énergie pour survivre est telle que peu importe la mort. Où la violence se déchaîne au détriment de toute règle, de tout espoir. Gros et Vieux, qui n’ont plus rien à perdre, convoient dans un camion rutilant, sur ordre du Commandant, un chargement de 157 cadavres voués à devenir des disparus. Au fil de épreuves et humiliations, insidieusement, la révolte s’éveille en eux, il quittent les chemins prévus, ils adoptent une sorte de liberté plus importante que la mort qui les attends.
C’est un roman pour lequel il faudrait inventer une déclinaison du mot noir : sombre, terrible, un roman fascinant de l’enfer sur terre. Les phrases durent des pages et des pages, halètent de virgule en virgule, traquent les pensées intimes et terribles de ces deux homme condamnés par le destin, qui se mettent peu à peu en quête d’un sens.
Difficile à lâcher, mais à épargner aux âmes sensibles, Le salaire de la peur est de la gnognotte à côté.
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topocl- Messages : 8546
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Re: Sébastien Rutés
par Tristram Lun 25 Oct - 15:48
Ah ! Voici qui paraît moins consensuel ! Il faut de plus reconnaître que le Mexique, tant mythologique qu'actuel, est fascinant. Je me laisserai bien tenter !
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Re: Sébastien Rutés
par topocl Lun 25 Oct - 15:53
Ca fait longtemps qu'on sait que tu n'es pas une âme sensible.
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topocl- Messages : 8546
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Re: Sébastien Rutés
par topocl Lun 25 Oct - 15:55
Moins consensuel que quoi?Tristram a écrit:Ah ! Voici qui paraît moins consensuel !
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topocl- Messages : 8546
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Re: Sébastien Rutés
par Tristram Lun 25 Oct - 16:03
Moins consensuel que les auteurs et livres que tu nous a proposés juste avant !
Pour tenter de communier avec ta sensibilité, je viens de me programmer la lecture de Christian Bobin, La Femme à venir (je sais que c’est ton thème favori).
Pour tenter de communier avec ta sensibilité, je viens de me programmer la lecture de Christian Bobin, La Femme à venir (je sais que c’est ton thème favori).
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Tristram- Messages : 15927
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Re: Sébastien Rutés
par topocl Lun 25 Oct - 16:22
C'est drôle de parler de consensuel pour des livres où il y a un seul avis, c’est pour ça que je doutais!Tristram a écrit:Moins consensuel que les auteurs et livres que tu nous a proposés juste avant !
Pour tenter de communier avec ta sensibilité, je viens de me programmer la lecture de Christian Bobin, La Femme à venir (je sais que c’est ton thème favori).
Et note que Christian Bobin est trèèèès loin d'être un de mes auteurs favoris...
Dernière édition par topocl le Lun 25 Oct - 16:31, édité 1 fois
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Re: Sébastien Rutés
par Tristram Lun 25 Oct - 16:28
Consensuel avec la sensibilité de notre époque...
Sinon, je rebondissais (à pieds joints) sur tes derniers commentaires dans le fil Bobin...
Sinon, je rebondissais (à pieds joints) sur tes derniers commentaires dans le fil Bobin...
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Re: Sébastien Rutés
par topocl Lun 25 Oct - 16:34
Si je n'avais pas oublié ne pas affectionner Bobin, j'avais oublié ce que j'en ai écrit : j'ai relu et j'ai bien ri !Tristram a écrit:Sinon, je rebondissais (à pieds joints) sur tes derniers commentaires dans le fil Bobin...
(Génial non, la femme qui vous dit adorer son propre humour?)
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Re: Sébastien Rutés
par Tristram Lun 25 Oct - 16:36
On n'est jamais mieux servi que par soi-même...
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Re: Sébastien Rutés
par topocl Lun 25 Oct - 16:36
Mais bon, parler de ce gnangnan gentillet et teeeeellement poétique qu'est Bobin sur le fil de cet auteur fiévreux et désepér(é)ant, c'est assez cocasse!
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Re: Sébastien Rutés
par Tristram Lun 25 Oct - 16:48
Tu parlais de (ma) sensibilité...
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Re: Sébastien Rutés
par Bédoulène Lun 25 Oct - 16:48
sur que je vais lire ce livre de Rutés !
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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Re: Sébastien Rutés
par topocl Lun 25 Oct - 16:49
Tristram, il y a sensible et sensiblounet.
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Re: Sébastien Rutés
par Tristram Lun 25 Oct - 17:02
Je vais donc lire Rutés et Bobin, te relire et dresser un tableau comparatif.
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Tristram- Messages : 15927
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Re: Sébastien Rutés
par topocl Lun 25 Oct - 17:27
On verra qui va l'emporter, de la tripe rose ou de la tripe noire 
!
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Re: Sébastien Rutés
par Tristram Lun 25 Oct - 17:31
« Et tout pour la trippe. »
François Rabelais, « Le Quart Livre », chapitre LVII
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Re: Sébastien Rutés
par Tristram Dim 31 Oct - 16:57
Mictlán
Un dialogue de Gros et Vieux, quelques péripéties, et bien sûr les échos de la funèbre mythologie aztèque emportent le lecteur sur la route, jusqu’à ce que les morts, dans leurs sacs en plastique noir en guise de suaire, hantent littéralement les deux chauffeurs et toute une culture, sans faire l’impasse sur l’imagination du lecteur.
Les pensées des deux hommes sont caractéristiques de leur société, où la vie humaine n’a guère de valeur. À propos d’univers mexicain, on pense à Rulfo (Pedro Páramo), Fuentes, Arriaga, et bien sûr à Bolaño.
En fait ce roman ne manque pas de puissance, mais peut-être un peu de travail, correction et resserrement, de façon à essentialiser l’expression.
Ceci posé, le roman commence par les cogitations sous forme de soliloque de Gros, genre "flux de conscience", procédé plutôt lassant.« Mictlán : en nahuatl, "le lieu des morts", où les défunts accèdent à l’oubli après un long voyage à travers le monde d’en bas. »
Le scénario est incohérent, mais c’est surtout parce qu’on a trop le temps d’y penser : véhiculer sans cesse cent cinquante-sept assassinés dans un désert où les fossés sont soi-disant remplis de cadavres, parce qu’une loi interdit d’incinérer les victimes de mort violente est présenté comme un fait réel, mais ce "stockage" était dû au manque de place, plus par incurie que par manœuvre électorale… Reste que l’image est très forte.« …] mes cadavres à moi, je veux dire ceux qu’on m’a tués et les cadavres que j’ai faits, tous mes cadavres à moi, la grande famille de mes putains de cadavres qui viennent la nuit me tirer par les pieds [… »
« …] dans ce pays, on ne fait même plus la différence entre la vie et la mort, c’est pareil, personne n’imagine que la mort pourrait être pire que la vie, personne n’en a la moindre idée mais on n’a pas assez d’imagination pour imaginer quelque chose de pire [… »
Un dialogue de Gros et Vieux, quelques péripéties, et bien sûr les échos de la funèbre mythologie aztèque emportent le lecteur sur la route, jusqu’à ce que les morts, dans leurs sacs en plastique noir en guise de suaire, hantent littéralement les deux chauffeurs et toute une culture, sans faire l’impasse sur l’imagination du lecteur.
Les pensées des deux hommes sont caractéristiques de leur société, où la vie humaine n’a guère de valeur. À propos d’univers mexicain, on pense à Rulfo (Pedro Páramo), Fuentes, Arriaga, et bien sûr à Bolaño.
En fait ce roman ne manque pas de puissance, mais peut-être un peu de travail, correction et resserrement, de façon à essentialiser l’expression.
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Tristram- Messages : 15927
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Re: Sébastien Rutés
par topocl Dim 31 Oct - 17:26
Un récit mythologique des temps modernes, qu'importe l'incohérence quand l’imaginaire est là, la force des images. Et que j'ai pour ma part trouvé très resserré, personne ne m'ayant expliqué au préalable ce que signifie : essentialiser l’expression.
Dernière édition par topocl le Lun 1 Nov - 8:53, édité 1 fois
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Re: Sébastien Rutés
par Tristram Dim 31 Oct - 17:42
Ceci explique cela !
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