Johann Wolfgang von Goethe
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Johann Wolfgang von Goethe
Précurseur du mouvement romantique européen, Johann Wolfgang von Goethe est sans conteste l’une des plus grandes personnalités de la littérature allemande. Fils d'une famille bourgeoise fortunée, il reçoit une éducation approfondie : il lit à 3 ans et connaît le latin et le grec à 7 ans. Après des études de droit à Leipzig puis à Strasbourg, le jeune homme obtient son doctorat et devient avocat de la cour impériale. L’année 1794 marque la rencontre fondamentale avec Schiller et sa collaboration à la revue Les Heures. Passionné de musique, Goethe fait la connaissance de Mozart et Beethoven. Ce dernier compose la musique pour accompagner l’une des oeuvres de l'écrivain, 'Egmont'. Maîtrisant tous les genres - poésie, théâtre, roman... - son oeuvre immense a placé l'Allemagne, pendant plus d'un demi-siècle, au premier plan littéraire. Féru de sciences, l’écrivain côtoie Arthur Schopenhauer, avec qui il discute de sa théorie des couleurs. Son intérêt se porte également sur l’histoire naturelle et il publie un essai sur la métamorphose des plantes. Ses deux chefs-d'oeuvre universels, 'Faust' et 'Les Souffrances du jeune Werther', ont influencé toute l'Europe et ont traversé les générations en conservant intact leur génie. Johann Wolfgang von Goethe est la figure de proue de deux mouvements littéraires : le Sturm und Drang - qui succède à la période des Lumières et annonce le romantisme - et le classicisme de Weimar.
Théâtre:
L'Amant capricieux
Goetz de Berlichingen
Mahomet (Goethe) (1772-1773)
Clavigo (1774)
Stella (1776)
Iphigénie en Tauride (1779)
Nausicaa (1787)
Egmont (1789)
Torquato Tasso
Le Grand Cophte (1790)
Le Général citoyen (1793)
Les Révoltés (1793)
La Fille naturelle (1804)
Écrits sur les Lumières et la Philosophie de l'histoire contenant les notes inédites de Goethe à sa traduction du Neveu de Rameau de Diderot (1805), Éditions de l'Épervier, 2010
Faust I (1808) et II (1832, posthume')
(sources Evene et Wikipédia)
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Johann Wolfgang von Goethe
Faust
Faust y est présenté comme un homme admiré par le peuple pour sa sagesse, épris de connaissance profonde, vivante, transcendante. Accablé par l'insignifiance de son savoir et désespérant de ne rien découvrir qui puisse le satisfaire, il signe un pacte avec Méphistophélès. Celui-ci doit l'initier aux jouissances terrestres et le servir fidèlement dans ce monde. En échange de cela, Faust s'engage à lui livrer son âme dès qu'il ira dans l'autre monde, au lieu de chercher sans trêve de nouvelles jouissances, il dira paresseusement à l'instant qui passe « Arrête-toi, tu es si beau ! ». Cette pièce se rattache au courant Sturm und Drang.
Faust, la pensée de toute une vie, Goethe puisant en lui année après année la recherche de la condition humaine, les paradoxes, tiraillé entre plusieurs mondes, soif de savoir, du bonheur, de l’hédonisme. Et si le seigneur n’était qu’un mot pour se définir, dessinant nos contours, si la croyance ou l’athéisme n’était juste au final que la différence de mot choisi pour s’identifier.
La raison pourrait-elle correspondre dans un certain langage à dieu et l’hédonisme au diable ?
Mais si au fond tout ça n’était que l’humain et ses contradictions, entre le savoir et l’action.
L’homme a de tout temps voulu savoir, comprendre ses propres fondements, qu’il le puise dans l’ésotérisme, la science, le quantique, et si au fond ce besoin de toujours étudier nous faisait mieux nous fuir, passer à côté de ce que nous sommes réellement.
Comment une œuvre comme Faust ne pourrait ne pas être complexe et paradoxale en vue de son traitement philosophique métaphysique, « être ».
Ce que je sais, c’est que je ne sais rien « Socrate »
Le vivre à propos « Montaigne et ses essais »
Si vivre était jouir, convenant que le savoir n’est pas absolu.
Les questionnements sont sans doute plus importants que les réponses, ils nous permettent d’étudier interminablement les parts d’ombre dues au retranchement de nos propres interrogations, repoussent les limites d’un raisonnement.
ET si le « vivre à propos » plutôt que l’étude récurrente menant à l’errance était la réponse ?
Action «au commencement était l’acte » mais n’est-ce pas ce que l’homme tente de fuir en errant ?
La crainte de trop s'éloigner des bonnes mœurs , de la morale , d'un système de pensée montée de toute pièce par les religions .
Alors vivre serait tenter le diable…les synonymes de souffrance sont châtiment, pénitence, supplice…condamnation !
Vivre serait donc brûler la chandelle par les deux bouts , exister uniquement serait le choix de rester factice à soi-même à examiner ce que nous ne vivons pas, observer ce que nous ne pouvons donc comprendre au travers d’études théoriques, regarder le temps qui passe par la pensée des autres, contempler sa propre ignorance , considérer l’inconsidérable en dévisageant ce qu’on ne peut apprendre , épiant , guettant la vie …
Ne serait-ce pas là , la fin du savoir ?
La damnation serait donc une destruction idéale après avoir tout simplement vécu.
L’enfer, le diable, n’est peut-être que la représentation de nos profondeurs, l’humain.
Faust y est présenté comme un homme admiré par le peuple pour sa sagesse, épris de connaissance profonde, vivante, transcendante. Accablé par l'insignifiance de son savoir et désespérant de ne rien découvrir qui puisse le satisfaire, il signe un pacte avec Méphistophélès. Celui-ci doit l'initier aux jouissances terrestres et le servir fidèlement dans ce monde. En échange de cela, Faust s'engage à lui livrer son âme dès qu'il ira dans l'autre monde, au lieu de chercher sans trêve de nouvelles jouissances, il dira paresseusement à l'instant qui passe « Arrête-toi, tu es si beau ! ». Cette pièce se rattache au courant Sturm und Drang.
Faust, la pensée de toute une vie, Goethe puisant en lui année après année la recherche de la condition humaine, les paradoxes, tiraillé entre plusieurs mondes, soif de savoir, du bonheur, de l’hédonisme. Et si le seigneur n’était qu’un mot pour se définir, dessinant nos contours, si la croyance ou l’athéisme n’était juste au final que la différence de mot choisi pour s’identifier.
La raison pourrait-elle correspondre dans un certain langage à dieu et l’hédonisme au diable ?
Mais si au fond tout ça n’était que l’humain et ses contradictions, entre le savoir et l’action.
L’homme a de tout temps voulu savoir, comprendre ses propres fondements, qu’il le puise dans l’ésotérisme, la science, le quantique, et si au fond ce besoin de toujours étudier nous faisait mieux nous fuir, passer à côté de ce que nous sommes réellement.
Comment une œuvre comme Faust ne pourrait ne pas être complexe et paradoxale en vue de son traitement philosophique métaphysique, « être ».
Ce que je sais, c’est que je ne sais rien « Socrate »
Le vivre à propos « Montaigne et ses essais »
Si vivre était jouir, convenant que le savoir n’est pas absolu.
Méphistophélès : l’homme vivrait un peu mieux si tu ne lui avais donné le reflet de la lumière céleste ; Il l’appelle raison et s’en sert uniquement pour n’être que plus bête qu’une bête. »
«(…) les hommes me font de la peine en leurs lamentables vies(…) »
Le seigneur « .L’homme erre aussi longtemps qu’il cherche. »
Les questionnements sont sans doute plus importants que les réponses, ils nous permettent d’étudier interminablement les parts d’ombre dues au retranchement de nos propres interrogations, repoussent les limites d’un raisonnement.
ET si le « vivre à propos » plutôt que l’étude récurrente menant à l’errance était la réponse ?
Faust « Il y a longtemps que tout savoir m’écœure. Apaisons nos passions ardentes dans les fonds de la sensualité. Sous des voiles magiques intacts, que tout prodige à l’instant s’effectue ! Jetons nous dans la rumeur du temps, dans le roulement de l’éventuel ! Puissent alors alterner douleur et plaisir, réussite er dégoût selon qu’il se pourra. Pourvu que l’homme s’active dans sa trêve. »
Action «au commencement était l’acte » mais n’est-ce pas ce que l’homme tente de fuir en errant ?
La crainte de trop s'éloigner des bonnes mœurs , de la morale , d'un système de pensée montée de toute pièce par les religions .
Alors vivre serait tenter le diable…les synonymes de souffrance sont châtiment, pénitence, supplice…condamnation !
Faust « Je me consacre au délire, au plus douloureux plaisir, à la haine d’amour, à l’ennui qui réconforte. Mon sein guéri de l’appétit de savoir ne se fermera désormais à aucune douleur (…) Amasser sur ma poitrine leur bien-être et leur mal, élargir ainsi mon propre « moi » à la dimension de leur être, et comme ils le font eux-mêmes, à la fin aussi me fracasser. »
Méphistophélès « chacun apprend ce qu’il peut apprendre, mais celui qui saisit l’instant, voilà l’homme accompli »
Vivre serait donc brûler la chandelle par les deux bouts , exister uniquement serait le choix de rester factice à soi-même à examiner ce que nous ne vivons pas, observer ce que nous ne pouvons donc comprendre au travers d’études théoriques, regarder le temps qui passe par la pensée des autres, contempler sa propre ignorance , considérer l’inconsidérable en dévisageant ce qu’on ne peut apprendre , épiant , guettant la vie …
Ne serait-ce pas là , la fin du savoir ?
La damnation serait donc une destruction idéale après avoir tout simplement vécu.
L’enfer, le diable, n’est peut-être que la représentation de nos profondeurs, l’humain.
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Johann Wolfgang von Goethe
Ah, je cherchais justement hier si Goethe avait un fil et il n'en avait pas encore ! Merci Oulipo pour cette ouverture ! Je compte lire Faust cette année, je me réserve donc la lecture de ton commentaire pour le moment de la découverte !!
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Johann Wolfgang von Goethe
Pareil pour moi. Ce sera une relecture mais avec des yeux neufs j'espère !
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 28
Re: Johann Wolfgang von Goethe
Anecdote :
"La guerre de Sept Ans est pour lui l'occasion de découvrir la civilisation française : un officier français, le comte de Thorane, s'installe en effet dans la maison de la famille Goethe en 1759, alors que l'armée française réside à Francfort."
Quand Goethe étudia à Strasbourg, il était moqué par les autres étudiants pour son accent ; en effet il parlait français avec l'accent provençal, car le Comte de Thorane était du midi et à l'écouter Goethe a "attrapé" l'accent.
(la Provence insolite de Jean-Pierre Casselly)
"La guerre de Sept Ans est pour lui l'occasion de découvrir la civilisation française : un officier français, le comte de Thorane, s'installe en effet dans la maison de la famille Goethe en 1759, alors que l'armée française réside à Francfort."
Quand Goethe étudia à Strasbourg, il était moqué par les autres étudiants pour son accent ; en effet il parlait français avec l'accent provençal, car le Comte de Thorane était du midi et à l'écouter Goethe a "attrapé" l'accent.
(la Provence insolite de Jean-Pierre Casselly)
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21098
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Johann Wolfgang von Goethe
Tiens, ça me fait penser que j'avais lu et écris un commentaire sur son Wilhelm Meister y a quelques temps.
Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister
On ne voit que très rarement Wilhelm Meister seul, dans ce bildungsroman où il faut le suivre dans de nombreux préparatifs, déplacements, représentations, drames ou rêves. La troupe d’acteurs accompagnant Wilhelm, les autres personnages que l’on rencontre, nourrissent le roman d’une quantité hallucinante d’histoires… histoires personnelles (Wilhelm est le confident de tout le monde), histoires vécues entre eux, histoires imaginées ou fantasmées ; il y a une couche d’irréalité au moins aussi épaisse que le volume lui-même. Goethe en fait trop mais cache bien son jeu, peut-être est-il aussi génial qu’assommant.
Ce qui sous-tend toute cette profusion m’a paru beaucoup plus intéressant et touchant que tout le reste. Une subtilité dans sa réflexion sur l’expérience et une finesse psychologiques qui rend certains personnages attachants. L’humour inattendu de Goethe se jouant de son personnage comme d’une marionnette, comme lorsqu’il nous montre Wilhelm Meister, complètement médusé, en train de contempler les chaussons de la jeune fille qui s’est introduite en loucedé dans sa chambre. Il y a une sorte de narrateur secret qui se moque d’autant plus de son personnage qu’il existe une distance critique entre eux. Il est frustrant que tout cela soit noyé dans un bavardage abstrait incessant et que Goethe, abandonnant ici toute subtilité mais sans doute dans une volonté d’être édifiant, martèle un peu toujours le même type d’histoire. Mais moi, j’ai fini par les mélanger toutes.
Les années d'apprentissage de Wilhelm Meister
On ne voit que très rarement Wilhelm Meister seul, dans ce bildungsroman où il faut le suivre dans de nombreux préparatifs, déplacements, représentations, drames ou rêves. La troupe d’acteurs accompagnant Wilhelm, les autres personnages que l’on rencontre, nourrissent le roman d’une quantité hallucinante d’histoires… histoires personnelles (Wilhelm est le confident de tout le monde), histoires vécues entre eux, histoires imaginées ou fantasmées ; il y a une couche d’irréalité au moins aussi épaisse que le volume lui-même. Goethe en fait trop mais cache bien son jeu, peut-être est-il aussi génial qu’assommant.
Ce qui sous-tend toute cette profusion m’a paru beaucoup plus intéressant et touchant que tout le reste. Une subtilité dans sa réflexion sur l’expérience et une finesse psychologiques qui rend certains personnages attachants. L’humour inattendu de Goethe se jouant de son personnage comme d’une marionnette, comme lorsqu’il nous montre Wilhelm Meister, complètement médusé, en train de contempler les chaussons de la jeune fille qui s’est introduite en loucedé dans sa chambre. Il y a une sorte de narrateur secret qui se moque d’autant plus de son personnage qu’il existe une distance critique entre eux. Il est frustrant que tout cela soit noyé dans un bavardage abstrait incessant et que Goethe, abandonnant ici toute subtilité mais sans doute dans une volonté d’être édifiant, martèle un peu toujours le même type d’histoire. Mais moi, j’ai fini par les mélanger toutes.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Johann Wolfgang von Goethe
M'avait aussi frappé le jugement sévère de l'aîné sur le jeune homme (on pourrait pointer les mêmes travers de nos jours) _ et sur la démocratie.
« Il n'y a que le demi-talent qui cherche à mettre sa singularité bornée à la place de l'universalité sans limite, et à déguiser ses fausses notes sous le couvert d'une originalité, d'une indépendance désordonnées. […]
Si l'on peut commettre des fautes, on ne saurait en bâtir. »
« En ce qui concerne la majorité, nous avons des conceptions toutes particulières : dans les circonstances nécessaires et habituelles de l'existence, nous la laissons faire, mais dans l'acception plus élevée de la vie, nous n'avons pas grande confiance en elle. Toutefois, sur ce point, je ne dois pas m'étendre davantage. »
Johann Wolfgang von Goethe, « Wilhelm Meister », « Les Années de voyage », livre III
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15610
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Johann Wolfgang von Goethe
Intéressante anecdote, je ne savais pas !
J'avance assez péniblement dans Faust, j'ai un peu de mal avec cette traduction, je pense.
J'avais beaucoup aimé Werther, il y a maintenant quelques années de ça.
J'ai encore d'autres textes à découvrir non mentionnés dans la biblio (uniquement le théâtre... )
J'avance assez péniblement dans Faust, j'ai un peu de mal avec cette traduction, je pense.
J'avais beaucoup aimé Werther, il y a maintenant quelques années de ça.
J'ai encore d'autres textes à découvrir non mentionnés dans la biblio (uniquement le théâtre... )
Invité- Invité
Re: Johann Wolfgang von Goethe
Si voulez connaitre l'envers du "grand homme" ? Lisez Conversations de Goethe avec Eckermann (Gallimard) -
Par exemple, il déclare à la postérité que le grand poète français est ... Béranger.
Et non, il n' a pas dit que des bétises, Goethe, et il a quand meme couru le risque de s'exposer.
Mais avait-il la lucidité nécessaire pour etre autocritique ?
Par exemple, il déclare à la postérité que le grand poète français est ... Béranger.
Et non, il n' a pas dit que des bétises, Goethe, et il a quand meme couru le risque de s'exposer.
Mais avait-il la lucidité nécessaire pour etre autocritique ?
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Johann Wolfgang von Goethe
J'ai parcouru Les Conversations avec Eckermann, en regardant l'index des noms cités par l'un ou l'autre. (il y a d'autres conversations d'ailleurs, avec d'autres interlocuteurs)
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens de langue allemande
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