Yuval Noah Harari

wikipedia a écrit:  Yuval Noah Harari, né le 24 février 1976, est un professeur d’histoire israélien, auteur du best-seller international Sapiens : Une brève histoire de l'humanité. Il enseigne au département d’histoire de l’Université hébraïque de Jérusalem.

   Yuval Harari est né en Israël de parents libanais d'origine juive mizrahim. Il se spécialise en histoire médiévale et militaire et obtient son doctorat au Jesus College de l’université d’Oxford en 2002. Il devient enseignant de World History à l'Université hébraïque de Jérusalem en 2005.

   Harari se dit végétalien et le sort des animaux, en particulier des animaux d'élevage, est traité à plusieurs reprises dans son livre Sapiens. Il vit avec son mari dans le moshav Mesilat Zion près de Jérusalem.

   Les vidéos postées sur Youtube de ses conférences en hébreu sur l’histoire du monde ont été visionnées par des dizaines de milliers d’internautes en Israël. Yuval Harari propose également en 2014 une série de cours en ligne gratuits en anglais (MOOC) intitulée « A Brief History of Humankind ». Plus de 100 000 personnes y sont d’ores et déjà inscrites. Enfin Harari a pu se faire connaître dans le monde entier par le biais de ses Ted talks.

   Son ouvrage le plus connu s’intitule Sapiens : Une brève histoire de l’humanité. D’abord publié en hébreu , il a été traduit dans près de 30 langues. Le livre retrace toute l’histoire de l’humanité, depuis l’évolution de l’homo sapiens de l’âge de pierre au XXIe siècle. Sapiens est devenu un bestseller en Israël. Il a suscité l’intérêt des universitaires aussi bien que celui du grand public et a rapidement fait d’Harari une célébrité.

   Publications en français

   Sapiens : Une brève histoire de l’humanité, Paris, Albin Michel, 2015,

Sapiens Une brève histoire de l'humanité



D'abord il faut bien lire le titre : Une brève histoire de l'humanité il ne faut donc pas s'attendre à quelque chose d'universel, pas un truc objectif et "bêtement" chronologique genre Mallet Isaac, mais bien à une histoire spécifique proposée par Y N Harari avec ce que cela implique de subjectivité, un survol général alliant vision globale et esprit de synthèse.

Cette histoire (car cela ce lit réellement comme une histoire) nous est exposée avec un brio impressionnant, une prise de distance, dans un style fluide et accessible à tous qui n'endigue jamais ni l'érudition ni la réflexion.,La sauce  est épicée par une bonne dose d'ironie, d'humour, de paradoxes pouvant aller jusqu'à la provocation.  On est loin de l'avis hyper-pointu d'un spécialiste: Harari embrasse sans réserve l'histoire, bien sûr, mais aussi méta-histoire, archéologie, anthropologie, philosophie, sociologie, économie, théologie, sciences de toutes sortes et j'en passe...Ce mélange est éblouissant et détonnant, mais parfaitement maîtrise, et, c'est banal à dire, mais difficile à faire, j'aurais aimé apprendre l'histoire ainsi sur les bancs de l'école. Ce livre fait naître dans le lecteur beaucoup d'humilité, et en même temps le  rend plus grand qu'il n'était.

   Décrire « comment » et expliquer « pourquoi », quelle différence ? Raconter « comment » signifie reconstituer la série d'événements scientifiques qui ont conduit d'un point à un autre. Expliquer « pourquoi » veut dire trouver des relations de causalité qui expliquent l'occurrence de cette série d'événements particulières, à l'exclusion de tout autre.

Peut-être les historiens sauront-ils reconnaître des inexactitudes, des contresens ou de non-sense (voire des hérésies?). Je ne sais pas et je suis incapable d'avoir une opinion là-dessus (mais il est vrai que leur avis m'intéresserait) . Mais Harari cite ses sources, expose les théories contradictoires avant de se positionner et de  casser au passage un bon nombre nombre de mythes,

Voici donc l'histoire racontée par Y  N Harari, et son accélération incontrôlée:

La Révolution cognitive arrive sans doute par des mutations génétiques modifiant les aptitudes de socialisation, d'adaptation au monde et de pensée créative. Les chasseurs-cueilleurs coopèrent en groupes, investissent des territoires,et l'anéantissement des autres homos en est une conséquence : Homo sapiens, dernière espèce d' homo apparue, est la seule à survivre à partir de -13 000.

   A compter de la Révolution cognitive, les récits historiques remplacent les théories biologiques en tant que principales explications du développement de l'Homo sapiens. Pour comprendre le sens du christianisme ou la Révolution française il ne suffit pas de comprendre l'interaction des gènes, des hormones et des organismes, il est nécessaire de prendre en compte également l'interaction des idées, des images et des fantasmes.

La révolution agricole (-70 000)voit la main-mise de notre homo sapiens sur les espèces végétales et les autres espèces animales, mais aussi le début de l'asservissement de l'homme par le travail.

L'unification de l'humanité amène à la définition d'une zone d'extension en Asie-Afrique-Eeurope, menée par trois grands mythes : l'argent, le pouvoir et les religions (chapitre éblouissant sur les religions)

La révolution scientifique (500) (suivie de  sa petite sœur la Révolution industrielle) s'épanouit en l'Europe  d'un mélange de désir de connaissance et de désir de possession, s'ancrant sur la notion de progrès. Ses deux matrices sont les Etats et le Marché (lequel est une habile combinaison de l'argent et du capitalisme, nouvelle religion). Elle amène un bouleversement complet de l'ordre social, au détriment de la communauté et de la famille, pour produire des individus aliénés.

Cette cascade révolutionnaire a-t-elle rendu l'homme plus heureux ?

   Le regretté Neil Armstrong, dont l'empreinte de pas demeure intacte sur la lune qu'aucun vent de balaie, fut-il plus heureux que le chasseur-cueilleur anonyme qui, voici 30 000 ans, laissa l'empreinte de sa main sur une paroi de la grotte Chauvet ? Sinon, à quoi rimait de développer l'agriculture, les cités, l'écriture, le monnayage, les empires, la science et l'industrie ?

La cinquième révolution est à venir, et donc, Harari insiste bien là-dessus, imprévisible et inimaginable. S'il ne nie  pas les spectres de l'épuisement des énergies et du désastre écologique, Harari envisage comme possible, à travers une révolution cette fois-ci biologique et bionique, une simple fin de l'homo sapiens au profit d'autres êtres : lesquels?... ils verront bien!. Sans trop de regrets, au vu de comment il s'est comporté vis-à-vis de la planète, de lui-même et des autres espèces, depuis plus de 2 millions d'années. C'est une vision qui ne fait fait le choix ni de l'optimisme ni du pessimisme, dans une espèce de voie du milieu qui permet d'échapper à la souffrance. Et l'on comprend ici pourquoi il s'agit d'une brève histoire de l'humanité.

(commentaire récupéré)


mots-clés : #historique

Ah, il n'est jamais en rayon à la médiathèque (pourtant pourvue de deux exemplaires), je crois que je vais l'acheter du coup...

Je suis en train de lire Sapiens, un peu en diagonale je dois dire. Je suis curieux car ce livre est souvent revenu ces derniers temps à mes oreilles. J'attends d'en arriver à la partie prospectives, pour l'instant je suis sur la réserve. Il y a des choses intéressantes, bien vues (par exemple le rapport à la masculinité et la féminité qui n'est que construction subjective et imaginative, avec l'opposition illustrante du portrait de Louis XIV de Rigaud et d'une photo d'Obama : deux exemples de masculinité, de virilité, à des époques très éloignées, et c'est vrai que vu d'aujourd'hui on pourrait caractériser le roi soleil comme particulièrement efféminé de part sa tenue, sa posture ... alors qu'il représentait l'inverse à son époque).
J'ai du mal avec certaines affirmations concernant les hommes préhistoriques, pour moi on peut me raconter ce qu'on veut, je ne vois pas vraiment qui pourrait certifier qu'à telle époque les groupes sapiens étaient dirigés par un leader charismatique ou pas... Bref, partant de là, tout ceci est à prendre avec des pincettes. Mais c'est plus intéressant quand il reste dans la présentation de certaines hypothèses et différentes théories.

Tiens, c'est marrant, je lisais justement tout à l'heure un article sur cet homme et ce bouquin dont je n'avais jusqu'alors jamais entendu parler :

CLIC

Selon Wachtel, qui a aussi édité en 2005 Freakonomics de Stephen J. Dubner et Steven Levitt, le succès de Sapiens n'a pas été immédiat. Ce n'est que lorsque Mark Zuckerberg le met, quelques mois plus tard, dans sa très publique liste de lecture que les ventes décollent.

Toujours les mêmes qui décident.

Gloups !
A lire pour se faire son idée, pour l'instant dispensable pour ma part même si pas inintéressant sur certains points (j'en suis à la moitié).

je lis Sapiens en ce moment (à un rythme pas rapide), je découvre ce fil je vais pouvoir y apporter des éléments de lecture, en tous les cas ce que je puis dire dès à présent c'est que cette lecture me plait, que contrairement à ce que je pensais au tout début ce n'est pas qu'une oeuvre scientifique...
Publié en 2011 en hébreu, la version francaise est de 2015
Homo luzonensis de l'île de Luçon n'y figure evidemment pas, ce serait la cinquieme espèce apres la decouverte de l'homme de Florès, Homo luzonensis serait il apparenté à l'homme de Florès..? Affaire à suivre

tu nous en diras peut-être plus sur l'héritage de l'homme de Florès

tous ces petits bonhommes ont été découverts dans des îles d'Asie sur le chemin vers l'Australie, le tourisme ne serait donc pas une chose nouvelle, c'est epoustoufflant cette propension de l'homme a explorer sa planete, ce qui rend moins optimiste c'est que partout où il passe il detruit, genocide et pollue la nature (enfin pas les premiers hommes avant qu'ils ne developpent les outils)...

Sapiens sous-titre " une brève histoire de l'humanité" est à mon sens un des meilleurs livres de notre époque. Il raconte comment l'humanité en est arrivé là où nous sommes. naissance de l'écriture, des religions, du commerce, des communications entre les peuples. Ca se lit comme un roman. Il mêle ses connaissances historiques (c'est un professeur d'histoire à l'université hébraïque de Jérusalem) et sa connaissance des dernières découvertes archéologiques et scientifiques.
Mais il ne s'est pas arrêté là.
Il a écrit "une brève histoire du futur" où il s'interroge sur l'avenir de l'homme, qui sera dominé sans doute par les nouvelles technologies,
et "21 leçons pour le XXe siècle". que l'on pourrait sous titrer :" qu'est-ce qu'on va devenir avec tous ces dangers qui nous menacent ?" Bon, ce dernier, j'avoue que je ne l'ai pas terminé.
C'est un auteur qu'il ne faut pas emprunter, ni prêter parce que vous savez bien que les livres que vous prêtez, on ne vous les rend pas !!! il faut l'acheter, le garder, le relire, le feuilleter, en faire son livre de chevet.

April bienvenue ! j' ai le livre dans ma PAL !

après la blague là c'est du sérieux !

Oui, c'est plus sérieux, mais la blague que j'ai racontée m'a fait vraiment marrer quand je l'ai lue la première fois. Donc pour Harari, tu la fais passer direct au-dessus de la pile... Tu ne le regretteras pas.

c'est noté April mais pas tout de suite (risque de révolution dans ma LAL)

Sapiens n'a pas eu que des éloges. Cf. Le Monde diplomatique :

https://www.monde-diplomatique.fr/2019/01/PIEILLER/59436

On ne peut pas être d'accord avec tout ce que Harari écrit. On ne lit pas un roman, on lui des réflexions, et si j'ai apprécié la façon dont il raconte l'histoire de l'humanité, je suis plus réticente quant à l'idée qu'il se fait de ce qui nous attend dans l'avenir. Je ne crois pas que les robots remplaceront l'homme, que l'intelligence artificielle décidera de tout à notre place, et pourtant... quand on voit de quelle façon Google nous dicte les sujets qui nous intéressent, nous soufflent quelle marque de machine à laver il nous faut, et qu'il se base pour cela sur des algorithmes compliqués... ça donne à réfléchir. C'est un triptyque intéressant ; il embrasse des tas de sujets que l'on peut décortiquer, mais donner une appréciation péremptoire c'est aller un peu vite, je crois. En tous les cas, c'est vrai, ça se lit très facilement.
L'article du Monde Diplomatique donne une grande importance au fait que le succès du livre ait rapporté beaucoup d'argent... Le plus important n'est pas ce qu'il a rapporté à son auteur, c'est ce qu'il a apporté à des populations entières qui ont pu réfléchir à toutes les certitudes auxquelles elles sont attachées depuis des siècles, qui empêchent l'homme d'avancer et desquelles il a du mal à se défaire. Ca ne signifie pas qu'il faille toutes les rejeter... Mais entrevoir d'autres possibilités.

D'accord, April.
Mais à une époque où la vitesse est un critère de succès, sinon da qualité, on peut s'interroger
sur la pertinence de ce best seller.
De fait, en parcourant Google, j'ai vu que le succès immédiat du livre avait provoqué diverses critiques.
Sont-elles justifiées ? Je ne sais pas. Je n'ai pas lu le livre.
C'est juste une remarque.

Bien sûr, et c'est vrai que ça peut sembler suspect. Mais je le conseille tout de même ! Je crois que ce qui m'a plu c'est qu'il répétait plus ou moins ce que j'avais lu en ce qui concerne l'archéologie, l'histoire, les sciences cognitives, la façon dont le monde a évolué. Il me semble que les hommes ont pris un mauvais chemin et qu'il faudrait (mais c'est impossible et en plus on risque de lâcher la proie pour l'ombre) remettre tout à plat. Actuellement le principal souci des hommes n'est pas d'être heureux, c'est de gagner beaucoup d'argent. Et comme il en faut pour vivre heureux dans notre société, il n'y a pas de solutions. Je n'ai pas été déçu, même si je n'adhère pas à toutes ses inquiétudes en ce qui concerne notre avenir, comme je l'ai dit plus haut.