Haruki MURAKAMI

Le meurtre du Commandeur (2 tomes)

 Un livre comme souvent chez Murakami, dans lequel le réel dérape vers des mondes imaginaires, puis nous revenons au réel. Le héros de l'histoire vit une vie sans histoire avec sa femme. Il est portraitiste, peignant sans passion des portraits d'hommes d'affaires, mais avec suffisamment de talent pour en vivre.  

 Sa femme lui annonce un jour qu'elle veut divorcer parce qu'elle a un amant. Il quitte donc l'appartement, erre de villes en villes dans sa vieille Peugeot jusqu'au jour où un de ses amis lui propose d'habiter dans la montagne, une maison très isolée, qui appartient à son propre père, peintre célèbre dans la tradition Nihonga,  actuellement dans une maison médicalisée, atteint de démence sénile.

 Le héros vit donc dans cette maison, donnant quelques cours de peinture dans un centre d'art, jusqu'au jour où, montant au grenier, il découvre un tableau inconnu, dans la tradition Nihonga, qui représente le début de l'opéra Dom Juan: le viol de Donna Anna et le meurtre de son père, le Commandeur. A partir de là, d'autres mondes s'ouvrent, des idées se matérialisent dans un petit bonhomme du tableau qui parle étrangement comme l'elfe de maison de Harry Potter, une clochette tinte la nuit, un voisin étrange entre dans la vie du héros et on peut en faire ensuite un inventaire à la Prévert, du whisky, une fosse sans issue, un tableau improbable, une jeune fille qui arrive, un petit pingouin oublié, un plancher qui s'ouvre, des personnages de tableau qui s'incarnent, un secret de famille qui remonte à la deuxième guerre mondiale, mais pas de raton laveur.

 Le livre n'est pas aussi prenant que Kafka sur le rivage ou IQ 84, plus grand public, mais très agréable à lire.

merci pour ton ressenti Albert ! (personnellement je n'ai lu et apprécié que Kafka sur le rivage, le premier tome d'IQ ne m'a pas retenue)

Pas (encore) lu ! Simla s'était ennuyée, mais il semble que tu as apprécié, Albert !

M'en souviens même plus

D'où l'intérêt d'écrire des commentaires ; au moins, ça t'apprend l'avoir lu, et que ce n'est pas impérissable !

Si on a beaucoup apprécié Kafka sur le rivage, chronique de l'oiseau à ressort, IQ 84, ce livre là est beaucoup moins original, onirique, poétique. Mais malgré tout, il reste agréable à lire.
Il faut également accepter d'entrer dans un univers de l'absurde, il y a un peu d'Alice au pays des merveilles dans ce livre.

Exactement Tristram !