Poésie
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Re: Poésie
Excellent poète Rosewicz.
bix_229- Messages : 15439
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Re: Poésie
Un grain de blé dans l'eau profonde (Georges Haldas)
Sans feu ni lieu j'arrive
au bout de ce voyage
Ne me demandez rien
je n'ai pas de bagages
Simplement je regarde
tout seul obstinément
du côté de la mer
où s'est close l'étoile
Ni barque ni rivage
Les feux sont presque éteints
Quelques lueurs encore
d'enfance ici et là
Mais plus de fiançailles
Le point se fait petit
La porte se referme
L'oiseau du dernier vol
dans l'espace d'automne
s'éloigne sans un cri
Sans feu ni lieu j'arrive
au bout de ce voyage
Ne me demandez rien
je n'ai pas de bagages
Simplement je regarde
tout seul obstinément
du côté de la mer
où s'est close l'étoile
Ni barque ni rivage
Les feux sont presque éteints
Quelques lueurs encore
d'enfance ici et là
Mais plus de fiançailles
Le point se fait petit
La porte se referme
L'oiseau du dernier vol
dans l'espace d'automne
s'éloigne sans un cri
bix_229- Messages : 15439
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Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Je m’écorche de miroirs et de villes traversées
au rythme de ton souffle à toutes frontières alpines
un coeur différent tes passes d’eau tes rivières et galets
je me refais ce lit comme un rituel je retrace cet angle
d’où franchissent l’extravagance de mes envies
demain encore, il n’en demeure que le temps des pays
parallèles en itinéraire d’ailes tes pas sur le plancher
d’occasion
ce nous étalé dans le tumulte indécent
ce baiser allongé écumant à chaque ville retrouvée
il n’en demeure que cet amour plein de portes et
de coordonnées
le poids de ton corps ma boussole faite chair
Je me recroqueville comme un foetus qui a froid toute ma terre
et mes seins prophétisent la migration entre sève et fruit
chaque pétale est une paupière sur le monde
le poème se déverse et blasphème février
Dis-moi à grands coups d’espace le crissement de ton corps
qui s’effeuille nudité des songes
Aujourd’hui est un arbre de sable sur la nuque du matin.
Farah-Martine Lhérisson, Itinéraire zéro
Farah-Martine Lhérisson a été assassinée, elle et sa famille, à son domicile ce 15 juin 2020. Son recueil Itinéraire Zéro semble introuvable en France.
au rythme de ton souffle à toutes frontières alpines
un coeur différent tes passes d’eau tes rivières et galets
je me refais ce lit comme un rituel je retrace cet angle
d’où franchissent l’extravagance de mes envies
demain encore, il n’en demeure que le temps des pays
parallèles en itinéraire d’ailes tes pas sur le plancher
d’occasion
ce nous étalé dans le tumulte indécent
ce baiser allongé écumant à chaque ville retrouvée
il n’en demeure que cet amour plein de portes et
de coordonnées
le poids de ton corps ma boussole faite chair
Je me recroqueville comme un foetus qui a froid toute ma terre
et mes seins prophétisent la migration entre sève et fruit
chaque pétale est une paupière sur le monde
le poème se déverse et blasphème février
Dis-moi à grands coups d’espace le crissement de ton corps
qui s’effeuille nudité des songes
Aujourd’hui est un arbre de sable sur la nuque du matin.
Farah-Martine Lhérisson, Itinéraire zéro
Farah-Martine Lhérisson a été assassinée, elle et sa famille, à son domicile ce 15 juin 2020. Son recueil Itinéraire Zéro semble introuvable en France.
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Poésie
je viens de regarder ce triste évènement sur le net.
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21164
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Re: Poésie
La ruelle d'après
Après le tournant
Il y a la ruelle d'après
Il y a un vent nouveau
C'est là
Les gens qui s'aiment depuis longtemps
Vivent tout juste avec quelques mots
La lessive blanche est en train de sécher
Comme des cocons
En formant de légères fossettes à la fumée du repas des voisins
Un petit bébé grandit
L'odeur du bébé
À une journée de marche de là
Les feuilles des arbres chuchotent entre elles
L'odeur des feuilles
Dans le ciel du jour passent les dernières oies sauvages
Ko Un, Chuchotements, traduction de No Mi-Sug et Alain Génetiot
Invité- Invité
Re: Poésie
merci Arturo ! finesse, tendresse
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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Bédoulène- Messages : 21164
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Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
« Au bout de ma douleur
il y avait une porte.
Écoute-moi bien : ce que tu appelles la mort,
je m'en souviens.
En haut, des bruits, le bruissement des branches de pin.
Puis plus rien. Le soleil pâle
vacilla sur la surface sèche.
C'est une chose terrible que de survivre
comme conscience
enterrée dans la terre sombre.
Puis ce fut terminé : ce que tu crains, être
une âme et incapable
de parler prenant brutalement fin, la terre raide
pliant un peu. Et ce que je crus être
des oiseaux sautillant dans les petits arbustes.
Toi qui ne te souviens pas
du passage depuis l'autre monde
je te dis que je pouvais de nouveau parler : tout ce qui
revient de l'oubli revient
pour trouver une voix :
du centre de ma vie surgit
une grande fontaine, ombres
bleu foncé sur eau marine azurée. »
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Il est souvent question de la Bretagne, dans ce petit livre. J’aimerais qu’on ne s’y trompe pas. C’est simplement le nom que je donne à certaines de mes obsessions, tout à fait absurdes. Ce que m’a donné la fréquentation assez poussée de ce pays ne tient pas à ma présence « effective » au bord de la mer. Je reste persuadé que tout ce qui émeut l’homme peut se déclarer n’importe où, et singulièrement entre quatre murs neutres et nus. La Bretagne est l’anecdote de ma quête, qui reste tentative d’expulsion. Je me souhaite cette promotion, évidemment poétique, avant de mourir. Elle ne me semble qu’à l’état larvaire. Mais on va continuer.
G.P
G.P
Ces envies de vivre qui me prennent
Et cette panique, cette supplication
Cette peur de mourir
Alors que je n'ai pas encore vécu
Et que dans ces moments
J'ai ma vie sur la langue
Il me semble que ça va être possible, enfin
Que je vais y aller d'une grande respiration
Et cette panique, cette supplication
Cette peur de mourir
Alors que je n'ai pas encore vécu
Et que dans ces moments
J'ai ma vie sur la langue
Il me semble que ça va être possible, enfin
Que je vais y aller d'une grande respiration
Georges Perros : Poèmes bleus
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Sur les quais (I)
Au temps où je dansais la gigue,
J'aurais pu faire un bel enfant.
Mais à présent, ça me fatigue,
Je ne suis plus qu'un ci-devant.
J'en ai marre de l'élégance,
Des romans d'analyse et des chansons d'amour.
Adieu Messieurs ! Vive la France !
Moi, je remonte dans ma tour.
Ne cherchez pas de qui sont ces vers, où triomphent l'insouciance et la rêverie. Ils sont exactement d'un illustre inconnu dans le plus noble sens du terme. J'ai vainement essayé de me faire présenter ce poète, qui me paraît, à l'odeur de ses poèmes, passer la moitié de sa vie dehors. Il aime mieux garder l'anonymat.
................................................................................
Léon Paul Fargue est un poète français, 1876-1947, un peu oublié actuellement. Heureusement, les Editions des Sandres ont entrepris une édition
de ses oeuvres complètes.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
d’Orhan Veli (1914-1950)
Le beau temps m’a perdu.
Par un temps pareil j’ai démissionné
De mon poste d’employé,
Par un temps pareil j’ai pris goût au tabac,
Par un temps pareils je suis tombé amoureux ;
Par un temps pareil j’ai oublié
D’amener à la maison le sel et le pain ;
Par un temps pareil, toujours
Ma frénésie d’écrire des poèmes resurgit.
Le beau temps m’a perdu
Le beau temps m’a perdu.
Par un temps pareil j’ai démissionné
De mon poste d’employé,
Par un temps pareil j’ai pris goût au tabac,
Par un temps pareils je suis tombé amoureux ;
Par un temps pareil j’ai oublié
D’amener à la maison le sel et le pain ;
Par un temps pareil, toujours
Ma frénésie d’écrire des poèmes resurgit.
Le beau temps m’a perdu
Orhan Veli est un grand poète turc contemporain
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Lapide
Dietro spighe di tasso barbasso,
tra un rovo, onde un passero frulla
improvviso, si legge in un sasso :
QUI DORME PIA GIGLI FANCIULLA.
Radicchiella dall’occhio celeste,
dianto di porpora, sai,
sai, vilucchio, di Pia ? la vedeste,
libellule tremule, mai ?
Ella dorme. Da quando raccoglie
nel cuore il soave oblio ? Quante
oh ! le nubi passate, le foglie
cadute, le lagrime piante ;
quanto, o Pia, si morì da che dormi
tu ! Pura di vite create
a morire, tu, vergine, dormi,
le mani sul petto incrociate.
Dormi, vergine, in pace : il tuo lene
respiro nell’aria lo sento
assonare al ronzìo delle andrene,
coi brividi brevi del vento.
Lascia argentei il cardo al leggiero
tuo alito i pappi suoi, come
il morente alla morte un pensiero,
vago, ultimo : l’ombra d’un nome.
......................................................
Pierre tombale
Derrière des fleurs de molène,
dans la ronce où bat une aile
imprévue, on lit sur la pierre :
CI-GIT PIA, JEUNE FILLE.
Chicorée à l’œil bleu, dïanthe
de pourpre, et toi, liseron
sais-tu de Pia quelque chose ?
vous l’avez vue, libellules ?
Elle dort. Depuis quand a-t-elle
au cœur ce suave oubli ?
Combien, oh ! de nues en-allées,
de feuilles, de pleurs sans bruit ?
Combien, Pia, sont morts depuis
que tu dors ! Toi, pure d’autres
êtres créés pour mourir : si
calme, les mains sur ton sein.
Dors là, vierge, en paix ; ton léger
souffle dans l’air, je l’entends
s’accorder au vol des andrènes
avec le frisson du vent.
Le chardon laisse où tu respires
quelques aigrettes d’argent
comme, à la mort, qui meurt confie
en pensée l’ombre d’un nom.
Traduction Jean Charles Vegliante
Giovanni Pascoli est un grand poète italien de la fin du 19e siècle, 1855-1912
bix_229- Messages : 15439
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Re: Poésie
José Bergamín – Toi qui sais tant de choses…
Toi qui sais tant de choses,
dis-moi pourquoi l’oiseau vole ;
pourquoi les épis grandissent ;
pourquoi l’arbre reverdit.
Pourquoi s’illuminent de fleurs
les prairies au printemps.
Pourquoi la mer ne se tait pas.
Pourquoi les astres ne s’éteignent.
Pourquoi le silence est sonore
dans la solitude de la campagne :
et l’eau court se cacher
entre son rire et ses pleurs.
Pourquoi le vent avive le feu
quand il ne peut l’éteindre.
Pourquoi le cœur s’endort
si l’âme rêve encore.
*
Tú que sabes tantas cosas,
Dime por qué vuela el pájaro;
Por qué crecen las espigas;
Por qué reverdece el árbol.
Por qué se alumbran de flores
En primavera los prados.
Por qué no se calla el mar.
Por qué se apagan los astros.
Por qué es sonoro el silencio
En la soledad del campo:
Y el agua corre a esconderse
Entre su risa y su llanto.
Por qué el viento aviva el fuego
Cuando no puede apagarlo.
Por qué el corazón se duerme
Si el alma sigue.
***José Bergamín (1895-1983) – La claridad desierta (1973) – Traduit de l’espagnol par Jeanne Marie.
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
je trouve mélancolique
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Poésie
Prémisse
dans le soir pèlerin
qui destine à une table ou à une prière
ou à une parole défilante
c'est moi qui crie, peut-être,
dans le néon oscillant, dans le pouls
de la vie manifestante
qui ne sait pas se dénuder
par-dessus la peine de l'état présent
dans ma réserve ferme
s'enfonce le cri que j'élève,
le cri qui, peut-être, est aussi le mien
et, en offrande, je gargouille avant la détonation
Eugénio de Signoribus, Ronde des convers, traduction de Martin Rueff
Invité- Invité
Re: Poésie
Je ne crois pas que ce bon Théophile Gautier aie son fil ?
Le fameux l'Art pour l'Art, mais [ou: et ?] le blanc en couleur dominante.
Osé ? Je trouve !
C'est truffé de petites trouvailles pour ajuster les pieds, le réseau des rimes masculines/féminines est tissé dense, le rendu sensuel général impressionne, l'ambivalence sacré/profane transpire, ainsi que le romantisme -loin de Vigny- y trouve un souffle, pas un simple soupir ou un pet sous-baudelairien (notamment par une certaine exécration du monde environnant, ex.: l'hermine vierge de souillure), etc...
C'est Parnasse qui s'annonce.
(recueil Émaux et Camées, publié en 1852 - mon préféré de Gautier).Symphonie en blanc majeur
De leur col blanc courbant les lignes,
On voit dans les contes du Nord,
Sur le vieux Rhin, des femmes-cygnes
Nager en chantant près du bord,
Ou, suspendant à quelque branche
Le plumage qui les revêt,
Faire luire leur peau plus blanche
Que la neige de leur duvet.
De ces femmes il en est une,
Qui chez nous descend quelquefois,
Blanche comme le clair de lune
Sur les glaciers dans les cieux froids ;
Conviant la vue enivrée
De sa boréale fraîcheur
A des régals de chair nacrée,
A des débauches de blancheur !
Son sein, neige moulée en globe,
Contre les camélias blancs
Et le blanc satin de sa robe
Soutient des combats insolents.
Dans ces grandes batailles blanches,
Satins et fleurs ont le dessous,
Et, sans demander leurs revanches,
Jaunissent comme des jaloux.
Sur les blancheurs de son épaule,
Paros au grain éblouissant,
Comme dans une nuit du pôle,
Un givre invisible descend.
De quel mica de neige vierge,
De quelle moelle de roseau,
De quelle hostie et de quel cierge
A-t-on fait le blanc de sa peau ?
A-t-on pris la goutte lactée
Tachant l'azur du ciel d'hiver,
Le lis à la pulpe argentée,
La blanche écume de la mer ;
Le marbre blanc, chair froide et pâle,
Où vivent les divinités ;
L'argent mat, la laiteuse opale
Qu'irisent de vagues clartés ;
L'ivoire, où ses mains ont des ailes,
Et, comme des papillons blancs,
Sur la pointe des notes frêles
Suspendent leurs baisers tremblants ;
L'hermine vierge de souillure,
Qui pour abriter leurs frissons,
Ouate de sa blanche fourrure
Les épaules et les blasons ;
Le vif-argent aux fleurs fantasques
Dont les vitraux sont ramagés ;
Les blanches dentelles des vasques,
Pleurs de l'ondine en l'air figés ;
L'aubépine de mai qui plie
Sous les blancs frimas de ses fleurs ;
L'albâtre où la mélancolie
Aime à retrouver ses pâleurs ;
Le duvet blanc de la colombe,
Neigeant sur les toits du manoir,
Et la stalactite qui tombe,
Larme blanche de l'antre noir ?
Des Groenlands et des Norvèges
Vient-elle avec Séraphita ?
Est-ce la Madone des neiges,
Un sphinx blanc que l'hiver sculpta,
Sphinx enterré par l'avalanche,
Gardien des glaciers étoilés,
Et qui, sous sa poitrine blanche,
Cache de blancs secrets gelés ?
Sous la glace où calme il repose,
Oh ! qui pourra fondre ce coeur !
Oh ! qui pourra mettre un ton rose
Dans cette implacable blancheur !
Le fameux l'Art pour l'Art, mais [ou: et ?] le blanc en couleur dominante.
Osé ? Je trouve !
C'est truffé de petites trouvailles pour ajuster les pieds, le réseau des rimes masculines/féminines est tissé dense, le rendu sensuel général impressionne, l'ambivalence sacré/profane transpire, ainsi que le romantisme -loin de Vigny- y trouve un souffle, pas un simple soupir ou un pet sous-baudelairien (notamment par une certaine exécration du monde environnant, ex.: l'hermine vierge de souillure), etc...
C'est Parnasse qui s'annonce.
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Poésie
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Poésie
Tristram a écrit:"L'hermine vierge de souillure" renvoie à Anne et sa Bretagne, "Melius mori quam poedari", "Kentoc'h mervel eget bezan saotret" pour les intimes.
Version léonardienne ?
Alors chacun interprète bien entendu ainsi qu'il perçoit - sinon y aurait-il poésie ? - seulement nous avons une toute légère divergence de vue sur ce point mon cher:
Outre que Gautier évite superbement le trop fameux "blanche hermine", prévoyant sans aucun doute que les moteurs de recherche, un siècle et demi et des broquilles plus tard, renverraient à Sa Majesté de Bretagne, il ajoute:
Désignant l'ensemble des têtes ducales & couronnées - les porteurs d'hermine - je me doute que la tienne doit éviter de se porter lorsque la clim n'est pas enclenchée.Les épaules et les blasons
Ce qui me laisse penser cela ce sont les premiers vers,
Qui nous renvoient à d'autres traditions, si je ne m'abuse, que la Bretagne: mais à propos de ça aussi nous pouvons chipoter !On voit dans les contes du Nord,
Sur le vieux Rhin, des femmes-cygnes
Bon elle chauffe, cette ouverture de fil ?Tristram a écrit:De Théophile Gautier, j'ai aussi apprécié Caprices et zigzags, et La Morte amoureuse.
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
Re: Poésie
Oh, c'était juste une référence possible dans le poème, entr'autres, comme les Rhénanes d'Apollinaire.
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Poésie
La claque
Qu'est-ce qu'on garde
de quelqu'un
qui vient de partir
les premières heures
on a toujours
l'air un peu con
abasourdi
comme un chien
qui ne se demande même plus
pourquoi on le bat
nos yeux traînent par la fenêtre
à chercher une chanson
un souvenir
on regarde
ceux qui restent
on se blottit
ensemble
sous nos ailes cassées
on sourit
en pensant à la claque
qu'il n'a jamais donnée
et puis ensemble toujours
on se tait
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Poésie
Assez noir et dur le poème de Thomas Vinau que tu cites, Bix.
Je ne sais pourquoi ça m'évoque, par association, Francis Giauque, poète sombre, incommunicant, dans l'œuvre duquel je ne peux entrer que par gros moral au beau fixe.
Échantillon, Terre de dénuement par exemple:
Je ne sais pourquoi ça m'évoque, par association, Francis Giauque, poète sombre, incommunicant, dans l'œuvre duquel je ne peux entrer que par gros moral au beau fixe.
Échantillon, Terre de dénuement par exemple:
Terre de dénuement
pars
fais-toi ombre et silence
dans l'envahissement de la nuit
comme un orage à bout de souffle l'angoisse s'apaise au crépuscule l'animal traqué trouve enfin le repos dans les méandres de l'obscurité
n'a pas pu choisir
fut rejeté un jour
dans le sablier de l'angoisse
ne demandait que la paix et l'oubli
demain la bouche pleine de terre
ne pourra même plus crier
ensevelis hors du préau
où s'enflamment les lambeaux
de l'été nous n'aurons plus qu'un
ciel de boue pour imprégner
nos visages captifs de la
lourde étreinte des profondeurs
faites que mon corps
ne s'affole pas
à l'instant précis
où s'abattra
le couperet de l'ombre
Aventin- Messages : 1984
Date d'inscription : 10/12/2016
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