Musée Paul Valery à Sète : expo temporaire " Paul Valery et les peintres"

Encore Degas ; j'aime bien comme il rend bien le fessier, son bosselé, du bas. Ce petit froissé qu'on a souvent, nous les femmes. Quelques hommes aussi.

juste des ombres bien dosées. c'est fort.

On teste le tchat, là !

("mais Grâve", tristam, me suis fais la même. tu vois qu'on peut se croiser. Dîne bien.)

En vérité, en fait, beaucoup de peintres qui ne me plaisent pas beaucoup , dans cette expo, mais la possibilité de sentir, parce que peu de monde, le temps, un espace à échelle humaine, sentir intensément toute l'échelle de leur vision, de leur manière à eux. Et du coup, aucun déplaisir, redécouverte, estime. Et oui, émerveillement de toutes ces manières si personnelles de peinturlurer. un drôle de métier que de mettre le monde sur un plan circoncis.

Donc bien sûr,

MONET, dont je connais bien un long nymphéas du musée de Nantes. Qui me plait bien juste "d'être familier", mais qui m'a levé tout de même des sensations plaisantes. de Luminosité recréee on dit. C'est pourtant vrai. Et son côté abstrait  sur les nénuphars, c'est bien vu tout de même. ils étaient gonflés tout de même de changer autant, ou les temps changeaient fort, si ce ne sont eux les hommes qui changeaient.

Je ne poste pas les gros plans, on les connait trop, même si ceux -ci sont de la collection privée Nahmad.

Alors, je parlais des connus, méconnus, peu appréciés, etc, et ça continue, justement :
Marie Laurencin :
je me suis toujours dis "c'est joli, mais assez répétitif, bon. Elle devait être canon pour avoir réussi à autant être plébiscitée". Ou très drôle très spirituelle, ou je ne sais."
Et bien c'est la première fois que je voyais une de ses toiles, et il faut admettre qu'en vrai cela produit un truc spécial, son blanc est très spécial, on dirait de la chaux, il est mat et fin à la fois, ça produit une sensation assez érotique, en aplat pourtant non lisse, j ai bien regardé en plus ce n'est même pas étalé, elle écrase on dirait, son pinceau en plusieurs touches , côtes à côtes et ça fait un plein mille feuille digne d'un stuc, surligné des yeux noirs. Franchement du coup, j'ai beaucoup aimé. C'est remarquable, ça signe le blanc d'une manière très spécifique. Je me suis surprise à m'oublier dans ces billes noires quelques longues secondes, en sensation très positive. Toujours reprise par le gourmand du blanc impeccable et faussement plein.

Odilon Redon était dans cette même salle, je n'ai pas réussi à comprendre sa manière. c'est un rendez-vous pour plus tard j'espère, un jour, ailleurs.
Mais les voici les voilà :
"Personnage rouge devant un coquillage"

"Le centaure aux coquelicots"


c'est difficile d'accès, il va falloir que je lise davantage sur lui je pense, sinon je passe à côté. de ces toiles là en tous cas.

Pierre Bonnard
Le boulevard extérieur ( boulevard de Clichy et angle de la rue de Douai)
La photo est nulle, c'est dommage, car de loin, surtout, la toile a beaucoup de présence.
J'ai reconnu des sensations très similaires à celles que j'ai eues en marchant dans Paris dans des décors de ce type. Sinon dans ce secteur, précisément.

Henri matisse

"Portrait au manteau bleu"
très difficile à prendre en photo sans reflet.Navrée




et "La leçon de piano".

Galvanisée par le parcours préalable, j'ai un peu scotché sur le petit coin d'ombre au pied du guéridon, sur cette dernère. C'est vrai, c'est fou, il n'y en a pas d'autres quasiment.

Bon , le reste une autre fois. Car je commence à négliger les dates, le recadrage, ça sent le stakhanovisme.

Merci.
Toujours eu du mal avec Renoir, également.
Redon fait partie de mes préférés, mais c'est un peu un ovni, proche du symbolisme en tout cas.

@Chamaco, je vois que ton avatar s'est trouvé inspiré par la visite, je suis contente, et si je retourne à l'expo (gratuite pour la chômeuse que je suis en ce moment donc je ne m'en priverai pas) j essaierai de la reprendre avec encore plus de soin pour toi.

merci pour cette visite détaillée Nadine !

Je t'en prie Bédou

J'ai plaisir à la refaire, par ce fil..!

Un Picasso de 1921 illustre le fait que Valery aura posé pour lui, bien que ne privilégiant pas , en son coeur, ce type de recherche picturale. Matisse n'était pas non plus sa tasse de thé.

Ce Picasso est bien choisi car il rappelle qu'au delà du cubisme, ce peintre avait une touche d'une sûreté impeccable.
1921

Il m'impressionne... Autant que les dessins de Rembrandt. Si précis...

Guitare sur un tapis rouge :

1922

Enfin la dernière salle à traiter est celle consacrée aux réminiscences, en quelques sortes, non plus les peintres de sa vie d'homme mais les anciens qui l'ont formé lors de sa jeunesse, dans les musées.
Voici qui sera mieux dit :


Les toiles de Moreau en font partie. J'ai fais un écart à la chronologie, quelques fois, lors des posts.

Paysage de neige, 1866, Gustave Courbet.

Un petit tableau (38/55,8cm) qui constitue le "plot'point de mes affects, lors de la visite. il était dans le tournant, invisible pendant longtemps, et arrivé ainsi si tard il m'a fais échapper de la gorge des pépiements d'oiseau. Heureusement j'étais toute seule dans la salle.... (luxe de la province coronavirée)
la petie fille en moi est tombée en enchantement. la photo est nulle : en vrai c'est poudreux.
Et ces petites biches m'ont ravie autant qu'il se peut.
Les végétations givrées produisent un effet de tempête, contredit par la scène paisible, sensoriellement, il se produit quelque chose, manifestement. (pépiements, je vous dis. "oh mho uh ah" avec , en fait des H aspirés à répétition )



Celui là vient d'une collection particulière qui n'est pas nommée. merci pour ce prêt. Heureux qu'ils sont.

j essaierai de la reprendre en photo, ce n'est pas possible d'être aussi loin de la réalité. Elle est jaunasse, alors que le blanc fond dans l'oeil, normalement. Et a beaucoup de relief dans la touche.

Du même Courbet cette sobre nature morte, avec son petit rameau :
Nature morte aux pommes et poires, 1877



L'enchantement continua, avec ce beau visage de jeune garçon,



Ce chef-d'oeuvre, très long, drôle, et beau :

Je finis par C.J.B Corot, il y en a d'autres, je n'aurai pu tout montrer. J'ai sans doute privilégié mon fil propre.

Finir par cette toile est intéressant, j'étais hypra réceptive, lors de cette visite, plus que jamais je dirais.
Or elle ne manque pas d'interroger.
La voici et je me permettrai un petit commentaire qui n'engagera que moi. J espere que vous aurez envie d'aller au musée quel qu'il soit, grâce à ce petit voyage en deça de l'Art.




Je trouvai ça beau, d'abord,
très,
puis que le sujet semblait très abattu, pour le moins, ou ébeté pour le moins (stupide, comme on dit)
puis que le peintre semblait maniaque, à écrabouiller le tétin à droite et à projeter des goutelettes jaunes sur une facture si lissée. j'ai trouvé que Corot semblait un peu torturé, peut -être un peu sadique.
La source chante mais un peu en deça de ses possibles, vieillie prématurément par l'outrage.. Une impression qui m'a parue très fertile, fruit de toutes ces émotions, propre à me conforter dans l'idée que la peinture montre , et parfois par chance, et talent, jamais par hasard. Trop étrange cette source.
c'est beau. Interrogeant. Tout à fait morbide. ça alors, c'est de la réception dynamique , non ? ^^
Bonne nuit !(il est tard, ici)

j'aime beaucoup cette partie de la visite Nadine.

j'admire toujours la neige dans les tableaux pour la difficulté à la rendre réelle.

le dernier tableau tu dis très justement la perception que j'ai de son regard.

merci beaucoup !