Alfred de Vigny
Page 1 sur 1 • Partagez
Alfred de Vigny
Biographie :
Figure influente du romantisme français, il écrit parallèlement à une carrière militaire entamée en 1814 et publie ses premiers poèmes en 1822. Avec la publication de Cinq-Mars en 1826, il contribue au développement du roman historique français. Ses traductions versifiées de Shakespeare s'inscrivent dans le drame romantique, de même que sa pièce Chatterton (1835). Son œuvre se caractérise par un pessimisme fondamental, et une vision désenchantée de la société. Il développe à plusieurs reprises le thème du paria, incarné par le poète, le prophète, le noble, Satan ou bien le soldat. Sa poésie est empreinte d’un stoïcisme hautain, qui s’exprime en vers denses et dépouillés, souvent riches en symboles, annonçant la modernité poétique de Baudelaire, Verlaine et Mallarmé.
Alfred de Vigny est né au sein d’une famille issue de la vieille noblesse militaire. Après avoir passé quinze ans dans l'armée sans combattre, il quitte sa vie de garnison monotone pour fréquenter les milieux littéraires parisiens et notamment le Cénacle romantique de Victor Hugo. De 1822 à 1838, il écrit des poèmes (Poèmes antiques et modernes), des romans (comme Stello), des drames (comme la Maréchale d’Ancre) et des nouvelles (Servitude et grandeur militaires) qui lui apportent la célébrité. En 1838, après une rupture sentimentale avec Marie Dorval et la mort de sa mère, il s'installe pour la première fois au Maine-Giraud, son domaine situé en Charente. Il goûte à la solitude et prend soin de sa femme malade et constamment alitée. De retour à Paris, il se mêle de nouveau à la vie politique et littéraire. Il parvient en 1845 à se faire élire, au bout de la cinquième tentative, à l'Académie française. En revanche, candidat lors des élections de 1848, il échoue à la députation de la Charente.
Par la suite, il effectue plusieurs séjours au Maine-Giraud, avec sa femme pour seule compagnie, mais vit surtout à Paris. Il écrit peu, publie rarement, mais médite et lit beaucoup. Il meurt d’un cancer de l’estomac, après une lente agonie qu’il supporte avec patience et stoïcisme. Son recueil posthume Les Destinées est publié en 1864. Son Journal est révélé en 1867.
Bibliographie :
Poèmes (1822)
Le Trapiste (1822 [1ère éd.]; 1823 [2e et 3e éd.])
Éloa, ou La Sœur des Anges (1824)
Poèmes antiques et modernes (1826)
Cinq-Mars (1826)
Roméo et Juliette (1828), traduction en vers de la pièce de Shakespeare
Shylock (1828), adaptation en vers du Marchand de Venise
Le More de Venise (1829), traduction en vers d'Othello, précédé de la Lettre à Lord ***
La Maréchale d'Ancre (1830)
L'Almeh (Scènes du Désert) (1831) (inachevé)
Les Consultations du Docteur Noir : Stello ou les Diables bleus : première consultation (1832)
Quitte pour la peur (1833)
Servitude et grandeur militaires (1835)
Chatterton (1835)
Daphné : seconde consultation du Docteur Noir (1837) (inachevé)
Les Destinées : poèmes philosophiques (1864). Édition de 1933 illustrée par Nicolas Eekman.
Journal d'un poète (1867) ; réédité par Gallimard dans la collection Bibliothèque de la Pléiade.
Œuvres complètes (1883-1885)
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Alfred de Vigny
De ses dix ans d'armée, Alfred de Vigny a tiré un livre : Servitudes et grandeur militaires. Pour le poète, c'est une période plutôt triste et décevante de sa vie, cependant, loin de lui l'idée d'en révéler le détail. Dans cet ouvrage constitué de deux parties trois récits, Vigny est une oreille, une mémoire : se souvenant avec exactitude ― au mot près, prétend-t-il ― de ce que lui ont raconté cet adjudant, ce commandant, ou encore le Capitaine Renaud.
Alfred de Vigny a écrit:Un secret instinct de la vérité m'avertissait qu'en toute chose la théorie n'est rien auprès de la pratique, et le grave et silencieux sourire des vieux capitaines me tenait en garde contre toute cette pauvre science qui s'apprend en quelques jours de lecture.
Vigny fait la part belle à l'expérience ; on pense à Dostoïevski disant que ses quatre ans de bagne lui avaient fourni la meilleure matière pour la connaissance de l'homme, sauf que leur approche n'est pas du tout la même. Ces portraits réalisés par Vigny avec une touche assez juste d'éclat et de couleurs, servent à illustrer des valeurs tels que l'abnégation, le dévouement ("à un principe plutôt qu'à un homme") ou à critiquer le trop grand amour de la guerre, la soumission à des ordres absurdes ou à un tyran. Dans son style pictural et très agréable à lire, Vigny apporte la nuance qui fait mieux comprendre une époque, ou une certaine éthique, même si celle-ci n'est pas dénuée de quelques paradoxes, de scories. La Patrie, dit-il, a alors tendance à se désolidariser de son armée. Que Vigny se rassure cependant, même cent soixante ans après sa mort, l'armée a encore de "beaux" jours devant elle.
\Mots-clés : #autobiographie
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 31
Re: Alfred de Vigny
Merci pour l'ouverture du fil de ce classique (scolaire), largement occulté par ses successeurs littéraires !
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15648
Date d'inscription : 09/12/2016
Age : 67
Localisation : Guyane
Re: Alfred de Vigny
pour moi ce poète = La mort du loup
_________________
“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21164
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Des Choses à lire :: Lectures par auteurs :: Écrivains européens francophones
Sujets similaires
» Alfred Döblin
» Collectif : Lettres d'Amour. George Sand, Alfred De Musset. Préface de Françoise Sagan
» Collectif : Lettres d'Amour. George Sand, Alfred De Musset. Préface de Françoise Sagan
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
|
|