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Vladimir Nabokov

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Message par bix_229 Jeu 29 Déc 2016 - 0:19

Vladimir Nabokov (1899-1977)

fantastique - Vladimir Nabokov Naboko10

Chassé de Russie par la révolution d’Octobre, chassé d’Allemagne puis de France par le nazisme, Vladimir Nabokov (1899-1977), plus tard naturalisé américain, écrivit la première partie de son œuvre en russe et la seconde en anglais, rêvant une histoire dans une langue mais l’écrivant dans une autre. Nourrie de cette double tension linguistique et psychique, son œuvre vibre et danse, avec une liberté et une inventivité inouïes. Romancier du jeu et du paradoxe, Nabokov procure à ses lecteurs, par la poésie, par le mensonge, un plaisir à la fois esthétique et intellectuel, ludique et érotique, d’où le rire libérateur n’est jamais absent.
Gallimard/La Pléiade

Bibliographie traduite en français

Romans écrits en russe
1926 Machenka : Page 1
1928 Roi, dame, valet
1930 La Défense Loujine
1930 Le Guetteur ou L'Aguet
1932 L'Exploit : Page 2
1932 Rire dans la nuit ou Chambre Obscure : Page 3
1934 La Méprise
1938 Invitation au Supplice Page 2
1938 Le Don
1939 L'Enchanteur : Page 1

Romans écrits en anglais
1941 La Vraie Vie de Sebastian Knight : Page 2
1947 Brisure à senestre : Page 3
1955 Lolita,
1957 Pnine
1962 Feu pâle
1969 Ada ou l'Ardeur
1972 La Transparence des choses
1974 Regarde, regarde les arlequins !
2009 L'Original de Laura ; roman posthume inachevé

Recueils et nouvelles L'intégrale page 2
1923 La Vénitienne et autres nouvelles : Page 1
1923-1940 Une beauté russe
1958 Mademoiselle O
1924-1939 L'Extermination des tyrans
1924- 1935 Détails d'un coucher de soleil

Essais et critiques littéraires
1953 : Nicolas Gogol (Editions de la Table Ronde)
1983 : Littératures I : Austen, Dickens, Flaubert, Stevenson, Proust, Kafka, Joyce (Fayard) : Page 2
1985 : Littératures II : Gogol, Tourguéniev, Dostoïevski, Tolstoï, Tchekhov, Gorki (Fayard)
1986 : Littératures III : Don Quichotte (Fayard)

Écrits autobiographiques
1951 : Autres rivages

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Message par bix_229 Jeu 29 Déc 2016 - 0:38

L'œuvre intemporelle de Vladimir Nabokov continue d'irriguer la littérature contemporaine. Plus de trente ans après sa mort, paraît la traduction française de son roman inachevé L'Original de Laura et l'intégralité de ses nouvelles et de ses conférences. A découvrir, selon lui, “avec la mœlle épinière”. Et par-delà Lolita...

S'il n'était devenu écrivain, Vladimir Nabokov (1899-1977), on le sait, aurait volontiers consacré ses jours à l'étude des lépidoptères. « Je conçois très bien une autre vie, dans laquelle je ne serais pas romancier, locataire heureux d'une tour de Babel en ivoire, mais quelqu'un de tout aussi heureux, d'une autre manière : un obscur entomologiste qui passe l'été à chasser les papillons dans des contrées fabuleuses et qui passe l'hiver à classifier ses découvertes dans un laboratoire », racontait-il en mai 1975 à Bernard Pivot qui lui consacrait un numéro spécial d'Apostrophes. Ce n'était pas une simple pose. Des pages d'Autres Rivages, son admirable autobiographie, témoignent de l'émerveillement esthétique mêlé de curiosité scientifique que Nabokov éprouva, dès l'enfance, devant le ballet des papillons se détachant sur le fond bleu du ciel à Rojdestvéno, à Vyra, à Batovo, propriétés campagnardes au sud de Saint-Pétersbourg où chaque année sa famille s'installait pour de longs mois de villégiature.

Sur la passion de l'entomologie, celle de l'écriture l'a emporté. Activité qu'au début de sa vie il pratiquait en position couchée, sur un divan, un lit, puis, à l'heure de la maturité, en position « verticale austère » : « Debout devant mon lutrin », avec, à la main, « un crayon bien taillé ». Rédigeant jour après jour des fragments, des fiches qui, une fois assemblées, devinrent des romans de génie mêlant puissance évocatrice et construction virtuose. A l'image de ces chefs-d'oeuvre du patrimoine mondial dont, lorsqu'il enseignait la littérature européenne aux Etats-Unis, il recommandait aux étudiants de ne les lire ni avec le coeur ni avec l'esprit, « mais avec (la) mœlle épinière : c'est là que se produit le frisson révélateur ».

«Ce qui fait que Nabokov a accédé si
rapi­dement au statut de classique
con­temporain, c'est d'abord son écriture
remarquable, fortement imagée.»

Plus de trente ans après sa mort, en 1977, Nabokov fait aujourd'hui l'objet d'une actualité éditoriale multiple : tandis que paraîtra sous peu la traduc­tion française de son ultime roman, L'Original de Laura, que sa disparition laissa inachevé – c'est-à-dire sous la forme d'un ensemble de 138 fiches –, deux épais volumes rassemblent, l'un ses nouvelles complètes, l'autre les conférences sur la littérature qu'il prodigua de 1941 à 1958 dans les ­universités américaines. Floraison d'ouvrages qui encouragera peut-être le lecteur français à aller voir d'un peu plus près l'œuvre magistrale de cet immense auteur du XXe siècle, qui écrivit la première partie de son œuvre en russe (La Défense Loujine, Rires dans la nuit, La Méprise, Le Don...) et qui sut, à partir de 1941 et de son exil aux Etats-Unis, se réinventer en langue anglaise (La Vraie Vie de Sebastian Knight, Lolita, Feu pâle, Ada ou l'ardeur...). L'intégralité de ses romans et nouvelles – parmi lesquelles on trouve aussi quelques pages en français, notamment le célèbre récit Mademoiselle O, portrait de sa gouvernante – composant, en dépit du changement de langue imposé par le cours de son existence ( la fuite hors de Russie en 1919, les années à Berlin, Londres et Paris, puis l'exil outre-Atlantique avec son épouse, Véra, ­finalement l'installation à Montreux en 1959), un ensemble fictionnel et poétique d'une grande cohérence, construit au long de cinq décennies d'écriture. Un tout dont, en France, on ne lit plus guère que Lolita, certes l'un de ses chefs-d'œuvre, et, parmi sa bibliographie, le roman auquel il était le plus attaché.

« Ce qui fait que Nabokov a accédé si rapi­dement au statut de classique con­temporain, c'est d'abord son écriture remarquable, fortement imagée. C'est aussi sa capacité à inventer et com­poser des histoires extrêmement complexes et emboîtées, analyse Maurice Couturier (1), son traducteur en France. Surtout, il ne se soucie pas de l'actualité, pas plus que de donner à ses romans une dimension sociale ou documentaire. A travers les person­nages qu'il invente, il s'intéresse à des choses bien plus essentielles sur l'humain. Comment l'individu se fabrique. Avec quelle sensibilité, quel courage, quelle force. Avec aussi quelle violence et quelle perversité parfois - qu'on songe à la part de sadisme et de cru­auté contenue dans Rires dans la nuit, Invitation au supplice ou Lolita. »

«Je garde une rancune tenace aux
gens qui demandent à leurs lectures
romanesques d'avoir un caractère
informatif, édifiant ou national.»

« Je ne poursuis aucun objectif social, je n'apporte aucun message moral. J'aime seulement composer des énigmes avec des solutions élégantes », déclarait Nabokov lui-même. Abhorrant l'idée d'une littérature à vocation de distraction ou de consolation pour le lecteur. « Je garde une rancune tenace aux gens qui demandent à leurs lectures romanesques d'avoir un caractère informatif, édifiant ou national, ou encore d'être aussi bonnes pour leur santé que le sirop d'érable ou l'huile d'olive... », protestait-il encore, plaidant pour une littérature de pure invention, pour l'écriture comme un art d'« enchanteur » - un art qui ne vise pas au réalisme, au contraire empreint de magie, mêlant « la stratégie de l'inspiration et les tactiques de l'esprit, la chair de la poésie et le spectre d'une prose translucide ».

Et Maurice Couturier de préciser : « Son œuvre, notamment Lolita (1955), mais aussi Ada ou l'ardeur, où il est question d'inceste, a été jugée parfois comme moralement provocante. Mais Nabokov n'est en rien un libertin. Son souci premier n'est pas de parler de la transgression ou du sexe, mais d'uti­liser le sexe et la transgression comme défis à une écriture poétique. Pour lui, la question est : comment puis-je ­rendre cela dicible ? Il essaie en ­somme de faire un peu la même chose que Ronsard. Ronsard dont il disait d'ailleurs qu'il aurait donné tout ­Racine et tout Corneille pour un de ses sonnets. »

«Il ne cherchait pas à être à l'avant-garde.
Les formes expérimentales qu'il a
utilisées s'imposaient naturellement à lui .»

Négligé en France à partir des années 1970 - car considéré par l'in­tel­li­gen­tsia, alors de gauche, « comme un auteur trop à droite, un conservateur, ce qu'il n'était pas ; d'ailleurs, de ces ques­tions politiques, il se moquait », analyse Maurice ­Couturier -, Nabokov bénéficie au contraire, aux Etats-Unis, de l'admiration unanime des écrivains du courant postmoderne, les Pynchon, John Barth, Robert Coover ou William Gass... qui l'appréhendent comme un immense expérimentateur formel et partagent avec lui la revendication de la sophistication et de l'artificialité comme constitutifs du geste littéraire. « En réalité, il ne cherchait pas à être à l'avant-garde, poursuit Maurice Couturier. Les formes expérimentales qu'il a utilisées, telles que l'écriture par fragments, les mises en abyme, ou le long poème en quatre chants de Feu pâle, s'imposaient naturellement à lui : c'était chaque fois la technique à utiliser dans le type d'histoire qu'il avait à raconter. »

Ainsi, L'Original de Laura, écrit par Nabokov au cours des derniers mois de sa vie et demeuré à l'état de fragments (2), peut-il se lire comme une oeuvre à part entière, non une simple ébauche. Trois - peut-être quatre - récits les uns dans les autres enchâssés, que dessine une série discontinue de fragments souvent saisissants ­d'intensité poétique ; et, du côté des motifs et des personnages, un livre dans le livre, et une jeune femme qui pourrait être la soeur aînée de Lolita... De Nabokov, ne resteront désormais à traduire que quelques conférences, quelques lettres. Et, si le coeur en dit à un éditeur français, un volume épais de quelque 800 pages sur les papil­lons (3).

source : telerama.fr
N' ayant rien lu ou relu de Nabokov récemment, je vous laisse une étude publiée par Télérama.
A vous de compléter par vos impressions de lecture. Fait à noter : la Pléiade a publié l'intégrale de ses oeuvres romanesques. Je me souviens avoir apprécié tout particulièrement les nouvelles et notamment celles qu' il a écrites en russe.


Dernière édition par bix_229 le Jeu 29 Déc 2016 - 23:59, édité 1 fois
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Message par ArenSor Jeu 29 Déc 2016 - 18:27

bix_229 a écrit: la Pléiade a publié l'intégrale de ses oeuvres romanesques.
2 volumes parus jusqu'à présent (jusque Lolita). On attend la suite....
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Message par Tristram Jeu 29 Déc 2016 - 21:16

Sais-tu nous dire quel traducteur a été retenu ?

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Message par bix_229 Ven 30 Déc 2016 - 0:03

Tristram a écrit:Sais-tu nous dire quel traducteur a été retenu ?

Ils sont près d' une quinzaine...
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Message par Tristram Ven 30 Déc 2016 - 11:14

Je pensais à Lolita : Maurice Couturier je pense ?

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Message par ArenSor Ven 30 Déc 2016 - 13:37

Tristram a écrit:Je pensais à Lolita : Maurice Couturier je pense ?
Oui, c'est cela. Je relisais la premier paragraphe de Lolita, excellent !
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Message par shanidar Ven 30 Déc 2016 - 14:45

Voilà un auteur dont j'aimerais lire les œuvres une à une et dans l'ordre mais c'est fichu puisque j'ai commencé par Lolita puis quelques autres. Néanmoins le dernier que j'ai lu était le premier en voici un petit commentaire (rapatrié) :

fantastique - Vladimir Nabokov Machen10

Machenka

Premier roman de Vladimir Nabokov, écrit en russe, publié à Berlin, où il vit en exil, en 1926. Dans une rapide préface, Nabokov pointe les erreurs de jeunesse de ce premier récit (son aspect autobiographique en particulier), mais il insiste sur le fait que se trouve déjà en germe ici, ce qui fera l'œuvre future. Habitué à réécrire ses livres quand il les traduit en anglais ou en français, Nabokov souligne qu'il n'a rien voulu changer à Machenka (en dehors de détails incompréhensibles pour des lecteurs non-russes émigrés). Il a voulu garder ce roman, vierge de correction, tout comme il semble vouer une profonde tendresse à ce premier récit, qui nous raconte l'histoire de son premier amour.

Ganine est un jeune russe, émigré à Berlin, cherchant à rejoindre Paris. Il vit dans une pension où se retrouve une faune hétéroclite de russes plus ou moins pauvres et esseulés. Comme souvent chez Nabokov, son héros n'a pas grand chose de séduisant : apathique, dépressif, souvent grossier et surtout très malheureux, Ganine découvre que son voisin de chambre a épousé son premier amour : Machenka. Et que Machenka, après cinq ans de séparation, doit venir rejoindre son mari très prochainement.

L'évocation de ce premier amour, redonne à Ganine la force de se reprendre (et envisager bien des suites à cette romance adolescente) et le fait aussi replonger dans les souvenirs heureux d'une Russie tendre et accueillante, où les promenades romantiques en barque et les courses à vélo faisaient l'ordinaire amoureux de notre héros.

Premier roman, qui n'est pas si mauvais que la préface le laissait supposer, Machenka, se lit le sourire aux lèvres, dans la lueur rose et bleue d'un amour de jeunesse. Parallèlement, Ganine raconte aussi le quotidien déprimant des émigrés russes, confinés dans leur chambre, avides de quitter l'Allemagne et buvant force vodka pour se réjouir désespérément en rêvant de ce que fut, un jour, pour chacun, la belle et délicieuse Russie.

Il s'agit donc d'un livre qui se lit avec plaisir sans être renversant et dans lequel le lecteur trouvera en filigrane les prémices d'autres livres plus aboutis (et plus tordus) comme La Méprise...
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Message par bix_229 Ven 30 Déc 2016 - 15:55

fantastique - Vladimir Nabokov Captur73

Shanidar, un petit commentaire de l' éditeur Rivages pour l'Enchanteur...
Qui t'enchantera, j'imagine !

"Tout commence au détour d'une allée, dans un jardin public, quand les yeux du protagoniste se posent sur une jeune fille. La suite n'est qu'une superbe supercherie parodique et l'on reconnaît rapidement tous les ingrédients qui ont fait le scandale de Lolita. L'Enchanteur", dont le titre illustre à lui seul la fonction que Nabokov assignait au romancier, est un véritable conte de fées érotique où l'histoire et la géographie sont secondaires par rapport au thème, où l'illusion prend l'apparence du vrai et l'obsession celle du désir. À la fois intensément drôle, caustique, allusif, baroque et classique, "L'Enchanteur" est un sommet absolu d'art parodique."
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Message par shanidar Sam 31 Déc 2016 - 12:49

Ah merci bix, en effet c'est le genre d'accroche qui fonctionne à plein chez moi ! fantastique - Vladimir Nabokov 1183390247
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Message par shanidar Lun 27 Fév 2017 - 13:36

Tristram, sur le fil d'Oscar Wilde nous invitait à lire ou relire La Vénitienne de Nabokov : c'est chose faite !

fantastique - Vladimir Nabokov Naboko10

La Vénitienne et autres nouvelles

Il s’agit d’une série de treize nouvelles, les toutes premières rédigées par Nabokov, alors qu’il écrit en russe au début des années 20 et qui sont publiées dans diverses revues issues de l’émigration russe de Berlin.

D’emblée j’ai été surprise par la variété des sujets abordés, des endroits visités, des points de vue défendus et en même temps on reconnait une unité de ton, une liberté du scribe qui ravit et fait écho à celle, joueuse et subversive du Nabokov ‘reconnu’.
Si les nouvelles sont précédées par deux très courts essais, c’est que ceux-ci rejoignent certains des thèmes abordés et en particulier celui de l’âme russe. Car si un élément saute ici aux yeux du lecteur, c’est que Nabokov avant d’être un écrivain cosmopolite, discourant couramment en trois langues, est avant tout un russe et un russe en exil.  Surgissent alors des images très fortes de cette Russie quittée malgré soi et vers laquelle Nabokov se tourne non pas empli de nostalgie mais plutôt en quête de l’image du bonheur. Car ce qui surprend sans doute le plus à la lecture de ces nouvelles, c’est cette image lancinante d’un bonheur qui serait partout autour des êtres vivants, dans un sourire, la bonté d’une vendeuse de carte postale, dans un rayon de soleil, des gouttes d’eau séchant au soleil , oui, le bonheur est partout pour celui qui sait ouvrir les yeux. Loin de l’image tourmentée de l’exilé ou du jeune homme à la recherche de sensations fortes (amours, alcools, sports extrêmes…) Nabokov nous donne les clefs de sa philosophie, de ce syncrétisme et de cette synesthésie qui font de lui un être un peu à part dans le monde des lettres.  Mais surtout, surtout, je crois que Nabokov nous livre l’essence même de son écriture, de ce qui la fait tenir et se tendre toujours vers son lecteur et qui tient en une question, foudroyante : qui se souviendra de l’odeur d’un appartement russe dans cinquante ans ?

Si les femmes ne sont pas toujours à la fête dans ces nouvelles (où elles meurent souvent), il faut peut-être se pencher un instant sur ce que nous disent deux narrateurs successifs découvrant que le bonheur est en tout et pas seulement dans la femme aimée et peut-être même au contraire partout sauf dans le regard méprisant que la femme porte sur l’autre (la marchande de cartes postales, l’ami instituteur jugé terriblement ennuyeux) et que ce regard scelle en quelque sorte la fin de l’amour et le début de la vie, la vie dense, intense, de celui qui les yeux décillés (dépoussiérés écrit Nabokov) peut enfin savourer chaque instant merveilleux.
 
Il faut sans doute ajouter que ces nouvelles n’hésitent pas à se tourner vers l’onirisme ou le fantastique, qu’elles sont souvent par leur vocabulaire et leurs manières atypiques de décrire leurs protagonistes d’une grande originalité, d’une belle vivacité et qu’elles offrent un panorama subtil du monde.

Libre, joueur mais aussi tourmenté, on retrouve dans ces nouvelles si ce n'est 'l'âme russe' au moins celle, enchanteresse de Nabokov !


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Message par Tristram Lun 27 Fév 2017 - 13:53

Merci à toi, Shanidar, pour ce compte-rendu sensible du subtil et si original Nabokov. Car je suppose que tu vas continuer tes lectures du susdit ?
J'ai hâte de lire tes commentaires sur son style éblouissant et la construction raffinée de ses romans...
« L’esprit, les intonations de l’œuvre en gestation étaient déjà là. Il ne restait qu’à créer le squelette : le sujet. »
Vladimir Nabokov, « Un conte de Noël », in « La Vénitienne et autres nouvelles »

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Message par shanidar Lun 27 Fév 2017 - 14:14

Tristram a écrit:Merci à toi, Shanidar, pour ce compte-rendu sensible du subtil et si original Nabokov. Car je suppose que tu vas continuer tes lectures du susdit ?
J'ai hâte de lire tes commentaires sur son style éblouissant et la construction raffinée de ses romans...
« L’esprit, les intonations de l’œuvre en gestation étaient déjà là. Il ne restait qu’à créer le squelette : le sujet. »
Vladimir Nabokov, « Un conte de Noël », in « La Vénitienne et autres nouvelles »

En effet, je ne compte pas m'arrêter là, j'ai déjà lu La Défense Loujine et La Méprise, deux romans que j'ai beaucoup aimé et je vais sans doute poursuivre avec Le Don... (à moins que je ne m'offre une relecture des précédents...) !
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Message par Tristram Lun 27 Fév 2017 - 14:31

Je suis réellement dans l'attente de tes comptes rendus, qui m'aideront à cerner ce que j'apprécie chez cet auteur _ et que je suis incapable de formuler avec précision : mes capacités d'analyse en sont encore à peu près à "c'est génial"...  fantastique - Vladimir Nabokov 3638472714

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Message par Bédoulène Lun 27 Fév 2017 - 14:43

je n'ai lu qu'ADA, une histoire incestueuse mais attachante (à déplorer quelques détails scatologiques qui n' aident qu'à savoir l'effet de la nourriture sur l'un des personnages )

mais un peu lointaine la lecture

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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[/i]
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Message par shanidar Lun 27 Fév 2017 - 14:47

Il me semble que Ada fait partie de ces livres tentaculaires impossibles à résumer et qui se laissent difficilement apprivoiser (je le garde pour plus tard)... Je dois dire que Nabokov est un des auteurs les plus difficiles (pour moi) à commenter tant ses propos brassent d'éléments divers et ouvrent des perspectives monstres... mais on va quand même tenter quelque chose...

N.B. : à noter que ces premiers livres (du moins a priori jusqu'à La Méprise) ne sont pas du tout scatologiques...
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Message par bix_229 Lun 27 Fév 2017 - 15:47

Moyennement apprécié Ada.

J' aime beaucoup Nabokov, mais j' ai parfois l' impression qu' il ne doute de rien. Et surtout pas de
lui-meme.
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Message par Tristram Lun 27 Fév 2017 - 15:59

Nabokov est un grand mystificateur, et son style est parfois ardu à suivre _ à mon sens, cela ne retire rien, au contraire, au plaisir de le fréquenter...

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Message par Bédoulène Lun 27 Fév 2017 - 16:16

c'était une lecture intéressante ADA, car si le sujet est en général terrible, là il s'agit d'une histoire d'amour. (un inceste assumé)


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fantastique - Vladimir Nabokov Empty Re: Vladimir Nabokov

Message par Nadine Lun 27 Fév 2017 - 16:42

Elle est intéressante ton analse Shanidar, merci .
Nadine
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