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Message par bix_229 Mar 7 Sep - 18:55

Nouveautés romans - Page 30 Pas-do10

Pas dormir
Marie Darrieussecq
POL

« J’ai perdu le sommeil. Je me suis retournée sur mes pas et il ne me suivait plus. Il s’était détaché de moi, et j’errai sans lui dans la nuit. »

Marie Darrieussecq souffre d’insomnie depuis des années, comme beaucoup d’entre nous. Elle raconte dans ce livre l’aboutissement de vingt ans de voyage et de panique dans lalittérature et dans les nuits. Vingt ans de recours désespérés et curieux, parfois très drôles, à toutes sortes de remèdes – pharmacopée, somnifères, barbituriques, méditation, exercice physique, tests, chamanisme, technologie, recettes et expédients divers… Mais ce livre est surtout hanté par une question magnifique : « Qui est-ce qui ne dort pas quand je ne dors pas ? » Pas dormir est ainsi une autobiographie d’un genre nouveau : raconter « l’autre qui ne dort pas » et qui est aussi soi. Marie Darrieussecq mène évidemment l’enquête dans la littérature : « J’ouvre les livres et tous me parlent d’insomnie. Woolf ! Gide ! Pavese ! Plath ! Sontag ! Kafka ! Dostoïevski ! Darwich ! Murakami ! Césaire ! Borges ! U Tam’si ! Sur tous les continents, la littérature ne parle que de ça. Comme si écrire c’était ne pas dormir. » Elle raconte ses voyages dans le monde entier, les chambres d’hôtel où le sommeil ne vient pas. Jusqu’au Rwanda, où la mémoire vive du génocide témoigne d’une autre insomnie : devant l’horreur. L’insomnie nous éveille à l’altérité du monde – présences effacées, fantômes, espèces vivantes en voie de disparition, mondes perdus : « D’autres êtres ont les yeux ouverts. D’autres yeux regardent. L’insomnie se nourrit de ce sentiment confus : il y a autre chose. »

De nombreuses photos et reproductions de documents accompagnent le récit.

En bonne compagnie avec d'autres insomniaques célèbres. Je vais lire le livre par empathie. B
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Message par bix_229 Jeu 9 Sep - 21:30

Nouveautés romans - Page 30 Isabel10

Le Carnet de mémoires coloniales d’Isabela Figueiredo, née au Mozambique en 1963, est un récit dédié au père. Chapitres brefs, organisés autour de points de fixation, de rappels mémoriels récurrents, et hors contrainte chronologique. Animés par la rage et l’indignation.

« Les blancs allaient se faire des négresses. Les négresses étaient toutes pareilles et pour eux, il n’y avait pas de différence […] sauf la couleur du pagne ou la forme des nichons mais les blancs s’enfonçaient loin dans le caniço […] pour bourrer la chatte des négresses. » Le caniço, c’est le quartier noir situé à la périphérie de la ville. La narratrice prête sa voix à la petite fille et à l’adolescente qu’elle fut dans un Mozambique encore dominé par le Portugal. Autant dire qu’elle nouera avec ces deux pays des rapports compliqués de rejet et d’amour, et que toujours elle se vivra en étrangère. « Baiser. Mon père aimait baiser. Jamais je ne le vis, mais ça se voyait. » Le sexe, dans le récit d’Isabela Figueiredo, occupe beaucoup de place. Jusqu’à gagner l’enfant qui observe, s’interroge. « Une découverte, devenue source de honte et de désir. »

Sa famille est modeste sinon pauvre au départ, mais jamais aussi pauvre qu’un natif : « Le Noir était tout en bas de l’échelle. Il n’avait pas de droit. Sauf celui de la charité, à condition de la mériter. » Elle comprend qu’être une fille est désavantageux, notamment en terrain colonial. Alors elle tente de s’éduquer, d’apprendre le courage : « Il me faudrait vaincre les garçons du quartier dans tous les domaines mesurables, mais surtout il faudrait que je les surpasse. » Elle est consciente aussi de ses ambivalences, par exemple vis-à-vis de son père, avec qui les rapports sont intenses et cruels, comme le montrent des passages magnifiques. C’est cette relation qui constitue la chair du livre. Son puissant intérêt. Le trouble qu’il suscite.

Non que cette relation soit incestueuse. C’est bien là, justement, son originalité. Pour une fois, ce n’est pas de cela qu’il s’agit. Depuis longtemps les femmes racontent leurs liens avec leur père, sans qu’ils soient pour autant en dehors de la norme. Quelques exemples pris dans les sujets d’actualité : l’écrivaine Judith Brouste, la cinéaste Claire Denis, la chercheuse Catherine Vidal. Toutes trois, comme Isabela Figueiredo, ont passé leur enfance et leur adolescence en pays colonial : l’Indochine pour Judith Brouste, l’Afrique pour Claire Denis et pour Catherine Vidal. Des pays étrangers où la vie était dure, pour cause de guerre, de déracinement ou d’écarts culturels, où les inégalités sociales se doublaient de la violence colonisatrice. Où il fallait se confronter à l’Autre, à un âge où l’on n’a pas encore fabriqué ses repères. Où il fallait comprendre des enjeux politiques compliqués et opérer des choix qui n’étaient pas ceux des parents. D’où le déchirement, et la difficulté ensuite, de revenir dans son propre pays, de cesser d’être à part, d’être bien là où l’on se trouve.

Isabela Figueiredo raconte cela parfaitement, avec les souvenirs, choisis par sa mémoire, d’instants vécus avec son père, à la fois adoré et détesté pour son racisme. La fille est élevée comme un garçon, elle accompagne son père (petit colon qui a monté son entreprise, pour laquelle il embauche des natifs qu’il exploite, comme tous les Blancs autour de lui) dans les villages, sur les lieux du travail, partout où il circule. « Mon père bavardait dans la rue avec d’autres hommes. Moi, je tournicotais autour d’eux comme toujours, et j’écoutais le bruit assourdi de leur conversation » ; « Par moments, j’attrapais la main de mon père, tournais autour de lui en lui tirant sur les bras. Il s’animait dans la discussion sans cesser de veiller sur moi ».

Les déclarations d’amour ou d’admiration (« Il aimait vivre. Il n’avait peur de rien. Avec lui, tout était possible ») alternent avec des propos tout autres : « Mon père avait le don de transformer les fins d’après-midi dorées du samedi en un puits ténébreux de peur et de rage. En une maladie. » D’où la conflagration : « Mon père avait une chemise blanche et moi, son trésor, sa vie, je l’avais souillée de terre à jamais. » Sa critique du colonialisme est féroce : « La vie d’un nègre valait le prix de son utilité. La vie d’un blanc valait beaucoup plus, même si elle ne valait pas grand-chose. » La petite fille a « une âme de négresse », elle n’est pas du côté de son père.

L’indépendance, amorcée en 1974, proclamée en 1975, ne sert pas l’intérêt des colons, au contraire. Et elle, la petite fille, aussi blonde que blanche, fait figure d’ennemie. Le pays qu’elle considère comme le sien ne lui appartient pas, il lui faut le quitter. Les Blancs qui restent perdent tout, leur maison, leur outil de travail, parfois jusqu’à leur vie, alors que les Blancs de la métropole leur reprochent de s’être enrichis. « Ou l’on était colon ou l’on était colonisé, on ne pouvait pas être entre les deux sans payer le prix fort, la folie pour horizon. »

C’est dérisoire et c’est tragique. La narratrice a pour mission de ramener au Portugal le « service à thé. La machine à coudre. Les papiers, les photos, ton certificat de première communion. Le service à thé chinois ». La liste même est ridicule. Ou bien touchante. On mesure de la sorte la charge émotionnelle des biens perdus dans un contexte dramatique.

Les amateurs de poésie trouveront leur plaisir dans ce récit fébrile : « La nuit est tombée, longue, et la nuit est pour toi le jour. Tu vas t’adapter. Une vie a de nombreuses vies en elle. » Les amateurs d’histoires personnelles aussi. « Combien de temps resteras-tu sur la tombe où ton passé pourrit ? » L’enfant, l’adolescente, devient, dit-elle, un non d’acier. Cela suffira-t-il ? Se dégager du passé, de la haine et de l’amertume, s’ouvrir à de nouvelles façons de penser et de vivre, tout cela requiert des talents inédits. On ne foule pas impunément sa sépulture.

Marie Étienne – En attendant Nadeau – Septembre 2021

Le titre n'est pas terrible, mais le contenu semble prometteur. B
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Message par bix_229 Ven 17 Sep - 17:08

Nouveautés romans - Page 30 Prizor10

Marco Lodoli
Les Prières  
traduit de l’italien par Louise Boudonnat
POL

« Mes pauvres vagabondent solitaires dans Rome, à la recherche de quelque chose de plus grand qu’eux : au bout du compte, il ne s’agit probablement qu’un peu d’amour, parce que l’amour efface les étroites limites de l’existence. »

Les Prières réunit trois romans inédits en français : Le Fleuve, Paolina, Proviseur.

Dans Le Fleuve, Alessandro erre la nuit à la recherche de l’homme qui a sauvé son fils de la noyade. Paolina, quinze ans, chemine seule dans la ville à la recherche des trois hommes avec qui elle a fait l’amour, et elle a jusqu’au soir pour savoir si elle gardera ou non l’enfant qu’elle porte. Dans un triste lycée de banlieue, un proviseur, qui s’est rêvé écrivain, se retranche dans son bureau avec deux otages et son fusil de chasse. Chaque protagoniste de cette nouvelle trilogie romaine prie pour que change le cours de son existence. Dans l’impasse, ils n’ont rien sinon leur extrême « pauvreté » qui les protège et les sauve. L’important, c’est le chemin parcouru, jalonné de rencontres. On ira à la fête des vieux enfants, on sauvera une vie dans la nuit, on croisera une lignée de cartomanciennes, un musicien punk, un escrimeur, un orphelin africain, un Dieu pas très catholique au téléphone, des prostitué·e·s, un sanglier blessé, des amours perdus.
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Message par bix_229 Ven 24 Sep - 17:07

Nouveautés romans - Page 30 Powers13

Depuis la mort de sa femme, Theo Byrne, un astrobiologiste, élève seul Robin, leur enfant de neuf ans. Attachant et sensible, le jeune garçon se passionne pour les animaux qu’il peut dessiner des heures durant. Mais il est aussi sujet à des crises de rage qui laissent son père démuni.
Pour l’apaiser, ce dernier l’emmène camper dans la nature ou visiter le cosmos. Chaque soir, père et fils explorent ensemble une exoplanète et tentent de percer le mystère de l’origine de la vie.
Le retour à la “réalité” est souvent brutal. Quand Robin est exclu de l’école à la suite d’une nouvelle crise, son père est mis en demeure de le faire soigner.
Au mal-être et à la singularité de l’enfant, les médecins ne répondent que par la médication. Refusant cette option, Theo se tourne vers un neurologue conduisant une thérapie expérimentale digne d’un roman de science-fiction. Par le biais de l’intelligence artificielle, Robin va s’entraîner à développer son empathie et à contrôler ses émotions.
Après quelques séances, les résultats sont stupéfiants. Mettant en scène un père et son fils dans une Amérique au bord du chaos politique et climatique, Richard Powers signe un roman magistral, brillant d’intelligence et d’une rare force émotionnelle, questionnant notre place dans l’univers et nous amenant à reconsidérer nos liens avec le vivant.
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Message par Tatie Ven 24 Sep - 17:50

Son L'arbre-monde m'a tellement impressionnée que je vais me jeter sur celui-ci. Merci pour l'info !
Et Actes Sud, quel beau catalogue !

PS : rien à voir avec ce fil, mais où peut-on discuter de thé ? Savoir ceux que vous aimez, recommandez ??
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Message par bix_229 Ven 24 Sep - 18:41

L'Arbre monde, près de 6OO pages, ça se lit facilement ? Tu en as parlé ?
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Message par Tatie Ven 24 Sep - 19:23

Ouh... Quel monument de sensibilité et d'intelligence.
Dès que je trouve 5 minutes, j'en parle.

A tous ceux qui sont convaincus que le monde est UN. I love you
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Message par bix_229 Mer 29 Sep - 15:38

Nouveautés romans - Page 30 Padura11

BIBLIOTHÈQUE HISPANO-AMÉRICAINE
Poussière dans le vent
Leonardo PADURA
Titre original : Como polvo en el viento
Langue originale : Espagnol (Cuba)
Traduit par : René Solis

Ils ont vingt ans. Elle arrive de New York, il vient de Cuba, ils s’aiment. Il lui montre une photo de groupe prise en 1990 dans le jardin de sa mère. Intriguée, elle va chercher à en savoir plus sur ces jeunes gens.

Ils étaient huit amis soudés depuis la fin du lycée. Les transformations du monde et leurs conséquences sur la vie à Cuba vont les affecter. Des grandes espérances jusqu’aux pénuries de la « Période spéciale » des années 90, après la chute du bloc soviétique, et à la dispersion dans l’exil à travers le monde. Certains vont disparaître, certains vont rester, certains vont partir.

Des personnages magnifiques, subtils et attachants, soumis au suspense permanent qu’est la vie à Cuba et aux péripéties universelles des amitiés, des amours et des trahisons.

Depuis son île, Leonardo Padura nous donne à voir le monde entier dans un roman universel. Son inventivité, sa maîtrise de l’intrigue et son sens aigu du suspense nous tiennent en haleine jusqu’au dernier chapitre.

Ce très grand roman sur l’exil et la perte, qui place son auteur au rang des plus grands écrivains actuels, est aussi une affirmation de la force de l’amitié, de l’instinct de survie et des loyautés profondes.
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Message par bix_229 Sam 2 Oct - 19:56

Nouveautés romans - Page 30 Modian10

PATRICK MODIANO
Chevreuse
Collection Blanche, Gallimard
Parution : 07-10-2021

« Pour la première fois depuis quinze ans, le nom de cette femme lui occupait l'esprit, et ce nom entraînerait à sa suite, certainement, le souvenir d'autres personnes qu'il avait vues autour d'elle, dans la maison de la rue du Docteur-Kurzenne. Jusque-là, sa mémoire concernant ces personnes avait traversé une longue période d'hibernation, mais voilà, c'était fini, les fantômes ne craignaient pas de réapparaître au grand jour. Qui sait ? Dans les années suivantes, ils se rappelleraient encore à son bon souvenir, à la manière des maîtres chanteurs. Et, ne pouvant revivre le passé pour le corriger, le meilleur moyen de les rendre définitivement inoffensifs et de les tenir à distance, ce serait de les métamorphoser en personnages de roman. »
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Message par bix_229 Mar 5 Oct - 19:21

Nouveautés romans - Page 30 Debora10

Etat des lieux
Deborah Lévy
Traduction CELINE LEROY  
Editions Du Sous Sol  7 Octobre 2021

Nous avions quitté Deborah Levy gravissant sur son vélo électrique les collines de Londres et écrivant dans une cabane au fond d'un jardin. Nous la retrouvons, plus impertinente et drôle que jamais, prête à réinventer une nouvelle page de sa vie. Tandis que ses filles prennent leur envol, elle nous emmène aux quatre coins du monde, de New York aux îles Saroniques en passant par Mumbai, Paris ou Berlin, tissant une méditation exaltante et follement intime sur le sens d'une maison et les fantômes qui la hantent.
Entremêlant le passé et le présent, le personnel et le politique, la philosophie et l'histoire littéraire, convoquant Marguerite Duras ou Céline Sciamma, elle interroge avec acidité et humour le sens de la féminité et de la propriété.
Par l'inventaire de ses biens, réels ou imaginaires, elle nous questionne sur notre propre compréhension du patrimoine et de la possession, et sur notre façon de considérer la valeur de la vie intellectuelle et personnelle d'une femme.
Pour être romancière, une femme a besoin d'une chambre à soi, nous disait Virginia Woolf. Deborah Levy complète ce tableau par l'étude d'une demeure pour soi.
Avec État des lieux, qui fait suite à Ce que je ne veux pas savoir et Le Coût de la vie, prix Femina étranger 2020, Deborah Levy clôt son projet d'«autobiographie en mouvement», ou comment écrire sa vie sans mode d'emploi.
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Message par bix_229 Mar 12 Oct - 18:31

Nouveautés romans - Page 30 Wazque10

Le père rêve d’une éponge qui lave le passé.
La mère est partie, il dit qu’elle n’existe plus.
Sorti du monde, le fils poste des vidéos sur Internet et il écrit des poèmes.
La fille ne supporte pas la réalité trop proche et toutes ces personnes qui avancent avec leurs millions de détails.
La grand-mère entend les clignements et les soupirs de chaque moustique.
Tout ce qui leur arrive est dans l’ordre du monde.

La Semaine perpétuelle est d’abord un livre sur les gens d’Internet. Écriture animiste, où toutes les choses du monde peuvent parler – où le monde est possédé. Un livre à la vivacité poétique frappante, la découverte d’une voix.

« Quand son esprit monte au plafond, elle se regarde, elle se voit dans le lit, et la grand-mère ajoute un ciel sur chaque chose. Elle regarde les objets, elle fait le tour de la pièce, elle ajoute un ciel pour chaque meuble, un ciel sur la télé, un ciel sur des bouts de pain, un ciel sur les yaourts, un ciel par couverture, un ciel sur le plancher, un ciel sur le gymnase, un ciel sur chaque enfant, Salim, Sara, un ciel sur chaque tête, et un ciel sur chacune de leurs dents, un ciel sur leur front, un ciel sur chaque mèche et tout devient léger. »
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Message par ArenSor Mar 12 Oct - 20:55

L'Espèce humaine et autres récits des camps

Nouveautés romans - Page 30 Espzoc10


David Rousset : "L'Univers concentrationnaire". François Le Lionnais : "La Peinture à Dora." Robert Antelme : "L'Espèce humaine." Jean Cayrol : "De la mort à la vie" - "Nuit et brouillard". Elie Wiesel : "La Nuit". Piotr Rawicz : "Le Sang du ciel". Charlotte Delbo : "Auschwitz et après : Aucun de nous ne reviendra "- "Une connaissance inutile" - "Mesure de nos jours". Jorge Semprun : "L'Écriture ou la Vie"

« Il restera les livres, disait Jorge Semprun. Les récits littéraires, du moins, qui dépasseront le simple témoignage, qui donneront à imaginer, même s’ils ne donnent pas à voir… Il y aura peut-être une littérature des camps… je dis bien : une littérature, pas seulement du reportage… »
Les textes réunis dans ce volume ont été écrits entre 1946 et 1994 par des survivants des camps nazis. Ces survivants partagent un même dessein : témoigner de l’expérience qui a été la leur, la rendre mémorable dans une langue – le français – qu’ils ont reçue en héritage ou dont ils ont fait le choix. Moins en rapportant des épisodes extrêmes, des moments limites, qu’en rendant compte de l’ordinaire du temps concentrationnaire, sur quoi la mort règne et dans lequel s’effacent les formes et figures de l’humain.
Tous constatent que les mots manquent pour exprimer une telle insulte à l’espèce humaine. « On ne se comprenait pas » (Antelme). « Il n’y a rien à expliquer » (Cayrol). L’écriture touche là aux limites de son pouvoir. Dans une entreprise de cet ordre, impossible de satisfaire aux exigences de transparence et de véridicité généralement associées au langage quand il se fait témoignage. Pour que l’indéchiffrable monde des camps échappe, si peu, si partiellement que ce soit, à l’incommunicable, pour que quelque chose existe qui relève de la transmission, chacun de ces écrivains doit explorer l’envers du langage et approfondir la « réalité rêvée de l’écriture » (Semprun). C’est à « la vérité de la littérature » (Perec) qu’il revient de préserver la vérité de la vie.
Littérature. Le mot peut paraître sans commune mesure avec l’objet de tels récits. Il ne choquait pas leurs auteurs. C’est que la part littéraire ne relève pas chez eux d’un savoir-faire ou d’une rhétorique, moins encore d’un désir d’esthétisation. Mais d’un souci éthique de la forme, d’une morale du style. Antelme : « il faut beaucoup d’artifice pour faire passer une parcelle de vérité. » Semprun : « Raconter bien, ça veut dire : de façon à être entendus. On n’y parviendra pas sans un peu d’artifice. Suffisamment d’artifice pour que ça devienne de l’art ! » Permettre d’imaginer l’inimaginable, rendre le lecteur sensible à une vérité aussi inconcevable exige une profonde réélaboration de la réalité.
C’est en cela que les livres ici réunis sont des chefs-d’œuvre de la littérature du second XXe siècle. Et c’est pour cela que les qualifier de chefs-d’œuvre de la littérature ne les disqualifie pas, ne les rend pas inférieurs à la fonction que leur ont assignée leurs auteurs : témoigner d’« une catastrophe qui a ébranlé les fondements mêmes de notre conscience » (Cayrol).
C’est bien à la littérature – ici non pas truchement de l’illusion, mais instrument de la vérité – que ces survivants, ces écrivains, ont confié le soin de dérober au silence et à l’oubli une part de leur expérience et une pensée de ce que furent les camps, non pas simple moment de l’Histoire, mais entreprise sans précédent de négation de l’homme.
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Message par animal Mar 12 Oct - 21:14

Ce qui me rappelle, appelle ? Les armes de la nuit de Vercors.

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Message par bix_229 Mer 13 Oct - 21:05

Nouveautés romans - Page 30 Leskov10

Nicolas Leskov : À couteaux tirés – Nikolaï Leskov
–Traduit du russe par Gérard Conio et Julie Bouvard
Des Syrtes

Paru en 1870, le roman de Nikolaï Leskov A couteaux tirés décrit, sur fond de trame policière, la décomposition d’une société au bord de ce qu’il a appelé « un cataclysme inéluctable ».  De même, déjà  lors de la révolution de 1905, Léon Bakst illustrait dans son tableau Terror Antiquus la chute imminente de l’Empire. Mais le cataclysme inéluctable prédit par Leskov sera la révolution de 1917. On voit aisément le côté visionnaire du romancier.

Par l’acuité de son observation, Leskov apporte un éclairage singulier sur le nihilisme d’une époque qui rappelle étrangement la nôtre.

Ce roman méconnu, maudit dès sa parution, a longtemps été interdit par la censure soviétique. Il a en effet récemment été redécouvert  dans l’édition russe. Sa traduction comble assurément une lacune dans notre connaissance à la fois de l’histoire et de la littérature russes.

Il s’agit d’une œuvre littéraire brillante, à plusieurs strates. Et dont la clef est une vision du monde qui décèle, dans les convulsions du présent, les prémisses de l’avenir. Celui de notre monde, dont la faillite trouve sa source dans une transmutation des valeurs analogue à celle que Leskov a décryptée dans son roman.
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Message par bix_229 Ven 15 Oct - 19:30

url=https://servimg.com/view/19717002/3896]Nouveautés romans - Page 30 Elise-10[/url]

Elise sur les chemins
Bérengère Cournut
Éditeur : LE TRIPODE (14/10/2021)

Pourquoi l'amour picote ?
Pourquoi l'amour rend sotte ?
Parfois, j'ai envie de me cacher
Alors je descends jusqu'à la rivière
Je cherche mon trou de vipère
Je m'y enfoui et je m'y terre

Élise vite dans la colline, au sein d'une famille libertaire parfois sauvage, souvent joyeuse. ce qu'elle sait, elle l'a appris de ses frères et sœurs, des arbres et des sentes, des rivières et des combes. Mais un jour sur les conseils d'une femme-serpent, la jeune fille quitte ses terres pour retrouver deux aînés vagabonds. Elle se lance à la découverte d'un monde où réel et fantastique se mêlent amoureusement.

Le Tripode
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Message par bix_229 Mar 19 Oct - 18:51

Nouveautés romans - Page 30 Adichi10

Chimamanda Ngozi Adichie
Notes sur le chagrin
Mona de Pracontal (Traducteur)
112 pages
Éditeur : GALLIMARD (30/09/2021)

Comment dire adieu à un être cher alors que le monde entier est frappé par une crise sanitaire, que le défunt repose au Nigeria et que ses enfants sont bloqués en Angleterre et aux États-Unis ? Le père de Chimamanda Ngozi Adichie vient de mourir. Séparée de ses proches, cette dernière vit un deuil empêché et solitaire. Elle écrit alors sous la forme de courts chapitres, composés comme des soubresauts de chagrin et de rage, où l’amour et l’admiration qu’elle portait à son père explosent à chaque page.
James Nwoye Adichie a traversé plusieurs époques de l’histoire du Nigeria. S’il a transmis la culture et la langue igbos à ses enfants, essentielles à l’œuvre de l’autrice, il s’est aussi élevé contre certaines traditions de son pays. En partageant des anecdotes familiales simples et touchantes, Chimamanda Ngozi Adichie rend hommage au professeur émérite de l’université du Nigeria, mais surtout au père humble et aff ectueux qu’il était, son « dadounet originel ».
La perte se voit ainsi transcendée par l’amour et la transmission.
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Message par bix_229 Jeu 11 Nov - 21:02

Nouveautés romans - Page 30 Myslow10

Wieslaw MYSLIWSKI
L'Horizon
Actes Sud

Tout commence par une vieille photographie. Piotr s’y revoit en compagnie de son père lors d’une promenade dominicale à la campagne. Cette image lointaine fait resurgir, comme par enchantement, les souvenirs du passé. Apparaît alors une kyrielle de personnages ayant marqué son existence. Ses parents d’abord, ses grands-parents, ses oncles et ses tantes, mais aussi Sulka, une gamine juive à la chevelure flamboyante ou les demoiselles Poncki, deux prostituées au cœur tendre.
Inspiré d’éléments autobiographiques, porté par une écriture envoûtante, L’Horizon brise la logique de la chronologie pour suivre le flux imprévisible de la mémoire, jusqu’à la transcender. Car, pour My?liwski, la mémoire n’est qu’une fonction de l’imagination. Un grand roman qui a marqué des générations de Polonais.
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Message par Tatie Sam 13 Nov - 21:20

Encore un livre qui va m'intéresser.
Je croule sous la PAL...
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Message par bix_229 Sam 13 Nov - 23:06

Charlotte Perkins Gilman
La Séquestrée
Diane de Margerie (Traducteur)
EAN : 9782752903372
112 pages
Éditeur : PHÉBUS (20/03/2008)

Nouvelle édition de ce classique de la littérature américaine. Une jeune femme qui ne supporte pas sa condition d'épouse se limite à ces trois seuls centres d'intérêt "autorisés", la Maison, les Enfants, les Mondanités familiales, tombe en dépression grave et accepte de se faire soigner selon une méthode nouvelle : une "cure de repos" d'un genre radical, qui s'apparente en fait à une séquestration pure et simple.

Une réédition. Date du début du 20e siècle mais mérite d'etre lu. L'atmophère est suffocante.
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Message par bix_229 Mar 23 Nov - 15:37

Nouveautés romans - Page 30 Anne-d10

LIVRES / MONSIEUR TOUSSAINT LAVENTURE
Anne de Green Gables
Lucy Maud Montgomery

« Pourquoi se sent-on pousser des tresses virevoltantes à la lecture de ce roman d’un autre âge ? D’où vient cette béatitude tenace qui nous lisse le visage ? Du style allègre, plein de piquant et de drôlerie, de son autrice. » — Télérama

« Magnifiquement écrit et retraduit, le chef-d’œuvre de Lucy Maud Montgomery, fait toujours autant vibrer. Une pépite intemporelle. » — Elle

« Ce qui fait le génie de ce livre, ce n’est pas son réalisme, Anne de Green Gables est le triomphe de l’espoir. » — Margaret Atwood
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