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Yasushi INOUE

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Message par Dreep Dim 1 Avr - 17:07

Yasushi Inoué
(1907 - 1991)

Yasushi INOUE Inoue_10

Fils d'un chirurgien militaire souvent muté, Inoue est pendant un temps élevé par la maîtresse de son arrière-grand-père, une ancienne geisha qu'il appelle grand-mère - alors qu'elle est étrangère à la famille Inoue. Il est ceinture noire de judo.

Il écrit des poèmes dès 1929. Après des études en philosophie à Kyoto et une thèse sur Paul Valéry, il se lance dans la littérature, en publiant des poèmes et nouvelles dans des magazines, puis dans le journalisme, carrière entrecoupée par le service militaire (1937-1938).

Il se fait connaître grâce à une nouvelle récompensée par le prestigieux Prix Akutagawa (芥川賞?) en 1949 : Combats de taureaux (闘牛, Tōgyū?). Il se met ensuite à publier un grand nombre de romans et de nouvelles dont les thèmes sont souvent historiques et minutieusement documentés comme La Tuile de Tenpyō (天平の甍?), 1957) ou Le Maître de thé (本覚坊遺文?), 1981).

Élu en 1964 à l’Académie des Arts, il préside en outre l’Association littéraire japonaise de 1969 à 1972. Il reçoit l’Ordre National du Mérite en 1976. Il sera également élu vice-président du PEN Club International en 1984.

Certaines de ses œuvres ont été adaptées au cinéma. Furin kazan (風林火山?, en 1953) est adapté par Hiroshi Inagaki (稲垣浩?) et filmé par Akira Kurosawa (黒澤明?). Asunarô (あすなろ物語?) est adapté en 1955 par Akira Kurosawa et filmé par Hiromichi Horikawa. Honkakubō Ibun (Le Maître de thé, 1981) inspire Kei Kumai (熊井啓?) pour son film Sen no Rikyu - honkakubō ibun (千利休 本覚坊遺文?) en 1989 qui obtient un Lion d'argent au Festival du film de Venise.

(Source : Wikipédia)

Ouvrages traduits en français :


Romans
- Asunaro (Asunaro monogatari, 1953)
- Le sabre des Takeda (Fūrin kazan, 1953)
- Le château de Yodo (Yodo-Dono nikki, 1955)
- Paroi de glace (Hyōheki, 1956)
- La tuile de  Tenpyō (Tenpyō no iraka, 1957)
- Les chemins du désert (Tonkō, 1959)
- Le loup bleu - le roman de Gengis-Khan - (Aoki ōkami, 1959)
- Shirobamba (Hirobanba, 1960)
- La Favorite - Le Roman de Yang Kouei-fei - (Yokihi den, 1963)
- Vents et vagues (Fûtô, 1963)
- Rêves de Russie (Orosha-koku suimutan, 1966)
- Une voix dans la nuit (Yoru no koe, 1967)
- Voyage au-delà de Samarkand (Saiiki Monogatari, 1968)
- Les dimanches de Monsieur Ushioda (Keyaki no ki, 1970)
- Le Maître de thé (Honkaku bō ibun, 1981)
- Confucius (Kōshi, 1989)
- L'invité à la veillée funèbre (Tsuya no kyaku, 1949)

Recueils de nouvelles
- Le fusil de chasse (Ryoju, 1949)
- Au bord du lac (Hira no shakunage, 1950)
- Combat de taureaux (Tōgyū, 1950)
- La Mort, l'Amour et les Vagues (Kekkon kinenbi, 1950-1951)
- Pluie d'orage (Raiū, 1950-1952)
- Le Faussaire (Aru gissaka no shogai, 1951)
- La chasse dans les collines (Shamen, 1951)
- L'homme des terres étrangères (Iiki No Hito, 1954)
- La Geste des Sanada (Sanada gu, 1957)
- Lou-lan (Rōran, 1959)
- Nuages garance (Akane gumo, 1973)
- Histoire de ma mère (Waga haha no ki, 1975)

Autres nouvelles parues dans des recueils collectifs
- Notes sur ceux qui prirent la mer en quête de la Terre Pure, 1961 (dans Anthologie de nouvelles japonaises contemporaines, tome I)
- Un printemps dans les provinces du Nord, 1961 (dans Anthologie de nouvelles japonaises, tome III)
- Kobandai, 1961 (dans le Cahiers du Japon, numéro spécial 1985 : La littérature dans le Japon d'après-guerre.)
- Rencontre avec le maître - extraits de portraits d'écrivains - (dans le Magazine littéraire no 216-217)


Dernière édition par Dreep le Dim 1 Avr - 17:09, édité 1 fois
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Message par Dreep Dim 1 Avr - 17:08

Yasushi INOUE 51eaie10

Le Fusil de Chasse

Encore un de ces livres qui dévoilent mieux leur charme dans une lecture ininterrompue, d'une seule traite si possible. Il faudra donc que j'y re-goûte : car les images suggérées ici doivent se laisser boire, comme des estampes. Imaginer le beau vêtement de Saïko, rien que que ça ! Il n'y a pourtant pas que ces quelques touches qui comptent, loin de là. On ne perd pas de vue le fusil du titre, qui prend pour un court moment, comme dans Les Braises de Sandor Marai, un poids décisif. Chargé dans la pénombre, du non-dit, d'une violence contenue. Trois lettres pour dire autant de choses à la fois, ce n'est rien de moins qu'impressionnant...

Yasushi Inoué a écrit:« Même Dieu trouverait que ce dessin d'un serpent est un appel pathétique à la pitié. Il aurait pitié. » Tel était le cours de mes réflexions. Et, depuis cette nuit, il me sembla que j'étais devenue une plus grande pécheresse.
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Message par bix_229 Dim 1 Avr - 17:29

J'ai lu presque toute son oeuvre et elle ne laisse pas indifférent.
Par ailleurs, elle plus accessible pour un occidental que celle d'un Kawabata ou d'un Kafu.
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Message par Armor Dim 1 Avr - 18:27

C'est étonnant que tu dises ça, bix. Autant Kawabata (que j'ai du reste encore peu lu) a en effet un univers étrange et difficile d'accès, autant Kafû me semble très abordable. Ce fut d'ailleurs l'un de mes permiers coups de coeur en littérature japonaise, à une époque où je n'étais pas du tout familière du genre. Peut-être qu'un livre comme La Sumida est moins facile à lire, mais Du côté des saules et des fleurs, ou encore le bambou nain, se lisent comme du petit lait.

Sinon, le fusil de chasse (et quelques autres ouvrages d'Inoué) attendent bien sagement sur ma PAL...

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Message par bix_229 Dim 1 Avr - 18:35

Armor a écrit:C'est étonnant que tu dises ça, bix. Autant Kawabata (que j'ai du reste encore peu lu) a en effet un univers étrange et difficile d'accès, autant Kafû me semble très abordable. Ce fut d'ailleurs l'un de mes permiers coups de coeur en littérature japonaise, à une époque où je n'étais pas du tout familière du genre. Peut-être qu'un livre comme La Sumida est moins facile à lire, mais Du côté des saules et des fleurs, ou encore le bambou nain, se lisent comme du petit lait.

Sinon, le fusil de chasse (et quelques autres ouvrages d'Inoué) attendent bien sagement sur ma PAL...

Dans le cas de Kafu, pas de difficultés d'écriture, mais l'univers même de Kafu qui tourne souvent autour des quartiers de plaisir et de l'avènement d' une nouvelle société bourgeoise que Kafu exécrait.
Bref un Japon traditionnel en voie de disparition et dont il est l'un des derniers chroniqueurs.
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Message par Tristram Dim 1 Avr - 20:15

Une belle oeuvre, celles d'Inoué :
« – Il y a des gens qui prétendent que la gloire est due à une accumulation de malentendus. Il doit en être de même du déshonneur. […]
"Et si j’essayais de vivre ?" »
Yasushi Inoué, « La Mort, l’amour et les vagues »

« Ils découvrirent ce qui est le plus important pour l’homme de thé : préparer sereinement le thé, laisser faire le destin et ne pas tenter d’y échapper. »
Yasushi Inoué, « Le Maître de thé »

« En gros, toute chose concerne de près ou de loin le keyaki [un arbre]. »
Yasushi Inoué, « Les Dimanche de Monsieur Ushioda »
Quelque chose de voltairien chez lui (celui qui, fataliste, cultivait son jardin) ?

_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
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Message par Dreep Mar 30 Nov - 23:09

Histoire de ma mère

Yasushi INOUE 31jgjtgddgl

Du flou de la maladie mentale : toute cette "histoire" tourne autour d'un point nébuleux. Un lot d'incertitudes, d'hypothèses que des anecdotes viennent illustrer, au sujet d'une vieille femme (la mère du narrateur) qui a de graves pertes de mémoire. L'entourage s'interroge : où en est-elle dans sa tête, c'est-à-dire, quel âge ? Reconnaît-elle ses proches ? A-t-elle conscience de son état ? et surtout, comment réagir sans brusquer cette identité flottante ? Le problème est aussi que les manifestations visibles de la maladie sont tous sujets à diverses interprétations. Le récit de Yasushi Inoué prend la forme de discussions en catimini qui ne voient jamais de vérité ― rassurante ou terrifiante ― s'imposer. Le caractère de la mère se révèle peu à peu, quoique dans un flou décidément intentionnel : le lecteur a l'impression de manquer de beaucoup d'éléments ; le récit des proches se teinte (ce qui est fort naturel) de partialité ; et finalement au lieu d'apporter des réponses, Yasushi Inoué apporte d'autres questions, des ouvertures, tandis que le texte se resserre tout en douceur sur des moments particulièrement émouvants.
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Message par Tristram Sam 13 Jan - 12:13

Asunaro

Yasushi INOUE Asunar10

1 Dans la neige profonde : Ayuta, enfant qui vit avec sa grand-mère, fait le coursier pour Saéko, qui aime l’étudiant Kajima (lui conseille à l’enfant de travailler, et la « maîtrise de soi »). Il va les voir après leur double suicide dans la neige, sous un arbre asunaro.
« C’est un arbre qui pense toujours : “Demain, je serai un cèdre, demain !” Mais il n’y réussit jamais, et c’est pour cela aussi qu’on l’appelle asunaro. »
2 Quand se lève la lune d’hiver : Ayuta est appelé Shindô, « petit génie », au collège où il excelle. Logé dans un temple, il est sous l’ascendant de l’énergique Yukié, la fille du desservant, elle aussi fort libre. Elle le pousse à faire du sport, mais il n’y réussit pas, et ses résultats scolaires se dégradent : il est un asunaro. Yukié dénigre aussi ses poèmes (il a retrouvé Hamako, la sœur de Kajima), et l’incite à se battre.
3 À la surface de l’eau tourbillonnante : au lycée, Ayuta a trois amis, et c’est de Nobuko, une jeune veuve distinguée, qu’il tombe amoureux (et ses amis également) ; étudiant, il délaisse ses études pour le zen, puis la philosophie.
4 Feux follets de printemps : après deux ans passés à la guerre sino-japonaise, Ayuta devient journaliste, aux faits divers.
« Toutes les occupations humaines sont sans espoir, mais c’est dans ce monde que l’homme doit vivre, et être vivant est la seule chose véritablement précieuse, telles étaient les pensées qui l’envahissaient. »
Nobuko, qu’il ne revoit guère, ne quitte pas ses pensées.
« Mais Ayuta restait persuadé qu’il avait épuisé toutes ses réserves de passion pour cette femme. »
Parti en reportage sur les feux follets de printemps, il rencontre une renarde, qui se révèle être la jeune sœur d’un vieux collègue, éprise de lui, et qui le guérit de sa fixation sur Nobuko.
5 Un combat douteux : c’est celui d’Ayuta avec son rival, d’un journal concurrent, qui mourra à la guerre.
6 La colonie du monde céleste :
« Ce fut lorsque les bombardiers B 29 intensifièrent leurs attaques, pendant le dernier hiver de la guerre, que tous ceux qui avaient pensé jusque-là : « Demain je serai quelqu’un ! », tous les asunaro, disparurent entièrement des villes du Japon. Tous les habitants de ce pays avaient cessé de croire en un lendemain.
Au journal non plus, il ne restait aucun asunaro. Chaque nouvelle journée se passait dans le désespoir et dans l’attente de la fin de la guerre. Et cette guerre, dont nul ne savait quand elle se terminerait, était vécue par tous comme une malédiction éternelle. »
(La seconde guerre sino-japonaise dura huit ans).
Ayuta s’est marié, et retrouve un camarade d’école, qui poursuit d’étranges recherches.
« Il avait trouvé le seul asunaro qui restât encore au Japon à la fin de la guerre. »
En fait il en trouve d’autres, dans le champ de ruines qu’est la ville : « Une colonie du monde céleste » (dont Oshigé, encore une forte femme).

Ce roman autobiographique au ton doux-amer est marqué par le rendu d’évènements réels, qui paraissent toujours embrouillés lorsqu’ils ne sont pas directement issus d’une fiction clairement composée : c’est caractéristique de ce que l’on essaie de rendre exactement des faits de l’existence. Et c’est surtout une belle allégorie du destin individuel en quête de réalisation.

\Mots-clés : #autobiographie

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Message par Bédoulène Sam 13 Jan - 13:26

merci Tristram

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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
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