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Slavomir Rawicz

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Slavomir Rawicz Empty Slavomir Rawicz

Message par Ouliposuccion Sam 25 Fév - 11:16

Slavomir Rawicz
1915-2004


Slavomir Rawicz Tylych34

Slawomir Rawicz, né en 1915 à Pinsk (alors en Russie, avant d'être en territoire polonais entre les deux guerres mondiales et désormais en Biélorussie), mort en Grande-Bretagne le 5 avril 2004, est officier de cavalerie polonais de la Seconde Guerre mondiale, auteur d'un ouvrage unique, « À marche forcée », récit controversé de son évasion d'un camp du goulag. Ce livre est également à l'origine du film Les Chemins de la liberté réalisé par Peter Weir.


Officier dans l'armée polonaise, il est capturé par les Soviétiques lors du partage de la Pologne en 1939 puis déporté dans un camp du goulag en Sibérie. Il ne tarde pas à organiser une évasion avec six autres détenus. La suite est un incroyable périple de survie depuis le camp du Goulag jusqu'à l'Inde, en traversant le lac Baïkal, la Bouriatie, la Mongolie, le désert de Gobi, le Tibet et l'Himalaya. C'est ce récit qui est raconté dans son livre À marche forcée, publié en 1956 et qui se vendra à plus de 500 000 exemplaires et sera traduit dans 25 langues. Mais la véracité de certains passages, voire plus récemment de l'intégralité du récit, et la réalité de cette fuite, sont remises en cause.

Mise en cause:

Des journalistes de la BBC, après enquête en Pologne, en Russie et dans d'autres pays, établirent dans les années 2000 que Rawicz n'a pas pu accomplir le périple car des documents trouvés dans les archives polonaises et russes indiquent qu'il était sorti du goulag en 1942 à la faveur d'une amnistie générale des soldats polonais (lettre d'amnistie et permission de rejoindre l'armée polonaise en Russie). Le casier militaire de Rawicz indique qu'il rejoignit alors l'armée polonaise en Russie.
Le périple même est toutefois peut-être authentique car, selon The Daily Mirror, Rawicz aurait trouvé inspiration dans le récit d'un compatriote nommé Witold Glinski, qu'il aurait trouvé pendant la guerre dans des documents de l'ambassade de Pologne à Londres.

Source wikipédia




A marche forcée

Slavomir Rawicz Tylych23

La présente réédition (dans une traduction nouvelle) de ce classique absolu de l'aventure vécue est due à l'initiative de Nicolas Bouvier qui n'aura pas eu le temps de l'accompagner jusqu'à son terme. « Ce n'est pas de la littérature, tenait-il à préciser, c'est peut-être mieux que ça... Certains livres sont assez forts pour se passer des secours du style. »
Hiver 1941. Une petite troupe de bagnards s'évade d'un camp russe situé tout près du Cercle polaire. Ils ne connaissent pas grand-chose à la géographie. Ils songent " simplement " à gagner à pied l'Inde anglaise : le soleil, pensent-ils, leur indiquera au moins la direction du sud.
Aucun d'eux n'est capable, sur des milliers de kilomètres qu'il leur faut parcourir, ils y mettront deux ans, de situer le désert de Gobi...Que plusieurs réussiront pourtant à franchir sans provision d'eau.

L’innocence, parfois, est la meilleure alliée du courage...


Force morale face aux interrogatoires soviétiques, pour une survie.
Bravoure lors d’une traversée en train, parqués comme des animaux, pour rejoindre le Cercle Polaire, camp de détention 303 en Sibérie, pour une survie.
Vaillance et courage dans une marche de plus de quarante jours, enchaînés, en plein hiver, 1400 kms face aux tempêtes de glace, Sibérie, pour une survie.
Stoïcisme dans un goulag, camp de travail, pour une survie.
Héroïsme d’une évasion, pour une survie.

Voici l’histoire de l’évasion de quelques « misérables » nom donné par les nomades mongols (terme ancestral datant des peuples sous emprise des tsars) aux hommes dépendants d’un état, qui n’ont pas voulu se plier à une idéologie, travailleurs fournissant gratuitement à  l’URSS  les exploitations de la Sibérie.
Remarquable et Poignant.


Ce doit être dans la dernière semaine de janvier 1941, alors que nous marchions depuis quarante jours, que le troisième blizzard, le plus violent, s'abattit sur nous et finit par enliser les camions. Le convoi avait couvert plus de douze cents kilomètres depuis Irkoutsk. Nous avions traversé deux grands cours d'eau, d'abord le Vitim, puis, à peine quelques jours plus tôt, la puissante Lena, tous deux pris par les glaces et pareils à de larges routes parfaitement lisses serpentant à travers l'immensité de la Sibérie. Après cela, il semblait impensable que les camions interrompissent jamais leur lente progression vers le nord. Le visage cinglé par une neige sèche et dure, soldats et prisonniers travaillaient de concert à déblayer les congères. Arriva toutefois le moment où nos efforts furent inutiles. La longue file de véhicules et de piétons se ramassa sur elle-même et s'immobilisa sans ordre.



Tout au long du voyage, c'est par roulement qu'avait été assurée la tâche éprouvante d'ouvrir la marche. Quand la relève était décidée, le chauffeur du camion de tête se rangeait sur le côté avec les hommes enchaînés à sa suite et se laissait dépasser par les autres véhicules pour repartir en dernière position. La durée du service en tête de convoi était fonction de la route et du temps qu'il faisait. Pour lors, nous suivions un axe important bordé de poteaux télégraphiques dont les fils pendaient sous le poids de la neige. Toutefois, l'avantage de circuler sur une route digne de ce nom était plus que contrebalancé par la situation de ladite route sur un plateau exposé aux intempéries. Outre les difficultés liées aux amoncellements de neige, les chauffeurs devaient éprouver toutes les peines du monde à distinguer quoi que ce fût à travers l'épais brouillard de flocons tourbillonnants.



Mon groupe se trouvait alors en quatrième ou cinquième position dans la file, et ce fut là, presque à ma hauteur, qu'après être allés à l'avant prendre la mesure de la situation, le commandant et ses officiers se réunirent pour conférer. Je ne sais si pareille éventualité avait jamais été envisagée, mais toujours est-il qu'ils se montraient à l'évidence fort inquiets. Ils discutèrent, tournant le dos au vent, durant quelques minutes, ensuite de quoi un radio grimpa à l'un des poteaux téléphoniques pour y raccorder un poste de campagne. Il redescendit faire son rapport. Les officiers hochèrent la tête avec raideur, puis se séparèrent pour remplir leurs fonctions respectives. Nous attendîmes tandis qu'un petit détachement de soldats partait sur la route en quête d'un lieu abrité.



Une demi-heure environ après l'arrêt, les chaînes furent décrochées des camions; on nous fit avancer pour battre la neige fraîche et y ouvrir une piste. Les camions progressaient lentement derrière nous. Après un kilomètre et demi d'efforts nous atteignîmes avec soulagement un havre constitué par un rideau d'arbres. Nous parvînmes, non sans difficulté, à allumer des feux, plusieurs centaines, et à les entretenir toute la nuit afin de ne pas crever sur place. Nous avions le sentiment que cette tempête entendait nous effacer de la surface de la terre. Certains prisonniers se frayaient obstinément un chemin pour s'approcher au plus près des flammes et, méprisant les mises en garde faites dès les premiers temps de notre marche, y présentaient leurs doigts engourdis pour ensuite hurler de douleur quand le sang se remettait à circuler. Nous ne cessions de nous retourner à l'intérieur du cercle de chaleur car le blizzard nous glaçait le dos tandis que nous nous réchauffions les mains, le visage et la poitrine. On ne laissait personne dormir. Ceux qui commençaient à somnoler étaient brutalement secoués par leurs camarades: chacun savait que s'il s'endormait ce pouvait être pour toujours.




mots-clés : #aventure
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Message par topocl Sam 25 Fév - 12:45

A marche forcée

Slavomir Rawicz Tylych23

Quoi que nous apportât le lendemain, ce ne pouvait être pire.

On ne peut qu'être saisi par cette chronique de deux années de survie en pleine Terreur de l' Union soviétique.
L'auteur, un officier polonais incarcéré, hâtivement jugé et accusé d’espionnage,déporté en wagon plombé en Sibérie, s'échappe avec 6 camarades. Il est finalement sauvé  (on s'en doute du début puisqu'il écrit le livre) au terme d'une épopée  de plus de 300 km, des mois à marcher sans carte en direction du Sud, dans les conditions les plus extrêmes.

La caractéristique même de cette histoire est d'être incroyable , tout est fou et « impossible », pourtant j'ai été une lectrice si hypnotisée que je ne me suis même pas posé la question de savoir le vrai du faux. Une fois le livre reposé, bien sûr, des épisodes paraissent bien improbables, le corps humain ayant quand même quelques limites, même si on est opiniâtre, courageux, et soutenu par des amis.... Mais  qu'importe (à moins qu'on soit historien) que ce soit la réalité ou le rêve fou d'un ancien prisonnier des goulags soviétiques ? J'étais   prête à tout gober pour cette formidable aventure humaine, écrite sans fioriture ( bien d’accord avec l'éditeur : ce n'est pas  de la littérature, on est dans un autre registre qui n'en est pas moins prenant).

C'est donc une magnifique histoire, vraie ou fausse, légende ou réalité, et qui m'a emportée.

(commentaire récupéré)

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Message par Bédoulène Sam 25 Fév - 15:25

après vos commentaires, il arrive dans ma PAL !

merci à vous deux (j'ai vu le film)

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Message par bix_229 Sam 25 Fév - 15:33

"C'est donc une magnifique histoire, vraie ou fausse, légende ou réalité, et qui m'a emportée."

Je le pense aussi. Si l' histoire est vraie, c' est un authentique exploit, si elle est fausse ou en partie
"arrangée", c' est la preuve d' une belle imagination et d' une écriture authentique.

C' est ce que j' ai ressenti aussi en lisant les premiers livres de Carlos Castaneda, L' Herbe du
diable et la petite fumée et Voir.
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