Natacha Appanah
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Natacha Appanah
Natacha Appanah
Née en 1973
Nathacha Appanah née le 24 mai 1973 à Mahébourg, île Maurice, est une journaliste et romancière mauricienne.
Nathacha Devi Pathareddy Appanah, dont la famille descend d'« engagés » indiens immigrés à Maurice, écrit en français. Elle travaille d'abord à l'île Maurice comme journaliste pour Le Mauricien et Week-End Scope.
Elle s'installe en 1998 en France, où elle poursuit sa carrière de journaliste dans la presse écrite et en radio. Ses articles sont publiés dans Géo Magazine, Air France Magazine, Viva Magazine et elle fait des reportages pour la Radio suisse romande, RFI, France Culture.
Son premier roman, Les Rochers de Poudre d’Or, publié en 2003 aux Éditions Gallimard, raconte l’épopée des travailleurs indiens venus remplacer les esclaves dans les champs de canne à sucre à l’île Maurice.
Bibliographie :
2003 : Les Rochers de Poudre d'or
2004 : Blue Bay Palace
2005 : La Noce d'Anna
2007 : Le Dernier Frère
2015 : En attendant demain
2016 : Tropique de la violence
2016 : Petit éloge des fantômes
Dernière édition par Chamaco le Sam 10 Déc - 13:28, édité 2 fois
Chamaco- Messages : 4510
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Re: Natacha Appanah
Tropique de la violence
Ce livre a permis à Natacha Appanah d'obtenir le premier Fémina des lycéens à Rouen hier, maigre consolation pour cette auteure qui espérait un prix littéraire à l'automne. Ce livre relate l'histoire d'un adolescent abandonné de l'île Mayotte. Moïse enfant adopté par Marie, une infirmière à Mayotte, département français dans l'Océan Indien.
On oublie rapidement la carte postale sur une région embarquée dans l'insécurité ambiante, avec un taux d'immigration et de chômage impressionnant. Ces migrants venus des Comores et de Madagascar viennent y chercher un espoir de vie meilleure. Les abandons d'enfants dans le but qu'ils soient recueillis et puissent survivre est monnaie courante
Tropique de la violence est le sixième roman de Natacha Appanah.
mots-clés : #immigration
Chamaco- Messages : 4510
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Re: Natacha Appanah
Je n'avais pas été capable de dire grand chose de ma lecture de La noce d'Anna mais n'en garde pas moins un souvenir serein, bon et durable. Plaisir apaisant, rassurant attribué à des qualités d'attention et de simplicité (ce qui ne veut certainement pas dire que ça serait mal écrit). Je crois qu'à la lecture était un sentiment tranquillement humain. Une constance aussi, un rythme et une douceur qui n'est pas d'apparat. C'était un livre qui a fait du bien. (Et qui avait su concordé avec un moment approprié ?).
Sur la cheville, il y a un tatouage. A la façon dont il épouse les os et les creux de la cheville, on devine que c'est un vrai, pas une de ces décalcomanies appliquées avec de l'eau et qui s'effritent comme des pellicules sèches. Si le tatouage est beau ou pas, là n'est pas la question. C'est quand même un peu inquiétant, associé à ce pied longiligne, aux os qui tendent et font saillir la peau, à ce vernis prune délavé. Sur la photo, derrière le pied, l'herbe est sèche, il fait chaud, on voit une pointe de chaussure noire jetée un peu vite, elle est de travers, la semelle est tournée vers l'objectif et une étiquette y est collée. Mais tout cela n'est pas important. Ce que je vois maintenant encore et ce qui m'avait frappée ce jour-là après la lecture, c'est que c'est un pied d'adulte, même pas de jeune adulte mais d'adulte tout court. Ce que j'ai eu du mal à croire sur le moment, quand j'ai tenu la photo entre mes doigts, c'est que ce pied, c'était le mien.
_________________
Keep on keeping on...
Re: Natacha Appanah
J'ai lu deux de ses livres : Le dernier frère et La noce d'Anna.
Natacha Appanah a vraiment un style particulier, usant des temps à sa guise, se jouant de leur concordance, et si cela avait pu me gêner dans Le dernier frère, cela m'avait plutôt séduite dans La noce d'Anna. Question de dosage ?
D'ailleurs, Chamaco, use t'elle toujours des temps à sa guise dans Tropique de la Violence ?
La noce d'Anna
Ce matin, Sonia marie sa fille.
Un évènement bouleversant pour cette femme qui a mené une vie sans homme et (assez cruellement je trouve) sans famille, se consacrant entièrement à son enfant. Alors, en cette matinée si particulière, les sentiments se bousculent… Sonia nous les livre sans tabou, dans un récit-confession d'une sincérité parfois désarmante.
Il y a la vérité de Sonia… Ses errances, ses étranges indifférences. Son inquiétude et son amour immense.
Et il y a les mots de Natacha Appanah…
Car si l'auteur s'efface la plupart du temps derrière sa narratrice, elle n'en est pas moins bel et bien présente. Par petites touches, petits détails savamment distillés, elle nous parle d'une autre réalité, bien plus nuancée… Et explore l'air de rien l'infinie complexité des rapports mère-fille.
J'ai passé un très joli moment avec ce texte.
Nathacha Appanah a un don rare pour nous imposer tout de suite et tout en douceur son univers et son écriture bien à elle. Une écriture poétique qui vous enveloppe. Les libertés qu'elle prend avec la conjugaison ou la construction des phrases m'ont nettement moins gênée que durant la lecture du dernier frère ; le talent et le sens du "dosage" sont là, et participent de la petite musique Appanah. Car j'ai vraiment ressenti une véritable musicalité à la lecture de ces pages sensibles et lucides.
Oui, vraiment, un très joli moment...
"Anna m'appelle maman. J'aurais aimé qu'elle me donne un petit nom qu'elle aurait inventé pour moi, qui ne serait qu'à moi et si, par hasard, un jour, elle m'appelle alors que j'ai le dos tourné dans une grosse foule, si ce jour-là elle m'appelle à tue-tête de ce nom qu'elle m'aurait donné, je me retournerai, forcément, je saurai. Mais dans une foule, si quelqu'un crie maman, des centaines de femmes se retournent. Anna m'appelle maman, solennellement, gravement. Elle y met de la force, elle articule, elle fait des angles droits à ce mot-là, des falaises abruptes et des rochers affûtés en dessous, elle y met de la distance parfois, de la réprobation souvent. Elle me somme aussi, ai-je quelquefois l'impression, puisque je me raidis à ce mot-là. Une ou deux fois, au lieu de maman j'ai entendu madame et ça m'a rempli le coeur de larmes."
(Ancien commentaire remanié)
mots-clés : #psychologique
Natacha Appanah a vraiment un style particulier, usant des temps à sa guise, se jouant de leur concordance, et si cela avait pu me gêner dans Le dernier frère, cela m'avait plutôt séduite dans La noce d'Anna. Question de dosage ?
D'ailleurs, Chamaco, use t'elle toujours des temps à sa guise dans Tropique de la Violence ?
La noce d'Anna
Ce matin, Sonia marie sa fille.
Un évènement bouleversant pour cette femme qui a mené une vie sans homme et (assez cruellement je trouve) sans famille, se consacrant entièrement à son enfant. Alors, en cette matinée si particulière, les sentiments se bousculent… Sonia nous les livre sans tabou, dans un récit-confession d'une sincérité parfois désarmante.
Il y a la vérité de Sonia… Ses errances, ses étranges indifférences. Son inquiétude et son amour immense.
Et il y a les mots de Natacha Appanah…
Car si l'auteur s'efface la plupart du temps derrière sa narratrice, elle n'en est pas moins bel et bien présente. Par petites touches, petits détails savamment distillés, elle nous parle d'une autre réalité, bien plus nuancée… Et explore l'air de rien l'infinie complexité des rapports mère-fille.
J'ai passé un très joli moment avec ce texte.
Nathacha Appanah a un don rare pour nous imposer tout de suite et tout en douceur son univers et son écriture bien à elle. Une écriture poétique qui vous enveloppe. Les libertés qu'elle prend avec la conjugaison ou la construction des phrases m'ont nettement moins gênée que durant la lecture du dernier frère ; le talent et le sens du "dosage" sont là, et participent de la petite musique Appanah. Car j'ai vraiment ressenti une véritable musicalité à la lecture de ces pages sensibles et lucides.
Oui, vraiment, un très joli moment...
"Anna m'appelle maman. J'aurais aimé qu'elle me donne un petit nom qu'elle aurait inventé pour moi, qui ne serait qu'à moi et si, par hasard, un jour, elle m'appelle alors que j'ai le dos tourné dans une grosse foule, si ce jour-là elle m'appelle à tue-tête de ce nom qu'elle m'aurait donné, je me retournerai, forcément, je saurai. Mais dans une foule, si quelqu'un crie maman, des centaines de femmes se retournent. Anna m'appelle maman, solennellement, gravement. Elle y met de la force, elle articule, elle fait des angles droits à ce mot-là, des falaises abruptes et des rochers affûtés en dessous, elle y met de la distance parfois, de la réprobation souvent. Elle me somme aussi, ai-je quelquefois l'impression, puisque je me raidis à ce mot-là. Une ou deux fois, au lieu de maman j'ai entendu madame et ça m'a rempli le coeur de larmes."
(Ancien commentaire remanié)
mots-clés : #psychologique
Armor- Messages : 4589
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Age : 43
Localisation : A l'Aise Breizh
Re: Natacha Appanah
Le ciel par dessus le toit
C’est une semaine de la vie d’une drôle de famille dysfonctionnelle où le drame permet de voir, peut-être, l’émergence d’autre chose.
On se croirait chez les frères Dardenne, mêmes personnages heurtés par la vie, fermés sur leur incommunicable chaos, avides d’amour inexprimé, inexprimable. Solitude implacable d’une précarité matérielle et affective où brille, fugace, la lumière de possibles, d’instants sauveurs.
Les deux femmes ont voulu casser leur prédestination sociale : Phénix la mère dans une existence asociale et une mise à distance de ses enfants pour avoir souffert d’un amour parental envahissant. Paloma, sa fille, qui, devenue adulte, se jette dans un effacement ordinaire pour écarter cette marginalité. Et Loup l’ado doux-violent, fragile-fort, comme un pont déchiré entre elles, à en faire n’importe quelle bêtise…
C’est un petit livre chaud et malmenant, tout un univers en 150 pages, qui va avec précision et tendresse au tréfonds de ses personnages avec une détermination et une poésie surprenantes, un pied dans la cruauté du réel, un pied dans les imaginaires.
J’ai beaucoup aimé.
(comme j’avais beaucoup aimé Le dernier frère)
C’est une semaine de la vie d’une drôle de famille dysfonctionnelle où le drame permet de voir, peut-être, l’émergence d’autre chose.
On se croirait chez les frères Dardenne, mêmes personnages heurtés par la vie, fermés sur leur incommunicable chaos, avides d’amour inexprimé, inexprimable. Solitude implacable d’une précarité matérielle et affective où brille, fugace, la lumière de possibles, d’instants sauveurs.
Les deux femmes ont voulu casser leur prédestination sociale : Phénix la mère dans une existence asociale et une mise à distance de ses enfants pour avoir souffert d’un amour parental envahissant. Paloma, sa fille, qui, devenue adulte, se jette dans un effacement ordinaire pour écarter cette marginalité. Et Loup l’ado doux-violent, fragile-fort, comme un pont déchiré entre elles, à en faire n’importe quelle bêtise…
C’est un petit livre chaud et malmenant, tout un univers en 150 pages, qui va avec précision et tendresse au tréfonds de ses personnages avec une détermination et une poésie surprenantes, un pied dans la cruauté du réel, un pied dans les imaginaires.
J’ai beaucoup aimé.
(comme j’avais beaucoup aimé Le dernier frère)
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Etre dans le vent, c'est l'histoire d'une feuille morte.
Flore Vasseur
topocl- Messages : 8548
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 64
Localisation : Roanne
Re: Natacha Appanah
C'est très engageant, j'essaierai !
Quasimodo- Messages : 5461
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 29
Re: Natacha Appanah
Blue Bay palace.
A l’île Maurice une idylle passionnée se noue entre Maya, issue du quartier pauvre, et Dave brahmane directeur de l’hôtel à riches touristes. Leur amour ne survivra pas au mariage arrangé de Dave : Maya s‘éloigne et prépare sa vengeance.
Une écriture souvent belle pour une histoire peu crédible et des personnages inconsistants.
A l’île Maurice une idylle passionnée se noue entre Maya, issue du quartier pauvre, et Dave brahmane directeur de l’hôtel à riches touristes. Leur amour ne survivra pas au mariage arrangé de Dave : Maya s‘éloigne et prépare sa vengeance.
Une écriture souvent belle pour une histoire peu crédible et des personnages inconsistants.
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Flore Vasseur
topocl- Messages : 8548
Date d'inscription : 02/12/2016
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Re: Natacha Appanah
merci topocl, j'ai des priorités
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21645
Date d'inscription : 02/12/2016
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Localisation : En Provence
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