Irvin Yalom
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Irvin Yalom
Irvin David Yalom est un écrivain américain.
Né de parents russes, il est docteur en médecine depuis 1956 et professeur émérite de psychiatrie à Stanford depuis 1994, il a mené de front une double carrière de psychiatre et d’animateur de thérapies de groupe.
Il est l'auteur d'une dizaine d'ouvrages, dont deux romans : "Et Nietzsche a pleuré" (1991) et "Mensonges sur le divan" (1996) et des textes portant sur la psychothérapie, notamment "Le Bourreau de l'amour", qui fut sur la liste des best-sellers du New York Times en 1989.
Auteur d’une large littérature spécialisée, le Dr Yalom s’essaie à d’autres techniques d’écriture et publie également des romans traitant eux aussi de l’univers psychothérapeutique, tel "La Méthode Schopenhauer" (2005).
"Everyday Gets a Little Closer" (1974) est, quant à lui, un récit coécrit avec un patient dans lequel ils racontent tous deux, successivement, leur expérience et leur relation au cours de la thérapie de ce dernier. Chacun y rassemble et y décrit alternativement ses points de vue, ses sentiments au fil de l’expérience. Les œuvres du Dr Yalom sont étudiées par les étudiants en psychologie.
Bibliographie en français :
2005 La Méthode Schopenhauer
2005 Le bourreau de l’amour, histoires de psychothérapie (contes et nouvelles)
2006 Mensonges sur le Divan
2007 Et Nietzsche a pleuré ; page 1
2008 Thérapie Existentielle
2008 La Malédiction du Chat Hongrois (contes et nouvelles)
2009 Jardin d’Épicure, Regarder le Soleil en Face ; page 1
2010 En Plein Cœur de la Nuit (contes et nouvelles)
2011 Dans le secret des miroirs ; page 1
2012 Le Problème Spinoza
2018 Comment je suis devenu moi-même ; page 1
màj le 13/08/2018
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Irvin Yalom
Et Nietzsche a pleuré
Venise, 1882. La belle et impétueuse Lou Salomé aborde le docteur Breuer, ancêtre de la psychanalyse et mentor d’un jeune médecin du nom
de Sigmund Freud, à la terrasse d’un café. Elle vient solliciter son aide pour sortir des affres de la dépression un ami, qui n’est autre que Friedrich
Nietzsche. Le philosophe, malgré la parution du Gai Savoir et de Humain, trop humain, est alors méconnu du grand public et plongé dans un profond
désespoir après l’échec de son ménage à trois avec Lou Andreas-Salomé et Paul Rée.
Poursuivant son exploration romanesque de la psychanalyse, Irvin Yalom imagine la rencontre fictive entre Breuer et Nietzsche, deux personnages
malheureux, deux grands esprits qui, après avoir conclu un pacte, tenteront de se guérir l’un l’autre.
À travers cette partie d’échecs entre Breuer et Nietzsche, c’est à une nouvelle naissance de la psychanalyse que nous convie Irvin Yalom.
une époustouflante dualité entre le Dr Breuer et Friedrich Nietzsche. Ce livre est un dispositif à pensées, une collecte de savoir, un hymne aux génies.
Au fil des lignes, rien n’est apparence, on retrouve l’excellent Nietzsche au gré des dialogues philosophiques qu’il entretient avec Breuer sans l’ombre d’un bâillement. Le socle littéraire qu’a bâti Irvin Yalom est un piédestal, une fondation qui ne s’écroule à aucun moment.
Et pourtant nous prenons notre envol, Irvin Yalom nous donne des ailes, happés par la soif de liberté, de connaissance de soi, on se régale de cette philosophie de la vérité, du désespoir, loin de l’ennemie de celle-ci : la crédulité, les troubles psychiques engendrés par les carcans de l’éthique et de la religion. Un jeu d’échec dans un univers de rois.
Lorsqu'un livre ne fait plus qu’un avec vous-même par son ingéniosité, que le sommeil a perdu toute grâce à vos yeux, qu’il n’est que le commencement d’un questionnement, je considère alors qu’un auteur a rempli sa tâche avec brio, mais lorsqu’il maitrise en plus de ça l’écriture et chamboule les sens par l’art d’un partage érudit, alors je crie au chef d’œuvre.
Lisez absolument ce livre !
NB : Cette rencontre entre Breuer et Nietzsche et purement fictive contrairement au lien qui liait Breuer et Freud .le cas clinique Bertha Pappenheim (Anna O) soigné via la méthode cathartique par le Dr Breuer et qui est évoqué dans ce roman influença Freud sur son étude sur l’hystérie, ils ont par ailleurs publié ensemble « Etudes sur l’hystérie ».
mots-clés : #psychologique
Venise, 1882. La belle et impétueuse Lou Salomé aborde le docteur Breuer, ancêtre de la psychanalyse et mentor d’un jeune médecin du nom
de Sigmund Freud, à la terrasse d’un café. Elle vient solliciter son aide pour sortir des affres de la dépression un ami, qui n’est autre que Friedrich
Nietzsche. Le philosophe, malgré la parution du Gai Savoir et de Humain, trop humain, est alors méconnu du grand public et plongé dans un profond
désespoir après l’échec de son ménage à trois avec Lou Andreas-Salomé et Paul Rée.
Poursuivant son exploration romanesque de la psychanalyse, Irvin Yalom imagine la rencontre fictive entre Breuer et Nietzsche, deux personnages
malheureux, deux grands esprits qui, après avoir conclu un pacte, tenteront de se guérir l’un l’autre.
À travers cette partie d’échecs entre Breuer et Nietzsche, c’est à une nouvelle naissance de la psychanalyse que nous convie Irvin Yalom.
une époustouflante dualité entre le Dr Breuer et Friedrich Nietzsche. Ce livre est un dispositif à pensées, une collecte de savoir, un hymne aux génies.
Au fil des lignes, rien n’est apparence, on retrouve l’excellent Nietzsche au gré des dialogues philosophiques qu’il entretient avec Breuer sans l’ombre d’un bâillement. Le socle littéraire qu’a bâti Irvin Yalom est un piédestal, une fondation qui ne s’écroule à aucun moment.
Et pourtant nous prenons notre envol, Irvin Yalom nous donne des ailes, happés par la soif de liberté, de connaissance de soi, on se régale de cette philosophie de la vérité, du désespoir, loin de l’ennemie de celle-ci : la crédulité, les troubles psychiques engendrés par les carcans de l’éthique et de la religion. Un jeu d’échec dans un univers de rois.
Lorsqu'un livre ne fait plus qu’un avec vous-même par son ingéniosité, que le sommeil a perdu toute grâce à vos yeux, qu’il n’est que le commencement d’un questionnement, je considère alors qu’un auteur a rempli sa tâche avec brio, mais lorsqu’il maitrise en plus de ça l’écriture et chamboule les sens par l’art d’un partage érudit, alors je crie au chef d’œuvre.
Lisez absolument ce livre !
NB : Cette rencontre entre Breuer et Nietzsche et purement fictive contrairement au lien qui liait Breuer et Freud .le cas clinique Bertha Pappenheim (Anna O) soigné via la méthode cathartique par le Dr Breuer et qui est évoqué dans ce roman influença Freud sur son étude sur l’hystérie, ils ont par ailleurs publié ensemble « Etudes sur l’hystérie ».
mots-clés : #psychologique
Ouliposuccion- Messages : 377
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Re: Irvin Yalom
Je n'ai encore rien lu de cet auteur mais une collègue me l'a vivement conseillé et je pense m'y pencher dès que possible
chrysta- Messages : 568
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Re: Irvin Yalom
Alors je te le conseille vivement à mon tour , Irvin Yalom ne m'a jamais déçue jusqu'ici.
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Irvin Yalom
J'ai lu et beaucoup aimé Mensonges sur le divan. Mais… j'en ai tout oublié ! C'est grave, Docteur ?
Et Nietzsche a pleuré est sur ma PAL depuis un bon moment, encore un livre que tu fais remonter, Oulipo.
Et Nietzsche a pleuré est sur ma PAL depuis un bon moment, encore un livre que tu fais remonter, Oulipo.
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Armor- Messages : 4589
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Re: Irvin Yalom
quel commentaire Ouli ! merci
dans la tablette !
dans la tablette !
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Bédoulène- Messages : 21699
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Re: Irvin Yalom
Dans le secret des miroirs
Écrivain prometteur, Ginny a tout pour être heureuse mais elle ne l’est pas. De thérapies en thérapies, à peine débarquée de New York là voilà dans le cabinet du très spécial docteur Yalom. Quel stratagème inventera-t-il pour échapper à l’engrenage de l’échec ?
Dans la lignée de Mensonges sur le divan et d’Et Nietzsche a pleuré, Irvin Yalom, psychothérapeute américain, auteur de nombreux romans ou récits, best-sellers dans le monde entier, nous offre ici un livre unique. Nouveau pacte audacieux entre le patient et son médecin.
Dans le secret des miroirs est l’aboutissement littéraire d’une relation inédite : l’histoire de deux êtres qui se rencontrent dans l’intimité d’un tête-à-tête thérapeutique et qui nous invitent à les connaître comme ils se sont connus.
Je rentre dans ma librairie un jour d’août chercher le nouveau roman de mon psychothérapeute /romancier vénéré et j'avoue que je cache ma jubilation en voyant de loin sur le comptoir "Irvin Yalom".
Jubilation qui n'était pas à son apothéose ...la couverture "dans le secret des miroirs" n'est autre (qu'encore ) une représentation de ....Klimt !
Je me plonge dans ma lecture , avide de ses mots et j'y retrouve bien la plume du psychiatre , intime et unique.
Au travers de Jenny , nous nous y retrouvons tous , avec un degré plus ou moins avancé de la pathologie identifiée.
Peur de l'échec , trouble de la personnalité , incapacité de prise de décision.
Cet échange épistolaire met en scène les multiples turpitudes enfouies , déterrées une à une sous forme d'écrits relatant les pensées et du psychiatre et de sa patiente.
L'audace d'Irvin Yalom , aller à l'encontre de Freud dans sa thérapie , aller à l'encontre de ses acolytes:
Oublier l'acceptation du passé pour y construire son présent et poursuivre un futur meilleur , Irvin Yalom se penche sur l'acceptation de soi au présent , il pousse à la réaction , balaie les retranchements et secoue.
Une lecture que je conseille à toute personne voulant rentrer dans l'intimité d'une analyse pour en savourer ce qui l'en sort : une profonde réflexion sur "soi"
mots-clés : #psychologique
Écrivain prometteur, Ginny a tout pour être heureuse mais elle ne l’est pas. De thérapies en thérapies, à peine débarquée de New York là voilà dans le cabinet du très spécial docteur Yalom. Quel stratagème inventera-t-il pour échapper à l’engrenage de l’échec ?
Dans la lignée de Mensonges sur le divan et d’Et Nietzsche a pleuré, Irvin Yalom, psychothérapeute américain, auteur de nombreux romans ou récits, best-sellers dans le monde entier, nous offre ici un livre unique. Nouveau pacte audacieux entre le patient et son médecin.
Dans le secret des miroirs est l’aboutissement littéraire d’une relation inédite : l’histoire de deux êtres qui se rencontrent dans l’intimité d’un tête-à-tête thérapeutique et qui nous invitent à les connaître comme ils se sont connus.
Je rentre dans ma librairie un jour d’août chercher le nouveau roman de mon psychothérapeute /romancier vénéré et j'avoue que je cache ma jubilation en voyant de loin sur le comptoir "Irvin Yalom".
Jubilation qui n'était pas à son apothéose ...la couverture "dans le secret des miroirs" n'est autre (qu'encore ) une représentation de ....Klimt !
Je me plonge dans ma lecture , avide de ses mots et j'y retrouve bien la plume du psychiatre , intime et unique.
Au travers de Jenny , nous nous y retrouvons tous , avec un degré plus ou moins avancé de la pathologie identifiée.
Peur de l'échec , trouble de la personnalité , incapacité de prise de décision.
Cet échange épistolaire met en scène les multiples turpitudes enfouies , déterrées une à une sous forme d'écrits relatant les pensées et du psychiatre et de sa patiente.
L'audace d'Irvin Yalom , aller à l'encontre de Freud dans sa thérapie , aller à l'encontre de ses acolytes:
Oublier l'acceptation du passé pour y construire son présent et poursuivre un futur meilleur , Irvin Yalom se penche sur l'acceptation de soi au présent , il pousse à la réaction , balaie les retranchements et secoue.
Une lecture que je conseille à toute personne voulant rentrer dans l'intimité d'une analyse pour en savourer ce qui l'en sort : une profonde réflexion sur "soi"
« J’étais Pygmalion, elle était ma Galatée. »
« Elle ne s’appartient pas, rien ne va avec rien – ses cheveux, son sourire, sa voix, sa démarche, son pull, ses chaussures… Tout a été assemblé au hasard
et je sens la possibilité immédiate que tout – cheveux, démarche, membres, jean déchiré, chaussettes militaires –, oui, tout s’envole. Laissant quoi ?
Peut-être juste le sourire. Pas jolie, quelle que soit la manière dont on arrange les parties. Curieusement attirante, cependant. En quelques minutes
elle réussit à me faire savoir que je peux décider de tout, qu’elle s’en remet totalement à moi. Ça m’est égal. À ce stade, ça ne me paraît pas un
fardeau trop lourd. »
mots-clés : #psychologique
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Irvin Yalom
Encore un autre, petit commentaire sur:
Et Nietzsche a pleuré
Originale : Anglais (E.-U.), 1992
Impression plutôt positive, voir très positive sur ce livre. Il nous présente d'une façon abordable une sorte d'introduction aussi bien dans la psychothérapie naissante que dans la philosophie/la proclamation de vie et vivre, de Nietzsche.
Il est vrai, à mon avis, que ce livre brille plutôt par des dialogues élaborés que par la langue, le style en soi, ou des descriptions autres. Dans ce sens-là c'est assez « cérébrale » : il faut y entrer dans un mouvement, un dialogue entre deux esprits. Mais cela vaut quand même la peine.
En ce qui concerne la psychothérapie nous y entrons par la porte d'entretiens entre Freud et Breuer, le savoir et le metier de l'auteur et puis évidemment ce va-et-viens entre Breuer et Nietzsche dans leurs échanges.
Dans la présentation de la pensée de Nietzsche Yalom se base sur les écrits terminés jusqu'à la date des entretiens fictifs, vers la deuxième moitié 1882. Donc, certaines pensées et écrits plus tardifs ne s'y trouvent pas cités ! Oui, il cite d'un coté, mais das les interrogations de Breuer, les dialogues entre les protagonistes principaux nous apprenons quasimment en passant des éléments de la philosophie de Nietzsche. Je trouvais cela abordable.
Ce qui par contre est assez originale c'est que les deux savants présentant des spécialités (Breuer = psychothérapie ; Nietzsche = philosophie), se revèlent bons commentateurs, interprétateurs de l'autre bord : Breuer, à travers ses citations des œuvres de N, ses interrogations, des dialogues (avec Nietzsche, Freud, Max) nous fait comprendre un peu plus le monde de Nietzsche, et celui-ci se montre au cours du revirement de la « thérapie » un très bon partenaire dans le dialogue : il fera parler Breuer, pratique sur lui la « cure par la parole » dont celui-ci avait parlé ! C'est (trop?) assez didactique, mais pour moi bien trouvé !
Je trouvais aussi intéressant dans la lecture comment des expériences de vie semblables (solitude, quête de sens/de vie, obsessions par une femme...) rendent possible au-delà d'une solitude restante une forme de lien, de proximité. A chacun de se demander ce que cela signifie dans sa vie, dans ses relations avec les autres.
Amusant ? Oui, spécialement là où on ne sait même plus (et pas les deux en dialogue!) qui mène la barre dans le bateau, qui a le dessus ou pas. Conviction personnelle ? Réalité ? Comment est-ce que peu à peu la recherche du « pouvoir » peut laisser la place ?
Donc, un livre avec des questions et des sujets intéressants. Bien sûr reste dans pareil cas toujours la question de la relation entre réalité, vérité ET la part de fiction, propre à un roman historique. Mais en tous cas recommandable.
Encore deux remarques:
Il n'y a pas de mal à souligner le caractère radicalement autre de « faire la philosophie » de Nietzsche. Dans ce livre, dans ce qui est cité par Breuer etc on souligne souvent qu'il s'agit d'une « philosophie de VIE et non pas d'une théorie. C'est ce qui rend les discussions sur ce philosophe des fois difficiles : si on en fait des débats autour d'une table... ?! En plus, il me semble quand même incontestable que Nietzsche avait des fois une grande idée sur soi-même et l'importance de son œuvre, aussi son style d'écriture est assez spéciale. Il y a des aspects de sa personnalité « bizarres » - pourquoi les nier ? Nous tous, d'une façon ou d'une autre, on a nos bizarreries... Je ne pense pas qu'en idôlatrant Nietzsche on lui rend service. Certainement ses idées ont été et sont interpellantes, mais il y a d'extremisme dans certaines, une extrapolation.
La solitude - ici associée d'abord à N, puis aussi à Breuer - bien comprise, n'est pas juste le propre de Nietzsche ou d'un grand philosophe, mais de chaque être humain. Mais beaucoup la couvre avec des semblants de communications réussies ou des échappatoires, des bruits et diversions superficiels.
Et Nietzsche a pleuré
Originale : Anglais (E.-U.), 1992
Impression plutôt positive, voir très positive sur ce livre. Il nous présente d'une façon abordable une sorte d'introduction aussi bien dans la psychothérapie naissante que dans la philosophie/la proclamation de vie et vivre, de Nietzsche.
Il est vrai, à mon avis, que ce livre brille plutôt par des dialogues élaborés que par la langue, le style en soi, ou des descriptions autres. Dans ce sens-là c'est assez « cérébrale » : il faut y entrer dans un mouvement, un dialogue entre deux esprits. Mais cela vaut quand même la peine.
En ce qui concerne la psychothérapie nous y entrons par la porte d'entretiens entre Freud et Breuer, le savoir et le metier de l'auteur et puis évidemment ce va-et-viens entre Breuer et Nietzsche dans leurs échanges.
Dans la présentation de la pensée de Nietzsche Yalom se base sur les écrits terminés jusqu'à la date des entretiens fictifs, vers la deuxième moitié 1882. Donc, certaines pensées et écrits plus tardifs ne s'y trouvent pas cités ! Oui, il cite d'un coté, mais das les interrogations de Breuer, les dialogues entre les protagonistes principaux nous apprenons quasimment en passant des éléments de la philosophie de Nietzsche. Je trouvais cela abordable.
Ce qui par contre est assez originale c'est que les deux savants présentant des spécialités (Breuer = psychothérapie ; Nietzsche = philosophie), se revèlent bons commentateurs, interprétateurs de l'autre bord : Breuer, à travers ses citations des œuvres de N, ses interrogations, des dialogues (avec Nietzsche, Freud, Max) nous fait comprendre un peu plus le monde de Nietzsche, et celui-ci se montre au cours du revirement de la « thérapie » un très bon partenaire dans le dialogue : il fera parler Breuer, pratique sur lui la « cure par la parole » dont celui-ci avait parlé ! C'est (trop?) assez didactique, mais pour moi bien trouvé !
Je trouvais aussi intéressant dans la lecture comment des expériences de vie semblables (solitude, quête de sens/de vie, obsessions par une femme...) rendent possible au-delà d'une solitude restante une forme de lien, de proximité. A chacun de se demander ce que cela signifie dans sa vie, dans ses relations avec les autres.
Amusant ? Oui, spécialement là où on ne sait même plus (et pas les deux en dialogue!) qui mène la barre dans le bateau, qui a le dessus ou pas. Conviction personnelle ? Réalité ? Comment est-ce que peu à peu la recherche du « pouvoir » peut laisser la place ?
Donc, un livre avec des questions et des sujets intéressants. Bien sûr reste dans pareil cas toujours la question de la relation entre réalité, vérité ET la part de fiction, propre à un roman historique. Mais en tous cas recommandable.
Encore deux remarques:
Il n'y a pas de mal à souligner le caractère radicalement autre de « faire la philosophie » de Nietzsche. Dans ce livre, dans ce qui est cité par Breuer etc on souligne souvent qu'il s'agit d'une « philosophie de VIE et non pas d'une théorie. C'est ce qui rend les discussions sur ce philosophe des fois difficiles : si on en fait des débats autour d'une table... ?! En plus, il me semble quand même incontestable que Nietzsche avait des fois une grande idée sur soi-même et l'importance de son œuvre, aussi son style d'écriture est assez spéciale. Il y a des aspects de sa personnalité « bizarres » - pourquoi les nier ? Nous tous, d'une façon ou d'une autre, on a nos bizarreries... Je ne pense pas qu'en idôlatrant Nietzsche on lui rend service. Certainement ses idées ont été et sont interpellantes, mais il y a d'extremisme dans certaines, une extrapolation.
La solitude - ici associée d'abord à N, puis aussi à Breuer - bien comprise, n'est pas juste le propre de Nietzsche ou d'un grand philosophe, mais de chaque être humain. Mais beaucoup la couvre avec des semblants de communications réussies ou des échappatoires, des bruits et diversions superficiels.
tom léo- Messages : 1353
Date d'inscription : 04/12/2016
Localisation : Bourgogne
Re: Irvin Yalom
Le jardin d'Epicure
Quand Amelia, SDF accro à l’héroïne et prostituée, choisit d’entamer une nouvelle et rencontre le docteur Yalom, qu’arrive-t-il ?
Dans la lignée du Bourreau de l’amour, La Malédiction du chat hongrois ou Dans le secret des miroirs, Le Jardin d’Épicure est le fruit de toute une vie passée à explorer l’existence humaine.
Deviens qui tu es.
Irvin Yalom signe un livre plus intimiste, c’est avec talent qu’il nous invite à lire sa philosophie de vie, un mieux vivre face à l’inévitable qui nous attend tous, la mort.Pas de mensonges, ni religion ni dogme, Yalom réfute une quelconque croyance le concernant , sa force de vivre n’est ni soumise ni corrompue par des carcans ou une foi gâtant une réalité.Yalom accepte sa condition éphémère et nous guide au travers de diverses analyses auprès de patients à mieux accepter de s’en retourner.
Combien de pathologies, d’angoisses, de colères se révèlent être inconsciemment cette Peur , celle de mourir , celle de n’être « plus rien » celle de laisser derrière soi un cercle intime.
Yalom se livre, Yalom s’appuie sur les grands philosophes qui ont accompagné sa vie, ses analyses, Yalom est une institution du savoir et de la psychanalyse.
C’est au travers de ses mots que l’on appréhende nous-même notre fin , que l’on tente de savoir , de comprendre aussi quel est le chemin de vie qui nous mènera non pas à accepter les angoisses , mais à mieux les vivre.
C’est en rompant avec les traditions occidentales, en s’approchant d’autres cultures beaucoup plus promptes à envisager la fin de vie comme une ossature de celle-ci et non pas comme une finalité qu’il aborde «l’effet Ripling », cette existence de tout à chacun qui survivra comme un miroir dans les yeux des proches.
Un livre qu’on s’approprie encore, comme à son habitude, Yalom reste inégalable et le maître de l’introspection.
" Il y a des auteurs qu’il faut découvrir toutes affaires cessantes. Irvin Yalom en est un. » – Le Magazine littéraire, octobre 2009"
« Je me souviens qu’à la fin de la séance vous ne vouliez pas lâcher ma main quand j’ai essayé de déguerpir de votre cabinet.
Je vais vous dire une chose, je vous suis reconnaissante de ne pas avoir lancé d’ultimatum. Je vous aurais quitté. »
Quand Amelia, SDF accro à l’héroïne et prostituée, choisit d’entamer une nouvelle et rencontre le docteur Yalom, qu’arrive-t-il ?
Dans la lignée du Bourreau de l’amour, La Malédiction du chat hongrois ou Dans le secret des miroirs, Le Jardin d’Épicure est le fruit de toute une vie passée à explorer l’existence humaine.
Deviens qui tu es.
Irvin Yalom signe un livre plus intimiste, c’est avec talent qu’il nous invite à lire sa philosophie de vie, un mieux vivre face à l’inévitable qui nous attend tous, la mort.Pas de mensonges, ni religion ni dogme, Yalom réfute une quelconque croyance le concernant , sa force de vivre n’est ni soumise ni corrompue par des carcans ou une foi gâtant une réalité.Yalom accepte sa condition éphémère et nous guide au travers de diverses analyses auprès de patients à mieux accepter de s’en retourner.
Combien de pathologies, d’angoisses, de colères se révèlent être inconsciemment cette Peur , celle de mourir , celle de n’être « plus rien » celle de laisser derrière soi un cercle intime.
Yalom se livre, Yalom s’appuie sur les grands philosophes qui ont accompagné sa vie, ses analyses, Yalom est une institution du savoir et de la psychanalyse.
C’est au travers de ses mots que l’on appréhende nous-même notre fin , que l’on tente de savoir , de comprendre aussi quel est le chemin de vie qui nous mènera non pas à accepter les angoisses , mais à mieux les vivre.
C’est en rompant avec les traditions occidentales, en s’approchant d’autres cultures beaucoup plus promptes à envisager la fin de vie comme une ossature de celle-ci et non pas comme une finalité qu’il aborde «l’effet Ripling », cette existence de tout à chacun qui survivra comme un miroir dans les yeux des proches.
Un livre qu’on s’approprie encore, comme à son habitude, Yalom reste inégalable et le maître de l’introspection.
" Il y a des auteurs qu’il faut découvrir toutes affaires cessantes. Irvin Yalom en est un. » – Le Magazine littéraire, octobre 2009"
Ouliposuccion- Messages : 377
Date d'inscription : 14/01/2017
Localisation : ubiquiste
Re: Irvin Yalom
J’ai donc lu Et Nietzsche a pleuré sur les incitations des commentaires précédents, et en ai trouvé la lecture assez captivante, notamment l’approche de l’interdépendance entre philosophie et psychologie. Mais ce qui m’a gêné, vieux débat, c’est le mélange de fabulation et de faits réels. On a beau être prévenu que c’est un roman, ce qui aurait pu arriver mais n’a jamais existé, l’interpénétration du vraisemblable et de détails véridiques crée un malentendu. Quand un personnage s’appelle Sigmund Freud, on a tendance à trouver en lui des détails biographiques exacts. Mes connaissances en psychiatrie (comme en philosophie) étant assez limitées, j’ai craint de confondre ce que je sais, ou crois savoir, et ce que je lisais. Il n’y a aucune discrimination entre les théories de l’époque et l’état actuel de nos connaissances (je pense à l’hystérie). Le mérite de cette confusion est peut-être finalement de nous alerter sur la fiabilité du contenu de nos lectures…
Cet ouvrage est un (brillant) exercice (pour initiés), mais peut-être guère une introduction judicieuse à l’œuvre de Nietzsche, ni surtout à la psychanalyse ?
Cet ouvrage est un (brillant) exercice (pour initiés), mais peut-être guère une introduction judicieuse à l’œuvre de Nietzsche, ni surtout à la psychanalyse ?
« Les femmes les plus désirables sont aussi les plus terrifiantes. Non pas, bien sûr, à cause de ce qu’elles sont, mais à cause de ce que nous en faisons. Quel drame ! »
Propos attribués à Friedrich Wilhelm Nietzsche, Irvin Yalom, « Et Nietzsche a pleuré », 19
_________________
« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15949
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Age : 68
Localisation : Guyane
Re: Irvin Yalom
J'ai lu Mensonges sur le divan il y a quelques mois. J'ai trouvé ça à la fois brillant et creux. Beaucoup de références à la psychologie, mais ça semblait rester en surface (je ne suis pas non plus un spécialiste mais bon ...). De l'humour, ça se lit bien, c'est fluide. Une lecture détente pour moi.
Invité- Invité
Re: Irvin Yalom
Ca va un peu prolonger ce qu'écrivait Arturo dans le précédent post...
Comment je suis devenu moi-même ? (2018)
Devenir soi-même, c’est toujours un peu con, si on le savait on irait droit dessus. Nonobstant, certains bouquins de développement personnel se mettent en tête l’idée de nous faire advenir à nous-mêmes à l’aide de petits trucs et de petites astuces qui permettent également, et assez insidieusement, d’augmenter notre aptitude à entrer dans le rang d’oignons sans faire pleurer les éplucheurs de légumes. La méthode de Yalom est un peu différente : devenir soi-même, c’est vieillir, tout simplement. Appréciez la subtilité de l’idée : chaque instant qui passe, au lieu de vous rapprocher de la mort, vous rapproche de l’essence même de votre être. Bravo à vous, bravo à nous, nous devenons plus authentiques à chaque seconde, même nos égarements finiront par le confirmer.
Le parcours n’est pas aisé pour autant, tout le monde le sait. Les premiers chapitres du livre sont laborieux voire rebutants. Ils présentent le schéma rigide suivant : évocation de la situation d’un patient sur un paragraphe, création d’un lien entre cette situation et celle de l’enfant Irvin, narration du souvenir, brève échappée non détruite par le temps sur le court filament chronologique d’une vie d’enfant. L’évocation du cas clinique semble n’être qu’un prétexte vite écorché, le souvenir peine à remonter à la surface, le vieil Irvin semblant avoir tout oublié du jeune Irvin un peu angoissé qu’il dit avoir été, sans doute parce que le reste de sa vie fut un triomphe relatif, sans doute aussi parce que la colère qu’il dit avoir ressenti dans sa jeunesse semble avoir désormais laissé place à la compréhension et au pardon.
Ce n’est qu’à partir de la page 100 que la biographie devient plus fluide et plus captivante lorsque Irvin, enfin marié et sûr de sa voie professionnelle, nous raconte les petits et grands événements sa vie de couple et de famille, ses découvertes psychothérapeutiques et ses relations professionnelles avec des personnes plus ou moins connues du lecteur. Même s’il se montre parfois un peu agaçant à vouloir nous faire comprendre à quel point sa vie a été merveilleuse, pleine d’amour, d’enfants, d’amis riches et célèbres, de best-sellers et de maisons à Hawaï, il reste aussi attendrissant et il n’hésite pas à mettre à l’œuvre dans son bouquin ce qu’il a toujours préconisé en tant que psychothérapeute : pour briser la cuirasse de méfiance de son patient, il faut savoir prendre des risques soi-même et ne pas hésiter à révéler sa vulnérabilité la plus profonde. Si la méthode a fait ses preuves en psychothérapie, elle fonctionne aussi en littérature, permettant de surmonter les moments d’ennui et d’agacement et procurant un plaisir de lecture simple sans être non plus transcendant.
mots-clés : #autobiographie #medecine #psychologique
Comment je suis devenu moi-même ? (2018)
Devenir soi-même, c’est toujours un peu con, si on le savait on irait droit dessus. Nonobstant, certains bouquins de développement personnel se mettent en tête l’idée de nous faire advenir à nous-mêmes à l’aide de petits trucs et de petites astuces qui permettent également, et assez insidieusement, d’augmenter notre aptitude à entrer dans le rang d’oignons sans faire pleurer les éplucheurs de légumes. La méthode de Yalom est un peu différente : devenir soi-même, c’est vieillir, tout simplement. Appréciez la subtilité de l’idée : chaque instant qui passe, au lieu de vous rapprocher de la mort, vous rapproche de l’essence même de votre être. Bravo à vous, bravo à nous, nous devenons plus authentiques à chaque seconde, même nos égarements finiront par le confirmer.
Le parcours n’est pas aisé pour autant, tout le monde le sait. Les premiers chapitres du livre sont laborieux voire rebutants. Ils présentent le schéma rigide suivant : évocation de la situation d’un patient sur un paragraphe, création d’un lien entre cette situation et celle de l’enfant Irvin, narration du souvenir, brève échappée non détruite par le temps sur le court filament chronologique d’une vie d’enfant. L’évocation du cas clinique semble n’être qu’un prétexte vite écorché, le souvenir peine à remonter à la surface, le vieil Irvin semblant avoir tout oublié du jeune Irvin un peu angoissé qu’il dit avoir été, sans doute parce que le reste de sa vie fut un triomphe relatif, sans doute aussi parce que la colère qu’il dit avoir ressenti dans sa jeunesse semble avoir désormais laissé place à la compréhension et au pardon.
Ce voyage était divin, pourtant je me sentais souvent impatient et agité, peut-être à cause du « choc des cultures » ou parce que je ne savais pas vivre sans bûcher. Ce sentiment de mal-être a empoisonné mes premières années d’âge adulte. Vu de l’extérieur, je réussissais formidablement : j’avais épousé la femme que j’aimais, j’avais été admis en fac de médecine où tout marchait bien ; mais, en réalité, je n’étais jamais à mon aise, doutant toujours de moi, sans arriver à saisir l’origine de cette anxiété, soupçonnant une blessure profonde remontant à mes jeunes années, et avec l’impression de ne pas être à ma place, de ne pas être aussi méritant que les autres.
Ce n’est qu’à partir de la page 100 que la biographie devient plus fluide et plus captivante lorsque Irvin, enfin marié et sûr de sa voie professionnelle, nous raconte les petits et grands événements sa vie de couple et de famille, ses découvertes psychothérapeutiques et ses relations professionnelles avec des personnes plus ou moins connues du lecteur. Même s’il se montre parfois un peu agaçant à vouloir nous faire comprendre à quel point sa vie a été merveilleuse, pleine d’amour, d’enfants, d’amis riches et célèbres, de best-sellers et de maisons à Hawaï, il reste aussi attendrissant et il n’hésite pas à mettre à l’œuvre dans son bouquin ce qu’il a toujours préconisé en tant que psychothérapeute : pour briser la cuirasse de méfiance de son patient, il faut savoir prendre des risques soi-même et ne pas hésiter à révéler sa vulnérabilité la plus profonde. Si la méthode a fait ses preuves en psychothérapie, elle fonctionne aussi en littérature, permettant de surmonter les moments d’ennui et d’agacement et procurant un plaisir de lecture simple sans être non plus transcendant.
Plus je vieillis, plus je ressens cet isolement. Je pense au monde de mon enfance – les réunions du samedi soir chez tante Luba, les odeurs s’échappant de la cuisine, la poitrine de bœuf, le ragoût et les carottes à la juive, les parties de Monopoly et les parties d’échec avec mon père, l’odeur du manteau de laine d’agneau bouclé de ma mère – et je frissonne en comprenant que tout cela n’existe plus que dans ma mémoire.
Cette profession, qui nous offre l'occasion de dépasser notre petite personne, fait de nous des explorateurs, plongés dans la plus grandiose des recherches - le développement et la préservation de l'esprit humain. Main dans la main avec les patients, nous savourons le plaisir de la découverte - le moment décisif où des fragments idéels disparates glissent brusquement l'un vers l'autre pour former un tout cohérent. Je me fais parfois l'effet d'un guide escortant des étrangers à travers les pièces de leur propre maison. Quel bonheur de les regarder ouvrir les portes de chambres où ils n'étaient jamais entrés, de découvrir dans des parties inexplorées des éléments de leur identité, beaux et novateurs.
mots-clés : #autobiographie #medecine #psychologique
Re: Irvin Yalom
Lorsque le psychiatre Julius Hertzfeld apprend qu'il souffre d'un cancer et qu'il n'a plus qu'une année à vivre, il décide de faire ce qu'il aime le plus au monde: travailler et tout particulièrement avec son groupe de patients.
Le livre mêle la biographie de Schopenhauer, les compte rendus des séances de groupe, et ,parfois, on suit un des participants dans un moment de sa vie.
Dans ce groupe , Julius introduit un nouveau patient, Philip Slate, qui a suivi, sans succès une thérapie avec lui, quelques années plus tôt, pour tenter des résoudre ses problèmes d’addiction au sexe, et qui se conduit comme un clone de Shopenhauer, parlant par citations de philosophe, plutôt qu'en son nom propre.
J'ai été enthousiasmé par ce livre, qui mêle l'histoire et les histoires, de façon très humaine, par les interrogations sur comment aborder une mort annoncée, quel sens donner à sa vie, comment accompagner vers la rédemption.
Albert- Messages : 162
Date d'inscription : 23/04/2023
Localisation : région parisienne
Re: Irvin Yalom
Je continue ma lecture d'Irvin Yalom.
Et si Breuer avait rencontré Nietzsche, que ce serait-il passé entre eux? Sur l'injonction de Lou Salomé, Breuer accepte de travailler avec le philosophe, tente de le piéger puisqu'il lui impose une thérapie que celui-ci n'a jamais demandé, ce qui est contraire à la déontologie, même si, en ce temps-là la déontologie n'existait pas encore! Mais Nietzsche est rétif, ne se laisse pas manipuler, et ultime tentative du docteur Breuer, celui-ci se laisser soigner par Nietzsche pour mieux l'approcher.
C'est le livre que j'ai le moins apprécié de cet auteur, je l'ai trouvé un peu poussif, un peu scolaire. Il s'est fixé un point de départ: une rencontre qui aurait pu exister, et tire à la ligne comme il peut pour arriver à terminer le livre.
Albert- Messages : 162
Date d'inscription : 23/04/2023
Localisation : région parisienne
Re: Irvin Yalom
Pourquoi l’idéologue nazi Rosenberg est-il allé piller la bibliothèque reconstituée de Spinoza pendant la deuxième guerre mondiale?
Le livre décrit en parallèle la vie de Spinoza, brillant philosophe juif, banni de sa communauté en raison de ses interprétations de la Bible trop éloignées de celles des rabbins d'Amsterdam, et celle du nazi Rosenberg, antisémite violent qui ne peut conjuguer ses convictions et son admiration pour le philosophe.
Dans les deux vies, Irvin montre comment se construisent les convictions, par des rencontres, des difficultés.
Le livre m'a vraiment donné envie de lire Spinoza et m'a enchanté.
Albert- Messages : 162
Date d'inscription : 23/04/2023
Localisation : région parisienne
Re: Irvin Yalom
merci Albert pour tes commentaires !
un auteur que je lirai
un auteur que je lirai
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
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"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21699
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Irvin Yalom
Irvin Yalom interroge, de façon romancée, l'importance du cadre dans la thérapie.
Des personnages se croisent: Ernest, un psychiatre idéaliste, qui recherche l'honnêteté absolue avec ses patients au point de leur livrer les fantasmes érotiques qu'ils lui inspirent, Marshal, son superviseur, tellement pris dans son avidité pour l'argent et le pouvoir qu'il n'hésite pas à briser les règles et à accepter des cadeaux de ses patients ce qui entrainera des catastrophes financières, professionnelles et personnelles, Justin qui ne parvient pas à quitter Carol sa femme violente et hystérique, Carol qui va essayer de piéger Ernest et qui finalement en tirera un grand profit personnel, mais pas celui qu'elle avait imaginé.
Chaque transgression des règles du cadre thérapeutique entraine des catastrophes en série pour ces pauvres psychiatres.
C'est assez amusant à lire, édifiant certainement pour les thérapeutes qui envisagerait d'appliquer leurs propres règles plutôt que celles prônées par les associations de psychanalyse et qui se révèlent aussi nécessaires pour protéger les patients que pour protéger les thérapeutes.
Albert- Messages : 162
Date d'inscription : 23/04/2023
Localisation : région parisienne
Re: Irvin Yalom
Un petit mot en passant sur Irvin Yalom. Je n'ai aucun souvenir des lectures (anciennes) des différents récits de thérapie ou des récits de vie philosophique de cet auteur. En revanche, je garde bien en mémoire Thérapie existentielle, son opus magnum (1056 pages tout de même!), écrit en 1980 et traduit en 2003. C'est assez théorique par rapport aux autres titres que j'ai oubliés. Le psychiatre américain y croise des récits cliniques et psychologiques, pas uniquement centrés sur la psychanalyse avec des réflexions philosophiques très centrées sur la phénoménologie. Cet ouvrage m'avait passionné à l'époque de sa sortie ; je l'ai relu il y a 3 ans : il y a des longueurs (description des protocoles cliniques par exemple) et mais aussi de très belles pages sur les grands thèmes existentiels, illustrées de lectures philosophico-littéraires : la mort, la liberté, la responsabilité, les conflits psychiques, la solitude de l'être humain et la quête d'un sens à l'existence. On aborde les conflits psychiques et les tentatives de leur résolution dans un cadre plus large que celui de la psychanalyse. On pense aussi à Sartre, féru de phénoménologie, et à ses "récits de vie littéraires" mais, dans cet ouvrage, Yalom reste beaucoup plus un thérapeute qu'un philosophe... Bonne lecture aux courageux/euses qui se lanceraient !
Laurentides- Messages : 225
Date d'inscription : 18/05/2023
Age : 67
Localisation : Bretagne
Re: Irvin Yalom
merci Laurentides pour ton ressenti sur ta lecture (n pavé)
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Bédoulène- Messages : 21699
Date d'inscription : 02/12/2016
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