Pascal Morin
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Pascal Morin
Pascal Morin
Né en 1969
Né en 1969
Pascal Morin est né à Nyons, dans la Drôme en 1969.
Il est professeur de lettres dans un lycée de Sevran en Seine-Saint-Denis et professeur de cinéma à la New York University, à Paris.
Ses livres sont publiés par les éditions Le Rouergue.
Bibliographie
2004 L'Eau du bain,
2005 Les Amants américains,
2006 Bon vent,
2009 Biographie de Pavel Munch,
2013 Comment trouver l'amour à 50 ans quand on est parisienne (et autres questions capitales),
Dernière édition par shanidar le Jeu 9 Mar - 11:59, édité 1 fois
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Pascal Morin
Bon vent
J'avais déjà croisé le nom de Pascal Morin, mais à propos d'un autre titre, alors quand j'ai vu Bon vent, je n'ai pas vraiment cherché à savoir de quoi il était question, j'ai juste lu une mort en montagne et parapente ; ça m'a suffit pour me dire que ça pourrait me plaire.
Bon, je ne suis pas complètement emballée par ce roman (sans doute parce que je l'ai lu juste après le formidable livre de Michèle Desbordes, Les Petites Terres) mais il s'en dégage quelque chose, une tristesse et une force, une violence contenue et une certaine attention aux autres qui laisse une trace.
C'est un livre sur la résilience, sur la manière dont un homme parvient à échapper au souvenir d'un amour toxique et c'est construit avec des petits bouts de silence et des observations ténues.
Paul arrive dans un centre de vacances où il doit faire un stage de parapente. L'endroit est une caserne, il n'a jamais volé, il vient ici sous ce prétexte mais il s'agit surtout pour lui de changer d'air pour oublier Suzanne. En se retrouvant loin de chez lui, amalgamé à un petit groupe d'hommes (ils sont cinq sans compter Victor le cabaretier du village), confronté à l'espace, à l'air, au vol, Paul va devoir dépasser son désespoir et prendre le vent.
L'ensemble est plutôt bien tenu et l'écriture assez sèche, parfois incisive de l'auteur convient bien au paysage, à l'aridité des montagnes, à cette fin de saison (septembre) où l'herbe brûlée a souffert du manque d'eau. Ce qui m'a un peu gênée c'est que j'ai eu l'impression que tous les personnages croisés portaient un lourd fardeau bien visible, une tragédie non-dissimulée, un gros malheur et que tous ces hommes réunis s'offraient le luxe de la confidence facile et de l'épanchement (mais qui sait, ils sont peut-être comme ça les hommes entre eux…). Cela m'a semblé un peu factice et un peu appuyé tout comme l'idée centrale du roman qui consiste à dire que nous mentons toujours un peu aux autres quand ce n'est pas simplement à nous-mêmes et que personne n'est totalement digne de confiance et donc de confidence. Mais Pascal Morin ne pousse pas plus loin cette intuition, ni dans le sens d'un jeu étrange à la Nabokov, ni dans celui des grandes révélations. Du coup, j'ai parfois eu l'impression que soit l'auteur jouait trop fort pour lui, soit qu'il misait petit…
Nous trichons tous d'une façon ou d'une autre. Nous nous inventons des personnages qui nous ressemblent assez pour y croire, mais nous omettons les raisons pour lesquelles nous avons convergé vers le centre [de parapentes]. Nous taisons notre peur. En chacun de nous, il y a une masse inerte et froide, un bloc que nous laissons soigneusement de côté. Ce qui compte, c'est de faire partie de l'escadron et d'être soudés (…).
Malgré tout, ce roman court, se lit avec plaisir car les hommes du groupe sont attachants, les échanges (très souvent silencieux) laissent de la place au lecteur pour imaginer cette fausse fratrie, ce groupe lié par de mauvaises raisons qui s'épanouit et vibre unanimement. De belles scènes surgissent dans ces rapports virils, certaines questions essentielles sont abordées par la bande, comme en filigrane, comme celles sur la violence de l'amour (violence physique et psychologique, familiale comme amoureuse). Ces questions légèrement abordées donnent du goût à ce roman de grand air et de vent d'est.
Alors comme pour le parapente il suffit de faire trois petits pas pour sentir la voile se gonfler et se laisser porter...
shanidar- Messages : 1592
Date d'inscription : 02/12/2016
Re: Pascal Morin
une belle bouffée d'air et sans vertige ! j'aime les voir dans le ciel !
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Bédoulène- Messages : 21642
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