Giacomo Leopardi
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Giacomo Leopardi
Giacomo Leopardi, né le 29 juin 1798 à Recanati (États pontificaux) et mort le 14 juin 1837 à Naples (Royaume des Deux Siciles), est un poète, philosophe, écrivain, moraliste et philologue italien, considéré comme le plus grand poète de langue italienne du xixe siècle et une des plus importantes figures de la littérature mondiale ainsi que du romantisme littéraire.
La qualité lyrique de sa poésie lui a donné une influence internationale sur les générations suivantes. Sa méditation métaphysique et lyrique sur le tragique de l'existence en fait un précurseur de Schopenhauer, de Nietzsche, de Freud, de Cioran.
Bibliographie traduite, épurée :
Opuscules et pensées
Chants/Canti
Dix petites pièces philosophiques
Petites Œuvres morales
Zibaldone
Discours sur l’état présent des mœurs des Italiens
Chansons / Canzoni
Mémoires de ma vie
Discours d'un Italien sur la poésie romantique
Théorie des arts et des lettres
Copernic (dialogue)
Éloge des oiseaux
Pensées
Journal du premier amour
La Théorie du plaisir
Le Massacre des illusions
Philosophie pratique
Histoire du Genre humain
Invité- Invité
Re: Giacomo Leopardi
Je commence à lire ses Pensées, je vais en nourrir le fil.
Puis je vais picorer dans les Canti.
Je conseille de visionner le film Leopardi, Il giovane favoloso, de Mario Martone sorti en 2015. Biopic sympa, qui donne envie d'en savoir plus sur l'auteur, et de lire son oeuvre !
Invité- Invité
Re: Giacomo Leopardi
Leopardi, Pensées a écrit:Voilà près d'un siècle que dans les arts et dans les sciences, pour ne rien dire du reste, on prétend tout refaire; sans doute parce qu'au fond personne ne sait plus rien faire.
Et dire qu'il n'a pas connu l'art contemporain ... (oui je sors ...)
Il y a des passages excellents, mais un peu long à recopier.
Invité- Invité
Re: Giacomo Leopardi
Arturo a écrit:Leopardi, Pensées a écrit:Voilà près d'un siècle que dans les arts et dans les sciences, pour ne rien dire du reste, on prétend tout refaire; sans doute parce qu'au fond personne ne sait plus rien faire.
Et dire qu'il n'a pas connu l'art contemporain ... (oui je sors ...)
Il y a des passages excellents, mais un peu long à recopier.
Allez, tu as promis de recopier plein de passages, on les attend !
Re: Giacomo Leopardi
Il a la réputation d' etre très lucide. Il a toujours trouvé le courage de dire ce qu' il pensait et qui n' était agréable ni pour lui ni pour les autres.
"Je me sens le courage, écrit-il, de me passer de tout espoir, de considérer sans trembler le désert de la vie, de ne rien cacher de l' infortune humaine et d' assumer toutes les conséquences d' une philosophie douloureuse mais vraie."
A ceux qui prétendaient de son vivant que Léopardi était pessimiste parce que physiquement disgracié, à moitié aveugle et malade du coeur,
Adriano Tilhger, écrit qu' on l'avait mal lu et mal compris. Qu' aucun moraliste n' a autant exalté la santé, la vigueur, l' allégresse.
C' est aussi ce que pensait Cioran, malgré ses propos sur l' absurdité de la vie et le désespoir.
Et d' ailleurs, Cioran se sentait proche de Léopardi. Il écrivait à son propos :
"Au fond tout tout tourne autour de la finitude et de la conscience qu' on en a. Etre "maudit", c' est cela et rien d' autre.
Mais peut etre, Cioran a-t-il tiré la couverture à lui.
bix_229- Messages : 15439
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Re: Giacomo Leopardi
Les illusions ne peuvent être condamnées, méprisées, pourchassées, que par ceux qui en sont les victimes et par ceux qui croient que le monde est ou puisse être vraiment quelque chose, et quelque chose de beau.
Illusion capitale : le demi-philosophe combat donc les illusions précisément parce qu'il en est la victime ; le vrai philosophe les aime et s'en fait l'apôtre parce qu'il en est dépourvu : en général, combattre les illusions est le signe le plus sûr d'une science très imparfaite et d'une illusion notable.
Dernière édition par bix_229 le Mer 29 Nov - 17:59, édité 1 fois
bix_229- Messages : 15439
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Re: Giacomo Leopardi
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« Nous causâmes aussi de l’univers, de sa création et de sa future destruction ; de la grande idée du siècle, c’est-à-dire du progrès et de la perfectibilité, et, en général, de toutes les formes de l’infatuation humaine. »
Tristram- Messages : 15924
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Re: Giacomo Leopardi
colimasson a écrit:
Allez, tu as promis de recopier plein de passages, on les attend !
Oh mais quelle tyrannie !
Les hommes dénigrent toujours le présent pour faire l'éloge du passé. De même, la plupart des voyageurs, durant leurs déplacements, restent amoureux de leur pays natal et le préfèrent avec une sorte de rage à tous ceux où ils se trouvent. Et une fois rentrés chez eux, c'est avec la même passion qu'ils placent au-dessus de leur pays tous les autres lieux qu'ils ont visités.
Prenons ces savants, ces artistes, ces amateurs passionnés qui ne comparent pas leurs mérites à ceux de leurs rivaux, mais qui n'ont d'autre but que d'être à la hauteur de leur passion, de leur métier ou de leur art : plus ils y excellent, moins ils sont satisfaits d'eux-mêmes. En effet, mieux on connaît les exigences de son domaine, moins on se croit capable de les remplir. Ainsi presque tous les grands hommes sont-ils modestes, car loin de se comparer au reste de l'humanité, ils ne cessent d'évaluer leurs capacités à l'idée de la perfection qu'ils ont en tête et qui est chez eux infiniment plus haute et plus claire que celle que peut concevoir le vulgaire; et ils savent aussi mesurer la distance qui les en sépare. En revanche le vulgaire, qui n'a pas ce sens des distances, s'imagine facilement, et peut-être parfois avec raison, non seulement atteindre, mais aussi dépasser l'idéal de perfection qu'il lui est permis de concevoir.
Il n'est au monde rien de plus rare qu'une personne que l'on peut supporter tous les jours.
Le grand voyageur a le privilège de perdre de vue rapidement l'objet de ses souvenirs ; ceux-ci s'entourent alors bientôt d'un halo poétique qui demande d'ordinaire un certain temps pour apparaître. En revanche, chez celui qui ne voyage jamais, les souvenirs sont tous dotés d'une présence matérielle, car il garce sans cesse sous les yeux le décor dont se nourrit sa mémoire.
Celui qui a peu de commerce avec les autres hommes est rarement misanthrope. Les véritables misanthropes ne se trouvent pas dans le désert, ils sont dans le monde : ce n'est pas la philosophie, mais la vie sociale qui fait haïr les hommes. Et si, devenu misanthrope, on se retire de la société, on perd dans cette retraite sa misanthropie.
Il est curieux de voir combien l'excellence adopte fréquemment les manières simples, alors que les manières simples passent si souvent pour un signe de médiocrité.
On apprécie et on loue le silence dans la conversation lorsqu'on sait que celui qui se tait n'hésite pas quand il le faut à prendre hardiment la parole.
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Re: Giacomo Leopardi
Re: Giacomo Leopardi
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“Lire et aimer le roman d'un salaud n'est pas lui donner une quelconque absolution, partager ses convictions ou devenir son complice, c'est reconnaître son talent, pas sa moralité ou son idéal.”
― Le club des incorrigibles optimistes de Jean-Michel Guenassia
[/i]
"Il n'y a pas de mauvais livres. Ce qui est mauvais c'est de les craindre." L'homme de Kiev Malamud
Bédoulène- Messages : 21628
Date d'inscription : 02/12/2016
Age : 79
Localisation : En Provence
Re: Giacomo Leopardi
Toujours elle me fut chère cette colline solitaire
et cette haie qui dérobe au regard
tant de pans de l'extrême horizon.
Mais demeurant assis et contemplant,
au-delà d'elle, dans ma pensée j'invente
des espaces illimités, des silences surhumains
et une quiétude profonde ; où peu s'en faut
que le cœur ne s'épouvante.
Et comme j'entends le vent
bruire dans ces feuillages, je vais comparant
ce silence infini à cette voix :
en moi reviennent l'éternel,
et les saisons mortes et la présente
qui vit, et sa sonorité. Ainsi,
dans cette immensité, se noie ma pensée :
et le naufrage m'est doux dans cette mer.
1819.
mots-clés : #poésie
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Re: Giacomo Leopardi
Dreep- Messages : 1539
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Age : 32
Re: Giacomo Leopardi
Dreep- Messages : 1539
Date d'inscription : 08/12/2016
Age : 32
Re: Giacomo Leopardi
Je plussoieArturo a écrit:
Je conseille de visionner le film Leopardi, Il giovane favoloso, de Mario Martone sorti en 2015. Biopic sympa, qui donne envie d'en savoir plus sur l'auteur, et de lire son oeuvre !
silou- Messages : 101
Date d'inscription : 27/02/2017
Re: Giacomo Leopardi
maximes. On peut glaner au fil de ses lectures l' expression de sa sensibilté,
de sa lucidité, de sa mélancolie.
Et en retenir ce qui nous touche personnellement.
" La vie est pleine de gens qui n'admirent pas leurs admirateurs, qui ne répondent pas aux hommages, qui se dérobent devant leurs poursuivants et qui, le dos tourné, s'empressent, tout contrits, de faire la cour à d'autres, qui les ignorent."
"A l' égard des grands hommes et surtout de ceux qui rayonnent d' une virilité supérieure, le monde est comme une femme. Il ne lui suffit pas de les admirer,
il faut qu' il les aime, car il a succombé au charme de leur puissance.
Souvent, l' amour croit à mesure du mépris que l' on montre, des mauvais traitements que l' on inflige, et de la terreur meme que l' on inspire.
Ainsi Napoléon fut-il aimé follement de la France et de ses soldats qu' il traitait de chair à canon et dont il usait de meme."
"Quand je retrouve après plusieurs années une personne que j' ai connue beaucoup plus jeune, il me semble toujours que quelque malheur a du entre temps la frapper.
L' expression de la joie et de la confiance n' appartient qu' aux premiers ages de la vie : le sentiment de tout ce qui se perd, les incommodités physiques qui s' aggravent chaque jour, finissent par donner aux plus frivoles, aux plus gais une physionomie et une allure que l' on appelle sérieuses et qui, comparées à celles de la jeunesse et de l' enfance, sont en vérité profondément tristes."
Pensées. - Allia
bix_229- Messages : 15439
Date d'inscription : 06/12/2016
Localisation : Lauragais
Re: Giacomo Leopardi
L'agilité, les mouvements, la constitution de presque tous les oiseaux sont choses gracieuses.
Invité- Invité
Re: Giacomo Leopardi
Cela semble absurde, mais c'est pourtant l'exacte vérité : puisque tout le réel n'est que néant, il n'est rien de réel ni de substantiel que le vain plaisir des illusions.
N'est-ce pas finalement que dans les illusions que l'on trouve une forme de plaisir ?
Dans le passé, avec le souvenir, et dans le futur avec l'espérance.
Ainsi nous sommes condamnés à notre condition d'être de désir, inlassablement insatisfait.
A moins de devenir un renonçant absolu, (et encore ?), nous voilà attachés à notre cercle infernal.
Rien de nouveau, vous me direz. Mais Leopardi sait explorer ce thème avec tout son talent de lettré, d'homme sensible empreint d'un grand pessimisme, mais qui a ses lueurs. Il traite de tout ceci dans son Zibaldone, et dans un livre qui en a été extrait aux éditions Allia : La théorie du plaisir.
ça fait toujours réfléchir, on est tous à notre niveau en lutte face au désir, j'imagine.
Même en voulant m'échapper du matérialisme, j'y reste contraint.
Par exemple, je suis pris dans cette volonté de lire frénétiquement, et parfois j'ai l'impression de ne plus réellement prendre le temps de lire. Le temps qu'il faudrait. Le temps de laisser infuser. Je veux un livre, je sens qu'il va me plaire. Et puis je me le procure. Et voilà le désir est accompli, tout retombe. J'ai le livre entre les mains, et à peine ouvert, je suis déjà presque pressé de le finir, pour passer au suivant ...
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Re: Giacomo Leopardi
Tu as tout compris, sur le désir et sur Leopardi !
bix_229- Messages : 15439
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